Prologue
Les gens sont forgés par ceux qui les entourent, par les événements qu'ils ont vécus et les mots prononcés durant toutes leurs vies. Un humain est forgé par l'extérieur avant d'être forgé par lui-même en réaction de l'extérieur principalement. Il y a une part de nous que nous n'avons pas choisis d'être et qui est devenu ainsi. Et nous avons une autre part de nous que nous choisissons d'être mais que nous n'avons tendance qu'à montrer qu'à certaines personnes que nous estimons de manière intentionnelles ou non assez importants que pour connaître cette partie de nous. Ceux qui ne le méritent ne voient qu'une brèche infime de nous alors que ceux que nous aimons et que nous estimons capables de nous connaître réellement peuvent voir une plus grande partie de nous. Mais une chose est sûre, jamais personne ne verra l'entièreté de nous car chaque jour nous changeons à cause de l'extérieur et aussi de l'intérieur. Sinon, de l'enfance, à l'adolescence et à l'âge adulte ; nous serions toujours le même et ne grandirons jamais.
Si Andrea était ainsi, comme elle est aujourd'hui, c'est principalement à cause du milieu extérieur même si elle n'accepte pas toujours qu'il ait pu la changer et la rendre ainsi. Car depuis la plus jeune et tendresse enfance, elle était rejetée et mal-aimé. Depuis l'enfance, des surnoms lui collaient à la peau et ne s'en détachaient certainement pas. « La fille sans famille », « Celle qui n'a sa place nulle part » ou encore « Celle qui n'arrive pas à se faire aimer » hantaient ses tympans et embuaient ses pupilles jusqu'à ce qu'elle fasse l'aveugle et sourde, jusqu'à ce qu'elle feigne une indifférence totale, jusqu'à ce qu'elle soit froide et distante de tout.
Au départ, elle s'attachait aux gens mais petit à petit, elle a délaissé cette pratique comprenant que ce n'était pas toujours réciproque et que ça n'apportait pas que du bon. Elle s'attachait à des personnes qui voulaient d'elle pendant tout un temps et l'abandonnaient aussitôt qu'ils n'en avaient plus rien à foutre. Petit à petit, elle s'est enterrée dans son mutisme, s'est enfermée dans elle-même, s'est mise à ne compter que sur elle, s'est mise à montrer une indifférence totale et froide à tout, s'est mise à ne plus s'attacher à quoique ce soit ou qui que ce soit. Elle s'est tout bonnement enfermée sur elle-même, excluant le monde et les humains.
Et même si certaines personnes essayaient de l'approcher, de la faire s'attacher ou n'importe quoi d'autre, elle ne témoignait aucune différence qu'à son état normal. Elle n'avait pas envie de se faire berner une fois de plus, de se faire pigeonner comme les multiples dernière fois dont les toutes dernières datent à peine de son enfance. Un enfant baladé d'orphelinat en famille d'accueil en famille d'adoption avec l'espoir que ce soit la dernière fois que le schéma ne se produise plus mais que le cercle vicieux reprend toujours aura toujours mal et ces événements auront toujours des répercussions sur lui. Andrea était cette enfant, cette petite fille mignonne mais que jamais personne n'acceptait totalement et pour l'éternité. Pourtant, elle a essayé d'être toutes celles qu'ils voulaient qu'elle soit mais jamais cela n'a fonctionné. Alors finalement, elle s'est murée dans la froideur et l'indifférence –une raison de plus pour qu'elle soit ainsi. Elle n'appartenait à quasiment aucun des mondes et des familles qu'on lui proposait et qui semblaient vouloir d'elle. Et cet obstacle est prit de plus en plus d'ampleur avec une Andrea qui grandit car elle n'avait plus envie de faire d'effort, elle n'avait plus envie de s'en prendre à nouveau plein la figure.
Les gens décrivent souvent Andrea comme une personne distante, froide, indifférente, mystérieuse, intouchable, inaccessible, incernable, incompréhensible. Mais jamais un seul ne se demande ou ne fait le lien avec la vie qu'elle a mené jusqu'à présent lorsqu'ils en ont conscience. Jamais personne ne lui a demandé son avis. Non, ils préféraient faire comme si de rien n'était, comme si cela ne les concernait pas et les importait peu, comme si c'était naturel. Pourtant, elle est belle –et ça personne n'a encore contredit- et intelligente –ça non plus personne ne la encore contredit. Mais les gens préféraient encore ne pas s'approcher d'elle, la laisser ainsi plutôt que de se casser la tête et d'essayer de gratter la carapace d'Andrea. De toute manière, elle ne se serait pas laisser faire, alors à quoi ? À quoi bon se soucier de quelqu'un qui ne veut pas d'aide et qui ne se laisse pas facilement approcher ? À quoi bon s'approcher d'elle et briser le mystère qui l'entoure ? À quoi bon se bouger le cul alors que nous sommes un flemmard ?
À quoi bon essayer alors que c'est vouer à l'échec ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro