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Chapitre 8

Marley

Comme tous les soirs après avoir aidé mes parents à débarrasser et leur avoir souhaité une bonne nuit, je regagne ma chambre. Le comportement de Jared hier ne cesse de me revenir en mémoire. Son irruption tout à coup, sa façon de parler à Corey, celle qu'il a eue de fuir. Tout était... bizarre.

Je suis le genre de fille qui raconte pas mal de choses à sa mère. Alors quand je suis rentrée des cours, je me suis empressée de tout lui expliquer. Elle en a déduit plusieurs théories. Selon elle, soit il est perturbé, ce qui colle pas mal avec la situation dans laquelle il est. Vivre en famille d'accueil ne doit pas être évident. Surtout que je n'ai aucune idée de pourquoi il s'y trouve. Seconde raison : il a pensé que j'avais des ennuis. C'est vrai que ce mec est plutôt insistant. Et comme je ne veux créer aucun lien avec qui que ce soit, je suis assez froide. Avec tout le monde. Corey est le genre de garçon qui a horreur d'essuyer des refus et lorsque c'est le cas, il le fait comprendre.

Et enfin, dernière probabilité, il s'est montré jaloux. Celle-ci je l'ai niée en bloc de façon aussi évidente qu'elle me l'a proposée. Impossible. De toute façon, je ne veux pas. Je ne peux pas. Puis, lui et moi, on ne fait que de se tirer dans les pattes.

Devant ma bibliothèque, je soupire et jette mon dévolu sur le premier tome de la saga Bridgerton. Peut-être qu'une soirée en compagnie d'Anthony me fera oublier le reste. En tout cas, je croise les doigts, parce que plus ça va, plus je pense à lui, et ça, je ne peux pas me le permettre.

Discrètement, je tire le rideau et vérifie que mon voisin n'est pas devant le garage, juste en bas. Lorsque je constate qu'il est aux abonnés absents, je me magne d'ouvrir la fenêtre pour m'asseoir sur le rebord. Presque trois semaines que je me retiens de le faire parce qu'il est dehors avant que je remonte dans mon repaire de dévoreuse de livres. Bien sûr, il était hors de question pour moi de me poser là s'il était déjà avec son ballon face au panier. Il pourrait croire que je fais exprès pour le mater. Dans un sens, il aurait raison. Seulement, je ne lui donnerai pas le plaisir de l'insinuer. Il serait trop content. Puis, je ne le ferais pas que pour le reluquer. Depuis que j'ai emménagé, c'est ce que j'ai pris l'habitude de faire. Je m'installe ici chaque soir, quand le temps me le permet et je m'évade. Dans ces mondes dans lesquels je vis par procuration, je me sens mieux. J'oublie. Ce qui me ronge et me tue à petit feu disparait durant quelques heures, voire parfois de quelques nuits. Souvent, je ne vois pas le temps passer. De toute façon, le sommeil, pour moi, est devenu comme un étranger, même si souvent, je suis épuisée.

J'inspire l'air frais de l'obscurité, puis plonge dans le récit dès les premières lignes. Je bois chaque mot et tout autour de moi s'évapore. Les descriptions, les scènes, les expressions. Tout se joue dans mon esprit comme si j'y étais. J'envie les auteurs, capables par la magie des mots, de réussir à nous faire voyager. Pour moi, c'est un don. Un art auquel peu de personnes peuvent aspirer. Einstein a dit : l'imagination est plus importante que le savoir. Je valide complètement l'idée. D'ailleurs, je n'en manque pas.

Lorsque la porte des Clark s'ouvre, je suis tirée de mon rêve éveillé. Pourtant, je ne lève pas le nez de mes pages. Faire la sourde oreille. J'étais là avant.

Le bruit de son ballon qui heurte le sol résonne et s'élève dans la nuit. Du coin de l'œil, sans bouger, j'ose. Juste quelques secondes. Éclairé par le lampadaire devant la maison, il vise le panier et n'en manque aucun. Il est doué. Vraiment doué. Comme pour les maths, le fait de me rendre dingue, de sourire même dans des moments où il n'y a pas lieu de le faire et tout un tas d'autres choses. Je suis certaine de pouvoir en rajouter à la liste. Je me renfrogne. Ne pas songer à ce genre de détails.

Comme s'il lisait dans mes pensées, ou qu'il m'avait déjà remarquée et voulait me rendre plus folle que je ne le suis, il enlève son t-shirt. Cette fois, mon souffle se coupe. Est-ce que ce mec a au moins un défaut ? Ouais ! Plein. Il en a des tas. Mieux vaut que je tente de m'en persuader parce que je pourrais lui déclarer ici, maintenant, qu'il devrait songer à une carrière de mannequin. Je suis certaine qu'il ferait fureur à poser en boxer, dans les pages de ses marques hors de prix.

Des images s'infiltrent dans ma tête et je ricane nerveusement.

— Hey, voisine.

Merde, il m'a entendu. Je suis pas là. Pitié, fait comme si tu ne me voyais pas. Oui, c'est ça, je dois faire la sourde oreille. Faire comme s'il n'existait pas.

— Bridgerton, hein ?

J'imagine son sourire moqueur de là où je me trouve. Je prends sur moi, pourtant, sa remarque finit par me faire lever le nez de mon bouquin. Impossible, il n'a pas pu voir le titre de là où il est. Comment est-ce qu'il a deviné ? Il a peut-être reconnu la couverture. Après tout, il aime peut-être les romances. Ce qui serait, là encore, une qualité.

— Tu boudes ?

— Pas du tout. J'étais à un passage crucial.

Mon cul, oui, je commence l'histoire et je la connais déjà par cœur.

Il me fixe perplexe, son ballon coincé sous le bras et approche pour se mettre juste en dessous de ma fenêtre. Oula, on va se calmer, tu empiètes sur mon territoire. Ici, c'est ma bulle. Zone dangereuse. Mégasurveillée. Il n'a aucune idée des risques qu'il prend.

— Si c'est parce que je me suis assis à côté de toi en...

— Je fais pas la gueule, l'interromps-je.

— OK, Milady

Milady ? Vraiment ? Il se la joue gentleman maintenant ? Tout ça parce qu'il me voit avec ce genre de livre ?

— Mon stylo.

Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il raconte encore ?

— Quoi ?

— J'ai oublié mon stylo chez toi. Sur ton bureau.

Je tourne la tête vers la pièce et le repère posé dessus.

— Oui, et ?

— J'en ai besoin.

— Quand ? Là, tout de suite ?

Il opine, une lueur malicieuse dans le regard et me fixe. Le coin de ses lèvres se retrousse et j'inspire.

— Je te le rapporterai demain en cours.

— C'est mon stylo fétiche.

Il se fout de ma gueule. Reste zen, Marley. Tu peux le faire.

— Dans ce cas, attends et je te le lance.

— Non, surtout pas ! Si je le rattrape pas, il risque de se casser.

Second rire nerveux de ma part. Respire Marley. Tu es cool, tu es patiente et compréhensive. Et là, tout de suite, tu rêves de lui faire bouffer son stylo à la con !

Ma tentative afin de rester calme est un échec total. Lui, il s'en amuse et ses billes sombres ne me quittent pas. Il inspecte chacune de mes expressions. Parfois j'ai l'impression qu'il les mémorise, comme des détails qui seraient importants.

Au même instant, on toque deux fois contre ma porte et ma mère apparait.

— À qui tu parles, Chérie ?

— Au pigeon.

Sceptique, elle m'observe. Pourquoi j'ai sorti ça ? Fallait bien que je trouve un truc à lui servir, mais là...

— Il volait et tout à coup, boom. Un crash monumental. Ouais, c'était violent. Du coup, je vais descendre pour voir s'il va bien.

En bas, Jared pouffe comme un abruti et je lui fais les gros yeux. Moi, je me maudis. Pourquoi il faut toujours que je sorte ce genre de truc complètement débile et pas crédible ? Le pire, c'est que ma mère gobe tout. Il faut dire que je ne suis pas de nature à parler en secret avec un mec juste en dessous de ma chambre en pleine nuit et ça, elle le sait. Je ne discute plus avec personne d'ailleurs.

— Je viens avec toi.

Je prends un air plus grave, me redresse et secoue la tête.

— Non, on sait jamais. Il est peut-être en train d'agoniser. T'es bien trop sensible pour ce genre de spectacle.

— Dis celle qui sauve les mouches des toiles d'araignées.

Je me raidis et Jared se marre de plus belle. C'est ça, rigole. Moque-toi. De peur qu'elle l'entende, je traverse la pièce et récupère son satané stylo sur le bureau.

— Pourquoi tu prends ça ? me questionne-t-elle.

— On sait jamais. S'il souffre trop et qu'il faut l'achever...

Elle grimace de dégoût et je me retiens de rire. Vraiment ? Elle vient de gober ça ?

— En attendant, tu devrais mettre la main sur une boite à chaussure. S'il meurt, faudra bien l'enterrer la pauvre bête.

Elle hoche la tête et disparait instantanément, guidée par la mission que je viens de lui confier. Je lève les yeux au ciel. Parfois, je me demande qui de nous deux est le parent.

En traversant le couloir, je m'arrête. Elle rapporte à mon père ce qui vient de se passer, sans oublier le fait que je suis sur le point d'abréger les souffrances d'un oiseau avec un Bic. Un ton plus bas, il lui demande s'ils ne feraient pas mieux de reprendre rendez-vous avec le psy. Je préfère m'éclipser sur la pointe des pieds. En écouter plus ne ferait que me rappeler ce qu'il en est.

Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, Jared est planté sur le perron et je manque de le percuter. Torse nu, il m'examine et je tente de me focaliser sur le t-shirt posé sur son épaule pour éviter de me lancer dans une inspection plus minutieuse du reste. Je referme derrière moi, il sourit en coin et je soupire en lui tendant son bien.

Nonchalamment, il le saisit et le fourre sans aucune délicatesse dans la poche de son short.

— Ton stylo fétiche, hein ?

Une moue amusée étire ses lèvres et il hausse les épaules.

— Fallait bien que je trouve une excuse pour te faire descendre de ton perchoir.

Perplexe, je l'observe et n'ajoute rien. Je meurs d'envie de connaître la raison pour laquelle il souhaitait que je vienne. Seulement, si je lui demande, il risque encore de me provoquer. Ensuite, je piquerai un fard, comme toujours, et alors, là, il ne pourra pas s'empêcher de rire. C'est ce qui se passe dernièrement entre nous. On saute sur la moindre occasion de se chercher. Puis si ça se trouve, c'était juste pour me faire chier. Rien de plus. Pourquoi j'aimerais à tout prix qu'il ait besoin de me voir ?

— Alors comme ça, je ressemble à un piaf ?

Je me mords les lèvres pour ne pas exploser et me retiens par la même occasion de lui balancer qu'il fait un très beau volatile. Ouais, un des plus sexy que je connaisse.

— Il fallait bien que je trouve une excuse pour descendre.

— Et tu pouvais pas dire à ta mère que t'avais simplement quelque chose à me rendre ?

Je souris, amusée, et secoue la tête.

— On voit que tu ne la connais pas. Toi et moi, ici, le soir. C'est plus un film qu'elle se serait fait.

Il arque un sourcil, intéressé, et je m'insulte d'avoir lâché cette bombe.

— Quoi elle pense que toi et moi...

— Ce qui n'arrivera pas... Jamais.

Il fait un pas et son parfum épicé et sauvage imprègne soudain l'air tout autour de moi. Mon cœur rate un battement, seulement, je ne laisse rien paraître. Ses pectoraux bien dessinés à quelques millimètres de ma poitrine que je tente de contrôler pour ne pas trahir mon trouble, j'observe sa pomme d'Adam. Il déglutit, puis la seconde qui suit s'écarte, comme s'il s'apercevait, tout à coup, de ce qu'il fait.

— T'as raison, ça n'arrivera sûrement jamais.

Il se ressaisit et sourit, l'air de rien.

— Par contre, Milady, le piaf réclame vengeance. Hors de question que ce surnom reste sans réplique de ma part.

Son regard obscur abandonne le mien alors que je m'égarais déjà dans l'immensité de sa noirceur, puis avec cette moue craquante qu'il arbore souvent, il tourne les talons et s'éloigne.

— Comment va l'oiseau ? m'interroge ma mère depuis l'intérieur.

— Il s'est s'envolé.

Ouais, il vient de prendre son envol. Avec classe, comme il sait si bien le faire.

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