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Chapitre 19

Jared

La porte d'entrée s'ouvre, claque la seconde qui suit et des voix me parviennent. Aussitôt, je me tends et la balle que je lance au-dessus de moi alors que je suis allongé sur mon lit m'atterrit en plein visage. Je râle et soupire. Les Clark m'ont confirmé la venue du psy ce matin. Lorsqu'ils m'ont demandé où je souhaitais m'entretenir avec lui, je me suis abstenu de répondre qu'à choisir, je préfèrerais annuler le rendez-vous. Pour finir, j'ai opté pour ma chambre. C'est le seul endroit où je me sens bien à part chez Marley. Du coup, je ne bouge pas et patiente. Autant retarder cette rencontre au maximum.

Marley et moi sommes tombés d'accord : quoi qu'il arrive, je ne dois pas parler de ce qui s'est produit dernièrement. De toute façon, ce n'est pas comme si je pouvais. Cependant, dans le doute, j'avais besoin de savoir que cette décision de ne révéler ça à personne n'était pas qu'une grosse connerie. Si je le voulais, je pourrais lui montrer comment je suis capable de plier la barre qui contient les poids que je soulève chaque matin sans aucun effort. Seulement, à l'instant où j'y ai songé, Marley a su m'en dissuader en devinant à quoi je pensais. Elle a aussitôt lancé le E.T sur son ordinateur, puis lorsque j'ai vu ces scientifiques réaliser des expériences sur lui, je crois que je suis devenu tout pâle. J'espère quand même dans un coin de ma tête qu'elle ne me prend pas pour un extraterrestre. Enfin, après tout, je ne sais même pas moi-même ce que je suis. Moi qui pensais qu'on ne voyait ce genre de trucs que dans les films, je ne peux maintenant qu'être convaincu que certaines choses inexplicables existent.

Les questions se multiplient et toutes, sans aucune exception, restent sans réponse. Est-ce que je suis le seul ? Ou bien est-ce que je fais partie d'une sorte de peuple, venu de je ne sais où ? Plus ça va, plus j'ai l'impression de devenir dingue. Découvrir ce dont je suis capable ces derniers jours a eu le don de me perdre un peu plus.

Si au départ, j'étais persuadé que Marley aurait peur, je crois bien que ce n'est pas le cas. Elle ne m'a rien dit, mais son regard avait quelque chose de rassurant lorsqu'on s'est quittés. Je pense même qu'elle se fait plus de souci que moi. D'un côté, j'ai horreur de lui imposer ça. De l'autre, ça me fait du bien de savoir qu'elle est là et qu'elle est au courant du peu que je suis en mesure de lui dévoiler.

Des pas résonnent dans les escaliers, deux coups cognent contre ma porte et j'invite la personne à entrer d'une voix plus froide que je ne le voulais. Un homme dans la soixantaine aux cheveux et à la moustache blanche passe l'encadrement et sans bouger de ma place, je tourne la tête vers lui. Ses yeux clairs m'examinent, puis il avance dans la pièce.

— Bonjour, Jared.

Sa voix me colle des frissons tandis qu'il reste là à me fixer. J'ai une désagréable impression que je n'arrive pas à m'expliquer. Je préfère mettre ça sur le fait que j'aimerais être n'importe où plutôt qu'ici avec lui.

— Je me présente, je suis monsieur Peterson. Monsieur et madame Clark ont dû te parler de moi.

Entendre son nom me retourne le bide, mais là aussi, je ne comprends pas pourquoi. Silencieux, mes pupilles restent plantées dans les siennes comme si je cherchais à le défier et sans pourvoir le contrôler.

— Je peux m'installer à ton bureau ? Ce sera plus facile pour moi de prendre des notes.

Je lui adresse un bref mouvement de tête et il ne tarde pas à s'asseoir et à sortir le contenu de sa mallette. Curieux et à la fois perturbé, je scrute chacun de ses gestes. Il est organisé et ses traits assez durs ne m'inspirent pas confiance, tout comme son nom qui résonne encore et encore sous mon crâne.

Il ouvre son ordinateur portable, pose un petit boitier à côté et je fronce les sourcils n'ayant jamais vu ce genre d'appareil.

— C'est quoi ?

Il lève le nez sur moi tout en remontant ses lunettes rondes et esquisse un sourire qui n'a rien de bienveillant. Du moins c'est l'idée que je m'en fais.

— Rien, ne t'en fait pas, ça me permet d'enregistrer mes entretiens.

Les battements de son cœur que je capte, accélèrent, signe qu'il est nerveux et j'ai aussitôt la désagréable impression qu'il ment.

Une fois prêt, il appuie sur le bouton de la petite boite, un léger bip retentit et les doigts au-dessus de son clavier, il se racle la gorge. Flippant. On dirait l'un de ces méchants de film comme ceux dans celui que Marley m'a montré hier.

— Tu veux bien me dire ton nom et ton prénom pour voir si tout fonctionne bien ?

— Jared Wells.

Il acquiesce, enclenche un second bouton et sonde mon regard plus sérieusement alors que des colonnes de chiffres défilent tout à coup devant mon œil différent.

— Tu veux bien répéter ?

— Nomad 0100733.

Merde, d'où est-ce que ça sort ça ? J'ai l'impression de perdre le peu de contrôle que j'ai en temps normal, pourtant cette part de moi qui lutte ces derniers temps, elle, est toujours présente.

— Bien, comment tu te sens ?

Mon esprit me met en garde et me hurle qu'il ne faut surtout pas que je laisse paraître quoi que ce soit. Seulement, c'est comme être forcé de répondre, même si je ne le souhaite pas.

— Comme quelqu'un qui ne se souvient toujours de rien.

Hors de question que je cède. Même si je dois me battre tout le long de ce foutu entretien et subir ces putains de décharges, je ne lui dirai rien.

— Pas un seul souvenir ?

— Non, rien et plus je force ma mémoire, pire c'est.

Il doit être convaincu que rien n'a changé. Si une chose est sûre, c'est qu'il en sait bien plus qu'il ne laisse croire et qu'il est loin d'être psychologue. Si juste avant j'étais prêt à mettre mes doutes sur le fait que je n'avais pas envie de voir de médecin, là, tout de suite, je comprends mieux certaines sensations qui m'assaillent. Son nom qui me semble familier, sa voix que je suis persuadé d'avoir déjà entendue. Bordel, mais qui c'est ?

— Comment se passent les cours ?

— J'ai de bons résultats et je m'intègre plutôt bien.

— Tu t'es donc fait des amis ?

Il ne doit pas savoir pour Marley. Tout en moi m'avertit que ce serait la mettre en danger et il en est hors de question.

— On peut pas vraiment dire ça. Je viens d'arriver, c'est compliqué.

Une douleur traverse mon corps tout entier et je me retiens de serrer les dents. Il me scrute, sceptique, et je croise les doigts pour avoir l'air assez convaincant.

— Ça viendra, affirme-t-il.

Lutter contre cet hémisphère de mon cerveau qui souhaite révéler la vérité à tout prix n'a rien de facile.

Je l'analyse pendant qu'il reporte sur son PC ce que je lui dis et plus les minutes passent, plus j'ai envie de foutre le camp. Cet enfoiré est lié à tout ça, je le sais et le sens maintenant jusqu'au plus profond de moi. J'espère une seule chose : que lorsqu'il s'en ira, je pourrai me souvenir de ce que je viens de découvrir. Parce que pour la première fois depuis que je suis arrivé ici, j'ai enfin une vraie piste.

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