Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 17

Jared

Planté devant la bibliothèque de Marley, dans sa chambre, je passe comme souvent ses bouquins en revue. Je suis fasciné par la quantité de romans qu'elle dévore. Elle m'a avoué en avoir lu certains plus de dix fois. Comment on peut se passionner pour un livre, alors qu'on connait déjà le début, la fin et toutes les péripéties qui composent l'histoire ?

Chaque fois que je viens, c'est le même topo. J'attends qu'elle soit occupée et m'amuse à en changer quelques-uns de place. Lorsque je reviens, peu importe le temps écoulé, ça ne loupe jamais, ils ont repris leur emplacement. J'aime l'embêter, je sais que ça l'agace et j'adore la voir plisser les yeux, prête à m'engueuler. Cette fois, je porte mon dévolu sur les romans du haut. Elle est petite et aura plus de mal à les atteindre. Je suis curieux de voir si elle remarquera le changement alors qu'ils ne sont pas à sa hauteur. Ce côté maniaque qu'elle a me plaît et me fait marrer.

— Encore !

Je me fige, de peur d'être pris la main dans le sac et me tourne vers elle. Son rubik's cube à la main, elle me le tend et je me retiens de lever les yeux au ciel. Voilà cinq fois qu'elle le fait pivoter dans tous les sens possibles pour essayer de me piéger, persuadée que je n'arriverai pas à le résoudre.

— S'il te plait.

Sa moue suppliante m'arrache un sourire et je capitule. Je crois qu'elle pourrait tout obtenir de moi. C'est idiot parce qu'on se connait à peine.

Je me laisse tomber sur le tapis à côté d'elle et saisis le casse-tête. Depuis qu'elle m'a vu tirer sur le terrain de basket, elle m'a lancé tout un tas de défis. Juste avant celui-là, j'ai eu le droit à des formules mathématiques que seuls certains scientifiques ont réussi à résoudre. Quand je me suis mis à enchainer les lignes de chiffres sans sourciller, elle était complètement frustrée.

Comme pour les fois précédentes, j'agite le cube entre mes doigts et en un rien de temps les quatre faces colorées apparaissent. Elle soupire, ses billes vertes glissent sur moi et je me contente de hausser les épaules. Chaque tentative amorcée afin de lui expliquer que quelque chose en moi fait que je suis capable de ce genre d'exploit a été un échec. J'ai abandonné l'idée de lui en parler ou même de l'écrire. La seule chose qui fonctionne, c'est de lui montrer. Et encore, c'est au prix d'un effort surhumain, car une décharge traverse mon corps tout entier à tous les coups. Elle n'en sait rien et je ne peux pas lui dire non plus.

— T'es peut-être surdoué ou un truc du genre ?

Je secoue la tête et désigne mon ballon de basket. Elle grimace et inspire profondément.

— C'est vrai, ça n'expliquerait pas pourquoi t'es capable de tirer à cette distance.

Elle a rapidement compris que je n'arrivais pas à parler de ce qui cloche chez moi. Elle prend ça pour un blocage, comme pour ma mémoire. C'est un peu le cas quand on y réfléchit. Sauf que c'est plus complexe. Moi-même je ne sais pas ce qu'il en est en réalité.

— Il faut qu'on trouve ce qui te bloque.

— J'aimerais bien. Le truc, c'est que j'ai l'impression que c'est impossible. Plus j'essaye, pire c'est.

Elle acquiesce, soucieuse, et j'ai horreur de la voir comme ça. Je fronce les sourcils, me redresse et elle devine que les investigations sont terminées pour l'instant.

— J'ai faim.

Elle me fixe et ricane. Petit à petit, je prends mes marques chez elle et je me sens un peu comme chez moi. Un peu comme à la maison. Dans un cocon dans lequel je me sens bien. J'ai la sensation que ça fait une éternité que ça n'était pas arrivé alors, j'en profite. Je crois qu'elle s'en rend compte et qu'elle l'apprécie.

Je lui emboîte le pas jusque dans la cuisine, l'observe sortir le pain, le bacon et se hisser sur la pointe des pieds pour attraper le bocal de cornichons. Je repense aux livres que j'ai bougés et esquisse un sourire.

— Aide-moi au lieu de te marrer, ronchonne-t-elle en essayant de l'ouvrir.

Sans hésiter, je récupère ce truc infect dont elle raffole, l'ouvre sans aucun effort et mes pupilles entre en collision avec les siennes. Pendant une seconde, elles dérivent sur ses lèvres et je lutte contre l'électricité qui s'infiltre dans mes veines.

Lorsque je détourne le regard, la douleur s'éloigne et je mets un moment à reprendre pied.

— Merde, Jared, c'est quoi ce délire ?

Je fronce les sourcils, baisse les yeux sur mon poing qui serre le couvercle en métal et constate qu'il est replié sur lui-même. Surpris, je le laisse tomber sur le carrelage et le fixe.

— Je... j'en sais rien, soufflé-je perdu.

Pourtant, je me souviens de la porte du casier dans les vestiaires.

Mes iris retrouvent les siens, puis ses billes vertes fouillent la pièce, jusqu'à s'arrêter sur une clé à molette posée sur le plan de travail. Guidée par son envie d'éclaircir ce nouveau mystère, elle la récupère et me la tend.

— Essaye avec ça.

Je lâche un rire nerveux, mais son air sérieux ne laisse pas de place au doute. Elle ne blague pas. Sceptique, parce que je n'imagine pas réussir à tordre ce truc, je l'attrape et l'examine.

— Quitte à ce qu'on passe pour des illuminés, au moins on sera fixés.

J'aime sa façon de réfléchir, même si là sur l'instant, ça me semble improbable. Seulement, le besoin de savoir d'où je viens et ce que je suis est plus fort.

Avec l'espoir de faire un pas de plus vers la vérité, je serre mes poings à chaque extrémité de l'outil et en oublie que je dois paraître ridicule. Pourtant, lorsque l'acier se plie sous nos yeux sans que j'aie à forcer, nous nous dévisageons.

— C'est...

— Hallucinant, complète-t-elle.

Aussitôt, comme si l'objet me brûlait la peau, je le pose sur le l'îlot et baisse les yeux sur mes mains. Si j'étais déjà paumé, cette fois, je le suis encore plus.

— Marley ! Tu veux bien me rapporter la clé à molette sur le meuble de la cuisine ? demande son père depuis la salle de bain.

Soudain affolée, elle saisit mon poignet pour m'entraîner à sa suite et court jusque dans le jardin. Lorsque nous arrivons sous cet immense arbre où est accrochée la balançoire, elle s'arrête, essoufflée. Je perçois comme souvent les battements de son cœur, rendus complètement fous par notre course et j'aimerais savoir comment ça aussi c'est possible.

Dans notre dos, la baie vitrée coulisse et son paternel passe l'encadrement en brandissant sa clé.

— Marley, c'est toi qui as fait ça ?

Le plus sérieusement du monde, elle se tourne vers lui et rit de bon cœur.

— Papa, jusqu'à preuve du contraire, tu n'es pas Hulk et je n'ai pas hérité de tes superpouvoirs !

Décontenancé, il se gratte le dessus du crâne et disparaît sans rien ajouter.

Sans que j'y sois préparé, elle saisit mes mains avec douceur, une énième douleur me transperce de part en part et je serre les dents.

— Tu t'es pas fait mal ? s'inquiète-t-elle en vérifiant mes paumes.

Je me contente de secouer la tête.

Comment elle peut ne pas avoir peur de ce qui vient de se passer ? Peur de moi ? Alors que moi, je suis complètement flippé.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro