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Chapitre 13

Jared

Comme une brute, je déboule des vestiaires en tenue de sport et manque de percuter Marley. Surprise, elle pose une main sur sa poitrine et soupire. Je l'observe amusé et voilà qu'elle grogne. Elle est en pétard. Pourquoi avec moi, elle semble toujours sur le point d'exploser ?

— C'est quoi cette manie que vous avez de me couper la route ?

Je lève un sourcil. De quoi elle parle encore ? Avec elle, tout est une énigme. Je suis censé deviner à quoi elle fait allusion, sauf que je n'en ai aucune idée.

— Comment ça ?

Agacée, elle inspire et laisse retomber son bras le long du corps.

— Toi, Corey, vous êtes...

— Je ne suis pas lui, grondé-je.

Je balance ça sur un ton bien plus froid que je ne le voulais, mais c'est plus fort que moi. Le fait qu'elle puisse me comparer de près ou de loin à ce type me fout les boules sans que je saisisse pourquoi.

Elle se mord la lèvre et, gênée, ses traits se radoucissent.

— Désolée. Je ne voulais pas. C'est juste... laisse tomber.

Voilà encore des bribes de ce qu'elle pense vraiment. Comment je suis censé faire pour la comprendre si elle lâche tout par morceau à chaque fois ?

Soucieux, je l'observe. Comment ça se fait qu'à chaque fois qu'un événement la perturbe, l'énerve ou fait qu'elle se sent mal, je m'inquiète ? Ancré au plus profond de mon être, cet instinct de protection que j'ai envers elle pourrait bien surgir à tout moment. C'est un fait. Elle éveille ma curiosité. J'aime passer ces moments simples avec elle. J'adore son rire, la façon qu'elle a de me regarder. Celle qu'elle a de frôler ma peau intentionnellement et de me faire croire qu'elle n'a pas fait exprès, comme si je n'allais jamais le remarquer. Elle est intelligente, maligne, passe son temps à râler et s'émerveille de ses bouquins. Je la trouve belle.

Cette dernière information se fraie un chemin jusqu'à mon cerveau, une alarme retentit, suivie d'une décharge, qui parcourt mon corps tout entier. Je grimace. Ça a quelque chose de douloureux. Est-ce que c'est physique ou mental ? Je ne saurai pas dire. Ce qui est certain, c'est que c'est désagréable. J'ai horreur de ça. De cette interdiction que je ne contrôle pas. Elle est là, martèle cette part de moi qui souhaite créer un lien plus fort et est bien plus puissante que ma volonté.

— Tout va bien ?

Sa voix me ramène sur terre et ses iris qui trahissent son inquiétude me fixent. Au même instant, je prends conscience de sa paume qui presse mon avant-bras avec bienveillance. Pourquoi lorsqu'elle touche celui-ci, la sensation de sa peau sur la mienne est réelle, alors que sur l'autre, son geste ne m'avait pas atteint ? J'ai envie de lui dire de ne pas bouger. Que j'ai besoin de ce contact. Que ça me rassure et me fait me sentir en vie. Seulement les mots sont bloqués. Ils refusent de passer la barrière de mes lèvres et intérieurement, je hurle.

Ce morceau de moi qui n'est qu'une mascarade me pousse à acquiescer.

— Ouais, ça va.

Cette réponse est la seule que j'ai le droit sur le moment de sortir. Elle ne me convient pas. J'ai envie de lui avouer que non. Que je ne vais pas bien. Que quelque chose chez moi ne tourne pas rond. Je voudrais lui demander de l'aide parce que j'ai besoin de découvrir et de comprendre ce qui se passe. Pourtant, j'en suis incapable. Je suis muré dans ce silence que l'on m'impose. Les abysses m'entourent et m'engloutissent un peu plus chaque jour. Ce fragment de moi qui m'appelle chaque seconde et me crie de ne pas céder s'évanouit peu à peu. Il se désagrège en millier de particules et ses suppliques deviennent de simples murmures. Bientôt, ils vont disparaître et je n'y pourrai plus rien. Je dois trouver une solution. J'ai envie de me battre et la seule pour le moment qui m'en donne la volonté, c'est elle. Marley. Cette fille si complexe qui, comme moi, cache un secret. La différence entre nous, c'est qu'elle, elle ne souhaite pas en parler. Moi, j'aimerais être capable de le hurler jusqu'à manquer d'air.

Ses pupilles sondent les miennes comme si elle pouvait déceler ce qui me tue à petit feu et pour la rassurer, j'esquisse un sourire.

— Vas-y, je te rejoins, j'ai oublié quelque chose.

Elle hésite une seconde, recule de quelques pas et tourne les talons.

Jusqu'à ce qu'elle disparaisse, je la suis des yeux et retourne dans les vestiaires. Face à mon casier, je me retiens de tout casser. De laisser exploser ce qui ne demande qu'à émerger. À la place, je récupère ma serviette à l'intérieur, puis au moment de le refermer, ma main broie la porte métallique.

Interdit, je reste planté là, à examiner l'empreinte de mon geste imprimé sur le métal. Si ça, c'est normal, alors je ne comprends plus rien. Les interrogations affluent pendant que l'hémisphère de mon cerveau qui prend toujours le dessus tente d'effacer ce qui vient de se produire. Aussitôt, je décide que non. Ça n'arrivera pas. Pas cette fois. Je dois garder ça en mémoire. Si ça se trouve, des moments comme celui-là sont déjà arrivés et je ne m'en souviens plus. Hors de question que je laisse ça se reproduire. Je dois me rappeler, c'est la seule solution que j'ai si je veux pouvoir tout découvrir.

Alors, au même moment, je laisse exploser ma rage. Je fracasse tout ce qui me passe sous la main. Tout ce que mon regard croise. L'un des bancs scellés au sol traverse la pièce. Des casiers volent et percutent le mur avec une violence presque surnaturelle. Le bruit est assourdissant, pourtant, ça me fait un bien fou.

À peine essoufflé, je me fige et observe mon œuvre en serrant et desserrant ce poing qui me donne la sensation de pouvoir tout détruire. Un sourire en coin étire mes lèvres. Non pas que je sois fière du désastre que je viens de foutre dans cette pièce. Mais bien parce que c'est là. C'est bien là. Je me souviens. Cette fois, j'ai été plus fort. Il n'a pas réussi à effacer cet instant. Je vais pouvoir le garder et je suis certain que c'est un pas vers mon passé. Mon histoire.

Comme si de rien n'était, j'approche du lavabo et me passe un peu d'eau sur le visage. Lorsque je ùme redresse et croise mon reflet dans le miroir, pour la première fois depuis que je suis arrivé ici, l'espoir m'envahit.

J'ai trouvé une faille et je compte bien l'exploiter.

Remonté à bloc, je traverse le vestiaire, me tourne une dernière fois vers le chaos que je laisse derrière moi, mais cette petite victoire est bien plus puissante que le reste. Que la culpabilité.

Espérons juste que personne ne sache que je suis à l'origine de cette rébellion.

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