Je n'ai même pas réfléchi avant d'agir. Tout ce que je sais c'est que je ne voulais pas le voir s'éloigner de moi comme ça. Je bouillonnais de ne pas pouvoir lui parler. De ne pas pouvoir entendre le son de sa voix. Le son de son rire. Son regard pétillait de bonheur mais je n'en étais pas la cause. ce n'était qu'une blague mais je l'ai vexé. Il prend toute cette histoire au sérieux et moi je rigole. Alors je peux comprendre qu'il m'en veuille. Mais je ne peux plus. Toute la journée j'ai tenté de me racheter, de faire des blagues pour revoir ce beau sourire mais il s'est retenu. J'ai bien vu qu'il mourrait d'envie de rire mais par principe il ne l'a pas fait et ça m'a bouffé toute la journée.
Alors quand je l'ai vu m'échapper à nouveau, j'ai craqué. Il fallait que je lui prouve que ce n'était pas qu'un jeu. Que moi aussi tous ces putins de sentiments me bouffent et me retournent.
Je sens encore ma main se resserer sur son poignet pour l'empêcher de me fuir à nouveau. Je sens son torse venir percuter le mien dans un mouvement de surprise. Je sens mes lèvres glisser sur les siennes dans une douceur infinie. Mes yeux se fermer sans même que je m'en rende compte, je savoure simplement ses lèvres au goût de glace à la menthe. J'essaie de transmettre tout ce que je ressens sans même y mettre de mot. Je ne suis pas encore prêt pour ça mais je sais qu'il comprendra.
Sa main qui passe sous mon t-shirt pour agripper la peau de mes hanches. Il s'y accroche pour ne pas tomber et il répond à mon baiser. J'ai l'impression d'y desseller mille émotions à la fois, parmi lesquels, l'amour, le désir et la reconnaissance me frappent en plein cœur, là où c'est déjà le gros bordel.
Jamais je n'ai ressenti pareille confusion. Et en même temps tout me paraît si clair. Louis m'aime. Cet homme que j'embrasse devant une foule de gens que je ne connais pas m'aime. Il aime ma fille. Il aime ma famille. Et il se fout de mes casseroles et des pansements qui rafistolent mon cœur en miette. Il voit la lumière dans tous ces ténèbres et il m'entraîne avec lui. Il me tire un peu plus chaque jour de cette pénombre qui m'empêche de vivre.
Alors pour le remercier je m'accroche à mon tour à sa nuque pour l'embrasser à nouveau. J'aimerais tellement être spectateur de cette scène pour voir à quel point il est beau, à quel point il est heureux et fou d'amour. Mais je la vis cette putin de scène et j'en tremble.
Je me vide de tout ce que j'ai à lui offrir, si bien que lorsque nos lèvres se séparent, je n'ai pas la force de m'arracher complètement à lui. Je colle mon front au sien et je tente de caler ma respiration sur la sienne tout en reprenant mes esprits. Mes jambes me tiennent a peine debout. Il m'est impossible de reflechir sereinement tant l'appel de ses levres me perturbe. Je l'ai fait. J'ai craqué et putin j'en suis heureux. Je n'attend pas qu'il fasse un pas vers moi, que j'engage à nouveau un baiser. J'en ai rien a foutre, si le flot d'émotions m'empeche de tenir debout. Je me fiche de l'appel de détresse de mes poumons qui réclament de l'air. Je ne pense qu'à lui, à ses douces lèvres et à ce sentiment d'amour et de bien être qui s'empare de mon corps.
Cet échange à beau être lent et doux, il n'en reste pas moins érotique et emplit de désir. Je laisse mon esprit divaguer à toutes sortes de pensées coquines qui me donne envie de plus. Et même si je sais que nous sommes dans un lieu publique, j'ai tout de même cette envie folle qui me dévore le bas ventre et c'est encore pire lorsqu'il me mord la lèvre inférieur dans un gémissement de plaisir que moi seul peut entendre et qui me fait perdre la tête. Alors avant de faire une bêtise je m'arrache à ses lèvres, je brise notre petite bulle de chaleur, de désir et d'amour. Et je mets fin à tout contact entre nos corps pour éviter l'embrasement. Un petit coup d'oeil aux alentour me prouve bien que nous étions épiais et que certaines parents semble dégoûter de voir deux hommes s'embrasser mais je les emmerder. Je suis bien trop heureux pour me soucier de leur avis sur l'homosexualité. Quand mon regard se pose sur Louis, je n'ai qu'une seule envie, lui sauter à nouveau dessus. Ses yeux bleu pétillant et son sourire d'enfant électrisent ma peau. Il est différent. J'ai l'impression de déceler dans son regard une petite pointe de timidité, le ténébreux Louis Tomlinson serait-il effrayé par ses sentiments ? Était-ce aussi magique et bouleversant pour lui que ça l'a été pour moi ?
Je ne prend même pas le temps de lui poser la question que je lui attrape la main et l'entraîne à travers la foule vers l'aquarium des loutres pour rejoindre les enfants. Je peux sentir son cœur battre jusque dans ses doigts, ou alors c'est le mien, je ne sais pas, je ne sais plus. La seule certitude du moment c'est que je ne lâcherais pas cette main de si tôt.

La première chose que je me suis dit après ça, c'était : pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ? Et La deuxième c'était : quand vais-je recommencer ?
Je ne me doutais pas une seule seconde pouvoir être encore plus accro à cet homme. Comment me l'expliquer alors qu'un an auparavant j'étais fou amoureux de quelqu'un d'autre ? Je ne me voyais pas un seul instant tomber amoureux à nouveau. Pour moi Lena était la bonne et il n'y aurait jamais personne d'autre. Puis elle est morte et à ce moment là, je me suis dit qu'au moins j'avais connu le grand amour mais que jamais plus je n'aimerais de la sorte. Et puis le voilà. Louis Tomlinson. Qui fait irruption dans ma vie avec sa grosse lamborghini, son portefeuille sans fin et son égo surdimensionné. Je le détestais. Et pourtant le voilà aujourd'hui au volant d'une mini equipé d'un siège auto, se levant une nuit sur deux pour prendre soin de Zoé qui fait ses dents, se mettant en quatre pour notre bonheur.
Alors je suis bien forcé d'admettre que je me suis trompé sur toute la ligne. Lena n'était pas mon seul et unique grand amour et Louis n'était pas le gros con arrogant détestable que je m'étais imaginé. Non Louis Tomlinson est ma deuxième chance d'être heureux. Et celle là, je ne la laisserais pas filer.