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TOME 2 Chapitre 5

  Deux mois se sont écoulés depuis Noël, nous avons repris notre vie, les cours, le boulot, encore les cours, les couches, les biberons. Tout est comme avant. Enfin pas tout à fait. Harry et moi sommes beaucoup plus proches pour mon plus grand bonheur. Il a retrouvé sa confiance en moi et je fais tout pour ne pas la perdre à nouveau. Pourtant nous ne sommes pas aussi proches que nous l'avons été dans le couloir chez mes parents. Rien de tel ne s'est reproduit par la suite malgré que j'en meurs d'envie. Des fois j'ai l'impression qu'il va me sauter dessus et me bouffer les lèvres mais il ne le fait pas. Il lutte contre ses envies tout comme moi. Je sais qu'il n'est pas prêt et je respecte ça, alors j'attends.
Zayn et Niall vivent le parfait amour qui me fait rêver. Le blondinet a rencontré les parents de Zayn à Noël et depuis ils ont l'air encore plus amoureux. Je ne pensais pas que cela puisse être possible mais apparemment si. Zayn dort à l'appartement presque tous les soirs et je crois qu'il a parlé un jour d'un endroit rien que pour eux. Mais je ne suis pas pressé que cela arrive, j'aime trop les avoir près de moi et je ne suis pas prêt à les voir quitter le nid. Mais c'est vrai qu'on est quand même un peu à l'étroit. Quatre garçons plus un bébé qui fait ses dents c'est pas ce qu'il y a de mieux pour commencer leur vie de couple.
Zoé a fêté ses dix mois il y a deux semaines et ses dents en profitent pour sortir. Elle a très mal et nous réveille presque toutes les nuits. La première fois, Harry est venu me voir en panique, il pensait que c'était encore un problème avec son cœur mais quand on est arrivés à l'hôpital on a eu l'air bien cons quand le docteur nous a dit qu'elle faisait simplement ses dents. Mais nous voilà rassurés. On se relais une nuit sur deux avec Harry pour dormir un minimum même si je sais qu'il ne dors pas vraiment quand c'est mon tour de garde. On berce Zoé quand elle pleure et on lui met de la pommade qui est censée l'apaiser. Il y a déjà deux dents de sorties et ça continue. Chaque fois que je la tiens dans mes bras et qu'elle pleure mon cœur se brise, je n'aime pas la voir dans cet état et je donnerais n'importe quoi pour prendre sa douleur, je n'imagine même pas l'horreur qu'a dû vivre Harry lorsqu'elle souffrait de son cœur.
Il y a eu de nombreux changements dans l'appartement, on a mis des caches prises et de la mousse sur les coins des meubles car la petite va partout dans son petit trotteur que ma mère lui a offert. Elle grandit tellement vite que j'ai l'impression que ça effraie Harry alors il multiplie les protections. Qu'est-ce que ça va être quand elle marchera toute seule.
Nous avons renvoyé la baby-sitter d'un commun accord et avons décidé de mettre Zoé à la garderie quand aucun de nous ne peut s'occuper d'elle. Oui, je dis bien nous car Harry me demande mon avis sur tout et ne fait rien sans mon accord. C'est étrange, j'ai l'impression de participer à l'éducation de Zoé et ça me plaît.
Mes cours me prennent beaucoup de temps mais j'adore ce que je fais. J'ai du rattraper les cours du premier semestre et ça a été plutôt dur mais j'y suis arrivé. Harry me fait bosser comme un dingue et ça se voit sur mes résultats. J'ai réussi à décrocher un quinze en philosophie. Le soir même nous avons fait la fête à l'appartement et j'en ai profité pour envoyer ma copie à mon père pour qu'il comprenne enfin que je suis plus doué qu'il ne le pense.

-Louis, tu es réveillé ?

La voix d'Harry se fraie un chemin dans ma chambre non éclairée. Mon réveil indique sept heure dix. Je suis réveillé depuis que j'ai entendu Zoé pleurer vers six heures mais je ne dis rien et ne bouge pas. J'entends ses pas avancer jusqu'à mon lit et je ferme les yeux pour faire semblant de dormir. Que va-t-il faire ? Mon ventre se retourne rien qu'en pensant à ce que moi je veux lui faire. Ses doigts fins dégagent une mèche de mon visage et caressent ma joue laissant une chaleur excitante sur ma peau. Comment peut-il être aussi doux une seconde et distant la suivante ? Je me force à ne pas bouger malgré tout ce qui me passe par la tête. Je sens son souffle chaud au dessus de moi. Je pourrais lui attraper le cou et l'embrasser, j'en ai envie. Ça fait deux mois que je meurs à petit feu. Des fois j'ai l'impression qu'il le fait exprès. Il sait ce que je ressens pour lui et ça ne l'empêche pas de me prendre dans ses bras ou de m'embrasser la joue le matin ou encore de me caresser dans le cou lorsque nous sommes assis sur le canapé. Depuis Noël il est très tactile tout en mettant des limites et ça me tue parce que moi j'ai juste envie de les franchir et de les envoyer valser ses putains de limites. Il caresse à nouveau ma joue avec plus de lenteur plus de tendresse et sa main est très vite remplacée par ses lèvres qui déposent un baiser léger sur ma peau. Ça m'électrise tout de suite et je sens mon bas ventre se contracter à ce simple geste d'affection.

-Je sais que tu dors pas Lou... Il rigole près de ma joue.

Il dépose à nouveau ses lèvres sur ma peau. Bordel il est fort à ce jeu. Des fois je me demande s'il n'attend pas que je craque pour aller plus loin. Il se relève brusquement et s'apprête à partir mais je ne veux pas, je veux qu'il reste avec moi dans la pénombre alors je lui attrape le poignet et je l'attire avec moi dans le lit. Il tombe sur celui-ci en rigolant mais ne cherche même pas à s'échapper. En quelques secondes le voilà sous la couette avec moi. J'ai longtemps fantasmer de ce moment et ne peux m'empêcher de me mordiller la lèvre. Bordel que j'ai envie de lui. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. J'aimerais tant combler l'espace et sceller nos lèvres d'un baiser tendre et plein de passion à la fois. Mais je ne le ferais pas sans son accord. D'un ton rieur il rapproche son visage du mien et nos nez se collent.

-Je savais que tu ne dormais pas.

J'aime cet Harry taquin et plein de bonne humeur. Il est de plus en plus présent ces temps-ci pour mon plus grand bonheur. Nos corps sont encore trop éloignés l'un de l'autre alors je comble l'espace entre nous en passant une jambes entre les siennes. Nous voilà emmêlés comme jamais. C'est une première mais j'adore ça.

-Zoé s'est rendormie ?
-Oui... la pommade a fait effet.
-On est tranquille pour une bonne heure alors.

Dans cette phrase se cache plein de promesses que j'ai envie de lui faire. Nous sommes seul, dans mon lit, le bébé est endormi, Niall est chez Zayn. Il n'y aura aucun dérangement. J'ai tellement d'idées et d'envies mais je n'ai pas le temps de lui proposer quelque chose que ses lèvres se posent dans mon cou. Bordel de merde. La chaleur dans mon bas ventre monte d'un cran tandis que mes yeux se ferment. Deuxième baiser. Je gémis. C'est plus fort que moi il me fait un effet monstre. Pourquoi l'affaire n'est-elle pas déjà bouclée ? Pourquoi suis-je aussi sensible ? Pourquoi chaque fois qu'il ose faire quelque chose je reste complètement tétanisé sans pouvoir bouger ? Je pourrais lui rendre ce qu'il m'offre mais au lieu de ça, je perds le contrôle de mon cerveau et je me laisse faire comme une petite fille sans aucune expérience. Il pose une main sur mon torse nu et je sens des frissons me parcourir le corps. Je sens mon membre se contracter dans mon boxer. Il en faut peu. Juste deux baisers et une caresse d'Harry Styles et ça y est, j'en ai pour un moment. Ses lèvres quittent mon cou et je sens à nouveau son nez contre le mien. Son souffle chaud caresse mes lèvres et instantanément j'ouvre la bouche. Bordel il me fait un de ces effets.

-Je peux te poser une question Lou ?
-Euh... oui. Je balbutie.
-Est-ce que tu es nu ?

Quoi mais c'est quoi cette question ? Je tousse surpris par la question qu'il vient de me poser. Si j'étais nu je ne l'aurais jamais attiré avec moi dans le lit, j'aurais eu bien trop honte de la bosse qui se forme déjà dans mon boxer. Je me racle la gorge pour me donner un peu de contenance avant de répondre.

-Euh... Non. Pourquoi tu me demandes ça?

Je sens son corps se détendre à ma réponse puis il rigole. Moi ça me fait pas rire.

-Pour rien juste à titre d'information.
-Pour confirmer une théorie ? Je demande avec une pointe d'amertume.

Oui, je l'avoue, je lui en veux de m'avoir chauffé dans le couloir avant de s'enfuir. Je comprends. Mais je lui en veux quand même. Il n'aurait pas du le faire s'il n'en ressentait pas le besoin. Ça ne servait à rien de me donner de faux espoirs et je ne veux pas que ça se reproduise encore une fois. Je ne veux pas qu'il pense qu'il peut jouer avec moi même si je suis sur que ce n'est pas son genre. Son corps se tend à nouveau à mes paroles et je cherche son regard dans le noir, j'aimerais tant plonger mon regard dans le sien pour tenter de déchiffrer ses émotions. Fronce-t-il les sourcils?

-Je me suis excusé pour ça...
-Alors pourquoi tu recommences ?

Son nez disparaît et je vois sa tête se poser un peu plus loin sur le deuxième oreiller. Ma question l'a sans doute vexé mais j'ai besoin de savoir ce qu'il attend de moi et ce que moi je peux être en mesure d'attendre de lui.

-Je... Je sais pas, j'ai eu envie c'est tout...

Sa voix enfantine me brise le cœur, il a l'impression que je le rejettes alors que ce n'est pas du tout le cas, il peut me faire tout ce qu'il veut, tout ce qu'il a envie. Mais je ne veux pas souffrir et il a ce pouvoir sur moi, celui de tenir mon cœur entre ses mains et de le martyriser. C'est à mon tour d'avancer la tête vers lui et de poser mon nez contre le sien.

-Je veux juste être sûr que tu ne joues pas avec moi..
-Je ne joue pas. Il répond catégoriquement.

Sa main se pose à nouveau sur mon torse et je sens à nouveau mon corps faiblir, il caresse ma peau avant de descendre su mon flanc et de remonter laissant une traîné brûlante sur ma peau. Je ferme les yeux pour apprécier chaque seconde, chaque caresse. Nous ne disons plus rien profitant du moment que l'on s'offre, qu'il m'offre. Je ne demande pas plus pour le moment. C'est déjà beaucoup et c'est tout ce qu'il peut me donner. Il va doucement et ça me plaît. Nous prenons notre temps. Chaque jour, son deuil s'adoucit et chaque jour je tombe un peu plus amoureux de lui. Un jour, nous serons sur la même longueur d'onde et ce jour là ce sera magique.
Je ne sais pas à quel moment je me suis endormi mais quand j'ouvre les yeux je suis dans ses bras. La lumière qui passe par la fenêtre me permet de voir qu'il a les yeux clos. Il dort. Je le regarde pendant un long moment, il paraît si paisible dans son sommeil, si jeune qu'on pourrait croire que la vie lui a toujours sourit alors que je sais bien que c'est faux. Il parle très peu de son passé mais je peux voir dans son regard qu'il est lourd à porter.
Le réveil indique neuf heures quand j'entends les petits pleurs de Zoé, la pauvre elle doit avoir faim. Je regarde une dernière fois l'ange allongé dans mon lit et je me lève. Il a du sommeil à rattraper alors à mon tour de m'occuper du bout de chou. Quand j'arrive dans la chambre, elle est debout dans son lit à barreaux, le visage rougit par les pleurs cependant lorsqu'elle me voit elle cesse et tend les bras vers moi. Je la prend et lui embrasse la joue.

-Bonjour princesse.

Elle me fait un câlin et se réfugie dans mon cou, là où il y a quelques heures son père m'embrassait. Je sens mon corps s'enflammer rien qu'en y repensant. Sentant le petit ventre de la princesse gargouiller je la conduis dans la cuisine pour lui préparer un bon petit déjeuner. Elle me regarde faire en papotant dans un langage que je ne comprends pas mais je me donne quand même du mal à lui répondre de temps en temps. Quand le biberon est prêt je la porte jusqu'au salon ou j'allume la télé pour lui faire boire le breuvage. Comme toujours elle tire sur la tétine comme si elle allait mourir alors je suis obligé de la tempérée pour éviter le dégobillement. Une fois qu'elle a tout bu je lui fait prendre un bain et comme toujours elle met la moitié de l'eau par terre. Une fois propre je l'habille d'une petite robe rose, des collants et d'un gilet assortis et nous retournons au salon pour jouer tous les deux avec son tapis musical. Elle rigole comme une petite folle et je crois que moi aussi je participe à ses fou rire. Elle a une joie de vivre constante qui me donne toujours la patate. J'aime ce petit bout de chou.
Vers onze heures le bouclé s'affale dans le canapé et Zoé l'accueille avec des cris aigus qui me percent les tympans. Elle se déplace à quatres pattes jusqu'au canapé et il l'attrape pour la mettre sur lui. Elle lui fait alors un gros câlin comme si elle ne l'avait pas vu depuis des années et quand elle en a marre elle lui fait comprendre qu'elle veut retourner jouer alors il la pose à nouveau par terre. Je viens m'adosser au canapé pour la regarder faire et je sens les doigts du bouclé me caresser la nuque tendrement. Ce simple contact suffit à me réchauffer et à me donner des petits papillons dans le ventre. Je tourne alors la tête vers lui et nos regards se percutent avec force. J'aime plonger dans son âme pendant ce qui me semble être une éternité.

-Tu es toujours en boxer Lou...

Son regard descend sur le bout de tissus et y reste anormalement longtemps. Il se mord la lèvre inférieure et mon souffle se coupe. Bordel de merde, Harry Styles me regarde avec des yeux de prédateur. Le rouge me monte aux joues tandis que je sens mon corps bouillonner. Je ne peux pas rester comme ça au risque d'avoir une érection devant lui et devant Zoé. Je me lève dans l'intention d'aller me changer et peut être prendre une douche froide mais il me retient en attrapant ma main.

-Hey merci de t'être occupé de Zoé...
-C'est rien. Tu avais besoin de dormir.
-Tu es génial Lou... Et pas seulement avec Zoé...

Je comprends l'allusion et ça me réchauffe le cœur. Je reste quelques secondes à le contempler et il fait de même. Mon regard s'attarde deux secondes sur ses lèvres et il le voit. Mais ce n'est pas encore le bon moment alors j'attendrais. Je me penche vers lui et embrasse sa joue avant de disparaître. Je prends mon temps pour prendre une douche bien froide et ainsi calmer les ardeurs de mon corps, plus je passe de temps avec Harry plus j'ai envie de lui et rien que de sentir ses doigts effleurer ma peau suffit a réveiller le petit monstre assoiffé de sexe qui sommeille en moi. Je profite de ce moment en solitaire pour faire mon lit et nettoyer un peu ma chambre, je traîne les pieds à retourner avec eux pour la simple et bonne raison que lorsque nous sommes que tous les trois dans l'appartement je me permet de fantasmer sur la belle famille que nous pourrions former et ce n'est pas bien.
Pourtant une fois que j'ai épuisé toutes les excuses possibles, je suis obligé de les rejoindre. Ils sont dans la cuisine, Zoé dans son trotteur et Harry derrière les fourneaux. J'aimerais m'approcher de lui, entourer mes bras autour de sa taille et poser ma tête sur son épaule, lui embrasser le cou, sentir l'odeur de sa peau. Il se retournerait et scellerait nos lèvres. Dans mes rêves les plus fou il me dirait qu'il m'aime. Et voilà je recommence.

-ça sent bon. Je dis pour signaler ma présence.

Il se retourne le sourire aux lèvres et s'approche de moi avec une cuillère qu'il me tend. Je laisse mes lèvres se refermer sur la sauce de couleur beige en plongeant mon regard dans le sien. C'est à tomber par terre. Harry est un très bon cuisinier et il nous fait toujours des plats délicieux, Niall va être déçu d'avoir loupé celui-là.

-Hum... C'est délicieux.

Son regard pétillant fait faire des loopings à mon ventre, pourquoi me regarde-t-il de cette manière ? Je baisse la tête gêné en me mordillant la lèvre. Il ne peut pas m'embrasser le cou et me regarder de cette manière en espérant que ça ne me fasse rien. Je suis en train de craquer. J'ai trop d'amour à lui donner mais pour l'instant il n'est pas prêt à le recevoir. Zoé me fonce dans le pied avec son engin sur roulette et je fais semblant de m'écraser au sol. Elle se met à rire mais je ne me relève pas. Alors elle cesse et s'approche doucement de moi. Elle bredouille quelque chose que je ne comprend et quand je sens qu'elle est assez proche je me redresse et l'attrape pour la chatouiller. Elle adore ça et rigole comme une folle. Je ne me lasserais jamais de ce rire à la fois strident et angélique. Elle réussi à se défaire de mon emprise et s'enfuit dans son trotteur dans le salon, me laissant seul avec son père.

-Tu es complètement gaga avec elle.

Je me relève pour prendre place sur un tabouret du bar, je profite qu'il ai le dos tourné pour mater son joli petit cul et la musculature parfaite de son dos. Il n'a rien à envier à Adonis.

-C'est un reproche ?

Il se tourne vers moi et le regard qu'il me lance me donne des frissons dans tout le corps.

-Comment tu feras quand elle commencera à faire des bêtises ? Tu rigoleras ?

Cette phrase me fait chaud au cœur, il ne s'en rend peut être pas compte mais il signifie par là qu'ils seront toujours présent lorsqu'elle sera en âge de lui en faire voir de toutes les couleurs et c'est tout ce que je veux. Être là à chaque moment de leur vies, la partager avec eux.

-Quoi tu voudrais que je la gronde ?
-Oui.

Il s'appuie au bar et se penche de façon à ce que nos visages ne soit séparés que de quelques centimètres. Bordel. Mon regard se pose sur ses lèvres qui m'ont l'air si douces. Il y a quelques heures elles étaient dans mon cou. Les miennes s'ouvrent et je crois même entendre un petit gémissement remonter du fond de ma gorge.

-Je te laisserais le rôle du méchant papa.

Les mots sont sortis tout seuls sans que je ne me rende compte de l'énormité de ma bêtise. Qui dit méchant papa, dit gentil papa. Puis-je vraiment me donner la prétention de devenir le gentil papa. Le deuxième papa tout simplement. Soit il n'a pas fait attention, soit il fait tout pour refouler ce qu'il pense à cet instant.

-Bah bien sur !

Il retourne à la préparation du repas tandis que je m'éclipse pour rejoindre la puce dans le salon. Elle est cachée derrière le canapé et joue avec les petit jeux accrochés à son trotteur. Aura-t-elle quelqu'un avec qui jouer plus tard ? Une petite sœur ou un petit frère ? Je balaie ces pensées dans un coin et j'allume la télé. Elle ne met pas longtemps à venir vers moi pour se réfugier dans mes bras. Elle joue avec mes doigt en me racontant une histoire quand le téléphone du bouclé sonne. Ça me surprend presque autant que lui puisque jamais personne ne l'appelle. Il nous rejoint et attrape le combiné portable pour décrocher devant nous.

-Allo ?
-....
-Oui c'est moi.
-....
-Et elle va bien ?

Sa bonne humeur s'envole pour laisser place au masque d'anxiété que je ne connais que trop bien puisqu'il le porte à chaque fois que Zoé pleure. Que se passe-t-il ? Qui est au bout du fil ? Pourquoi est-il aussi inquiet d'un seul coup ?

-Pourquoi vous n'appelez pas Danna, c'est elle sa tutrice.
-....
-Très bien. J'arrive dès que possible..Merci.

Il se laisse tomber à côté de moi en soupirant. Il n'a pas l'air de vouloir me parler de cet appel, mais j'étais là, j'ai tout entendu et je suis bien trop curieux pour faire comme si de rien n'était. Mais j'attends qu'il parle de lui même, sans le brusquer. Il fronce les sourcils et je sens bien qu'il est en conflit avec lui même, cet appel l'a complètement perturbé. Zoé sent bien aussi que l'ambiance légère et amusante des dernières heures s'est envolée et elle agit en conséquence, elle rampe jusqu'aux genoux de son père pour lui faire un câlin. Ce bout de chou est très intelligent. Elle a la capacité de réconforter son père dès qu'il ne va pas bien et c'est magnifique à voir. Les épaules du bouclé se relâche et son froncement de sourcils cesse, mission accompli Zoé. Il reste de longues minutes à câliner sa fille sans rien dire, il ne sait pas que les questions sont entrain de me ronger le cœur ? Pourquoi il ne parle pas?

-Harry ? C'était qui au téléphone ?

Il relève la tête vers moi, se souvenant d'un seul coup que j'existe et que j'étais présent pendant sa conversation téléphonique. Il est encore plus chamboulé que je le pensais, complètement isolé dans son monde, dans le passé. Que se passe-t-il ?

-Hum.. un agent de police. Ils ont retrouvé ma... ma sœur en ville. Elle a fuguée et elle a donné mon numéro.

Je reste sous le choc de la révélation pendant quelques secondes. Depuis quand Harry a-t-il une sœur ? Je croyais qu'il n'avait plus de famille... C'est ce qu'il m'avait fait comprendre. Et ça me frappe le cœur avec force ; je ne connais pas Harry. Je ne sais quasiment rien de lui et de son passé. Il n'en parle jamais alors je ne pose pas de question, mais ça ne peut plus durer, je ne peux plus me trouver dans l'ignorance, je l'aime trop pour fermer les yeux.

-Harry, je croyais que tu n'avais pas de famille...

Il ne me regarde pas, préférant jouer avec les petites mains menues de sa fille qui lui change les idées.

-Ce n'est pas ma sœur biologique. On est resté dans la même famille d'accueil pendant sept ans... Alors je la considères comme ma petite sœur.

D'accord, c'est plus compréhensible maintenant. Il n'aime pas beaucoup me parler de sa vie en famille d'accueil, je sais juste qu'il en a fait énormément durant sa petite enfance mais qu'à partir du collège il est resté au même endroit.

-Pourquoi est-ce qu'elle a fugué ?

Il ferme les yeux et soupire profondément. Il a l'air complètement perdu et désespéré. Le même Harry que j'avais réconforté à l'hôpital. Il a besoin de quelqu'un sur qui s'appuyer, il ne peut pas tout garder sur ses épaules et je suis là pour le soutenir, je ne le laisserais jamais tomber.

-Pour me voir... Je ne l'ai pas revu depuis la naissance de Zoé... Il aurait pu lui arriver n'importe quoi... C'est ma faute...

Son visage se tort de douleur, il est sur le point de craquer et de se mettre à pleurer mais il se retient pour ne pas inquiéter sa fille. Je passe alors un bras dans son dos pour le caresser, pour le réconforter, pour être là pour lui.

-Hey Harry... Elle va bien d'accord ? Alors il faut que tu ailles la retrouver.

Il relève enfin les yeux vers moi et plonge son regard embué de larmes dans le mien, j'essaie d'être fort pour nous deux et de lui prouver que je peux être son pilier moi aussi, qu'il peut compter sur moi même dans les moments les plus difficiles.

-Merci Lou... Est-ce que tu peux t'occuper de Zoé pendant que je vais la chercher ?
-Tu sais bien que tu n'as pas besoin de demander...

Un petit sourire apparaît au coin de ses lèvres et sans que je m'y attende il dépose un baiser sur ma joue. Mon dieu j'aime cette proximité qui naît entre nous et qui gonfle mon cœur de bonheur. Il me donne Zoé que j'installe confortablement dans mes bras. Elle ne bronche pas et s'accroche à mon pull.

-je vais appeler un taxi

Bien sur il est hors de question qu'il prenne la voiture. Il ne l'a jamais conduite et compte bien ne jamais être derrière le volant. Je crois qu'au fond il a peur des voitures depuis l'accident. Mais il ne va pas pouvoir se déplacer en vélo toute se vie. Il faudra bien qu'un jour il confronte cette peur.
Il attrape tous ses papiers, son portable, nous fait un dernier bisous sur le pas de la porte et disparait, nous laissant tous les deux. Moi empli de question et Zoé affamée. J'éteins ce qui était en train de cuire et prépare le repas de la petite blonde qui ne cesse de jacasser. Ses paroles me permettent de ne pas trop penser à ce qui va se passer prochainement. Je ne sais presque rien de « sa sœur » pas même son prénom ni même son âge. Elle doit tout de même être assez grande pour décider de fuguer toute seule. Et puis que va-t-on faire d'elle ensuite ? Faudra-t-il la ramener chez elle ? Est-elle réellement parti pour voir Harry ou est-ce une excuse ?
Je passe l'heure et demie qui suit à faire manger Zoé, à lui masser le ventre pour éviter qu'elle vomisse et à la mettre au lit pour la sieste. C'est devenu un rituel chez elle. Elle n'est pas comme tous les enfants qui détestent la sieste, non elle adore ça. Quand elle est fatiguée et qu'elle demande à aller dodo elle caresse son nez avec sa peluche en fermant les yeux. Je l'ai donc mise au lit et j'ai pris le baby-phone avec moi. J'ai sorti mes bouquins de cours et j'ai commencé à bosser pour éviter d'avoir à me poser trop de questions sur le bouclé et sa sœur.
Ce n'est que deux heures après son départ que le bouclé passe à nouveau la porte, mon cœur se serre un peu plus en le sachant de retour, j'ai des questions par dizaines qui me trottent dans la tête. J'abandonne mes cours pour aller le retrouver, il a le visage tendu et je vois bien qu'il a pleuré. À côté de lui, droite comme un piquet se trouve la petite sœur en question. Ses cheveux brun lui tombent sur les épaules, elle n'a pas l'air très vieille, dix, onze ans peut être. Ses habits sont sales comme si cela faisait plusieurs jours qu'elle les portait, depuis quand a-t-elle fugué ?

-Lou, je te présente Marie.

La petite me sourit et me fait un petit coucou de la main auquel je répond gentiment. Elle a l'air fatiguée et heureuse à la fois. Je remarque alors qu'elle tient la main de son « frère » comme si sa vie en dépendait. Elle semble très attachée à Harry et je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été lui rendre visite avant. Il se baisse et lui embrasse le front. Il est aussi attentionné avec elle qu'avec sa fille. Depuis combien de temps s'occupe-t-il d'elle ?

-Je dois prévenir Danna que tu es ici. Elle doit se faire beaucoup de soucis.

Elle l'attrape par le t-shirt et j'arrive à capter tout le désespoir qu'elle ressent.

-Non, s'il te plaît Harry. Je ne veux pas y retourner tout de suite..

Il lui attrape les mains et les caresse tendrement.

-Tu vas rester ici ce soir. Mais demain tu devras partir Marie.
-Non Harry. Je veux rester avec toi !
-Marie ! Nous en parlerons après.

Cette fois son ton est sévère pour lui faire comprendre que c'est lui qui commande et que si il décide qu'elle doit partir alors elle partira. Je reste spectateur d'une scène que je n'avais jamais vu. Cet Harry sévère et responsable me prouve une nouvelle fois qu'il est tout a fait capable d'être un bon père pour Zoé. Il sait être tendre et amusant mais il sait également prendre les bonnes décisions et être dur quand il le faut. Il lui embrasse une dernière fois le front et s'éloigne d'elle pour venir vers moi.

-Je suis désolé Lou..
-Tu n'as pas à l'être.
-Zoé ?
-Elle dort dans ta chambre.

Il s'éclipse et me laisse seul avec la petite fille. Je vois bien qu'elle est déçue et qu'elle a les larmes aux yeux. Je pleurerais moi aussi si Harry me parlait comme ça. Elle voulait juste passer du temps avec lui et n'avait pas d'autre option que de fuguer mais Harry ne comprend pas ça, il pense sécurité avant tout.

-Tu veux boire un chocolat ?

Elle me fait un petit oui de la tête alors je l'entraîne avec moi dans la cuisine. Elle s'assoit au bar tandis que je lui prépare la boisson chaude. Elle reste en silence et fixe ses doigts qu'elle tripote. Elle doit être à la fois heureuse et triste. Retrouver et perdre à nouveau son frère. Je dépose la tasse chocolatée accompagnée de quelques gâteaux devant elle. Elle me remercie avec un sourire en coin et je m'assois en face d'elle pour que l'on puisse discuter.

-Depuis quand es-tu partie de chez toi ?

Elle boit une gorgée de son breuvage avant de relever les yeux vers moi se demandant si elle peut me faire confiance, les enfants des familles d'accueil sont-ils tous pareil ? Ont-ils du mal à faire confiance aux gens qu'ils ne connaissent pas ?

-Une semaine.
-Tu as fait ça pour voir Harry ?
-Oui... il me manquait.

La tristesse emplit de nouveau ses yeux, elle a l'air aussi brisée qu'Harry. A-t-elle vécu autant de malheurs que lui ? Pourquoi Harry n'a-t-il jamais parlé d'elle ? Et surtout pourquoi ne lui rend-il pas visite ? Elle a besoin de lui, ça se voit.

-Tu as quel âge ?
-Dix ans et demi.

Oh mon dieu, elle est si jeune, comment une petite fille de cet âge peut-elle disparaître pendant une semaine sans qu'on la retrouve ? Comment a-t-elle fait pour venir jusqu'ici sans adulte pour l'accompagner ? A dix ans je n'allais même pas à l'école en vélo, j'avais trop peur de me perdre ou de me faire enlever. Harry débarque à nouveau avec Zoé dans les bras. Celle-ci semble encore endormie et se frotte les yeux de sommeil. Le regard de Marie se bloque sur le petite princesse, elle a l'air émerveillée de la voir. L'a-t-elle déjà vu ? Ses yeux se remplissent à nouveau de larmes tandis que son regard passe du bouclé à Zoé.

-Elle lui ressemble tellement...

Les larmes roulent en gros paquet sur ses joues. Quoi de qui elle parle ? Qui ressemble à qui ? Merde... Est-ce qu'elle parle de Zoé ? Les yeux d'Harry s'emplissent à leur tour. Bordel, elle parle de Lena. Marie a connu Lena. Tout d'un coup je me sens de trop. Je ne fais pas partie de cette vie là. Je ne connaissais pas Lena et je ne veux pas m'incruster dans leur moment de souvenir et de deuil. Ils ont besoin de se réconforter ensemble. J'attrape Zoé ainsi que des compotes et je m'éclipse dans le salon sans même prendre la peine de lire dans les yeux d'Harry. Si j'y vois encore de la douleur, je vais me mettre à pleurer moi aussi. Dans le salon, je met un dessin animé pour occuper l'esprit de Zoé -et le mien- et lui donne ses compotes. Elle les dévore en quelques minutes puis se blottit contre mon torse pour regarder la télévision. C'est si facile d'occuper ce bout de chou. Je lui caresse le ventre comme j'en ai pris l'habitude tout en tendant l'oreille pour capter ce que les deux autres se disent. Harry est plus doux avec Marie qui semble ne plus pleurer, mais il lui explique qu'elle ne peut pas rester là, que sa vie et son école ne sont pas ici et qu'il n'a pas le droit de s'occuper d'elle. Je sens bien dans sa voix qu'il est triste et elle aussi mais ils n'ont pas le choix et il lui fait la promesse de l'appeler plus souvent et de venir la voir.
Quand ils sont tous les deux plus calmes, Harry indique la salle de bain à sa sœur et vient s'asseoir à mes côtés sur le canapé. Zoé ne regarde même plus le dessin animé, trop occupée à jouer avec son tapis musical. Je la fixe pour éviter d'avoir à regarder le bouclé qui fait battre mon cœur. Je ne veux pas voir la tristesse qui joue à cache cache dans ses yeux. J'ai trop peur de défaillir avec lui. Moi aussi je suis triste de le voir dans cet état, de voir que la plaie de la perte de sa fiancée est toujours aussi fragile et douloureuse. Je sens sa main se frayer un chemin dans la mienne et mon cœur s'arrête comme à chaque fois qu'il me touche. Serais-je un jour habitué au Harry tactile ?

-Tu fais la tête Lou ?
-Non... Je souffle doucement en gardant les yeux rivés sur Zoé.
-Alors pourquoi tu ne me regardes pas ?

Parce que je t'aime et j'ai peur de voir l'amour que tu portes à Lena dans tes yeux. Non je ne peux pas penser ça. Lena était la personne la plus importante pour lui, je ne peux pas être jaloux d'elle. Je ne peux pas être jaloux de l'amour qu'il ressent pour elle. Et pourtant j'ai beau me dire d'arrêter de ressentir ça, je n'y arrive pas. Alors je ferme les yeux et j'essaye de me ressaisir tant bien que mal. J'attends quelques secondes avant de les rouvrir et de plonger mon regard dans le sien. Et tout me frappe. La douleur, le manque, le désespoir, l'amour... Tout ce qu'il ressent pour elle et mon cœur se brise tout comme le sien. Les larmes me montent aux yeux en comprenant que jamais il ne ressentira quelque chose d'aussi fort pour moi alors je détourne le regard.

-Lou...
-Laisse tomber Harry.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer que je quitte le salon. Je ne veux pas entendre ce qu'il a à me dire. Je préfère rester dans l'ignorance. Il a peut être des envies de temps en temps mais il n'éprouvera jamais les sentiments que j'ai pour lui. C'est un amour à sens unique qui est voué à l'échec et je ne veux pas souffrir à nouveau alors autant arrêter tout de suite. Je me réfugie dans ma chambre où quelques heures plus tôt, ses lèvres se trouvaient dans mon cou. Non il n'y aura plus de moment aussi intime, c'était le dernier. Mon cœur se brise à nouveau tandis que je me cache sous les couettes. Les larmes ne coulent pas, je ressent juste ce putin de désespoir qui me ronge. Je l'aime. Je n'ai jamais autant aimé une personne et pourtant je le perd à cause de cet amour.
Je m'endors à nouveau et n'émerge que quelques heures plus tard, la nuit est tombée et mon réveil indique dix neuf heures passées. Mon ventre gargouille comme un chien enragé.Je n'ai rien avalé depuis le petit déjeuner et je meurs de faim. Mais si je bouge de ma chambre, je tomberais sans doute sur Harry. Et alors quoi ? Tu vas te cacher jusqu'à la fin de ta vie ? Soit un homme Louis !
Quand je sors de mon antre je découvre Zayn et Niall dans le salon devant un film. Zoé dans les bras de Zayn qui lui fait des chatouilles et Niall discutant avec Marie. Harry est aux abonnés absent pour le moment alors je me faufile sur le canapé à côté du pakistanais.

-Tiens te voilà toi ! On croyait que tu étais parti pour la nuit...

Zoé se tortille pour venir se réfugier dans mes bras pour échapper au supplice des chatouilles de Zayn. Elle cale sa tête contre mon torse en mettant son pouce dans sa bouche. Elle est fatiguée elle aussi. Je ne sais pas pourquoi mais sentir son contact apaise la douleur que je ressens au plus profond de moi. J'aime ce bébé tout autant que j'aime son père. Elle est devenue si importante pour moi que si je devais la perdre elle aussi, je ne m'en remettrais pas. Je caresse son petit dos en silence tandis que je laisse mon ouïe capté la conversation entre Niall et Marie. Celle-ci lui explique comment est la vie en famille d'accueil, ce qu'elle a enduré depuis le départ d'Harry et les bêtises que son autre frère Junior n'arrête pas de faire. Elle est plus jolie dans le pull qu'Harry lui a prêté, ses cheveux lisses et bruns qui lui tombent sur le visage sont propres et magnifiques. De temps en temps elle me fixe et son regard glisse sur Zoé, chaque fois ses yeux se remplissent de tristesse. Je n'aime pas savoir que le bout de chou dans mes bras lui rappelle la perte de Lena, elle est tellement plus que ça et je vais lui prouver.

-Marie viens voir. Je l'appelle.

Elle se déplace lentement et timidement jusqu'à moi et je lui indique de s'asseoir à mes côtés. Elle s'exécute et presque immédiatement je lui met Zoé dans les bras. Elle sursaute de surprise et me supplie du regard de la reprendre. Mais non, elle doit apprendre à connaître Zoé pour faire le deuil de Lena. Je le sens. Je place bien ses mains de façon à ce que la petite fripouille ne se fasse pas mal et j'attrape une peluche pour occuper les mains de Zoé.

-Voilà. Tu t'en sors bien.

Je sens le regard de mes deux amis dans mon dos, ils se demandent sans doute ce que j'essaye de faire mais je ne leur accorde pas mon attention pour le moment, j'aurais bien l'occasion de leur expliquer toute l'histoire quand Niall me demandera pourquoi Harry et moi avons de nouveau pris nos distances. Le regard de Marie semble plus doux, elle est heureuse de tenir Zoé dans ses bras.

-Coucou Zoé... T'es trop mignonne dis donc. Elle lui dit en remettant une petite mèche blonde derrière son oreille.

Zoé frappe l'air des mains en rigolant et l'atmosphère se détend immédiatement. Je me rassoit tranquillement en gardant tout de même un œil sur la jeune fille et le bébé au cas ou. Sans que je m'y attende Niall apparaît dans mon champ de vision pour s'asseoir sur la table basse.

-Qu'est-ce qui s'est passé avec Harry ?

Donc monsieur le détective protecteur est déjà au courant. Pourquoi est-ce que ça m'étonne, il peut sentir une embrouille à trois kilomètre. Mon esprit divague à nouveau en direction des bouclettes brunes. Il me manque. J'ai ce sentiment affreux de désespoir qui me ronge le cœur et qui me donne envie de courir le rejoindre pour m'excuser. Mais à quoi cela servirait-il ? Nous oublierions une nouvelle fois cette dispute et tout redeviendrait comme avant et je ne sais pas si je pourrais encore le supporter Pourtant j'aime cette proximité qui s'est installée entre nous, ce que je n'aime pas c'est cette impression qui me ronge le ventre : celle qui me dit qu'Harry n'oubliera jamais Lena. Est-ce que je me fais du mal tout seul ? Après tout, je pourrais me contenter de ce qu'il me donne sans penser à la suite. Je pourrais ignorer cette douleur dans mon cœur. Je pourrais... Mais je n'y arrive pas.

-Rien. Je me contente de répondre.

Parce que c'est vrai, il ne s'est rien passé et il ne se passera sans doute jamais plus rien. J'ai beau me répéter cette même obligation des dizaines et des dizaines de fois je ne suis pas sur d'y arriver. Je suis tellement fragile quand il s'agit de lui que je fond à une simple caresse et je me laisse complètement faire.
Je vois très bien les regards que le blond et son petit ami se lancent, ils sont en pleine conversation silencieuse pour découvrir le fin mot de l'histoire. C'est dans cette ambiance peu festive et presque froide que le bouclé décide de faire son apparition avec un plateau de gâteaux apéritifs dans les mains. Il se stoppe une première fois en me voyant, son regard plongeant instinctivement dans le mien pour déchiffrer ce que je ressens. Il comprend aussitôt que ça ne va pas et je vois dans ses yeux que ça lui fait mal à lui aussi. Puis son regard se pose sur la fillette à côté de moi et il se tend encore plus. Voir sa sœur tenir sa fille lui fait un choc. Pourtant cette dernière s'occupe très bien de la petite qui semble tout a fait à l'aise dans ses bras. Il met quelques secondes à s'en remettre et pose le plateau sur la table basse pour s'asseoir. Tout n'est que silence pendant plusieurs minutes. Niall et Zayn se regardent mal à l'aise de se retrouver dans un tel conflit silencieux. Harry lui à le regard dans le vide, il est complètement ailleurs, sans doute dans son monde de tristesse et de deuil qu'il ne veut pas quitter. Les seuls bruits qui habitent la pièce sont les gazouillements de Zoé et le craquement des gâteaux apéritifs que je ne cesse de m'enfiler. J'ai besoin de combler le vide qui se trouve en moi et c'est la seule façon que je connaisse. Je récupère Zoé quand celle-ci ne veut plus des bras de sa tante. Elle s'accroche à mon pull et pose sa tête sur mon torse en me serrant de ses petites menottes. Au fond de moi, j'ai l'impression qu'elle essaye de me réconforter mais comment pourrait-elle savoir que je ne vais pas bien ? Quoi qu'il en soit je la serre contre mon cœur battant alors les larmes me montent aux yeux. J'aime tellement ce petit bout de chou que je ferais n'importe quoi pour la garder dans ma vie. Même si Harry décidait de partir, même s'il me brisait le cœur, je continuerais de vouloir voir cet ange tombé du ciel, ce petit bout de chou qui me donne envie de m'accrocher à mes sentiments et à me battre pour eux.
Comme c'est impossible de tenir Niall en silence trop longtemps, celui-ci explose d'un seul coup, nous faisant tous sursauter.

-Bon c'est pas parce que vous vous faîtes encore la gueule qu'on est obligé de tous se taire.
-Niall... Essaye de le contenir Zayn.

J'avais toujours pensé que ce serait Zayn l'élément le plus perturbateur de leur couple et pourtant il s'avère que son rôle va très bien à Niall qui ne sait jamais parler avec un filtre devant sa bouche. Il dit toujours ce qu'il pense même si ce n'est pas plaisant à entendre. Et la plupart du temps, il a raison. C'est donc Zayn qui essaye de le calmer à chaque fois, mais il n'est pas très doué, qu'on le veuille ou non Niall arrive toujours à dire ce qu'il a en tête. Alors cette fois-ci nous n'y échapperons pas non plus. Je garde la tête baissée vers le bébé qui s'amuse avec mes doigts pour éviter de croiser le regard du bouclé qui doit encore être emplit de tristesse, ce regard qui me demande pardon à chaque fois qu'il se pose sur moi. Pardon pourquoi ? Pour ne pas m'aimer ? Il n'a pas besoin d'être pardonné pour ça. C'est comme ça. C'est la vie.

-Vous savez quoi, vous faites chier ! A chaque fois c'est pareil. Pourtant ça faisait un moment que tout allait bien. Mais c'était trop beau pour durer ! Combien de temps ça va durer cette fois ?
-Chéri...
-Non pas de chéri, je fermerais pas ma gueule ce soir ! On devrait les forcer à aller voir un psychologue comme les couples qui ont des problèmes le font. Parce qu'ils sont pire qu'un couple.

Ma gorge se serre et j'ai juste envie de pleurer. Il est si loin de la vérité. Nous ne sommes pas un couple et ne le seront jamais. Il y a juste moi, pauvre con éperdument amoureux. Et il y a lui, âme perdue et blessée. Je fais semblant de ne pas être atteint par ces paroles et attrape de nouveaux gâteaux même si je sens qu'ils ne combleront jamais ce trou qui ne fait que grandir en moi.

-Écoute Louis, si cette dispute ne s'arrange pas. Je partirais.

Pas besoin de plus pour capter complètement mon attention. Qu'est-ce qu'il veut dire par la ? Souhait-il vraiment quitter l'appartement ? Pour aller où ? Il m'abandonnerait ? Ma gorge se serre encore un peu plus tandis que les larmes me montent aux yeux. Décidément, je suis incapable de garder mes amis près de moi, il faut toujours que je gâche tout.

-Non Niall, tu n'as pas à faire ça.

Sa voix. Ses boucles. Ses lèvres. Lui. Harry. Quand je l'entends, une chaleur que je ne connais que trop bien m'inonde le ventre. Il n'est qu'à quelques mètres de moi et pourtant il me manque. Je veux le sentir, le toucher, l'embrasser, lui dire que je l'aime. Je veux tout ça. Et en même temps, je le repousse. Pourquoi est-ce si compliqué de l'aimer ?

-C'est de ma faute, c'est à moi de partir.

Et enfin je relève la tête. Mon corps s'emplit d'un sentiment de désespoir mêlé à de la peur. Partir ? Non non non non. Mon cerveau n'arrive pas à se faire à l'idée d'une vie ici sans Harry et Zoé. Instinctivement je resserre le bébé dans mes bras pour ne pas qu'il me l'enlève. Non, je ne veux pas qu'il parte. C'est impossible. Comment peut-il penser une chose pareillle ? Pourrait-il m'abandonner comme ça lui aussi ? Suis-je aussi jetable qu'ils le pensent ? D'abord Niall, ensuite Harry.

-Ah ouais, et où irais-tu ? Dans ton appartement minable ?
-J'en sais rien.

La main de Zayn se pose sur ma cuisse. Il reste silencieux lui aussi mais au moins il est là pour moi. Il sait que cette conversation me fout les boules alors il se contente d'être un bon ami. Marie qui assiste à la scène depuis quelques minutes ne cesse de se trémousser mal à l'aise. Je tourne la tête vers elle pour lui sourire tendrement afin de la rassurer. Non je ne laisserait pas Harry retourner dans ce taudis, pas question. Quand j'entends le ventre de la jeune fille gargouiller, j'ai enfin la bonne excuse pour échapper à cette torture.

-Viens, je vais te préparer quelque chose à manger.

Ils cessent tous de se disputer en entendant ma voix, je sais que tous les regards sont sur moi mais fais comme si je ne sentais rien, comme si cette gêne et ce désespoir qui m'habite ne me rongeait pas de l'intérieur. Je cale Zoé dans mes bras et me réfugie dans la cuisine suivit de la petite fille. Je met Zoé dans sa chaise haute et sort le repas qui devait être mangé ce midi pour le faire réchauffer. Nous sommes trois dans la cuisine tandis que les messes basses continuent dans le salon. J'en ai rien à faire qu'ils se disputent pour savoir qui va partir, s'ils veulent tant partir, qu'ils partent tous les deux.
J'en profite pour préparer le biberon du bout de chou ainsi qu'un petit pot de purée de carottes qu'elle adore. Elle n'arrive pas encore à manger toute seule étant donnée que lorsqu'on lui donne une cuillère, elle s'en sert comme d'une arme et au final il y a plus de nourriture par terre que dans son ventre. Dans un sens, ça me déplaît pas de lui donner à manger moi-même car si elle y arrivait toute seule ça prouverait bien qu'elle grandit. Et ça me fait peur de la voir grandir car j'ai peur de la perdre elle aussi.

-Pourquoi est-ce que mon frère et toi vous vous disputez ?

La petite voix de Marie me ramène à la dure réalité. C'est une bonne question. Au fond, nous ne nous sommes pas disputés, je me suis contenté de fuir sa tristesse pour ménager la mienne. J'ai été lâche quand j'y repense. Elle me regarde avec des petits yeux sincères qui me donnent envie de tout lui raconter, mais serait-elle capable de comprendre ce que je penses alors que moi même j'ai du mal. Elle a connu Lena elle aussi, elle est également en deuil et ne comprendrait sûrement pas mon point de vue.

-On ne se dispute pas.. On a juste du mal à se comprendre. Je lui explique.
-Pourquoi ? Elle répond immédiatement.

Pourquoi ? Un mot, huit lettres qui suffisent à me mettre sans dessus dessous. Pourquoi on fait ça ? Pourquoi je fais ça ? Pourquoi suis-je brisé ? Pourquoi Harry ne peut-il pas m'aimer ? Pourquoi m'embrasse-t-il pour me repousser après ? Pourquoi veut-il partir ? Pourquoi s'en sent-il obligé ? Pourquoi ?

-Je ne sais pas.

C'est la seule réponse que je trouve à lui dire, car je n'en trouve pas d'autre. Je ne sais pas pourquoi nous nous faisons autant de mal à l'un et à l'autre. Peut être que c'est pour se sentir vivant. Ou alors nous ne sommes pas compatible et tout ceci n'est qu'une farce pour me faire tomber. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Et pourtant, je ne cesse de l'aimer. Malgré ses regards et ses paroles qui brisent mon cœur à chaque minute.
Quand j'ai fini de donner le pot et le biberon à la petite blonde, je la prends sur moi pour lui masser le ventre. La ligne de sa cicatrice disparaît un peu plus chaque jour mais elle fera toujours partie d'elle. Elle ne dit jamais rien quand on la masse, elle ferme les yeux et elle attend que ça passe car elle sait que c'est un mal nécessaire si elle ne veut pas tout rendre ce qui lui ferait encore plus mal. Après ça, je la met dans son trotteur et elle disparaît dans le salon en hurlant des choses incompréhensibles tandis que je nous sert à Marie et à moi deux assiettes bien garnies du repas qu'à préparé Harry ce matin même, quand tout allait encore bien. Je me pose en face de la jeune fille qui commence déjà à manger. La sauce est encore meilleure réchauffer et la viande fond dans la bouche. Pas de doute, c'est bien Harry qui l'a fait. Je profite de chaque bouchée pour en apprécier toutes les saveurs, peut être que c'est le dernier que je pourrais goûter si jamais il s'en va.

-Tu as l'air très triste. Constate Marie en s'essuyant la bouche.
-C'est parce que je le suis.
-Pourquoi ?

C'est quoi cette manie avec les pourquoi ?

-Et toi pourquoi tu es triste ? Je lui rétorque bien content d'avoir contourné sa question.

Elle baisse la tête vers son assiette presque honteuse que j'ai pu voir clair dans son regard. N'importe qui pourrait voir qu'elle est triste et malheureuse et je suppose que notre malheur est lié à la même personne. Alors on ne dit rien parce que je crois qu'on a tous les deux un petit peu honte de voir que notre bonheur dépend de quelques boucles brunes et de prunelles vertes. Nous avons peur d'être abandonnés et de la place qu'il prend dans notre cœur. Comment peut-on rester attacher à quelqu'un qui aimerait revivre le passé ? Comment avancer si lui reste coincé dans cette journée horrible où il a perdu l'amour de sa vie ? On ne peut pas, alors on abandonne. Marie rentre et moi je baisse les bras.

-Si tu veux revenir n'hésite pas. Mais préviens avant. Je te ferais parvenir un billet de train.

Mes paroles se veulent réconfortante. Ce n'est pas parce que je rends les armes qu'elle doit en faire autant. Les liens familiaux avant tout le reste. Jamais Harry ne la laissera tomber et vice versa. Alors si je peux contribuer un minimum en leur bonheur respectif, je n'hésiterais pas. Son regard pétillant et plein de reconnaissance nourrit la minuscule lueur d'espoir qu'il reste en moi. Elle me remercie avec un grand sourire et quand son assiette est finie je lui dis de filer profiter de son frère tandis que je commence la vaisselle. Tout ce que j'ai envie de faire c'est de me réfugier dans ma chambre pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Je n'ai pas envie que Niall ou Harry quittent l'appartement. Je veux juste que tout s'arrange, je voudrais ne jamais être tombé amoureux du bouclé. Tout aurait été tellement plus simple, nous serions amis, je ne sursauterais pas à chaque fois qu'il me toucherait, mon cœur ne ferait pas des loopings quand il rentrerait dans une pièce et surtout, je n'aurais pas peur de le voir partir à chaque seconde. Mais je suis fou de lui, alors tout est compliqué et je suis constamment habité par la peur de le voir m'abandonner.
Zayn apparaît et attrape un torchon pour m'aider en silence. Il est là et ça me fait un bien fou. Depuis quelques temps je le trouve plus posé, il a mûri en quelques mois et tout ça grâce aux joies du couple. Il s'est inscrit aux cours du soir pour passer son diplôme de management qu'il avait du abandonner afin de venir en aide à sa famille et Niall lui donne un coup de main. J'espère sincèrement qu'il aura ce qu'il veut, il le mérite vraiment. Nous terminons et je nous prépare un thé tandis qu'il prend place au bar, là où toutes les disputes prennent fin.

-Niall n'était pas sérieux. Il ne te laissera pas tomber... Il voulait juste vous faire réagir.
-Je ne lui en voudrais pas, il doit en avoir marre de nous.
-Dis pas n'importe quoi. Il t'adore.

Il peut m'adorer et en avoir quand même par dessus la tête de l'ambiance qui règne dans l'appartement à chaque fois qu'Harry et moi nous disputons, ce qui n'est pas arrivé depuis cette histoire de bébé entouré de footballeurs pleins de testostérones. Bon bien sûr cette fois là c'était ma faute, mais aujourd'hui est-ce vraiment ma faute ? Pourquoi sommes nous si compliqués ? Ne puis-je pas faire semblant d'aller bien et accepter le peu qu'il me donne ? Non, bien sur il faut que je complique tout.

-Qu'est-ce qui s'est passé Louis ?

Nos regards se trouvent et mon corps ne demande qu'à s'effondrer. J'aimerais me blottir dans les bras du pakistanais pour pleurer toutes les larmes qui m'habitent pour lui montrer à quel point me petit cœur souffre de la situation. Mais je ne peux pas avec le bouclé dans la pièce d'à côté qui se sentirait encore plus coupable en m'entendant. Je balaie les larmes qui se sont formées devant mes yeux et je nous sers le thé. Mais je vois au regard insistant de mon ami qu'il ne me laissera pas me défiler. Il est sans doute envoyé par Niall pour venir à la pêche aux infos. Celui-là serait capable de tout pour savoir et arranger les choses. Mais en serait-il capable cette fois ? Il ne peut pas forcer Harry à oublier Lena, ni le forcer à m'aimer et ne peux pas me forcer à faire un croix sur le bouclé alors que clairement, je devrais.

-J'ai juste mal au cœur. Je suis fou de lui tu sais. Ça fait un moment. J'ai attendu mais j'en peux plus.. Je suis fatigué. C'est pas que je veux absolument être avec lui.. Non c'est pas ça.. C'est juste.. Savoir. Ouais, j'aimerais savoir si il ressent quelque chose lui aussi. Pour savoir si je dois continuer de m'accrocher ou si je dois abandonner.

Et quand je relève les yeux emplit de larmes, je découvre Harry près de la porte. Il se tient là, le regard baissé, mal à l'aise comme s'il n'avait rien à faire ici. Alarmé je regarde Zayn qui hausse les épaules. Depuis combien de temps le bouclé est-il là ? A-t-il tout entendu ? Quelle est sa réponse ? Je ne peux pas m'empêcher de le regarder, la gorge serrée et le cœur battant à tout rompre. C'est peut être le moment décisif, celui où je saurais enfin si je dois rendre les armes ou m'accrocher. Celui qui va me briser ou me réchauffer le cœur. Celui qui va changer nos vies. Remarquant le soudain blanc, il relève la tête et nos regards s'accrochent. Le choc me donnerait presque la nausée. Il y a toujours cette grande tristesse qui l'habite mais une lueur dans le vert profond me donne envie d'y croire. Pourtant il est incapable de parler, de me dire qu'il m'aime aussi, que je dois arrêter de m'inquiéter et qu'un jour nous serons ensemble. Non rien de tout ça. Il se trémousse d'un pied sur l'autre la bouche fermée et mon cœur se fend au fil des secondes, des minutes. Alors je décide pour lui, pour nous. J'abandonne. Je prend ma tasse et m'extirpe du tabouret. Zayn m'interpelle, me priant du regard de ne pas faire ça, d'attendre encore un peu une réponse qui ne viendra jamais et je lui fait signe que non, la fatigue et la lassitude m'envahit, je ne veux pas attendre plus longtemps. C'est fini. Le bouclé lève à nouveau la tête vers moi surpris de me voir fuir. Je passe à côté de lui sans un regard, parce que si je croise ses yeux, je vais me mettre à pleurer et c'est hors de question, je dois être fort.

-Lou... il murmure dans une veine tentative de me garder.

Mais je ne l'écoute pas. Je quitte la cuisine, passe par le salon pour embrasser la joue de Zoé qui demande à venir dans mes bras. Je lui dis non. Je sais que si je la prend maintenant, je vais me mettre à pleurer. C'est la première fois que je lui refuse un câlin et elle n'a pas l'air d'apprécier. Elle se met à pleurer alors que je fais un bisous à Marie. Je sens le regard de Niall sur moi, il ne doit pas approuver mon comportement mais sincèrement là j'en ai rien à faire, je veux juste qu'on me laisse pleurer tranquille. Je lui embrasse aussi la joue et je m'enfuie dans ma chambre. Je verrouille les fenêtre, ferme les rideaux pour me retrouver dans le noir complet et je me laisse tomber dans mon lit. J'essaye de ne pas penser aux baisers du bouclé dans mon cou mais trop tard. J'y penserais chaque matin et chaque soir, à chaque minute. Alors je me met à pleurer parce que ma vie n'est qu'une grosse blague, parce que je n'aurais jamais du croire qu'Harry pourrait s'intéresser à un mec comme moi, parce que je me sens stupide et surtout parce que je l'aime.
Sans que je m'en rende compte je m'endors à nouveau et me réveille quelques heures plus tard, il est minuit passé et l'odeur des draps me chatouille les narines, sur mon oreiller je peux sentir le parfum singulier de la peau du bouclé et mes larmes remontent à nouveau. Cette fois je ne me retiens pas, je pleure bruyamment et je renifle comme un pauvre bébé. Tout le monde doit être couché et ainsi personne ne pourra entendre le stupide Louis Tomlinson pleurer comme un bébé pour un amour qui n'était que dans sa tête. Je me réfugie sous les couettes pour laisser mon cœur se vider de toute cette tristesse mais un bruit de porte qui s'ouvre et se ferme me stoppe. J'arrête instinctivement de pleurer pour écouter les bruits qui m'entoure. Au départ je n'entend rien et puis des bruits de pas me parviennent. J'ai peur de sortir de ma cachette et de découvrir qui est là. Est-ce Niall en bon meilleur ami qui vient me réconforter avec un câlin. Ou bien peut être est-ce Liam qui a écourter son week-end avec Alice pour venir à mon secour comme toujours ou bien Zayn qui ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour son ex-camarade de beuverie. Je m'attendais à tout sauf à lui.

-Lou...

Ce n'est qu'un murmure, mais je le reconnais immédiatement. Lui et sa voix rauque qui me donne des frissons, lui et ses boucles qui pendouillent sur son visage, lui et ses lèvres charnues que j'ai envie d'embrasser à chaque minute de chaque jour, lui tout simplement. Il n'attend pas de réponse et se faufile sous la couette avec moi. Il y a quelques heures, je voulais lui sauter dessus, maintenant j'ai juste envie qu'il fiche le camp et qu'il me laisse tranquille. Il reste à une distance raisonnable de moi, nos corps ne se touchent pas mais je peux sentir son souffle chaud emplir mon espace. Je n'ose pas parler de peur de sombrer dans les sanglots à nouveau et pourtant les larmes continuent de couler sur mes joues.

-Je t'ai entendu pleurer.

Et tu t'es dit que venir me voir arrangerait tout ? Je pleure pour toi ! Non à cause de toi ! À cause de cet amour unilatéral qui me broie le cœur pour en faire des confettis.

-Je ne veux pas que tu pleures Lou...

Trop tard !Je ne me contient plus et éclate à nouveau en sanglots et étrangement le seul endroit au monde où j'aimerais être c'est dans les bras de celui qui tient mon cœur entre ses mains. Il se rapproche et m'entoure de ses bras et je me demande s'il ne lit pas dans mon esprit pendant une seconde. Et je n'espère pas au vu du nombre d'insultes qui le caractérise, toujours suivit du mot je t'aime bien sur. Je t'aime connard ! Abruti je t'aime ! Je me blottit contre son torse et me laisse aller. Comment se peut-il que celui qui me fait souffrir soit également celui qui me réconforte le mieux ? Comment puis-je faire le deuil de cette non-relation si je suis toujours dans ses bras ? J'essaye donc de me dégager de sa prise mais il refuse et me tient fort contre lui alors je pleure encore plus de désespoir , de colère, de rage, d'amour.

-Je suis là Lou...
-Mais... mais... Je... je veux pas... pas que tu sois là. J'explose entre deux sanglots.

Non ? Oui ? Je ne sais plus. Dans un sens, j'aime être dans ses bras mais ça me fait encore plus souffrir. Alors que dois-je faire ? Le serrer ou le repousser ?

-J'irais nul part. Dit-il calmement.

Ses caresses dans mon dos me donnent des frissons, j'ai beau me dire que je devrais le détester mon cœur ne m'écoute pas, il continue de ne battre que pour lui. Alors j'abandonne à nouveau, je m'abandonne à lui en espérant ne pas souffrir encore plus quand il décidera de partir. Je continue de pleurer pour cet amour à sens unique qui me bouffe le ventre et me donne envie de vomir et je me laisse bercer par ses bras forts qui m'entourent et me font sentir en sécurité. Je suis en sécurité avec le bourreau de mon cœur. Les secondes et les minutes passent. Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça mais mes larmes se tarissent et les soubresauts de mon corps s'estompent. Je fini par me sentir complètement vidé et je somnole dans les bras du bouclé qui ne desserre pas sa prise.

-Je suis tellement désolé Lou...

Je ne sais pas comment je fais mais je réussi à lui répondre.

-Je sais.
-Non laisse moi parler. Je ne veux pas que tu penses que j'en ai rien à faire. Je déteste te voir comme ça et en plus savoir que c'est à cause de moi me rend malade. Je ne veux pas que tu sois malheureux Louis. Mais je ne peux pas non plus te dire ce que tu veux entendre. Bien sur que je ressens une attirance pour toi, tu es quelqu'un d'extraordinaire et je serais honoré d'être ton copain mais... Je ne suis pas encore prêt à tourner la page. J'ai peur de la trahir.

Il se tait un long moment pour chercher la suite et pendant ce petit temps, j'analyse ses paroles. Certaines me font un mal de chien mais d'autres me réchauffent le cœur. Il n'en a pas rien à faire. Je l'attire. Il me trouve extraordinaire. Il serait honoré d'être mon copain. Mon cœur manque de s'arrêter à chacune de ces phrases qui me font un bien fou. Mais à cela vient se percuter le fameux je ne suis pas encore prêt qui détruit tout sur son passage. Il bouge de manière à poser son visage près du mien pour coller nos nez comme quelques heures plus tôt. Aussitôt une vague de chaleur m'inonde le ventre et me donne envie d'y croire. Son souffle chaud caresse mes lèvres qui ne demandent qu'à se joindre aux siennes. J'ai envie de croire qu'un jour ce sera possible, la petite lueur d'espoir en moi se rallume un petit peu.

-Je sais que ce que je m'apprête à te demander est horrible mais je vais le faire quand même.

Il fait une petite pause pour marquer l'importance de ses paroles tandis que mon corps entier est en ébullition. Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce que tu vas me demander ? Pourquoi est-ce horrible ? Mais parle bordel de ...

-Lou... J'aimerais que tu m'attendes. 

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