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TOME 2 Chapitre 4


  Harry a fait une mousse au chocolat spécialement pour l'occasion. J'ai adoré le regarder faire et lui piquer de temps à autre sa cuillère pour en manger. Il m'a grondé à plusieurs reprises mais c'était plus fort que moi et il a fini par en rire. Ma mère a été très contente d'apprendre qu'il avait accepté son invitation et que par conséquent nous serions là pour fêter Noël tous ensemble. Niall et Zayn ont eux décider de célébrer cette fête dans la famille du métis. Zayn a pensé que se serait le bon moment pour présenter son petit ami à sa famille et il n'en a pas fallu plus pour stresser le blondinet. Alice est partie dans sa famille à deux heures de Liam qui lui se retrouve coincé avec sa sœur et ses parents. J'ai réussi à acheter tous les cadeaux dont j'avais besoin avant de prendre la route avec Harry et Zoé pour le domaine de mes parents. La neige tient bien le long de l'allée et je manque de tomber en glissant sur une petite couche d'eau gelée qui a prit forme sur la glace. J'ai la boule au ventre à chaque pas que je fais en sachant que derrière cette porte se trouve mon père. Je ne lui ai pas reparlé depuis notre conversation téléphonique où je lui disais d'aller se faire foutre. Je suis toujours remonter contre lui mais j'ai promis à ma mère et à Harry de bien me comporter alors je ferais un effort pour ne pas le tuer tout de suite. Bien sur je m'attendais à un accueil un peu plus chaleureux pour commencer notre week-end. Mais William Tomlinson était, est et sera toujours un enfoiré.

-Qu'est-ce qu'il fout là celui-la ?

Il désigne le bouclé d'un air mauvais et je n'ai qu'une envie lui sauter au cou pour le fracasser contre le mur. Heureusement pour nous tous ma mère débarque lui crit dessus et le fait déguerpir pour prendre sa place d'hôtesse respectueuse. Elle nous attire à l'intérieur et se jette littéralement sur mon ami.

-Harry, je suis si contente de te rencontrer enfin ! Ne fais pas attention à mon mari, il est de mauvais poil parce que je l'ai fait travailler toute la journée.

Elle rigole pour détendre l'ambiance et mon père disparaît dans le salon en ruminant. Elle me prend dans ses bras pendant un long moment et bon dieu ce que ça fait du bien de me sentir aimé par ma mère.

-Ravi de faire votre connaissance Madame Tomlinson.
-Ah non pas de ça avec moi. Appelle moi Marianne.


Harry sourit tandis que je m'occupe de retirer le bonnet et l'écharpe de la petite princesse dans ses bras. Ma mère se penche alors vers elle pour lui caresser la joue et la petite fille se cache dans le cou de son père. C'est comme ça lorsqu'elle est fatiguée et en ce moment elle ne dort pas beaucoup. Son père s'excuse mais ma mère n'en tient pas compte, elle sait ce que c'est. Je débarrasse Harry et Zoé de leurs manteaux avant de pénétrer dans le salon. Mon père est assis dans le canapé devant un match de hockey. Il a toujours été fan de ce sport et plus petit je m'étais inscrit dans une équipe juste pour le rendre fier et pour passer du temps avec lui, mais ça n'avait pas eu l'effet escompté alors j'avais arrêté au bout de quelques semaines.

-William cette table basse coûte plus cher que ta voiture alors ôte tes pieds de là. Le sermonne ma mère.

Il obéit en ruminant que c'est lui qui a payé cette saletée de table basse mais elle fait comme si elle n'avait pas entendu. Le regard du bouclé se pose sur moi pour me demander comment une table peut-elle coûter plus cher qu'une voiture de luxe et je lui répond par une grimace. Harry est loin de son monde ici et j'ai peur de le perdre en route.

-Vous avez une très jolie maison madame... Marianne.
-Oh merci mon petit. Elle est encore plus jolie l'été avec les jardins fleuris. Pas vrai Louis ?


Ma mère passe beaucoup de temps à superviser le travail de nos jardiniers afin que tout soit parfait. Il n'y a jamais une herbe plus haute que l'autre, le gazon est toujours d'un vert resplendissant et il y a un nombre d'espèces de fleurs et d'arbustes incroyable. J'adorais me poser près de la fontaine pour écouter le chant des oiseaux en la regardant peindre des fleurs qu'elle venait de cueillir.

-Oui maman.

Son regard pétille quand je prononce le mot maman et elle me prend dans ses bras encore une fois. Mon père ne lève pas les yeux de sa télévision ce qui me donne des envies de meurtre. Je dois sortir d'ici avant de dire quelque chose que je pourrais regretter et ainsi gâcher notre week-end.

-Je vais aller chercher nos affaires pour les monter. Je dis à Harry.
-D'accord. Tu as besoin d'aide ?
-Non reste avec Zoé. Je reviens tout de suite.


Je sors de la pièce alors que ma mère l'entraîne vers la cuisine pour lui faire goûter à la sauce qu'elle vient de préparer. La brise extérieure me fait un bien fou et apaise mon sang chaud qui bouillonne dans mes veines. Je ne supporte pas le caractère de mon père mais je cautionne encore moins son indifférence envers Harry et moi. Est-ce si horrible que ça de me voir réussir dans un domaine où il n'a aucun contrôle ?
Je fais plusieurs voyages pour débarrasser complètement la voiture, je cache les cadeaux dans la remise avant de m'attaquer au montage de la chaise haute, du parc et du lit de Zoé. Harry ne me lâche pas des yeux et je rougis à plusieurs reprises lorsque nos regards se rencontrent. Les choses ont encore évoluées depuis une semaine. Il a renvoyé la baby-sitter quand je lui ai avoué qu'elle ne me plaisait pas et m'a permis de m'occuper de Zoé pendant qu'il travaillait. Je me suis bien amusé avec elle et chaque fois qu'il rentrait du boulot, il s'asseyait avec nous pour jouer. A plusieurs reprises j'ai eu l'impression que nous étions une famille mais chaque fois la photo de lui et de Lena me revenait en tête. Jamais je ne pourrais rivaliser avec l'amour qu'il lui porte.
Quand tout est monté, je propose à Harry de lui faire le tour du propriétaire tandis que ma mère se propose de s'occuper du bout de chou qui mange déjà une compote. Pour mon plus grand plaisir le bouclé accepte. Je lui montre alors chacune des pièces : la salle à manger, l'atelier de ma mère, la salle de jeu, le jacuzzi intérieur, les cinq chambres d'amis en passant sous silence la chambre parentale et le bureau du PDG despote. Quand on arrive enfin dans la chambre qu'il va occuper avec Zoé qui fait deux fois la taille de celle que je possède à l'appartement il est étourdi par autant de grandeur.

-Tes parents sont vraiment riches... J'ai jamais vu une maison aussi grande.
-ça à des avantages quand on joue à cache cache.


Il rigole et ça me détends tout de suite. Il a fait un gros effort pour accepter mon monde et le fait que je sois l'héritier d'une telle fortune et je lui en suis reconnaissant. Il ne me juge pas par la taille de mon porte monnaie mais par mon comportement au quotidien et ça me permet de garder la tête froide et les pieds sur terre.

-Ton père n'a pas l'air content que je sois là.
-Oublie mon père. Moi je suis content. Tu veux voir ma chambre ?
Je lui demande pour changer de conversation.
-Oui !

Ma chambre se trouve juste en face de la sienne et fait deux fois sa taille. C'est à dire quatre fois la taille de celle de l'appartement. Il y a un coin télé avec toutes les consoles de jeux existantes à droite et un baby-foot à gauche. Plus loin il y a un grand bureau sur lequel repose un grand ordinateur de la taille d'un écran plat et à côté mon lit. Près de la fenêtre se trouve un mur de photos que j'ai fais moi même vers lequel il se dirige tout de suite. Ça va des photos de primaire à ma dernière année de lycée. Sur la plupart je pose avec Liam et Eleanor, mais il y en a aussi des camps de vacances où je suis allé en Europe. Beaucoup de photos inutiles que j'aurais dû enlever depuis longtemps. Il y en a une en particulier qui attire l'attention du bouclé et mon ventre se serre immédiatement quand il pose son doigt dessus. C'est une photo de moi et d'un garçon où nous nous embrassons.

-C'était ton petit copain ? Me demande-t-il curieux.

J'attrape la photo et la regarde quelques secondes avec une pointe de tristesse dans le cœur.

-Oui. Mon premier. Il a déménagé en fin de première et je n'ai plus eu de nouvelles. On est resté un an ensemble.

Il avait été le premier dans tous les domaines et m'avait ensuite arracher le cœur. Liam m'avait ramassé à la petite cuillère. Et c'est après que j'ai commencé à coucher à droite et à gauche, à sortir tous les soirs, à fumer et à boire pour oublier ma vie de merde de petit bourge mal dans sa peau. Ça me semble si loin à présent.

-Est-ce que je serais sur ton mur moi aussi un jour ?

Sa question me torpille le cœur et pulvérise mon ventre. Mon regard plonge dans le sien pour sonder son âme et je ne peux m'empêcher de me demander comment il aimerait être représenté sur ce mur. Le voir accrocher ici ne serait pas anodin pour moi car j'y place tous ceux qui comptent pour moi et Harry fait partie de ces gens maintenant. Une idée germe soudain dans mon esprit.

-Attends moi ici, je reviens.

Je ne met que quelques secondes à aller chercher mon sac et quand je reviens il est toujours à la même place, scrutant chacune des photos et souriant en me reconnaissant petit. J'attrape un paquet de photos que j'avais prévu de mettre depuis quelques jours et les épingle une par une au mur. Il y en a une de Niall et Zayn, une de mon équipe, une de Liam et d'Alice et la dernière que je place au centre de tout représente Harry et Zoé. Photos que j'ai pris le temps de développer pendant la semaine. Quand il voit la dernière photo son regard se pose directement sur moi avec un sourire radieux.

-Voilà tu y es.

Il pose un doigt sur la photo pour caresser le visage de la petite fille qui sourit en regardant l'objectif. Je sais qu'il est touché par mon geste et j'espère que ce message lui fera comprendre une fois pour toute la nature de mes sentiments pour lui.

-Il faudra qu'on fasse une photo tous les deux un jour.

Mon cœur se serre en entendant ses paroles. Est-ce encore une allusion ? Ce garçon est d'un compliqué, je ne cesse de me demander si chaque chose qu'il dit ou qu'il fait sont censées me prouver quelque chose ou s'il ne fait simplement pas attention.

-Oui ce serait bien. Je répond rêveur.

Dehors il fait déjà nuit lorsque nous redescendons. Maman est toujours aux fourneaux et Zoé la regarde s'agiter en suçotant son pouce. Le bouclé décide alors qu'il est temps de lui donner son bain et l'entraîne à l'étage. Mon père s'est enfermé dans son bureau pour nous éviter et ce n'est pas plus mal. Je m'assois donc sur un tabouret pour regarder ma mère mettre la touche finale à sa recette. Quand elle me voit elle ne peut s'empêcher de sourire. J'ai retrouvé ma mère et rien ne peut me rendre plus heureux. Lorsqu'elle a terminé, nous nous installons dans la véranda qui donne sur le jardin ensevelit sous une épaisse couche de neige avec un verre de vin blanc chacun.

-Harry a l'air d'être un garçon très bien.
-Oui. Il est très gentil et très intelligent.
-Es-tu amoureux de lui ?


Je manque de m'étouffer à sa question et la regarde surpris par son manque de tact. Elle rit puis boit une gorgée.

-Je l'ai bien vu dans ton regard mon chéri. Est-il au courant ?

Non, je suis trop peureux pour le lui avouer.

-Non.
-Pourquoi ?
-J'ai trop peur qu'il me rejette.


Je joue avec mon verre et fait tourner le liquide jaunâtre qui s'y trouve pour ne pas croiser le regard de ma mère qui tente de me tirer les vers du nez.

-Tu devras bien lui dire à un moment ou à un autre.
-Je sais maman...


Au même moment le bouclé fait son apparition dans la pièce accompagné de la petite princesse qui porte le pyjama rouge spécial Noël que Zayn et Niall lui ont acheté cette semaine. Harry la tient fièrement dans ses bras et je ne peux m'empêcher de le trouver irrésistible. J'aimerais tant faire partie de cette petite famille. Son regard se pose sur moi et son sourire simple réussit à retourner mon cœur. Maman reste spectatrice de notre échange pendant quelques secondes qui me semble durer une éternité puis se racle la gorge. Il ne m'en faut pas plus pour réagir et me lever.

-Mais que tu es belle dans ton pyjama de mère Noël. Je gazouille auprès de la petite blonde qui demande à venir dans mes bras.

Je l'attrape et elle se cale directement sur mon épaule en s'accrochant à mon t-shirt. Je la berce tranquillement sous le regard doux du bouclé qui ne nous lâche pas des yeux. J'aimerais tant pouvoir plonger dans ses pensées pour les déchiffrer.

-C'est ton premier Noël ma princesse.
-Je vais aller chercher l'appareil photo pour vous prendre tous les trois.
Dit ma mère.

Et tandis qu'elle s'éclipse, Harry prend place en face de moi et son regard change pour devenir mélancolique. Je prend place en face de lui en gardant Zoé sur mes genoux, elle attrape tout de suite le doudou que lui tend son père et le porte à son nez en papillonnant des yeux, preuve qu'elle est très fatiguée à cause de ses dernières nuits agitées.

-J'aurais tant aimé qu'elle puisse partager son premier Noël avec sa mère. M'avoue soudainement le bouclé.

Bordel de merde. Qu'est-ce que je suis censé répondre à ça ? Bien sûr que je suis du même avis. Ce n'est pas juste ce qui leur est arrivé. Zoé ne connaîtra jamais sa maman et dieu sait que c'est important une mère dans la vie d'un enfant. Mais si l'accident n'avait pas eu lieu, serions-nous là aujourd'hui ? Tiendrais-je la petite fille dans mes bras ? Serais-je amoureux de cet homme incroyablement beau ?

-Elle pourra toujours apprendre à la connaître dans tes souvenirs Harry.

Je pose une main sur la sienne dans une tentative pour le réconforter, mais j'ai toujours été nul pour ce genre de choses, si Niall était là, il saurait dire les mots justes, ceux qui permettent toujours de se sentir mieux. Moi, je dis ce que je pense et ce n'est pas toujours ce qu'il faut. Pourtant Harry semble apprécier mes paroles et me remercie. Quand ma mère revient son regard se pose directement sur nos mains entrelacées et un sourire béat apparaît sur son visage. Je sais à quoi elle pense mais elle se trompe, je ne fais que réconforter l'homme que j'aime qui lui pense à une autre.


-Harry rapproche toi de Louis. J'aimerais faire une photo de vous trois.

Le bouclé exécute les ordres en refoulant ses pensées mélancoliques au plus profond de lui où elles pourront toujours le ronger et tire une chaise pour se mettre à mes côtés. Il pose un bras autour de mes épaules tandis que je demande à Zoé de regarder devant elle. Ma mère nous mitraille complètement et ça fait rire Harry qui se détend à chaque bruit de l'appareil.

-William j'ai besoin de toi ! S'écrit alors ma mère.

Et ça suffit à nous tendre de nouveau tous les deux. Mon père surgit en bougonnant, quand il me voit aussi prêt du bouclé il fronce les sourcils à s'en faire mal au front. Ma mère attrape alors Zoé et la lui confie. Je sens le bras d'Harry se tendre sur mes épaules, il n'aime pas ça du tout. Pas plus que mon père qui tient le bout de chou comme si c'était un sac de pommes de terres porteur de microbes.

-Je veux une photo de vous deux. Nous explique-t-elle

Mon cœur loupe un battement quand Harry se rapproche un peu plus. Je peux sentir son parfum me chatouiller les narines. J'aime cette proximité entre nous. Ma joue à quelques centimètres de la sienne, ses cheveux chatouillant mon oreille. L'appareil se remet en route et je souris de toutes mes dents.

-Magnifique.

Ni une ni deux Harry récupère sa fille et mon père s'enfuit. J'attrape l'appareil pour regarder les dizaines de photos et mon cœur s'arrête à chacune d'entres elles. Si je ne nous connaissais pas je pourrais me poser des questions sur ce couple heureux tenant fièrement leur enfant. Mais nous ne sommes pas un couple et Zoé n'est pas ma fille. Harry se joint à moi pour contempler les clichés avec le sourire.

-Voilà, tu pourras nous accrocher sur ton mur.








A table, on n'entend que le bruit des fourchettes et des gazouillements de Zoé qui joue avec une compote qu'Harry lui a donné pour qu'elle arrête de pleurer. Mon père se trouve à ma gauche en bout de table, ma mère juste en face de moi et Harry à ma droite. Le repas est délicieux et le vin est à tomber par terre, seule l'ambiance laisse à désirer depuis que mon père a rejoint la pièce. Je n'ose pas entamer la conversation de peur qu'il me réponde et que je m'énerve une nouvelle fois contre lui. Harry lui doit se sentir de trop et regarde sa fille toutes les deux minutes pour se maintenir occupé.

-Alors Harry que pensez-vous de l'homosexualité ? Demande ma mère sans aucun tact.

Je recrache le vin que j'avais dans la bouche dans mon verre. Merde, mais c'est quoi cette question ? Je lui lance un regard noir qu'elle ignore d'un geste de la main. Je vois très clair dans son jeu, elle veut nous voir ensemble. Je l'ai compris dès l'instant où elle a voulu faire une photo de nous deux. Mais je ne pensais pas qu'elle y viendrait si franchement. Mon père laisse tomber sa fourchette sur son assiette en porcelaine dans un bruit qui fait sursauter tout le monde. Il n'a jamais été un très grand fan de mon penchant pour les hommes et moins il en entend parler mieux il se porte. Harry lui se dandine sur sa chaise, mal à l'aise. Le pauvre ne doit plus savoir où se mettre. J'ai honte, mon dieu pourquoi ai-je accepté ce dîner ?

-Euh... Et bien... Je ne sais pas...

Son visage devient aussi rouge que le pyjama de sa fille. Son regard croise le mien mais je m'échappe. Non je ne veux pas que tu saches ce qui me traverse l'esprit en ce moment.

-Êtes-vous pour ou contre ?
-Pour madame.
-Marianne Harry, appelle moi Marianne.


Il se racle la gorge anxieux de la suite de la conversation.

-Louis est homosexuel, vous le saviez ?
-Euh oui...


Il tourne la tête vers moi à la recherche d'un peu d'aide mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je suis complètement pétrifié à l'idée de ce qu'elle pourrait bien lui révéler. Je ne suis pas prêt à faire face à mes sentiment et à lui avouer la vérité. Non pas du tout. Ma mère attrape son verre pour donner un peu de stress supplémentaire à la conversation. William lui a reprit son repas et ne semble pas prêter attention à la conversation.

-Louis ne vous a sans doute pas raconté comment je l'ai appris. Commence-t-elle avec un sourire espiègle.
-Maman, je t'en supplie...

Mais elle ne m'écoute pas.

-Je l'ai surpris au lit avec son premier copain. Comment s'appelait ce jeune homme déjà ?
-Aucune importance maman.


Elle fronce les sourcils pour me faire comprendre son mécontentement.

-Enfin bref, le garçon sans aucun complexe s'est présenté à moi alors qu'il était dénudé... C'est très amusant quand on y repense.

Je me sens rougir de honte alors que le rire du bouclé à mes côtés emplit la pièce. Je ne trouve pas ça drôle du tout. Ce fut l'un des moments les plus embarrassant de toute ma vie après celui que je suis en train de vivre en ce moment.

-Et puis ce garçon a déménagé et nous n'en n'avions plus jamais vu passer cette porte jusqu'à aujourd'hui.

Et moi qui pensais que ça ne pouvait pas être plus embarrassant. Elle m'enfonce encore et encore. Comment ma propre mère peut-elle me faire ça. Ne voit-elle dont pas que je n'ai qu'une envie ; me cacher dans un petit trou de souris. Qu'est-ce qu'Harry va bien pouvoir penser maintenant ? Je ne suis vraiment pas prêt à lui devoir une explication sur les agissements bizarres de ma mère.

-Je suis très honoré alors. Répond Harry ce qui à l'air de ravir ma mère.

Si je tourne la tête vers lui maintenant, je vais lui sauter dessus pour l'embrasser contre son gré alors je me contiens et je termine mon assiette en silence. La conversation s'arrête là et ma mère embraye directement sur le sujet qui la passionne le plus, l'architecture. Harry lui pose des questions sur son métier et elle lui répond avec entrain jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien à dire alors quand ils ont enfin épuisé tous les sujet à propos de matériaux plus sain pour l'environnement ma mère décide d'apporter le dessert. Le silence retombe dans la pièce alors je savoure le mousse au chocolat d'Harry qui est à tomber par terre. Ma mère le complimente et lui demande sa recette qu'il donne avec plaisir. Il fait goutter son exploit à sa fille qui se lèche les lèvres à chaque petite bouchée.

-Au fait Louis, je ne t'ai pas demandé comment s'étaient déroulés tes examens ?

Ma mère déteste le silence et tout est toujours bon pour le combler, même les sujets qui fâchent. Je m'applique donc à ignorer royalement mon père pour lui répondre.

-Plutôt bien dans l'ensemble. Je pense être plutôt bien classé.
-Bien. Et tu as choisi les cours que tu auras au prochain semestre ?


Cherche-t-elle à faire sortir mon père de son mutisme ? Car sa marche, il serre les dents tellement fort qu'il doit s'en faire mal à la mâchoire. Mais je n'ai aucun scrupule à continuer la conversation.

-Oui. Monsieur Belmar mon professeur de philosophie s'occupe de mon transfert de dossier. Il m'a dit que je serais un bon élément pour la section langue.

Les mots de trop ont franchi mes lèvres et mon père tape si fort du poing sur la table que ma coupe de champagne se renverse sur mon pantalon.

-Trop c'est trop.S'exclame-t-il avant de quitter la pièce.

Zoé se met alors à pleurer sous la surprise des dernières secondes. Ma mère quitte la table à son tour pour suivre mon paternel alors qu'Harry attrape sa fille dans ses bras pour la calmer. Moi je reste assis là, complètement choqué par la réaction colérique de mon père. Ne peut-il pas être content d'apprendre que je suis un bon élément ? L'intérêt de la vie n'est-il pas de s'épanouir dans les domaines que l'on apprécie ? Pourquoi ne puis-je pas m'épanouir moi aussi ?
Quand je reviens à moi, je suis seul, Harry s'est éclipsé pour calmer les pleurs de sa fille et j'entends ma mère d'ici gueuler sur mon père. J'entreprends alors de débarrasser la table et de faire la vaisselle avant de m'affaler sur le canapé. Je suis robotisé et ne pense plus à rien, je suis comme coupé du monde extérieur et ne ressens même plus mes propres émotions tellement le choc m'a étourdi. Pourtant quand Harry réapparaît avec Zoé les joues rosies par sa crise de larmes, la gravité me rattrape et me frappe dans le ventre. Mon père ne s'est pas soucié une seule seconde du mal qu'il ferait autour de lui comme toujours, il ne changera pas malgré la possibilité de perdre son fils unique. Harry s'assoit à mes côtés et tout de suite Zoé demande à me rejoindre. Je l'attrape dans mes bras et la cale contre mon torse. Elle me serre contre elle en fermant les yeux et se cache le visage de son petit doudou. Le bouclé quant à lui attrape ma main et en caresse le dos de son pouce dans un geste réconfortant.

-ça va toi ?

Je hausse les épaules. A vrai dire, je ne sais pas comment je vais, je suis déboussolé. Une partie de moi est déçu de voir que jamais mon père ne sera fier de moi et l'autre est en colère de voir à quel point c'est un con. Comment ai-je pu emmener Harry dans un tel enfer ?

-Je suis vraiment désolé... On aurait jamais du venir.

Il pose une main sur ma cuisse et plonge son regard dans le mien. Mon dieu que ses yeux me font du bien, ils ont la capacité de me faire tout oublier d'un battement de cils.

-Ne t'excuses pas Lou... Tu n'y es pour rien... Et puis la première partie du repas était plutôt drôle.

Je mourrais pour entendre ce surnom dans sa bouche encore et encore jusqu'à mon dernier souffle.
Je rougis de honte à ses paroles, il parle de la révélation que lui a faite ma mère sur mon premier copain. Oh mon dieu c'est la partie du dîner dont je suis sans doutes le plus honteux. Comment a-t-elle pu lui raconter une histoire aussi gênante.

-Oh arrête, c'était horrible.

Je me concentre sur le bébé dans mes bras dont la respiration ralentit au fil des minutes. Elle est sur le point de s'endormir et je souris comme un idiot à cette vue. Harry lui n'est pas décidé à lâcher le morceau.

-Mais non, ta mère est très drôle et cette histoire mérite d'être racontée.

Il a cette lueur pétillante dans les yeux, celle qu'il a sur la photo avec Lena, celle que j'ai eu l'occasion de voir quelques fois ces dernières semaines. J'en oublis ma colère contre ma mère pour la remercier intérieurement de me permettre de revoir cette petite lueur de malice.

-Tu n'as pas intérêt de raconter cette histoire à quelqu'un d'autre. Je le menace avec de gros yeux.
-Je me sentirais coupable de priver Niall et Zayn d'une histoire aussi drôle.

Il explose d'un petit rire silencieux que lui seul arrive à faire lorsqu'il est en compagnie de sa fille.

-Si je n'avais pas ton bébé dans mes bras à cet instant précis, je te tuerais sur place.

Il rigole à nouveau puis caresse la joue de Zoé qui cette fois est réellement endormie. La façon dont il la couve du regard me retourne le cœur. Voir tant d'amour dans ses yeux pour un si petit être me réconforte dans l'idée que je voudrais des enfants plus tard.

-Tu as un pouvoir sur elle... Il dit en levant les yeux vers moi.
-Lequel ?
-Tu as l'air de l'apaiser. C'est pas la première fois que je le remarque. Elle s'endort toujours rapidement dans tes bras.


Ses paroles me réchauffent le cœur et donnent le tournis à mon ventre. Il est tellement tendre qu'un instant je me demande si cette tendresse est exclusivement réservée à sa fille ou s'il m'en fait cadeau aussi. Il remet alors une mèche de ma chevelure en place et j'en conclu que moi aussi j'ai droit à mon morceau de tendresse. Ressent-il comme moi l'attraction qu'il y a entre nous à ce moment précis ? Cette attraction qui me donne envie de fondre mes lèvres sur les siennes à jamais ? Sent-il tout l'amour que je lui porte ? Comprend-t-il à quel point j'ai besoin de lui ? Nous laissera-t-il une chance malgré son passé ? Nous restons quelques minutes perdu dans le regard de l'autre, ni lui ni moi ne savons comment s'en échapper jusqu'à ce qu'une tiers personne, ma mère en l'occurrence ne nous interrompe. Nous brisons notre échange si intense tandis que ma mère se dandine d'un pied sur l'autre gênée d'avoir assisté à un tel spectacle.

-C'est encore plus gênant que cette histoire d'ex copain à poil. Rit-elle en essayant de détendre l'atmosphère.

Mais c'est raté et c'est encore pire. Elle a prit le temps de se changer et paraît prête pour aller dormir dans sa robe de chambre en soie rose qui doit sans doute coûter plus cher que la télévision.

-Je suis juste venue vous souhaiter une bonne nuit les enfants.
-Bonne nuit maman.
-Bonne nuit Marianne.


Elle repart comme elle est venue et le silence pesant s'installe entre nous. Si elle n'avait pas interrompu ce je ne sais quoi qu'il y avait entre nous, qu'aurions nous fait ? Jusqu'où notre échange nous aurait-il emmené ? Nous n'aurons sans doute jamais la réponse.

-Je vais y aller aussi. Tu veux bien déposer Zoé dans son lit ? Je veux éviter de la réveiller.
-Bien sûr.


Nous nous levons dans une synchronisation parfaite, il éteint la télévision et me suit dans les escaliers. Je marche le plus doucement possible pour éviter de réveiller la petite tandis qu'il me suit en silence. Je dépose Zoé dans son lit parmi tous les nounours que nous lui avons acheté et presque instinctivement elle prend son pouce dans sa bouche. Je reste là à la regarder sans me soucier du bouclé à mes côtés. Je suis complètement obnubilé par ce petit bout de chou endormi qui ne se doute pas de l'attirance que j'éprouve pour son paternel. Que dirait-elle si elle pouvait donner son avis ? Voudrait-elle de moi comme beau-papa ? Ou aurait-elle peur que ma présence prenne le pas sur l'absence de sa mère ? Après un long moment à la contempler je décide enfin de quitter la chambre pour laisser le bouclé se reposer. Celui-ci m'accompagne jusqu'à la porte et je peux sentir la gêne à nouveau s'immiscer entre nous.

-Bonne nuit. Je lui dis.
-Bonne nuit Lou...

Son regard pétille à nouveau et j'ai du mal à m'en détacher pour rejoindre ma porte. Et alors que j'allais ouvrir celle-ci je sens son poignet se passer autour du mien pour me retenir. Mon cœur et ma respiration s'arrêtent. Que va-t-il faire ? Je me mords la lèvre à sang alors qu'il me tourne vers lui. Les secondes s'étirent et j'ai l'impression de rester comme ça pendant des heures. Son égard se plonge instinctivement dans le mien comme si c'était sa place. Tous les événements des dernières heures s'estompent et je ne pense plus qu'à une seule chose, lui. L'homme de ma vie dont le visage à peine éclairé par les rayons de la pleine lune me retiens de retrouver la solitude de ma chambre. Pendant de longues secondes, je pense que ça y est c'est enfin le moment, je pense qu'il va le faire, qu'il va sceller nos lèvres mais il ne le fait pas. Son baiser heurte ma joue tendrement, lentement. Les secondes durent des heures tandis que la tendresse de ses lèvres sur ma peau me laissent une trace invisible, chaude, ancrée à vie. Je n'oublierais jamais ce contact qui me retourne le cœur, le ventre, le cerveau et d'autres parties bien plus dressées. Il se recule dans cette lenteur qui s'étire et qui me permet de savourer chaque millième de secondes, chaque expression qui passe sur son visage, chaque sensation de mon corps. Je mémorise tout dans les moindres détails. Jusqu'à ses paroles qu'il murmure à mon oreille.

-Joyeux Noël Lou.







Je me réveille le lendemain matin avec une trique d'enfer due aux rêves endiablés que j'ai fait toute la nuit. J'ai eu beau me soulager après le fameux baiser d'Harry, mon corps n'est pas suffisamment satisfait. Qui aurait cru qu'un simple petit bisous sur la joue pouvait me rendre aussi assoiffé de sexe ? Mais ce n'est pas n'importe quel baiser puisqu'il vient d'Harry. Il n'aurait pas pu me faire de plus beau cadeau de noël. Je ne m'y attendais décidément pas mais mon corps en veut encore. Je passe sous la douche froide pour tenter de diminuer la grosseur dans mon pantalon puis je descends à la cuisine où règne une délicieuse odeur de crêpes et de sirop d'érable. J'y trouve ma mère devant les fourneaux accompagnée du bouclé et de sa fille. Quand celle-ci m'aperçoit la première elle pousse un petit cris de joie qui avertit les deux autres de ma présence. Je vais la voir en première pour lui faire un gros bisous et elle demande instantanément à venir dans mes bras. Je la prends pour lui faire un gros câlin avant de faire la bise à ma mère. Quand je me retrouve en face d'Harry je rougis ne sachant pas vraiment quoi faire, dois-je lui serrer la main, lui faire la bise, prendre possession de ses lèvres ? N'ayant aucune idée je le laisse faire le premier pas. Il décide de simplement m'ébouriffer les cheveux dans un geste amical et je suis quelque peu déçut mais ne laisse rien paraître devant ma mère.

-Bien dormi ? Me demande celle-ci en retournant à la préparation du repas.

Je prends place à la table avec Zoé sur les genoux tandis qu'Harry place une assiette devant moi avant de s'asseoir à mes côtés pour récupérer sa fille.

-Très bien.

Je n'ai jamais aussi bien dormis. Je jette un petit coup d'œil au bouclé qui s'amuse à embrasser le cou de sa fille qui ne peut s'empêcher de rire. Ce tableau me met automatiquement de bonne humeur. Je suis si heureux de les avoir tous les deux dans cette maison avec ma mère qui fait tout pour qu'ils se sentent chez eux. Bien sûr mon père est aux abonnés absents mais je m'en fiche, je suis bien trop heureux pour le laisser gâcher ma journée. Je déguste mon petit déjeuner tout en regardant Harry jouer aux petites voitures avec Zoé qui tente en vain d'en faire rouler une sur la table.

-Louis pourquoi n'emmènerais-tu pas Harry et Zoé près du lac ? C'est magnifique sous la neige.

Elle me lance un petit regard pleins de sous entendu. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête mais de toute manière elle ne nous laissera pas le choix, elle nous mettra à la porte que nous le voulions ou non. J'ai l'impression de retrouver ma mère, ce n'est plus seulement une illusion, elle est bien là dans son tablier de cuisinière à fleurs jaunes qu'elle mettait à chaque fois que nous faisions des cookies. J'aurais tout fait pour cette femme qui était mon modèle et la voilà de retour. Alors dans une pulsion que je ne contrôle pas je m'avance vers elle et je la prends dans mes bras. Surprise, elle met quelques secondes à réagir et à me rendre mon étreinte. Son parfum m'envahit et je me sens enfin à la maison.

-Je t'aime maman.

Je sens ses muscles se tendre sous ma révélation et elle me serre un peu plus contre elle comme si elle avait attendu ça toute sa vie ou du moins une partie. Et je comprends tout à coup qu'elle n'est pas la seule fautive de notre éloignement. J'ai moi même ma part de responsabilité, j'aurais du être présent pour elle quand j'étais assez grand pour comprendre. Je compte bien me rattraper à présent.

-Je t'aime aussi mon chéri. Me répond-t-elle les larmes aux yeux.

Nous nous détachons et elle se détourne tout de suite pour ne pas me montrer son émotion. Je la regarde pendant quelques secondes avant de tourner la tête vers Harry qui semble tout aussi ému par la scène dont il vient d'être le témoin. Décidément tout s'arrange quand il est dans les parages. J'attrape nos manteaux dans l'entrée tandis que le bouclé emmitoufle Zoé sous une dizaine de couches de vêtements. Un bonnet, des gants, une écharpe, un gilet et un manteau. La petite ne risque pas d'attraper un rhume malgré le froid hivernal. A l'extérieur la neige tient toujours au sol et le vent me donne la chair de poule. Nous marchons en silence pendant de longues minutes et nos pas dans la neige nous permettent de sentir la présence de l'autre. Le lac se trouve sur la propriété et nous l'atteignons rapidement. En cette saison il est complètement gelé et il nous arrivait avec Liam de venir faire du patin dessus quand la glace était assez solide. Nous faisions des parties de hockey à deux pendant qu'Eleanor nous impressionnait avec ses pirouettes de filles. Maintenant la température n'est pas assez basse pour que la glace supporte notre poids alors nous nous contentons d'en faire le tour. Nous nous asseyons sur une balancelle qui nous donne une vue imprenable sur le manoir illuminé de guirlandes que mes parents ont dû faire installer par une entreprise. Mon père serait incapable de changer une ampoule alors installer des guirlandes sur le toit serait comme lui demander de décrocher une étoile.

-C'est vraiment une belle propriété.

Harry brise le silence en s'extasiant sur la demeure imposante qui se dresse devant nous, c'est vrai que c'est une belle maison et que les alentours la rendent encore plus attractive mais tout ça est faux. Ça ne vaudra jamais une maison familiale où règne le bonheur sans contrepartie.

-Pourquoi ta mère n'a pas adopté après sa fausse couche ? Me demande-t-il en tentant de garder Zoé calme sur ses genoux.

C'est une très bonne question. Elle ne pouvait plus avoir d'enfants mais n'a jamais penser à adopter celui d'une autre. Sans doute était-elle trop dépressive déjà. Nous avions la place, l'argent et tout l'amour à revendre mais je suppose que ça ne lui ai pas venu à l'esprit. Je hausse les épaules n'ayant pas la réponse à cette question et Harry comprend tout de suite que c'est un sujet sensible dont je ne veux pas parler alors il n'insiste pas et prend ma main dans la sienne. Son contact me réchauffe le corps et le cœur. Sait-il que plus les jours passent plus je deviens dépendant de sa présence ? Il devient essentiel à mon bonheur et ça m'effraie. Son pouce caresse le dessus de ma main dans un geste tendre et j'ai l'impression de mourir cent fois. Essaye-t-il de me faire passer un message ? Je n'ose même pas le regarder de peur de ne pas pouvoir me contrôler.

-Monsieur Tomlinson c'est vous ?

Je sursaute. Merde. J'étais tellement accaparé par mes pensées et par toutes les sensations qui traversaient mon corps que je n'ai pas vu Robert nous approcher. Il nous fixe avec ce sourire paternel et protecteur qui lui est propre. J'abandonne la main d'Harry contre mon gré pour serrer le vieil homme dans mes bras. Le bouclé se lève lui aussi et serre la main que Robert lui tend.

-Robert je te présente Harry, un ami et sa fille Zoé.
-Ravi de faire votre connaissance Monsieur. Mademoiselle.

Il lui caresse la joue tendrement et elle se cache dans le manteau de son père timidement. Le vieil homme sourit, il a toujours beaucoup aimé les enfants et pourtant c'est un éternel célibataire, je suis le seul enfant dont il ait jamais eu à s'occuper et il restera toujours une figure paternelle pour moi.

-Votre mère m'a dit que je vous trouverez ici. Je voulais vous donner ceci.

Il me tend un petit cadeau emballé avec un petit sourire de fierté. Malgré ses petits moyens, Robert a toujours tenu à me faire des cadeaux pour mes noëls et pour mes anniversaires et ils avaient toujours plus d'importance à mes yeux que tous les cadeaux de mon père. J'attrape le petit paquet avec une boule à la gorge. J'aime cet homme plus que je n'aimerais jamais mon propre père. Je l'attrape dans une accolade reconnaissante et il me serre contre lui.

-Merci Robert. Ton cadeau est dans la maison. Tu restes déjeuner avec nous ?
-Monsieur vous savez que votre père ne tolère pas le personnel à sa table.


Je m'en contre fiche de mon père et de ses règles à la noix. Robert est bien plus important à mes yeux que mon géniteur et je compte bien le lui faire comprendre.

-Peu importe. Tu es mon invité.

Il affiche un grand sourire reconnaissant. Je déteste le savoir seul pour une fête qui se célèbre en famille, Robert fait partie de ma famille, je le veux à mes côtés aujourd'hui alors il y sera.

-Très bien, je vais allez donner un coup de main à votre mère alors.

Il fait un signe de tête à Harry et disparaît nous laissant à nouveau seul. Je baisse la tête sur le petit paquet que je tiens toujours dans mes mains et je me demande ce qui peut bien se trouver à l'intérieur. L'année dernière j'ai eu le droit à une photo de nous deux en combinaison plastique verte, souvenir d'une journée de pêche à la mouche où j'avais fini trempé et enrhumé. Robert m'avait alors laissé manger toutes les sucreries que je voulais pour me réchauffer. Ce cadeau était simple et reflétait à merveille notre relation.

-Tu ne l'ouvres pas ? Me demande alors le bouclé en me sortant de mes pensées.
-Non, je préfère l'ouvrir avec les autres.
-Cet homme à l'air très important pour toi.


Je relève le regard vers lui puis pose les yeux sur la petite fille qui suce son pouce dans ses bras, elle a les joues rosies par le froid et ses grands yeux sont rivés sur moi. Je lui caresse la joue pour la faire sourire.

-Je le connais depuis que je suis né. Il s'est occupé de moi lorsque personne ne voulait le faire. Je lui explique avec un pincement au cœur.

J'ai beau affirmer sans arrêt que je vais bien que tout est passé et que j'ai tourné la page, je n'en reste pas moins un enfant blessé par le manque d'affection de ses parents. J'ai longtemps pensé que tout était de ma faute, que je n'étais pas assez bien pour eux, que je ne faisais pas les choses correctement et que par conséquent je ne méritais pas leur amour et puis j'ai compris que ça ne venait pas de moi mais que le problème venait d'eux mais le mal était déjà fait.

-Il est un peu comme ton père alors.

Harry, celui qui voit toujours juste. Il ne me connaît que depuis quelques mois et pourtant j'ai l'impression de n'avoir plus aucun secret pour lui. Nous décidons de rentrer en voyant les lèvres de Zoé passer du rose au violet, il fait décidément trop froid. A l'intérieur la bonne odeur du repas que ma mère a préparé nous emplit les narines et nous réchauffe instantanément. Nous nous débarrassons de toutes les couches de vêtements superficielles et nous réfugions dans le salon près de la cheminée. Je découvre alors mon père assis dans le canapé, un verre de whisky à la main devant un match de base-ball retransmit. Il ne nous décoche pas un seul regard ni aucun bonjour alors nous l'ignorons nous aussi. Harry dépose Zoé dans son parc et lui donne quelques jeux pour l'occuper tandis qu'il s'assoit à côté de moi près du sapin. Celui-ci est somptueux et abrite à son pieds des dizaines de cadeaux, petit et gros, de toutes les couleurs de l'arc en ciel.

-Louis dis moi que tu n'as pas fait de folies sur les achats de Noël...

Harry et son éternelle inquiétude sur l'argent. Jamais je ne pourrais me passer de l'entendre me réprimander sur ma folie dépensière mais en l'occurrence tous ces cadeaux ne viennent pas de moi.

-Je n'y suis pour rien.

Il souffle en levant les yeux au ciel et détourne le regard vers sa fille qui s'amuse avec une peluche deux fois plus grande qu'elle. Pendant un instant je vois mon père sourire à la vue de la petite fille et j'ai juste envie de la tirer loin de son regard, lui qui à menacé de la retirer à son propre père, comment ose-t-il poser les yeux sur elle ? Ma mère débarque dans la pièce munie d'un plateau de boisson et accompagnée de Robert qui lui porte des petits fours et des gâteaux en tout genre. Harry les aide à tout installer sur la table basse qui coûte une fortune. Nous portons un toast tous ensemble avant de déballer les cadeaux dans la joie et la bonne humeur. Harry est le premier à ouvrir les cadeaux de Zoé et on peut dire qu'il y en a un paquet. Je me suis contenté d'acheter une peluche panda ainsi qu'une veilleuse pour son sommeil agité, alors que ma mère a complètement vidé les magasins de jouets avec la petite cuisine, la cabane, la mini balançoire d'intérieur, un tapis de jeux qui fait de la musique, une tonne de cassettes. Plus il y avait de cadeaux, plus je voyais le sourire du bouclé se faner. Je lui ai alors pris la main en lui souriant et je lui ai chuchoté que nous pourrions donner les jouets à une œuvre de charité s'il n'en voulait pas. Ça m'a plu d'utiliser le pronom nous. Il a souri et s'est détendu en remerciant ma mère qui était plus que ravi à l'idée de voir Zoé s'amuser avec tout ces trucs. Harry a également eu sa part de cadeaux c'est à dire une collection de cinq livres originaux par ma mère. Il a eu l'air émerveillé par ce cadeau et a même eu les larmes aux yeux pendant quelques secondes. Quant à moi, ayant remarqué qu'il arrivait à la fin de son journal, je lui en ai offert un neuf avec un revêtement en cuir marron accompagné d'un stylo plume en argent. Je remerciais intérieurement le garagiste de m'avoir fait un si bon prix sur la Lamborghini pour me permettre un tel excès.

-Louis tu es fou ! S'est-il exclamé.
-C'est presque rien...

Mais il n'a pas l'air du même avis puisqu'il se lève et me prend dans ses bras. C'est dingue comme je me sens instantanément bien et en sécurité comme si rien ne pouvait m'arriver. Je pourrais y rester une éternité mais mon père qui se racle soudainement la gorge ne semble pas du même avis. Nous nous écartons et je fusille mon paternel du regard. Le bouclé retourne à sa place mal à l'aise et attrape un cadeau qu'il me tend avec fierté. J'arrête de respirer en attrapant ce qu'il me tend. Bordel Harry m'a fait un cadeau... Pourquoi ? Qu'est-ce que c'est ? Je massacre complètement ma lèvre en le déballant et découvre une collection originale de livres sur la mythologie grecque. Bordel, c'est bien au dessus de ses moyens, comment a-t-il pu acheter quelque chose d'aussi cher pour moi ? Nos regards se percutent et si nous étions que tous les deux je crois que je lui aurais sauté dessus et j'aurais dévoré ses lèvres jusqu'à épuisement. Mais au lieu de ça je me contente de le prendre dans mes bras à mon tour, j'enfouis mon nez dans son cou et dans un geste incontrôlé lui embrasse la peau. Merde, pourquoi ai-je fait ça ? Je me détourne de lui en ne lui accordant aucun regard trop gêné par ce que je viens de faire et je retourne à ma place en me plongeant dans les livres pour ne pas croiser son regard. Mon dieu que j'ai honte. Qu'est-ce qui m'ai passé par la tête ? Est-ce que je deviens fou ? Peut être... Sa présence me perturbe tellement que mon cerveau n'est même plus capable de garder le contrôle sur mes envies. Car c'est vrai, j'ai envie de lui. Tout le temps. Ce secret va me bouffer tout entier.

Les cadeaux s'ouvrent dans des déchirements de papiers qui me font parfois penser à mon cœur dans les mains du bouclé assis en face de moi. Cinq minutes se sont écoulées depuis... l'incident, voilà c'est comme ça que je vais appeler la chose. Je n'ai toujours pas levé les yeux vers lui, je regarde partout sauf vers lui. J'ai le feu aux joues et mon cœur ne cesse de battre la chamade. Que pense-t-il ? Comment a-t-il réagi ? Non je ne veux pas le savoir, je ne suis pas prêt à essuyer un refus, mon cœur n'est pas prêt. Au final, j'ai reçu les livres d'Harry ce qui est de loin le plus beau cadeau, une jolie montre avec une lanière en cuir de la part de Robert, un cadre avec une photo de maman et moi faisant du patin lorsque j'avais cinq ans ,cadeau qui m'a beaucoup ému aussi et un chèque de dix mille euros de mon père. Le dernier cadeau je l'ai rangé immédiatement dans un livre en me promettant de ne jamais le tirer, hors de question que je continue comme avant.
Mon père a reçu une simple cravate de ma mère et elle un joli collier qui doit coûter une fortune. Des cadeaux sans aucune valeur sentimentale, du Tomlinson tout craché. Quand Robert découvre la belle canne à pêche que je lui ai acheté il me serre dans ses bras en me remerciant et je lui dis que nos parties de pêche me manquent et il me dit qu'au printemps nous en feront une. Mon dernier cadeau est pour ma mère et il la rend très heureuse puisque c'est une journée mère et fils au spa de quoi nous faire chouchouter ensemble. Quoi de mieux pour rattraper le temps perdu.

J'ai été excellent dans mon rôle d'ignorer Harry pour le reste du repas, pourtant c'était une tâche très difficile et j'ai failli défaillir à de nombreuses reprises. C'est dingue cette attraction qu'il a sur moi. Et qu'il soit assis à côté de moi n'a pas vraiment arrangé les choses. Heureusement pour moi que Zoé avait besoin d'attention et que ça l'a maintenu occupé. Malheureusement Zoé est partie faire sa sieste et les adultes ont quitté la maison pour aller faire un petit tour dans le parc enneigé pour éliminer le copieux repas que nous avons englouti. J'allais me réfugier dans ma chambre pour éviter d'avoir à m'expliquer avec le bouclé quand celui-ci est sorti de la sienne. Et cette fois j'ai foiré. Mon regard a rencontrer le sien sans que je n'y puisse rien, il a été attiré comme un aimant et j'ai tout de suite su que j'étais foutu, je ne pouvais pas l'ignorer plus longtemps.

-Ca va Louis ?

Je me mords la lèvre à sang en essayant de garder une distance raisonnable entre nous pour maîtriser mon corps.

-Oui oui, ça va.
-Alors pourquoi tu ne m'a pas décroché un mot de tout le repas ? J'ai fais quelque chose de mal ?


Non tu n'as absolument rien fait, tout est de ma faute à moi et à mes stupides sentiments que je ne contrôle pas. À ce corps qui ne m'obéit plus et qui a soif de toi.

-Non t'inquiètes pas. Je suis juste un peu préoccupé...

Je ne sais pas pourquoi mais il se rapproche de moi et mon cœur s'arrête. Bordel mais qu'est-ce que je m'imagine ? Qu'il va s'avancer vers moi et combler toutes mes attentes ? Je rêve éveillé. Mais c'est un si beau rêve que je n'aimerais jamais me réveiller.

-Bon qu'est-ce qu'on pourrait faire maintenant que Zoé dort ?

Mon dieu j'ai tellement d'idées qui me traversent l'esprit à cet instant. L'impliquant, lui, moi, un lit et des heures entières de passion. Je le veux lui tout entier, je veux embrasser et caresser chaque parties de son magnifique corps, je veux goûter à ses lèvres, je veux sentir sa peau contre la mienne, son souffle se mélangeant au mien. Je le veux lui tout de suite maintenant, ici.

-Je sais à quoi tu penses Lou... Me dit-il en se mordillant la lèvre inférieure.

Je sens une partie de mon corps se contracter à cette simple vue. Je vais craquer. Il influence mon corps tout entier. Comment peut-il savoir à quoi je pense ? C'est tellement cochon que j'en ai moi même honte. Si il connaît mes pensées comment peut-il rester aussi neutre ? Ne sent-il donc pas l'électricité dans l'air qui réchauffe mon corps ?

-ça m'étonnerais Harry...

J'ai du mal à parler et à respirer. J'ai la gorge sèche sous la simple excitation d'être seul avec lui. Comment vais-je faire pour ne pas lui sauter dans les bras alors qu'il n'est qu'à un mètre de moi ? Ses cheveux décoiffés lui donne un air de mauvais garçon qui m'attire encore plus et j'ai un mal fou à tenir l'être assoiffé qui s'est réveillé en moi.

-Je lis en toi Lou...
-Alors que vas-tu faire ?


Je sais que c'est de la provocation. Si vraiment il lit en moi alors que pense-t-il de tout ça et plus important encore que va-t-il faire à part m'exciter de la sorte ? Sans que je m'y attende il comble l'espace entre nous, surpris je recule jusqu'à ce que je sente mon dos contre le mur. Mais il ne se décourage pas pour autant. Je sens son souffle sur mon oreille, dans mon cou et je ne pense qu'à une chose : ses lèvres sur les miennes. Oui je le veux. Mais il ne me le donnera pas.

-Tu es en train de m'allumer ou je rêve ?
-Je vérifie juste une théorie...


Au même moment je sens son corps se fondre sur le mien. Mon érection entre en contact avec sa cuisse et grossit de plus belle me faisant complètement perdre la tête. Le souffle coupé, je laisse ma tête tomber en arrière et je sens qu'il se réfugie dans mon cou pour déposer ses lèvres pulpeuses sur ma peau brûlante. Chaque parcelle de mon corps réagit à ce contact et c'est la folie dans ma tête. Je ne comprends plus rien, ne me contrôle plus, je le laisse faire de moi tout ce qu'il veut, je m'abandonne à lui. Et il le sait, il contrôle complètement la situation en déposant à nouveau ses lèvres près de ma clavicule. Je gémis et ferme les yeux pour apprécier ce moment béni. Bon dieu Harry Styles me fait perdre la tête.

-Je sais Lou...

Et tout d'un coup, je ne sens plus son corps sur le mien, ses lèvres et son souffle ont disparu et je reste complètement frustré que tout s'arrête aussi vite. Je garde mes yeux fermés pendant quelques secondes pour essayer de reprendre contenance et quand je les rouvre il se trouve toujours là. A
Adossé au mur en face de moi, il semble tout aussi troublé que moi et mon cœur loupe un battement en comprenant que je ne suis pas le seul à être complètement retourné par ce qu'il vient de se passer.

-Je ne peux pas Lou...
-Comment ça ?
-Je ne peux pas te donner ce que tu veux de moi. Je ne suis pas prêt...


Merde alors, sommes nous vraiment en train de parler de ça ? Chez moi, dans ma maison d'enfance, dans ce couloir qui n'a jamais eu aucune importance ? Sommes nous vraiment en train de tout mettre sur le tapis ? Le soudain désespoir qu'il y a dans ses yeux me submerge et me calme complètement.

-Tu n'as pas besoin de te justifier Harry...C'est... C'est pas grave.
-Je suis désolé.


Et sur ces paroles il s'éclipse dans sa chambre et je fais de même. Je me laisse tomber sur mon lit et ferme les yeux pour mieux me remémorer ce qui vient de se passer. Bordel, les lèvres d'Harry Styles m'ont embrassé Je caresse les deux endroits où elles se sont posées et je ne peux m'empêcher de rêver de les sentir de nouveau. Il m'a complètement retourné le cerveau. Bordel, comment vais-je survivre après ça. Comment vais-je pouvoir le regarder sans penser à cet épisode érotique. J'aurais tellement aimé qu'il aille plus loin, qu'il laisse de côté ses obligations, juste pour quelques minutes, le temps de sentir ses lèvres se fondre sur les miennes. Mais il n'a pas pu. Je le comprends tout à fait. Il n'est pas près à surmonter la perte de Lena. Il l'aime toujours et je ne pourrais jamais la remplacer. Elle est l'amour de sa vie et le restera et quoi que je fasse, ce ne sera jamais elle. Il n'a pas terminé son deuil. Mais j'attendrais. Aussi longtemps qu'il le faudra. Parce que j'en suis sur maintenant, je ne peux pas faire ma vie sans Harry Styles à mes côtés.   


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