Chapitre 2
Lundi 10 octobre
Le silence des bibliothèques m'a toujours rendu très nerveux, tous ces gens qui étudient, le nez dans leur bouquin et qui ne font pas un seul bruit, j'ai l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine, même ma respiration est bruyante et ça m'énerve. J'ai l'impression de ne pas avoir ma place ici, comme dans le cours de Monsieur Belmar, je ne suis peut être pas assez intelligent. La preuve, je suis ici depuis plus de deux heures et je n'ai écrit que trois petite ligne sur ma copie de philosophie. Je dois rendre mon devoir demain matin à la première heure mais l'inspiration ne vient pas. « l'homme est-il toujours à la recherche du bonheur ? » Tout mon esprit me crie de n'écrire que oui mais autant me suicider tout de suite avec mon stylo. Belmar a raison, je suis médiocre et je ne mérite pas ma place dans son cours. Je ne suis pas comme Tim qui a déjà rendu sa copie, histoire de frimer un peu devant les autres. Non, moi je galère juste pour écrire trois petite phrase et je n'ai déjà plus rien à dire. Je n'ai pas ma place ici. Je soupire et laisse tomber mon stylo, j'en ai marre de réfléchir à cette putin de dissertation que je n'arrive pas à terminer. Peut être que je n'aurais pas du envoyer chier Styles, j'aurais du accepter ses cours et mettre ma fierté de côté, mais non, je suis un mélodramatique né, je ne fais pas les choses simplement, je dois toujours tout compliqué. Et maintenant, je suis dans la merde et je vais me taper une salle note, encore une fois. Mon père va vraiment me tuer. Non je ne dois pas y penser. Tout ce que je dois faire c'est écrire cette fichu dissertation et après je pourrais sortir avec Zayn et me bourrer la gueule pour tout oublier. Ou alors, j'abandonne tout de suite la dissertation, je me désinscris de ce cour et je vais faire la tourné des bars tout de suite. Qu'en dirait Belmar, que je suis à la recherche de mon bonheur ? L'oublie. Non, il dirait que je fuis la difficulté comme tous les enfants de riches. Et je ne suis pas comme ça, je veux lui tenir tête, lui prouver que je ne suis pas MEDIOCRE.
J'attrape ma copie et je la déchire pour tout recommencer, mais avant ça, j'ai besoin de m'en griller une. Je vais sans doute en avoir pour la nuit a écrire ce foutu devoir, j'ai besoin de me mettre en condition. Je sors de la bibliothèque de mon pas d'éléphant, je fais un bruit monstre, mais je m'en fou, je les emmerde tous ces petits binoclards qui passent leur temps à travailler. Je ne suis pas comme eux, la seule raison pour laquelle je suis ici, c'est pour faire plaisir à mon cher père, je n'ai jamais voulu faire ça, c'est pour lui que je le fais. Bon bien sur la philosophie c'est mon choix, je ne voulais pas d'un troisième cours d'économie et j'étais plutôt bon en terminal.Qu'elle honte se serait pour lui si son unique fils ne reprenait pas l'affaire familial. Alors je fais profil bas, je cède au caprice de Monsieur William Tomlinson, parce que c'est ce que fait tout le monde.
Je tire ma dernière taffe et je sens mes pensées s'envoler avec la fumée blanche. J'attends quelques secondes, les yeux fermés, dans la fraîcheur de la soirée qui pointe le bout de son nez. Je déteste l'arrivée de l'hiver, la nuit chasse toujours trop rapidement le jour. Mais il y a certaine journée que j'aime particulièrement comme celle d'aujourd'hui, ou le soleil était à son zénith sans aucun nuages a l'horizon et le froid toujours présent fait rosir les joues de tout à chacun. A chaque journée de ce genre ma mère et moi, nous promenions durant des heures dans le parc, jusqu'à ce que le soleil disparaisse à l'horizon et ces journées étaient mes préférés.
Quand je me rassoie à mon bureau, quelques chose à changer, plusieurs livres de philosophie sont posé à côté de ma copie déchiré. Je regarde aux alentours, mais il n'y a personne. Et je comprend en remarquant un petit prospectus de restaurant chinois accompagné de quarante euros. Styles est passé par là et il a du voir la médiocrité que j'ai écris. Mais pourquoi me rend-t-il la monnaie du restaurant ? Si je lui ai dis de la garder c'est que je n'en avais pas besoin, je fais ça à chaque fois et habituellement les serveurs sont plutôt reconnaissant et se contente d'un simple merci. Qu'est-ce qui va pas chez lui ? Il a cette attitude qui me met toujours hors de moi, comme s'il me faisait comprendre qu'il a un sens moral et moi non et tout ça sans me parler bien sur. Et puis c'est quoi tous ces livres qu'il a déposé ? J'en prend un et le détail, c'est un livre de philosophie, plus principalement accès sur le thème du bonheur, les autres également. Alors selon lui je suis trop nul et je devrais plagier les écrits d'homme plus brillant que moi. Sympa. Ou alors, il veut que tu t'en inspire idiot. Il a fait ça pour t'aider. Mais pourquoi il voudrait m'aider ?
Il ne m'aime pas et moi non plus, me voir en échec devrait plutôt lui faire plaisir. Si tu as de mauvaises notes, il perds sa bourse. Non c'est faux ! S'il perd sa bourse c'est parce qu'il est toujours en retard ou absent, je n'ai rien à voir là dedans.
Quoi qu'il en soit, les livres sont là et j'ai vraiment besoin de terminer cette dissertation de mes deux, alors je met ma fierté de côté comme j'aurais du le faire la semaine dernière et je commence à lire quelques passages des livres. Et moins de quatre heures plus tard, j'ai terminé. Je n'ai pas fais cinquante pages, seulement deux mais c'est toujours mieux que mes trois pauvres petites lignes. Et contre toute attente, j'ai adoré lire quelques passages des ces livres et réfléchir au sens du bonheur. Bizarrement mon écrit est plutôt une critique de mon monde. De tous ces gens superficielle qui pensent que le bonheur est forcément lié à l'argent. Soyons clair, j'en fais partie et ça me fou une grosse claque de me rendre compte à quel point je suis matérialiste et que je me trompe sur toute la ligne. Était-ce là l'objectif de Styles ? Me montrer à quel point je suis narcissique et égocentrique. Si c'est le cas, j'imagine que ça a du bien l'amuser. Et Belmar va sans doute bien rire devant ma copie, lui qui pense que je suis le fils à papa trop gâté, ce qui n'est pas réellement faux, mais je ne m'en rendais pas forcément compte avant aujourd'hui. Bien sur, je savais que le fait d'être un Tomlinson pouvais m'ouvrir toutes les portes mais je ne pensais pas aux regards des autres. Aux regards de Styles. Est-ce comme cela qu'il me voit ? Un petit gamin de riche incapable de réfléchir, seulement bon a profiter du fric de papa ? Pour la première fois de ma vie, j'aimerais changer ce dessin que tout le monde a de moi car il est faux. Il ne voit que la surface et non ce qui se cache en dessous. Un pauvre gamin de riche incapable d'affirmer ce qu'il veut faire et obliger de marcher dans les pas de son père. Mais qui donc connaît ce garçon là ? Même mes amis me prennent pour quelqu'un d'hautain et de sans cœur.
Je sors de la bibliothèque assez fier de mon travail, pour la première fois depuis le début de l'année mais également tout retourné et emplis de questions. Il se pourrait bien que l'objectif de Styles soit atteint. Je le déteste et pourtant je me rend compte que j'ai besoin de son aide.
Vendredi 14 OctobreJ'ai rendu mon devoir en temps et en heure, je n'attend plus que les résultats et je pense sincèrement mériter plus qu'un simple médiocre. Peut être que cette fois Belmar écrira en progrès en rouge en haut à gauche. Ou alors je me plante complètement et cette impression d'avoir réussi n'est qu'une illusion. Mais les dés son jetés et maintenant j'attends avec impatience les résultats qui tomberont dans une heure, après la pause déjeuner, et je suis tellement stressé que je n'ai pas touché à mon assiette.
-Bah Alors Louis... Tu fais un régime ?
Ça c'est l'humour d'Eleanor qui fait un fixette sur mon « gros cul de meuf » comme elle dit car oui selon elle je devrais sérieusement envisager de faire un régime pour perdre mon surpoids, mais personnellement, j'aime mon cul comme il est et je ne suis pas complexé par mon corps. C'est vrai que je ne suis pas particulièrement grand et donc ainsi, je parais plus gros que les autres garçon de l'équipe de foot, mais je fais exactement le même poids qu'eux, j'ai juste moins de muscle et plus de cheveux. En plus de ça mon cul attire beaucoup plus de mec que le sien et je le lui rappelle à chaque fois qu'elle me balance le mot régime mais là je n'ai même pas la force de répliquer.
-Je suis juste stressé pour mon cours de philosophie.
Ils s'arrêtent de manger et se regardent pendant quelques secondes, se demandant s'ils doivent rire ou me soutenir. Ils ne sont pas habitué à ce que je confis ce que je ressens, habituellement on mange ensemble en parlant de tout et de rien, des ragots, des filles ou des mecs canons, des films.. Mais jamais on ne se confis sur nos vis, pourtant on se connaît depuis le collège mais on a appris à rester vague sur nos sentiment. C'est sans doute grâce à notre éducation d'enfant de riche. Pourtant depuis cette foutu dissertation, j'ai la profonde envie de changer tout ça.. D'avoir de vrai amis, qui ne pensent pas que je suis un con de fils à papa. Des amis qui pourraient croire en moi et qui me parleraient d'eux et de leur problèmes.
-Hey mec c'est qu'une note.. c'est pas comme si c'était important..
-Bien sur que c'est important Liam... La philosophie est mon plus gros coefficient, si je me plante.. Je n'aurais jamais mon diplôme.
-Et alors ? Tu t'en fiche non ? Ton père t'a déjà trouvé un fauteuil non ?
Des amis qui pourraient croire en moi... Ou pas. « L'homme est-il toujours à la recherche du bonheur ? » Comment pourrait-il être à la recherche du bonheur quand même lui ne croit pas pouvoir l'atteindre un jour. MEDRIOCRE et encore et toujours MEDIOCRE.
Je lève les yeux vers mes « amis » et tout ce que je vois c'est deux personnes qui ne me connaissent pas, qui n'ont rien appris de moi durant toutes ces années « Et depuis quand Louis est gentil ? » les paroles de Liam me reviennent à l'esprit. Et je ne sais pas ce qui fait le plus mal : prendre soudain conscience que mes amis ne croient pas en moi ou bien de me rendre compte qu'en faite je n'ai pas d'amis.
Sur ces pensées, je me lève sans un mot et j'attrape mon plateau que je vais déposer sur le tapis roulant qui l'emmène dans les cuisines. Mes « amis » m'appellent et me demandent de revenir mais je ne les écoute pas et je quitte le réfectoire pour me rendre directement dans l'amphi du professeur Belmar. Heureusement pour moi il n'est pas encore là. J'en profite pour relâcher la pression et explose en sanglot. Je ne pleure jamais mais là tout mon corps en a besoin et je sens a quel point cela fait un bien fou de tout laisser m'échapper juste pour quelques secondes. De ne plus penser à rien, juste d'évacuer tout ce que je garde pour moi depuis des années sans le savoir. Comment un simple devoir de philosophie peut me faire autant ouvrir les yeux sur la mascarade de ma putin de vie ?
-Monsieur Tomlinson c'est vous ?
Et merde, et merde, et merde. Belmar est là... Comment ? Je ne l'ai pas vu entrer, sans doute trop occupé à extérioriser mes sentiments de médiocrité. Mais je ne peux pas me défiler, il m'a vu. Alors je me relève et je vais m'asseoir à ma place habituelle sans un mot. J'essuie les dernières larmes qui roulent le long de ma joue pour ne pas qu'il voit que j'ai pleuré mais trop tard il s'avance déjà vers moi et je parie que de là ou il est il voit déjà mes yeux rougit et bouffi. La honte. Encore plus médiocre que d'habitude doit-il penser. Il s'assoie sur le bord de la table devant la mienne et il me sonde du regard.
-Avez-vous pris les cours avec Monsieur Styles ?
Quoi ? Mais pourquoi cette question ? Il voit que je pleure et tout ce qu'il pense à me demander c'est si Styles me donne des cours comme il nous l'avait dit . Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre moi si Styles perd sa bourse ? Alors je fais signe que non et il sourit.
-Je m'en doutais, vous êtes du genre têtue. Avez vous reçu de l'aide pour votre devoir sur le bonheur ?
Mais où veut-il en venir avec ces questions débiles ? Il a qu'à le dire si j'ai une note de merde, ça de plus ça de moins dans ma journée..
-On m'a conseillé quelques livres.
-On ?
Alors c'est là ou il veut en venir ? Que l'aide de Styles est indispensable.
- Styles.
Le vieil homme paraît ravi de ma réponse et il sourit avant de retourner à son bureau et de s'y asseoir, je n'ai pas tout compris à la scène qui vient de se passer mais je ne pose pas de question, je suis trop fatigué et retourné pour me lancer dans un grand débat sur ma haine pour Styles. Je pose ma tête sur la table en attendant les autres élèves. Le silence est roi dans cet amphi ou nous sommes deux à attendre le début du cours : le professeur et le pire élève de la classe. S'il y avait une note pour la ponctualité, je serais le meilleur, enfin un domaine ou je pourrais briller. Et je profite de ces quelques minutes pour réfléchir à ce que je vais faire pour Eleanor et Liam, après tout ce que nous avons vécu ensemble, je ne peux pas me séparer d'eux mais je suis déçu de notre manque de communication, de confiance et d'amitié. Tu devras leur pardonner. Oui, mais pas aujourd'hui.
Une demi heure plus tard, la salle est pleine, même Styles est à l'heure pour une fois. Mais alors que d'habitude il s'assoit derrière moi là il prend place devant moi, là ou quelques minutes plutôt Belmar souriait. Il se sont donné le mot ou quoi ? Et sans un mot pour ses élèves, Belmar commence à distribuer les copies à ceux déjà présent. Certains sont content, d'autres non et moi je stress comme un malade en attendant la mienne. Quand une copie se pose sur la table de Styles et que je vois dix neuf sur vingt écrit en rouge ainsi qu'un excellent en haut à gauche, les larmes manquent une nouvelle fois de se frayer un chemin sur mes joues. Il ne lui reste plus qu'une copie et c'est la mienne, je lève les yeux vers lui, il a toujours se sourire qui ne l'a pas quitté depuis une demi heure, quel connard ! Il pose la feuille sur mon bureau et je retiens ma respiration. Cinq sur vingt.
C'est loin du dix-neuf de Styles mais ce n'est pas ça qui me sidère, c'est le mot en haut à gauche :CONTINU. Les larmes menacent de couler, je ne m'y attendait pas, je croyais retrouver mon MEDIOCREhabituel, mais non cette fois j'ai un CONTINU. Et je souris comme un idiot tellement je suis content et soudain mon regard se pose sur les cheveux brun bouclé devant moi. C'est grâce à lui et aux livres qu'il m'a donné. Même si à cause de lui, je me pose énormément de questions sur ma vie depuis lundi j'ai mérité unCONTINU grâce à lui.
Alors quand le cours se termine et que je vois Styles sortir de l'amphi, je le suis de près pour ne pas le perdre mais il m'attend adossé au mur comme la dernière fois. Il est agaçant celui là ! Comme s'il savait que j'allais venir à sa rencontre. Et je ne peux pas faire semblant de lui prouver qu'il se trompe. J'ai besoin de ses cours si je ne veux pas finir à la rue. Alors je met ma fierté de côté et je vais à sa rencontre. Il a ce sourire que je déteste collé à son visage angélique que je déteste encore plus. Mais je ne dois pas flancher, j'ai besoin de lui et de son cerveau intelligent.
-Merci pour les bouquins.
C'est la seule chose qui me vient à l'esprit, je n'ai pas envie de m'excuser et je pense qu'il le sait puisqu'il ne me le fait pas remarquer. Il a autant besoin de moi que moi de lui alors il ne jouera pas les difficile.
-Passe moi ton téléphone.
Sympa l'approche, un simple de rien aurait suffi, mais non Styles ne fait jamais rien comme les autres. Toi non plus monsieur le mélo.J'attrape mon Iphone, je le déverrouille et je lui tend sans poser de question. Il pianote quelques secondes dessus et quand je le récupère je vois qu'il a ajouté son numéro et qu'il s'est envoyé un message. Super Styles à mon numéro. Bah c'est mieux pour communiquer du con. Mais quand je vois le noms qu'il s'est rentré j'ai envie de rire « Le Tocard » et je me demande quel nom j'aurais dans son téléphone. Le fils à papa peut être.
-Lundi, dix sept heures ?
Je hoche la tête comme un petit garçon timide impressionné, mais pourquoi je réagis comme ça ? Ce n'est que Styles pas le président. Mon comportement l'amuse en plus de ça. Connard ! Je devrais sans doute changer le « tocard » pour le « connard ».
-Y'a une salle d'étude derrière la bibliothèque.
Et sur ses paroles, il me fausse compagnie et se dirige vers la sortie comme si je n'ai pas mon mot à dire et que c'est lui qui décide. Il a pas tord. Non, je ne suis pas du genre à me la fermer, cette fois je vais ouvrir ma bouche. Mais ne sachant pas quoi dire je lance bêtement.
-Hey Styles, pourquoi m'avoir rendu le pourboire ?
Il se retourne vers moi et marche à reculons en souriant, merde ce que j'aimerais lui faire bouffer ce sourire et ses yeux amusés qui me dévisagent qui me donnent encore plus envie de le détester.
-Je ne suis pas à vendre.
Et sur ses paroles il passe les portes et disparaît parmi la foule des étudiant « Je ne suis pas à vendre » il me semble que j'ai lu un passage de ce type dans un des livres qu'il m'a passé sur les hommes riches et leur pouvoir sur les classes inférieur grâce à l'argent. C'est vrai que les personnes riches ont les moyens de se payer tout ce qu'ils veulent et que le taux de réussite chez les enfants est plus élevé que pour un fils d'ouvrier. Et pourtant, il est prouvé que les familles aux situations modeste sont plus heureuse et plus épanoui dans leur vie de famille. Et je comprends ce point de vue car je le vis chaque jours avec ma famille. Je n'ai jamais été un enfant heureux en famille, mon père travaillait tout le temps et quand il n'était pas au bureau, nous allions au club. Jamais je n'ai eu de conversation père fils sur le passage à l'âge adulte, sur les hormones et tout ça. Non je l'ai appris tout seul. De même qu'à partir de sept ans quand ma mère a repris son job, j'ai du apprendre à faire mon petit déjeuner, à me réveiller et à prendre le bus tout seul. Mais je ne leur en veux pas pour tout ça, pour eux tout était normal. Pas besoin d'être proche pour être heureux, il suffit d'avoir de l'argent et d'acheter tout ce que veux le petit Louis. Et c'est comme ça qu'on fait des enfant de riches pourri gâter qui ne savent pas quoi faire de leur vie et qui sont condamné à reprendre la société stupide du géniteur. Quel bonheur !
-Hey Louis !
Je reconnais cette voix qui me sort de mes pensées mais je n'ai pas envie de lui répondre, je suis toujours vexé pour le coup du déjeuner et je n'ai pas envie de m'expliquer sur mon récent changement d'attitude bizarre. Mais je n'ai pas le temps de faire semblant de ne pas avoir entendu et de m'enfuir discrètement que Liam me barre déjà le passage.
-Hey, ne me snobe pas.
-Et pourquoi ?
-Écoute Louis, je suis désolé pour tout à l'heure. Je sais très bien que tu ne veux pas du poste de ton père tout comme moi je ne veux pas celui du mien. Je ne savais pas comment réagir.. On ne parle jamais de ça entre nous.
Et un point de gagner pour la perspicacité de Liam. C'est bien beau, mais je ne suis pas prêt de passer l'éponge.
-Tu sais tu agis bizarrement depuis que tu as rendu cette foutu dissertation.
Dis donc, il mériterait un médaille pour sa clairvoyance.
-Écoute... je me pose des questions en ce moment...
-Sur quoi ? Ta sexualité ?
Il sourit, mais j'ai juste envie de le frapper. Les souvenirs qui me reviennent en tête de nos années lycées ou j'avais avoué à Eleanor que je préférais les garçons nous avait valu à Liam et moi une grosse dispute et quelques mois de froid. Il se sentait trahit que je ne me sois pas confier à lui, parce que c'est un mec et qu'il aurait aimé savoir que j'étais gay avant de se mettre à poil devant moi. Une réaction typique de l'hétéro blessé dans son amour propre. Et puis nous nous étions réconcilier sur le grill grâce à une partie de foot comme quand nous étions gosse.
Je sais que sa phrase se voulait amusante mais ce n'est pas le cas, surtout quand j'ai envie d'être sérieux et qu'il ne pense qu'à faire des blagues de mauvais goût. Je m'apprête à le contourner pour m'éloigner mais il me retiens par le bras.
-Pourquoi tu réagis comme ça ? C'était une blague. T'as tes règles ou quoi ?
Trop c'est trop ! Toute la colère que j'ai emmagasiné depuis une semaine explose enfin.
-Mais Ta gueule Liam ! Arrête ! Tu t'enfonce ! J'essaie de te parler comme j'aimerais parler à mon meilleur ami, parce que c'est ce que tu es censé être. A qui je pourrais parler de mes problèmes et de ce que je pense sinon à mon meilleur ami ? Mais tu n'es jamais sérieux, tu es comme tous les autres, à penser que je ne suis qu'un fils à papa qui ne mérite pas d'être ici, alors que seul toi ici sait tout ce que ma famille me fait endurer. Toi tu as ta sœur, vous êtes proche, vous pouvez compter l'un sur l'autre. Moi je suis fils unique, mon père ne m'appelle que pour m'engueuler et ma mère ne m'appelle pas. Je suis seul et je me sens seul. Aujourd'hui j'avais juste besoin d'un ami pour me dire que je pouvais réussir cette putin de dissertation et que le professeur Belmar n'avait qu'à bien se tenir. Mais tu n'as pas été cet ami. Et là que j'essaie de te parler, tu tourne ça à la dérision. J'en peux plus. Je penses que toi et moi on devrait faire une pause dans notre amitié.
Tout est sorti d'un seul coup, je n'avais pas préparer de discours, j'ai simplement dit ce que je pensais sur le moment et ça me fait un bien fou, je me sens comme soulager d'un poids. Je le fixe quelques secondes et dégage mon bras de son étreinte pour m'échapper et aller pleurer plus loin car le faire devant lui serait comme m'avouer vaincu.
-Je suis désolé Louis.
J'entends dans sa voix qu'il a les larmes aux yeux et je me force à ne pas me retourner car je sais que si je le voix dans cet état je vais craquer, faire demi tour, le prendre dans mes bras et m'excuser des horreurs que j'ai dites même si je les penses. Alors je continue de marcher en retenant mes larmes et je sors du bâtiment pour m'engouffrer dans la petite foule heureuse et insouciante. Ce matin, je pensais avoir deux amis incroyable, cet après midi, je n'en ai plus. Et encore une fois je suis seul et je laisse les larmes dévaler mes joues pour la deuxième fois de la journée. Quelle fillette.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro