chapitre xii.
「...beatrice...」
-•past enchanted forest•-
II était bien longtemps, Beatrice, une jeune princesse, traînait dans le jardin, ses deux amies à ses côtés. Elle en était certainement la plus belle. Tout du moins c'était ce que le nouveau personnel du château, un jeune magicien, pensait. Il l'a trouvait très belle, et se demandait si c'était possible qu'il lui parle, s'il pouvait finir avec elle, s'il avait une chance avec elle, si elle l'aimerait.
Il se disait cependant qu'il n'avait aucunes chances, notamment comparé à tous ces bons parties qui s'amusaient près d'elle. Il s'imaginait qu'elle tomberait amoureuse d'une de ces personnes. Les bons partis, ceux qui rendraient son père et son frère fier. Elle ne sortirait jamais avec une personne comme Cedric, le jeune magicien, qui n'apparaissait pas comme quelqu'un de très intriguant.
Il avait toujours voulu être un sorcier, un magicien, venant d'une famille pratiquant cette activité. Sa sœur y avait réussit tellement facilement, tandis que lui avait pris un peu plus de temps que cela, ayant eue du mal à apprendre la magie, mais un grand magicien lui avait appris le secret des magiciens : ne jamais s'arrêter.
Alors bien qu'il était maladroit, et qu'on ne l'appelait pas tout le temps, ce qui pouvait le faire penser inutile, il était devenu le sorcier du château.
-Bonjour, Cedric, Beatrice déclara, marchant jusqu'au magicien, Vous m'avez l'air stressé, que se passe-t-il donc ?
Cedric se décomposa devant ses yeux. Le jeune homme ne s'était pas attendu à ce que la femme vienne le voir. Il était dans le jardin, s'exerçant à sa magie, quand il l'avait vu. Qu'elle le remarque aussi, cela l'étonnait grandement.
Elle lui souriait toujours autant, de son même sourire, doux et compréhensif. Elle savait parler de la bonne façon, dire les choses qu'il fallait. Mais Cedric dirait qu'elle savait tout faire, de toute façon...Il l'a trouvait incroyable, capable de pleins de choses.
-Eh bien, c'est votre père, il commence calmement, Il me stresse pas mal, avec la cérémonie de ce soir. Il veut que je fasse des feux d'artifices magiques...et des sorts incroyablement puissants. Je ne savais pas que c'était une de ses choses que votre père voulait, impressionner tout les autres.
Ce soir, en effet, se tenait un bal au château. Et Beatrice y allait. C'était d'ailleurs pour la présenter aux nobles parti, lui trouver certainement un parti convenable avec qui se marier.
Mais Beatrice n'en avait aucune envie. Elle voulait se marier quand elle en aurait envie. Et c'était tout. La jeune fille boudait son père depuis des jours, pour lui montrer qu'elle n'appréciait pas du tout ce qu'il faisait, ce qu'il prévoyait.
Et elle comptait bien continuer. Pendant la cérémonie, elle allait se comporter de la pire des façons juste pour qu'ils comprennent qu'elle ne voulait pas de cela. Ou peut-être ne se présenterait-elle pas à cet événement ?
-Oh, je vois...oui, mon père est assez tendu en ce moment. Et techniquement c'est un peu de ma faute, je ne veux pas qu'il force ma main. Je me marierais quand j'en aurais moi-même envie. Et pas forcément avec un homme d'un riche parti. Je veux l'amour, pas l'argent du mariage, Beatrice dit, tranquillement, Oh...tiens, et si vous m'accompagniez. Voudriez-vous être mon cavalier au bal ? Je sais que vous devriez aussi lancer des sorts, mais lorsque vous pourriez, est-ce que vous pourriez me rejoindre, et danser avec moi ?
Le jeune homme accepta, bien qu'il se demandait s'il aurait réellement le droit de le faire, si le roi n'allait pas se mettre en colère qu'il danse, lui, le magicien de la cour royale, un jeune homme insipide et maladroit, avec la princesse, promise à bien plus. Il semblait penser que le roi allait s'énerver en les voyant tous les deux.
Cependant à ce moment même, il s'en fichait bien que le roi ne s'énerve sur lui pour tenter une histoire d'amour avec Beatrice, la belle princesse Beatrice, qu'il trouvait magnifique. Une des seules personnes à ne pas le voir d'un mauvais œil, au sein de la famille royale.
Bien que Cedric avait une peur bleue du vieux roi, qui allait d'ailleurs bientôt donner ses titres à son jeune fils, son fils aîné, le Prince Roland, il n'allait pas dire non à une occasion de passer du temps avec Beatrice, notamment parce qu'il la trouvait incroyable, et que s'amuser, danser avec elle, et faire toutes ces genres de choses lui plairait énormément.
Beatrice lui sourit, heureuse d'apprendre qu'il serait son compagnon de bal. Elle n'aurait pas à supporter les hommes que son père voudrait lui présenter discrètement. Non, jamais de sa vie elle ne laisserait son père lui trouver un mari. Elle le ferait elle-même, trouvant elle-même chaussure à son pied.
Et là, la chaussure c'était Cedric. Beatrice l'avait toujours trouvé très mignon, depuis qu'il était dans leur domaine, et elle voulait apprendre à le connaître, voire plus s'il l'intéressait.
Beatrice savait depuis longtemps qu'elle aimait les filles comme elle aimait les hommes. Mais elle n'en avait jamais parlé à sa famille, tout d'abord parce qu'elle se disait qu'un père comme celui qu'elle avait ne méritait pas de connaître les détails de sa vie, rebelle comme elle était, elle préférait qu'il ne sache absolument rien sur elle. Ensuite, c'était aussi parce que d'une manière, elle craignait leurs réactions.
C'était une sorte de tabous dans les familles royales, et comme tout le monde, Beatrice préférait ne pas aborder ce sujet, ou du moins pas directement, et elle savait que si elle le faisait on ferait probablement comme si elle n'avait absolument rien dit.
C'était si énervant de ne jamais être écouté, mais c'était ce que la jeune princesse vivait depuis des tas d'années. Elle avait hâte de se débarrasser de son père, avec qui ses relations se détérioraient de jours en jours, de mois en mois, d'années en années. Peut-être qu'avec son frère ce serait différent ?
Après tout, son frère était son frère, et bien qu'ils aient quelques différends, ils s'entendaient très bien la plupart du temps, et étaient du même avis sur certains sujets : La manière de régner de leur père était horrible, par exemple.
Quoiqu'il en soit, le temps passa, et Beatrice était désormais dans la chambre des thés avec ses deux amies, et une femme de chambre, la conseillère de la princesse, d'ailleurs.
-Tu vas vraiment y aller avec Cedric, le magicien de ton père, une de ses amies demande.
Beatrice semble étonnée de la réaction de son amie. Après tout qu'est-ce qu'il y a ? Oui elle compte y aller avec le jeune homme. Le jeune homme avec qui elle se montrait toujours très gentille, et qui lui-aussi se montrait toujours très gentil.
Beatrice avait des sentiments pour lui, et elle voulait en apprendre plus sur lui, alors un tel évènement pouvait absolument l'aider dans sa recherche de connaissance à propos du jeune magicien royale.
De plus, il lui servait d'alibi, étant avec lui, elle ne pourrait pas en même temps se retrouver avec les puants royaux auxquels son père voulait la marier. Elle ne rencontrerait donc pas les prétendants qui étaient censés conquérir son cœur, et profiterait d'un moment avec un jeune homme qu'elle appréciait réellement, pour ce qu'il était, et pas pour ce qu'il montrait en société.
Elle n'appréciait pas les bals, ni les cérémonies. En tout cas pas celles qui servaient à marier des jeunes femmes à des hommes. Cela ne l'intéressait pas. De plus, elle trouvait qu'il y avait une certaine dimension du théâtre et de la masquarade dans ces fêtes.
Les hommes ne montraient pas réellement ce qu'ils étaient, cachant qui ils étaient vraiment pour séduire. Et ça c'était littéralement ce que la jeune princesse détestait.
-Oui, je compte y aller avec lui, Thérèse, et tu sais pourquoi ? Parce que c'est un homme que j'aime, et j'aimerais le connaître encore plus...Pourquoi me poses-tu cette question quand tu sais qu'elle va m'énerver, demande la princesse à son amie, une autre noble, Je sais ce que tu penses de Cedric, mais ce n'est pas l'avis que j'ai de lui, et ici, on parle de moi, dansant avec lui, pas de toi, qui hypothétiquement danserait avec lui. Je ne sais même pas pourquoi tu le détestes. Le sais-tu toi, d'ailleurs ?
Beatrice détestait qu'on critique quelqu'un qu'elle appréciait devant elle, cela la mettait dans une rage, et elle pouvait en reparler encore longtemps avant que cela ne s'arrête.
Thérèse et Margot, elles, ne comprenaient absolument pas ce que Beatrice trouvait à Cedric. Le sorcier était un jeune homme maigre, la peaux sur les os, avec des cheveux qu'elles décriveraient comme gras. Et c'était un homme inférieur dans la société. En clair, Beatrice méritait mieux que Cedric selon les deux femmes.
Pourtant la vision de Thérèse et de Margot n'était qu'un grand mensonge, il n'était pas vraiment comme elles le décrivaient, frêle, maigre et peureux. Au contraire, selon Beatrice, il était un jeune homme intelligent, et sa masse physique, qu'il soit gros ou maigre n'était pas ce qui l'intéressait.
Ce qu'elle appréciait tant chez lui c'était ce côté sage qu'il avait lorsqu'il parlait avec elle, on dirait qu'elle l'intimidait. De plus, elle aimait beaucoup les discussions qu'ils avaient ensemble. Cedric était un vrai homme de discussion, comparé aux prétendants de Beatrice qui n'étaient pas des lumières, selon elle, le jeune magicien savait parler de tout, et avec les bons mots. Il avait même essayé un jour d'apprendre à Beatrice la magie, et cela c'était révélé très enrichissant.
-Mais tu ne comprends pas, je t'assure, Cedric n'est absolument pas fait pour toi. Regarde-le, on dirait un corbeau malade...
-Et si j'aimais le corbeau malade ? Et si j'aimais Cedric. Franchement, Thérèse, Margot...On ne peut pas vous parler à vous. Comprendrez-vous un jour que je ne veux pas me marier avec un des prétendants que mon père me présente, je sais que vous, vous le voulez pour vous, vous pensez que l'amour naîtra après votre mariage...Mais moi, je veux me marier d'un mariage d'amour, je veux aimer, avant d'épouser. Je veux être vue comme autre chose que certains voient. Je ne veux pas être la possibilité de s'enrichir, ou la possibilité de créer un héritage fulgurant, elle dit, ripostant, interrompant son amie, Je veux aimer avant même autre chose. Et j'aime Cedric, et j'aimerais le connaître mieux, pour l'aimer davantage, pourquoi cela serait négatif ? Pourquoi détestez-vous tant ce jeune homme qui ne fait que son métier ?
Beatrice en était restée là, avant de partir de la salle, avec sa femme de chambre, sans écouter les discours de ses deux amies, qui au lieu de s'excuser semblaient rester sur leurs affirmations. Elles pensaient que Cedric finirait par être un homme mauvais, qu'il avait le physique d'un méchant.
Que connaissaient Margot et Thérèse à ce qu'un méchant ressemblait ? Il y en avait des beaux, des magnifiques même, qui agissait comme des tentations. Beatrice le savait bien, c'était ce contre quoi sa mère l'avait mise en garde avant de mourir. Elle lui avait bien dit que le mal pouvait être satisfaisant, qu'il pouvait être tentant, la personne comme l'acte.
Beatrice pensait que ses deux amies n'avaient jamais dû avoir entendue cela de leurs vies si elle prenait la chose comme cela. Et puis, elles étaient ridicules. L'homme à qui Margot faisait la cour, ou plutôt l'homme qui faisait la cour à Margot, était un homme monstrueux, pleins de préjugés, et pourtant la jeune femme lui sautait dessus, acceptant les vices de son futur époux comme si c'était un homme bien. Pourtant, qu'avait trouvé Beatrice dans le passé de Gerald ?
Qu'il avait participé à certaines choses très limites, c'est-à-dire, qu'il avait fait du mal à des tas de paysans et paysannes du royaume, et Margot faisait simplement semblant de ne pas le savoir. Cela énervait toujours Beatrice parce qu'on lui avait toujours dit qu'il fallait faire attention, qu'il ne fallait tomber amoureuse des méchants. Pourtant, était-ce elle qui tombait amoureuse d'eux, ou était-ce les amies qui la mettait en garde qui finissaient amoureuses de voyous ?
•▪︎•
Beatrice s'était préparée pour le bal, elle portait une magnifique robe rouge vif. Elle adorait porter ce genre de choses, surtout lorsque cela lui permettait d'embarrasser son père une fois encore. Le rouge était une couleur associée à des choses que son père n'aimait pas. Le sang, la sensualité. Des choses qu'il trouvait impures, et Beatrice s'amusait tant à contrarier cet homme qui voulait la marier avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, au lieu de la laisser trouver son mariage d'amour.
-Tu es prêts à y aller, elle demanda à Cedric, après que celui-ci ait fait un sort, le sort que le père de Beatrice lui avait demandé.
Le jeune magicien serait enfin tranquille. Il avait fait sa part du travail, et là, il pourrait danser avec Beatrice, la princesse auquel il s'était quelque peu intéressé. Il fallait dire qu'elle était quelqu'un, cette femme. Elle était vraiment une personne admirable. En tout cas c'était ce que Cedric en pensait. Elle était la seule à ne pas s'arrêter à ses cheveux noirs corbeaux et à son visage, qui chez certaines personnes, comme le père de la princesse ou encore certaines amies de la princesse, donnait de mauvaises visions.
C'était ce qu'ils disaient en tout cas, que son visage leur faisait parfois peur, ou qu'en effet, il ne donnait pas envie de lui faire confiance.
Avec Beatrice, cela n'était pas comme ça. Elle ne se basait pas sur le fait qu'avec son apparence il ferait peur ou non. Non, Beatrice s'était rapprocher de lui, et ils allaient maintenant passer une soirée à danser.
-Oui, allons-y, il lui dit simplement, un sourire s'affichant sur son visage.
Les deux s'avancèrent, et commencèrent à danser ensemble, parmi tout les couples qui dansaient. Son père, comme elle l'avait prévue, ne l'a dérangeait pas. Elle dansait déjà avec quelqu'un, et bien qu'il ne soit pas fier de la personne avec qui elle dansait, l'interrompre n'était pas la bonne solution.
Alors ils dansèrent, et lorsque les deux amis arrêtèrent de danser, ils décidèrent de se balader dans le château, pour un peu plus de calme.
-Je t'aime beaucoup, tu sais, et j'aime beaucoup la manière dont tu sembles être la seule personne qui s'intéresse à ce que je vis, elle commence, Bien sûr, je suis entourée de personnes...Mais au fond, entouré, je me sens encore plus seule que si j'étais réellement seule. Je ne fais pas si cela fait sens, mais en tout cas, merci de m'écouter, et de me donner ton avis, sans qu'il soit intéressé par quelque chose. Ça me touche vraiment.
Et cette déclaration avait profondément touché Cedric, qui lui avait alors répondu en balbutiant. Ce n'était pas clairement nouveau. Le jeune magicien était souvent intimidé, et là, il en oubliait ses mots. Beatrice rigola, trouvant cela mignon, qu'il en ait oublié ses mots en l'observant, en l'écoutant.
Elle était bien contente de passer ce moment avec lui, de faire ce bal à ses côtés.
-Je t'aime, Cedric, et j'ai l'espoir que tu ressentes la même chose pour moi, elle avait alors dit, Si tu ne veux pas me répondre tout de suite...je peux te dire, tu peux prendre ton temps.
-Je n'ai pas besoin de temps pour délibérer ce que je ressens pour toi, Cedric avait dit, Je t'aime aussi.
Et les deux s'étaient alors embrassé. Un baiser, cependant, qui fut remarqué...Roland les avait vus.
Et il ne semblait pas surpris. Cependant cela ne le remplissait pas de joie, de les voir comme cela. Alors c'était ce fourbe de magicien qui intéressait sa sœur ? Après tout, ce n'était pas vraiment comme s'il le découvrait. Il avait compris quelques jours avant l'annonce du bal que Beatrice comptait y aller avec Cedric, et les amies de Beatrice lui avaient annoncé ce qui allait se faire : les deux allaient y aller ensemble.
Mais à ce qu'ils s'embrassent ? À ce qu'ils osent s'embrasser ? C'était si étonnant, pour Roland. Il voulait le bonheur de sa sœur, oui, mais il préférerait qu'elle le trouve avec un homme d'un bon parti, pas l'un de leur domestique.
-Roland, ne me regarde pas avec ces yeux. Ces yeux que je sais sont pleins de reproches. J'aime qui je veux, d'accord, commence la princesse, Et tu ne m'empêchera pas d'aimer Cedric. Je l'épouserais même peut-être un jour, qui sait ? Je l'aime réellement, laisse nous tranquille.
-Pourquoi devrais-je faire cela, hein ? Après tout...nous avons tous des responsabilités, ici. Et je dois veiller sur toi.
Cedric, en retrait, laissait Beatrice et Roland se parler. Et franchement, ce n'était pas très beau. Quand soudain, un serviteur alarmé sortit de la salle de bal. Il semblait très pâle. Roland lui demanda rapidement ce qu'il lui arrivait.
Et ce serviteur lui annonça que son père, le roi, donnait le pouvoir à Roland. Il souffrait de quelque chose de trop précis pour qu'on le soigne, alors il préférait confier son pouvoir directement au lieu d'attendre qu'on le lui destitue à sa mort.
Roland devenait donc roi. Et il devrait annoncer une reine avec qui gouverner. Le jeune homme avait déjà une idée en tête. Une princesse qui lui avait toujours fait tourné la tête. Irène.
Dans les prochains mois, un mariage fut organisée, il célébrait l'union d'Irène et de Roland. Et ce jour marqua Cedric à tout jamais. C'était ce jour où on lui avait arraché Beatrice des bras, ce jour où on avait dit qu'elle était folle.
Et pourquoi ? Parce qu'elle avait décidé d'officialiser son amour pour Cedric, et de dire qu'ils se marieraient dans cinq mois, qu'ils seraient si heureux ensemble.
-Vous ne pouvez pas me faire ça ! Vous le savez bien ! Tu le sais bien, Roland, que j'aime Cedric d'amour !?
-Il t'a jeté un sortilège pour accéder à un titre, c'est tout ce qu'il a fait. Et maintenant, tu es convaincu de cela.
Roland croyait vraiment en ce qu'il disait. Le médecin du château lui avait insinuer ces choses. Et depuis, Roland les croyait. Il s'était fait manipuler, mais pensait que c'était sa sœur qui était tombée dans ce genre de piège.
Sa seule manière de la protéger, selon lui, c'était de l'éloigner. L'éloigner de Cedric. L'homme qu'il avait vu comme un monstre. Roi Roland avait donc envoyé sa sœur en asile, pour la soigner.
Cedric quant à lui essayait de prouver que ce que le médecin disait était entièrement faux. Et il y réussit. Il réussit à ce que Roland le croit enfin, qu'il voit la vérité. Pourtant pour une raison dont Cedric n'avait pas connaissance, Roland refusait de libérer sa sœur.
Et Cedric lui en voulait tellement pour cela qu'un jour, il était allé voir la fameuse méchante reine et avait passé un marché avec elle. Elle l'aiderait à libérer sa bien-aimée, et lui devrait gagner le pouvoir au sein du château. Il devait devenir le roi et régner sur l'antre. Cedric savait pourquoi : elle voulait un allié sur le trône.
Roland ne figurait pas dans ses alliés : il avait une morale infaillible, en tout cas c'était ce qu'on disait de lui.
La femme de Roland finit par mourir, ses enfants venaient d'avoir quatre ans, et Beatrice n'avait absolument pas été mise au courant de la naissance des enfants, et de ces événements. Depuis qu'elle avait été enfermée dans cet asile, elle devenait de plus en plus folle.
Cela avait commencé par des crises de larmes incontrôlés, puis des crises de rires, des rires qui venaient de partout. Et enfin, elle avait commencé à entendre deux voix. Deux voix bizarres. Elle pensait que cela signifiait sa folie entière. Elle n'en pouvait plus d'être enfermée ici. Elle ne pouvait plus supporter cela. Combien de temps cela faisait-il qu'elle avait vue le ciel briller devant elle ? Elle n'en pouvait clairement plus. Son monde s'était écroulé ce jour-là, et elle n'avait toujours pas compris ce que tout cela signifiait.
Alors qu'elle faisait encore le même vœux de partir d'ici, sa porte s'ouvrit. Une fée, puisque cela avait l'air d'en être une, se tenait devant elle.
-Comment vous avez su que j'étais ici ?
C'était la seule question que Beatrice posa. Bien qu'en réalité elle en avait bien plus à poser. Les voix qui l'empêchaient de dormir voulaient en poser des dizaines de plus.
•▪︎•
Enfin libérée, Beatrice n'allait pas vers son château, bien qu'elle connaissait le chemin par cœur. Elle s'imaginait qu'en la voyant débarquée ici, Roland l'a ramènerait là où il l'avait envoyé, c'est-à-dire à l'asile.
Elle lui enverrait une lettre, détaillant ce qu'elle avait à lui dire. Et si les explications qu'il lui donnaient lui convenait, elle continuerait à lui parler. Mais s'il ne savait pas lui expliquer pourquoi elle avait été emmené à l'asile, simplement parce qu'elle voulait épousé Cedric, eh bien, elle s'énerverait.
Beatrice enverrait aussi une lettre à Cedric. Il le fallait bien. C'était son amant, il avait le droit de savoir qu'elle était de retour. Peut-être fallait-il mieux qu'elle lui rende rendez-vous quelque part ? Ce fut alors ce que la princesse fit. Elle lui envoya une lettre lui disant de venir, près de la forêt. Et quelques heures après, les deux étaient au rendez-vous.
-Je ne t'ai pas vus depuis si longtemps, prononça Beatrice, Je t'aime, je t'aime toujours, tu le sais ?
Cedric lui sourit bienveillant. Il semblait différent de la dernière fois où ils s'étaient vus. Il semblait plus malicieux. Et beaucoup plus triste.
Beatrice s'imaginait que cela n'avait pas dû être facile de son côté non plus.
-Bea...
Cependant il fut coupé en pleins discours par les voix de Beatrice. Les voix dans sa tête. Elles n'arrêtaient pas de dire des choses.
-C'est grâce à lui que tu as pu partir de cet horrible asile.
-Oui, mais à quel prix ? Tu sais ce qu'il a fait...Pour essayer de te libérer ?
Elles embrouillaient énormément Beatrice, qui finit par s'énerver. Elle semblait en colère, folle peut-être...Ou peut-être pas. Peut-être qu'après les voix disparaîtraient ???
-C'est toi qui m'as libéré, pas vrai ? Comment tu as fait ?
Cedric pris de court décida de lui dire toute la vérité. Il se livra alors dans un long récit. Il avait rencontré Regina aux abords d'une taverne, la méchante reine, donc Regina, lui avait promis quelque chose, ici, c'était le fait de secourir Beatrice, et lui devrait prendre le pouvoir.
C'eut été son dernier recours. Son dernier recours. Et il avait passé ce marché.
-Je vais devoir prendre le pouvoir à ton frère...D'ailleurs t'a-t-il écrit des lettres ?
-Non...Pourquoi ? QUE DEVRAIS-JE SAVOIR ?
Elle s'était mise en colère. Peut-être parce que cela faisait beaucoup à apprendre en peu de temps. Ou peut-être que c'était parce que tout cela, elle n'en pouvait vraiment plus.
Cedric lui indiqua que Irène était morte, et qu'elle avait eue deux enfants, une fille qu'ils avaient nommés Ambre, et un garçon qu'ils avaient nommés James. En ce moment, Roland se recherchait une femme, en manque d'amour.
Cela faisait pourtant quatre ans qu'elle était morte, les enfants ayant aujourd'hui huit ans. Que Roland lui ait caché tout cela, ça la dégoûtait. N'était-elle pas la tante de ces deux enfants ? Ne devait-elle pas être présente pour eux ?
Pour Beatrice cela signifiait réellement que Roland avait décidé de briser leur lien. Elle n'appréciait pas cela. Pas cela du tout.
-Alors tu conspires, maintenant, demande Beatrice à son ancien amant, Comme ils l'avaient prévus ?
Et puis elle lui tourna le dos. Elle n'en pouvait plus de toute cette vie. Elle détestait tout ces retournements de situation. Maintenant Cedric allait passer son temps à chercher à faire ce qu'on l'avait accusé il y a un temps.
Et c'était énervant. Comme si d'une façon, elle avait eue tort de le protéger. Il deviendrait peut-être ce que le médecin de la famille l'accusait d'être, un conspirateurs, un homme méchant.
Elle ne le reverrait plus. Alors après l'avoir embrassé sur les lèvres une dernière fois, Beatrice lui fit promettre de ne pas chercher à la retrouver. Beatrice comptait fuir au château de sa cousine, une vieille fille qui avait toujours été là pour elle.
Et cette vieille fille organisait parfois des fêtes avec la haute société. C'était comme cela qu'elle avait rencontré Don' De Lacorne, avec qui elle s'était mariée. Un mariage particulièrement beau, d'amour.
En se mariant avec lui, elle avait été si heureuse. C'était un homme incroyable. Un homme parfait pour elle, et elle l'aimait tellement.
Et puis...un jour, alors que Beatrice allait le présenter à Roland avec qui elle venait à peine de reprendre contact, le gentilhomme décéda. Elle sombra dans la tristesse, et heureusement elle avait sa cousine pour la faire tenir debout.
Un ans passa, et cela allait mieux, du moins moins mal qu'auparavant. Et là, à un autre bal, elle rencontra un autre célibataire. Il était lui aussi veuf. Et lui aussi avait encore du mal à passer ce malheur qui lui était arrivé. C'était Barbe Bleue.
Ils continuèrent à se voir, et finirent par tomber éperdument amoureux. Elle l'épousa, et devient la deuxième mère de la jeune Edalyne, qui n'avait pas de mère depuis bien longtemps maintenant. Cependant les voix firent leurs apparitions et gachèrent tout encore une fois.
Sauf que cette fois-ci, Beatrice ne se rappelait pas des voix. Mais c'était toujours des voix. Les mêmes voix. Les voix qui la gardaient réveillée alors qu'elle ne voulait que dormir. Des voix qui la hantait, et qui mena à sa perte.
Les voix. Toujours les voix.
Ces voix. Toujours ces voix qui la hantaient...Toujours elles.
Elles ne partiront jamais, ne laisseront aucunement Beatrice tranquille. Et cela l'inquiétait énormément.
Et ces mêmes voix furent le déclin de Beatrice. Elle en mourut. Écoutant leurs conseils. Les écoutant. Elles lui disait d'ouvrir la porte. Elles lui disait que cela précipiterait l'arrivée de Barbe Bleue au château. Et en quelque sorte, c'était ce qui s'était passé.
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