Chapitre 45
🌟1 mois plus tard
27 mai, 6 heures du matin🌟
La sonnerie de mon téléphone me tire de mon doux sommeil, qui peut bien m'appeler à cette heure-ci ? Je souffle puis tente de prendre mon cellulaire sur la table de chevet en essayant de ne pas faire de mouvements brusques pour ne pas réveiller Natsu. Ce qui est une chose plutôt compliquée étant donné que ce dernier a les bras fermement enroulés autour de ma taille et la tête posée sur ma poitrine.
— Allô, murmuré-je d'une voix pâteuse en décrochant.
— Allô ! Lucy ?
Je reconnais cette voix, ce n'est autre que Kanna.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Demandé-je.
— Je sais que tu ne travailles pas aujourd'hui normalement...
Oh non.
— ...mais on a vraiment besoin d'une serveuse en plus, les clients affluent pour je ne sais quelle raison ! On est même pas encore en vacances ! Vraiment désolé de te déranger, cette journée sera comptée dans ton salaire ne t'inquiètes pas !
— D'accord, j'arrive...
— Merci Lucy, vraiment !
Je raccroche et redépose mon téléphone, fini le bon dodo pour moi. Je soupire, go to work Lucy. Mais voir Natsu dormir ne me donne pas du tout envie d'aller travailler.
Je bouge légèrement pour me défaire de l'emprise du rose. Il grogne en resserrant ses bras autour de moi. J'ai envie de céder et de rester avec lui mais je ne peux pas...
— Natsu, soupiré-je. Laisse-moi me lever.
— Hmm... Marmonne-t-il en tournant la tête.
— Natsu. Insisté-je.
Il tourne la tête encore une fois mais vers moi et entrouvre un œil.
— Je dois aller travailler.
— J'croyais tu travaillais pas aujourd'hui... Dit-il d'une voix rauque.
— C'était le cas mais je dois aller aider, il y a trop de clients. Lâche-moi maintenant.
— Tu peux pas y aller plus tard ? Demande-t-il tout en refermant son œil.
— Non, je dois y aller maintenant.
Puisque lui demander gentiment ne fonctionne pas, je décide de me défaire de lui par moi-même. C'est difficile mais j'y parviens quand même et me lève pour sortir du lit. Natsu s'est rendormi.
Je vais dans la salle de bain pour me préparer et quand je reviens dans la chambre, Natsu a bougé et s'est mis sur le dos – en prenant toute la place dans le lit par la même occasion.
— J'y vais. Lui dis-je en mettant mon cellulaire dans mon sac.
Je me dirige vers la sortie de la chambre mais il m'interpelle.
— Tu comptes partir comme ça ?
Je lève les yeux au ciel en souriant, tourne les talons et vient m'asseoir au bord du lit à ses côtés. Je me penche au dessus de lui et dépose un chaste baiser sur ses lèvres. Il en redemande encore mais je le stoppe net en me redressant.
— Tu rentreras vers quelle heure ?
— L'heure habituelle.
— Reviens-moi vite alors... Marmonne-t-il en se rendormant.
Ce mec, je vous jure.
— À ce soir Natsu.
***
En arrivant au café, je constate qu'effectivement il y a du monde et pas qu'un peu.
— Dieu merci, Lucy tu es là ! S'exclame Yukino quand j'arrive au comptoir.
— Qu'aurez donc vous fais sans moi ?
Je me vante pendant que la blanche me dévisage puis vais me changer.
— Vraiment désolé de te faire venir ! S'excuse une nouvelle fois Kanna quand je sors des vestiaires.
— Y'a pas de problème ! Si c'est pour aider alors ça ne me gêne pas !
Elle me sourit et je pars me mettre au travail.
Je croule littéralement sous les commandes que je dois servir. Plus je sers, plus les clients demandent. La plupart du temps ils prennent une boissons mais toujours avec un truc en plus. Par exemple : un verre de jus d'orange mais avec une tranche de citron, ou bien avec des glaçons – ou sans. Bref, il y en a de tout les goûts, je plains Yukino.
Je ne sens plus mes pieds, ah ah ah ! Mes jambes non plus ! Mine de rien c'est du sport que je fais là !
Je veux juste m'asseoir et me reposer ! S'il vous plaît ! C'est moi où ils sont plus nombreux ?? Quand est-ce qu'on ferme !?
***
17 heures
Je me laisse tomber sur une chaise en soupirant fortement. Yukino fais de même en s'essuyant le front. Kanna retourne la pancarte qui affichait « Open » auparavant et qui maintenant affiche « Close ».
— Vous avez fait du bon travail les filles ! Nous félicite-t-elle ensuite en tapant dans ses mains.
— J'ai jamais autant rempli de verre de jus de ma vie... Déclare Yukino en renversant la tête en arrière.
— J'ai mal au pied... Me plaigné-je.
— Maintenant il faut tout nettoyer !
— Oh noooon ! Crions Yukino et moi en même temps.
Kanna va faire la vaisselle et nettoyer la cuisine. Yukino prends un chiffons pour nettoyer les tables et moi je m'empare du balai serpillière pour le sol.
— Dis Lucy.
— Oui ? Répondis-je sans me retourner vers elle.
— Euh, non... Rien.
Je fronce les sourcils et me retourne vers elle
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— En fait... (Elle fait mine de réfléchir) Je sais pas comment te le dire, tu vois ?
— De quoi tu parles encore ?
— Bah... Après, quand on aura fini, viens avec moi.
— Hein ?
— Ouais, genre... Viens. Avec. Moi. Répète-t-elle en articulant les mots.
— Oui, non, 'fin j'ai compris ! Mais pourquoi ?
— Je vais te montrer quelque chose.
— Wow. Super, plus précis tu meurs.
— Je ne sais juste pas comment le dire !
— Blablabla.
— Les filles ! Intervient Kanna.
Yukino et moi retournons à notre ménage.
Une heure plus tard, tout est propre. Nous avons fini de travailler !
— Passez une bonne soirée, les filles ! Nous salue Kanna quand nous ressortons des vestiaires Yukino et moi.
— Toi aussi ! Lui dit la blanche.
Nous sortons toutes les deux du café. Je sors mon téléphone de mon ac pour prévenir Natsu que je suis avec Yukino. Mais celle-ci me tire par le bras bien avant que j'ai pu faire quoique ce soit.
— Hé ! Râlé-je.
Yukino me fais rentrer dans une limousine noir et viens s'asseoir à mes côtés par la suite.
— Qu'est-ce que-
Elle me coupe pour indiquer une adresse au chauffeur de cette limousine. Alors là.
Je suis paumée.
— Tu me kidnappes ? Non parce que j'ai déjà eu ma dose. Dis-je en soupirant.
Yukino me regarde avec incompréhension, c'est moi qui devrait avoir cette tête là.
— Je ne te kidnappe pas ! Tu étais d'accord pour venir avec moi, non ?
— Non.
— On va dire que si alors.
Je regarde le paysage par la vitre teintée.
— Et tu m'emmènes où d'abord ?!
— Tu verras, le trajet n'est pas long en plus. On peut passer le temps si tu veux.
Je la dévisage. Elle est sérieuse ?
— Qui me dit que t'es pas une complice de kidnappeur ?
— Tu remets ça ! Râle-t-elle en se pinçant l'arrête du nez.
— Où est-ce qu'on va ?! Insisté-je.
— Tu sauras bientôt ! Dis-toi que c'est une surprise !
— J'aime pas les surprises.
Elle se prend la tête entre les mains en jurant.
— Pourquoi tu compliques les choses Lucy ?
— Mets-toi à ma place aussi.
— Discutons, propose-t-elle.
— On le fait pas déjà ?
— Comment ça va avec Natsu ?
— Il m'a quitté.
Elle prend un air choqué.
— Sérieux mais-
— Non calme-toi, c'est une blague. Tout va bien entre nous.
Maintenant, elle est blasée.
— Joue pas avec les sentiments des gens comme ça. Elle me dit.
J'explose de rire.
— Dixit celle qui m'a kidnappé.
— Arrrg ! Je ne t'ai pas-
— Nous sommes arrivés à destination mademoiselle Aguria. Intervient le chauffeur en s'arrêtant je ne sais où.
Yukino se tourne vers moi toute souriante.
— T'as vu ? C'était rapide.
— Un kidnapping se fait toujours rapidement.
Elle inspire profondément pour garder son calme puis elle me fait descendre. Polie comme je suis, je remercie le chauffeur qui me gratifie d'un sourire avant de s'en aller en démarrant.
Je me retourne vers Yukino et découvre la grande maison devant laquelle on se trouve. Presque comme celle des parents de Natsu.
— C-C'est chez toi ? Demandé-je à la blanche.
— Viens on rentre ! Me répond-t-elle sans vraiment répondre à ma question.
Une fois de plus, la blanche me tire par le bras vers cette grande maison, nous traversons le jardin ma foi, bien entretenu. Ensuite Yukino ouvre la porte et nous fait entrer. Les grandes maisons m'étonneront toujours autant.
— Fais pas cette tête ! Se moque Yukino. J'te signale que les parents de ton petit ami ont une maison presque pareil.
— Tu habites ici ? Redemandé-je perplexe.
— Non, si tu veux savoir.
Elle va s'assoir dans un des immenses canapés posés en face d'une télé écran plasma. Hold on.
— Yukino, explique-moi, maintenant.
— Viens t'asseoir ! On pourra mieux discuter.
— Non, si on est pas chez toi où est-ce qu'on est alors ?
Je perds patience.
— Yukino-
— Te voilà donc ! Fait une voix.
Je me tourne vers la source de celle-ci. Un homme descend les – immenses – escaliers. Je fronce des sourcils en me retournant vers la blanche pour lui demander une fois de plus ce qu'il se passe bordel de merde.
L'homme continue de descendre les escaliers jusqu'à s'arrêter devant moi. Celui-ci a les cheveux blancs mais j'arrive à voir quelques mèches tirant vers le blond, il a une moustache et une barbe de trois jours. Ses yeux sont d'un bleu tirant presque vers le gris. Et à son style vestimentaire, je devine que c'est lui le propriétaire des lieux. Pourquoi ai-je la fichu impression de le connaître ?
— Tu ressembles tellement à ta mère... Dit-il sans cesser de me fixer.
Il se tourne vers Yukino.
— Merci de ton aide Yukino, je t'en dois une.
— Au plaisir (Elle se lève prête à quitter la pièce) monsieur Jude Heartfilia !
Ma bouche forme un « o » pendant que je me tourne vers l'homme qui a l'air d'avoir 40 ans et qui porte manifestement le même nom que moi.
Eh eh, non il doit y avoir une erreur. Une grosse erreur.
— Tu ne me reconnais pas Lucy ? En même temps, c'est normal ça doit faire déjà 14 ans. Enfin 15, vu que tu auras 19 ans cette année.
Hold on, hold on, HOLD ON.
— Ça me fait tellement plaisir de te revoir, ma fille.
Dans ma tête, tout semble se reconnecter. « Ma fille », « Heartfilia ».
No way.
— P-Papa ? Dis-je la voix tremblante.
Un sourire nait sur le visage de mon... père. Mon père. Il se tient devant moi en ce moment même.
Il pose sa main sur mon épaule.
Mais dans ma tête, ça fait clic, encore.
Si c'est bien mon père que j'ai devant moi... Où diable était-il pendant toute ces années ?
Je repousse sa main, il affiche un air surpris.
— Je ne m'attendais pas à une telle réaction non plus, rigole-t-il en se massant légèrement la main.
— Pour moi, tu étais mort. Déclaré-je froidement mais toujours autant déboussolée.
— C'est ce qu'elle t'a raconté ? Cette femme, décidément...
Il va se servir un verre d'alcool – qui a sûrement coûté une blinde – dans l'immense bar. Il me propose un verre mais je me contente de la dévisager alors il se résigne.
Il prends une gorgée.
— Tu as tellement grandis, comment ça va, qu'est-ce que tu fais comme étude ?
Je reste éberluée par la façon dont il s'adresse à moi. Comme si... Comme si j'étais une amie de longue date qu'il n'avait pas vue depuis quelque années. J'aimerais tellement que cette situation – si improbable – ne soit qu'un stupide rêve.
— Où étais-tu ? Demandé-je.
— Pardon ?
— Où étais-tu pendant toutes ces années ? Que faisais-tu ? Pourquoi tu es partie, au juste ? À quoi pensais-tu quand tu m'a laissé avec cette femme !? Éclaté-je.
Il n'a pas le droit. Il n'a pas le droit de revenir dans ma vie telle une fleur. Et me demander comment je vais, bon sang mais c'est qu'elle genre de toupet ça ?!
Mon père reprend une gorgée de son alcool, calmement.
— Je m'attendais à ce genre de question.
— Et moi j'attends des réponses.
— Allons-nous asseoir d'abord pour mieux discuter de tout ça, veux-tu ?
J'y crois pas, ce n'est même plus du toupet mais du culot.
— Non ! Réponds moi !
— Tu ressembles parfaitement à ta mère, même au niveaux caractère.
La colère commence doucement à bouillir en moi.
— Arrête, s'il te plaît, de me comparer à cette femme.
— Layla ?
— Oui voilà, c'est comme ça que je l'appelle. Ça fait un moment qu'elle ne porte plus le titre de mère pour moi.
Il hausse les sourcils, surpris, ne s'attendant pas du tout à cette réplique.
— Qu'a-t-elle fait pour subir de telles représailles de ta part ?
— Ce qu'elle a fait ? (Je rigole) Tu es tout autant responsable ! Quand tu es parti en nous laissant toutes cette maudites dettes ! Tu n'étais pas là quand elle s'est mise à boire, m'insulter et coucher avec d'autres. Tu n'étais pas là mais... ici, je suppose !
Je montre ce grand salon en faisant de grands gestes. Je dois sûrement être rouge de colère mais c'est le seul sentiment que j'arrive à ressentir en ce moment. Je ne pensais pas revoir mon père. À vrai dire, je pensais ne jamais le revoir.
— Tout ce que j'ai maintenant, j'ai travaillé pour l'avoir.
— Mais je m'en fous de ça !
— J'ai remboursé toutes les dettes que je vous ai laissé.
— Ce n'est pas pour autant que tu es revenu. Dis-je en le fixant, la gorge sèche.
— Justement...
— Puis-je vraiment te considérer comme mon père ? Même si Layla était une mauvaise mère c'est elle qui m'a malgré tout élevé. Bon sang, c'est pas en revenant en un claquement de doigts que tout va s'arranger. Ça marche pas comme ça.
Je me prends la tête entre les mains, excédée. Je savais que j'aurais dû rester au lit avec Natsu.
Et où diable est donc partie Yukino !?
— Laisse-moi m'expliquer au moins, Lucy.
— Qu'est-ce qu'il y a à justifier ? Tu te fiches de moi ? C'est ça ?!
— J'ai essayé de revenir ! J'ai essayé de réformer une famille avec ta mère mais elle ne voulait plus entendre parler de moi, okay !?
Il ferme les yeux pendant que je soupire.
— Tout ça ne se serait pas passé si tu étais resté avec nous. Soufflé-je en haussant les épaules.
Un silence commence à prendre place. Je n'ai pas un parent pour rattraper l'autre.
Jude se racle la gorge.
— Environ 3 ans après ta naissance j'ai commencé à jouer à des jeux d'argent. J'étais sur de gagner le gros lot et enfin pouvoir subvenir au besoin de notre famille... Comme tu dois t'en douter, j'ai tout perdu. C'est comme ça que les disputes ont commencé entre Layla et moi. Franchement, elle n'y allait pas de mains mortes avec moi. (Il prend une profonde inspiration) Ensuite j'ai commencé à boire puis elle a appris que je l'a trompais. Layla était dévastée, tout allait mal autant dans notre couple que dans notre vie alors j'ai commencé à en avoir marre.
— Donc tu as choisis le moyen le plus lâche pour ne plus avoir à subir ça, tu es parti.
Je comprends tout maintenant. Et comme je le disais pas un pour rattraper l'autre.
— Layla me déteste de tout son être.
— Moi aussi d'ailleurs. T'inquiète pas.
Il passe sa main sur sa barbe et dépose son verre à moitié vide.
— J'essaye de me rattraper Lucy. Avec Layla c'est peine perdue. Mais toi... Tu es ma fille, je te promets que j'ai essayé d'entré en contact avec toi mais il y avait ta mère qui-
La porte d'entrée s'ouvre, nous nous retournons tout les deux.
— P'pas j'suis rentré ! Pouah vivement les vacances d'été, j'sors d'un partiel là...
Un autre homme fait son entrée dans le salon mais cette fois-ci celui-ci semble avoir le même âge que moi. Je croise des yeux d'à peu près la même couleur que mon père.
C'est...
— Oh Lucy, commence Jude. Voici Sting...
Les souvenirs affluents dans ma tête comme un tsunami, Sting... Mon crâne me fait souffrir, c'est quoi ce bordel, encore...?
— ... ton frère.
« Voici Sting... ton frère »
Cette phrase continue de raisonner dans ma tête, amplifiant mon mal de crâne.
— Sting... murmuré-je.
Ma vue se brouille et après c'est le trou noir.
***
🔥22 heures🔥
Ça doit faire littéralement quatre heures que Lucy a finis de travailler. Aucune trace d'elle. Depuis une bonne heure, je fais les cent pas dans mon salon. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ? Encore ?
Je prends mon portable pour l'appeler... Comme les vingt autres fois précédente et comme à chaque fois je suis tombé sur sa messagerie. J'ai même appelé Juvia pour lui demander si elle n'était pas à l'université.
Ok, reste calme Natsu.
Elle est forcément quelque part... La connaissant elle m'aurait envoyé un message sinon, non ?
Où est-elle ? Que fait-elle ? Est-ce qu'elle va bien même ??
Je m'assois dans le canapé en soufflant fortement et en passant mes mains sur mon visage. Que faire ?
Un ressentiment atroce me vient... Et si elle avait été kidnappé ? Encore ?
Pourquoi ce genre de choses n'arrive qu'à nous, bon sannnng... J'appelle la police, j'ai trop attendu. J'aurais dû le faire depuis le début même.
Au moment où je prends mon portable, celui-ci se met à sonner et quand c'est le numéro de Lucy qui s'affiche une vague de soulagement m'emporte. Je décroche rapidement et porte le portable à mon oreille.
— Salut ! Tu dois être le petit ami de Lucy ! Fait une voix masculine à l'autre bout.
Je le savais, des kidnappeurs. Maintenant, ils vont le demander une rançon.
— T'es qui toi d'abord ? Et qu'est-ce que tu fous avec le téléphone de ma copine ?! Dis-je en me levant.
— Tu me confirmes que tu es bien son petit ami alors ! Poursuis le mec en rigolant. Merci d'avoir appelé vingt fois de suite sinon je sais pas ce que j'aurais fais.
???
C'est quoi ce bordel ?
— Où est Lucy ? M'énervé-je. Et qu'est-ce que lui veut !?
— Qu'est-ce que je lui veux ? Hein ? Mais rien du tout ! Hé j'suis pas un malade mental si ça peut te rassurer, je ne l'ai pas kidnappé et je ne te demanderais pas de rançon.
— Hein ? Mais-
— Justement, j'ai besoin que tu viennes étant donné que tu es son petit ami. Je t'envoie son adresse...
— Attend attend... Mais t'es qui au fait ?
— Son frère, depuis le temps que je rêvais de dire ça !
Hein ? Quoi ?
— Pardon ?
Il raccroche, me laissant dans l'incompréhension totale mais quelques secondes plus tard je reçois effectivement une adresse en GPS par message. Ni une ni deux, je prends mes clefs de voiture et m'en vais.
***
**
*
🌟6 heures du matin🌟
***
— Mes deux petits nounours ! Fit ma mère en nous serrant tout les deux dans ses bras.
— Aah m'man tu m'étouffes ! Criais-je en essayant de me dégager.
— C'est vrai m'man ! Aaah. Enrichis mon frère.
De nos petits bras, mon frère et moi essayions de nous dégager des bras de notre mère beaucoup trop aimante à notre goût. Quand enfin elle décida de nous lâcher.
— Je vous aime tellement... Continua-t-elle.
— On a compris m'man ! M'exclamais-je. Mais la vrai question est qui aimes-tu le plus entre lui et moi ?
— Eh ! S'indigna mon frère en croisant les bras. La question se pose pas ! C'est moi !
— Nooon ! C'est moi ! Me vantais-je fièrement.
Ma mère souriait en nous regardant puis posa ses mains sur chacune de nos têtes.
— Je ne peux pas choisir, je vous aime tout les deux pareils, Lucy et Sting mes deux petits ju...
***
... meaux.
Je me relève en sursaut.
J'ai un jumeau.
J'ai un frère jumeau.
Sting est mon frère jumeau.
Et jusque là, j'ai vécu 15 ans sans le savoir.
— Bonjour Lucy ! Fait ce dernier assis à mon chevet. Heureux que tu ais repris connaissance, m'enfin à ce point là tu t'étais carrément endormie...
Je prends son visage en coupe dans mes mains et le détaille. Ses yeux vert-gris, ses cheveux blonds – comme les miens.
Il me sourit.
Ce sourire, tout ces traits qui me font me rappeler. Comment ai-je pu les oublier.
Je prends mon frère dans mes bras et le serre fort.
— Sting... Murmuré-je. Je me rappelle de toi, maintenant.
Ce dernier passe ses bras autour de moi pour répondre à mon étreinte. J'ai un frère, bon sang. Un frère jumeau.
— Ah ? Tu m'avais oublié ? Dit-il. Parce que ce n'était pas le cas pour moi.
Les larmes me viennent aux yeux. Je comprends tout maintenant.
Il y a 15 ans, lorsque je n'avais encore que 4 ans, mon père est parti de la maison avec lui. Ma mère dévastée, n'a trouvé d'autre moyen pour se consoler de la perte de son enfant et de son mari, décida de les oublier en m'ordonnant d'en faire de même.
Alors tout ces rêves qui me revenaient n'étaient qu'en fait que mes souvenirs qui se manifestaient.
Et donc, comme je le dis depuis le début pas un parent pour rattraper l'autre.
— Et moi, je compte pour du beurre ? Intervient une voix derrière mon frère.
Voix qui n'appartient qu'à Natsu. Toujours dans les bras de Sting, je tourne la tête vers ce dernier. J'essuie mes larmes en lui souriant.
— Oui. Répondis-je.
Sting se met à rire, je rompt notre étreinte et Natsu lève les yeux au ciel.
— Je te remercie pour la frayeur que tu m'a faite hier soir, continue-t-il. J'ai pensé que tu avais été kidnappé et j'ai failli appeler la police.
— C'est moi qui l'ai fait venir ! Se vante Sting.
— Merci Sting... Et comme tu le vois Natsu, tout va bien.
Je renifle et prends sa main dans la mienne. On a beaucoup de temps à rattraper.
— Mais... Commencé-je. Si tu ne m'avais pas oublier, comme tu l'as dit... Pourquoi tu n'as pas essayé de me rencontrer ?
Il se gratte la nuque en soupirant et serre ma main dans la sienne.
— C'est-à-dire que... Je ne voulais pas interférer dans ta vie. Enfin... C'est ce que m'a dit papa.
— Tu as vraiment trouvé bon d'écouter celui qui nous a séparé ?
— Mais j'appréhendais un p'tit peu aussi... Non... J'avais peur carrément. Quel aurait été ta réaction si je t'avais abordé dans la rue pour te dire que je suis ton frère jumeau, hein ?
— Vu sous cet angle... Donc c'est toi qui a demandé à Yukino de m'emmener jusqu'ici ?
— Euh non. C'est l'idée de papa, je ne voulait pas mêler Yuki à ça.
— Yuki ? (Je hausse les sourcils.) C'est ta copi-
— On est juste meilleurs amis. Dit-il en essayant de cacher ses rougeurs et en regardant ailleurs.
Je me moque face à sa réaction.
— Je compte vraiment pour du beurre, c'est ça ? Déclare Natsu en croisant les bras.
— C'est pas tout les jours qu'on apprend qu'on a un frère, j'te signale ! D'ailleurs vous avez fait connaissance ?
— Oh que oui ! S'exclame Sting. Ce mec est resté ici toute la nuit et le pire c'est qu'il n'arrivait pas à dormir, trop inquiet pour toi car tu étais inconsciente. Malgré que je lui ai dit que tout allait bien impossible de le calmer. Alors on a finalement jouer à la console toute la nuit.
— Et c'est comme ça qu'on a familiarisé. (Il s'adresse à Sting.) Tu n'étais pas obligé de lui dire tout ça.
Je souris devant leur complicité déjà bien apparente alors qu'ils ne se connaissent que depuis quelques heures. Non mais parce que ça m'aurait vachement fait chier si ils s'étaient détesté.
Mon ventre gargouille. Sting et Natsu affichent un grand sourire.
— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
— Figure-toi, commence le rose avec une pointe de fierté dans la voix, que ton frère et moi avons préparer le petit déjeuner.
— Et pas n'importe lequel ! Enrichit Sting
— Un petit déjeuner pour fêter... fêter quoi déjà ?
— Euh... fêter...
— Le fait qu'on se soit retrouvés toi et moi ? Proposé-je en sortant du lit.
— Ah voilà ! Viens, je vais te montrer.
Nous sortons de la chambre d'ami dans laquelle j'ai passé la nuit pour nous diriger au rez-de-chaussée, là où se trouve la cuisine. J'observe les lieux. C'est ici que Sting a grandi...
— Tadaaa ! Font les deux garçons en me montrant la table remplie de plats.
Des pancakes, des toasts, des œufs brouillés, des viennoiseries et même du sirop d'érable. Et encore, j'en passe, la table est remplie de nourriture.
— Wow... dis-je en m'asseyant.
Sting et Natsu m'imitent, un air victorieux sur le visage.
— Première fois que l'on me fait un petit déjeuner aussi... grand. Natsu si tu pouvais me faire ça plus souvent !
— Te servir un bol céréales au lit n'est pas suffisant ?
— Vous habitez ensemble ? Demande Sting, une tartine de chocolat dans la bouche.
Je me fige alors que je tartinais mon toast de beurre.
— Euh... Ne trouvé-je rien d'autre à dire.
— Elle squatte mon appart. Répond Natsu.
Sting pouffe.
— Ne l'écoute pas ! C'est même lui qui a insisté pour que je vienne !
— Alors, c'est du sérieux entre vous. Cool, j'ai retrouvé ma sœur et maintenant j'ai un beau frère.
— Oui... Avoué-je. Attends quoi ?!
Natsu recrache sa gorgée de jus d'orange.
— Pardon ?! Dit celui-ci en s'essuyant la bouche. Lucy et moi on... on est pas marié !
— Oui c'est vrai !
— Mais ça ne saurait tarder ! Insiste Sting.
Breeeef, le sujet de discussion finit par changer – heureusement wesh. J'apprends que Sting étudie à Sabertooth University – université qui fait concurrence à la mienne. Yukino étudie aussi là-bas, d'ailleurs ces deux là se connaissent depuis le collège.
Je me souviens qu'elle m'avait dit un jour que je ressemblais à quelqu'un qu'elle connaissait. Ceci explique cela.
— Qu'est-ce qu'il y a, Lucy ? Demande Sting alors que je coupais ma pancake silencieusement.
Je relève la tête en même temps que Natsu. Ça peut paraître bête, mais j'suis sûre que Sting a ressentit que quelque chose me tracassait à cause du lien de jumeaux qui nous unie.
Obligé. Je ne vois que ça.
— Il est où Jude ? Lui qui était si heureux de renouer avec sa fille.
— Papa ? Oh, quelques heures après que tu te sois évanouis il est repartie travailler.
— Aaah ! les PDG et leur sois-disant travail qui leur prennent tout leur temps, grogne Natsu.
Je me retourne brusquement vers Sting.
— Il est PDG !?
— Tu ne le savais pas ? Dit Natsu.
— Bah oui ! Répond Sting. Comment tu crois qu'il s'est payé cette grande maison sinon ? Et même tooooout ce qui se trouve ici ?
Alors...
Quand l'on s'est rencontré et que Natsu m'avait demandé si je venais d'une grande famille quand je lui avait dit mon nom... C'était pas des conneries. Mais il y a aussi les moments où je disais mon nom de famille et que Juvia criait sa race pour m'interrompre. Elle avait tout compris. Elle avait compris que mon père était le grand PDG Heartfilia – et moi je l'ignorais totalement – qui avait bien réussi sa vie alors que moi je vivais limite dans la pauvreté avec ma mère. Juvia a fait ça pour en quelques sortes me protéger, ce qui me confirme bien que cette fille est une amie en or.
— Bon, s'exclame Sting en se levant. Super ce déjeuner maintenant on y va !
— Où ça ? Demandé-je étonnée.
— Tu verras.
— D'accord, mais je vais me laver avant. J'y vais pas comme ça t'es fou toi. (Je me lève.) Mince, je n'ai pas de vêtements de rechange.
— Je crois que Yukino a laissé des vêtements ici, je pense que ça la gênerait pas de te les prêter.
— Elle dort même ici parfois ? Hmm, t'es sur que vous êtes seulement meilleurs amis ?
Sting se contente de me pousser jusqu'à l'étage pour que j'aille me préparer.
Il doit être près de neuf heures du matin quand Sting nous emmène au garage. Je le sens trépigner d'impatience. Il ouvre la porte du garage qui, franchement, ressemble plus à un entrepôt. Environ une vingtaine de voitures sont garées ici, il y en a de tout les goûts et de tout les genres. Natsu siffle d'admiration.
— Voici Isabella, mon bébé de toujours, j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux !
Sting s'arrête devant une voiture et pas n'importe laquelle, non. Une Lamborghini grise, vitre teintée, les jantes des roues ont été stylisées et sont d'une couleur flamboyante rouge. Bref, un voiture qui a coûté beaucoup plus que ce que je gagne actuellement.
Natsu inspecte la voiture pendant que Sting se vante.
Attendez... Il a donné un nom à sa voiture ?
— C'est mon cadeau de seizième anniversaire, papa me la offerte alors que je ne lui avait rien demandé !
Seizième anniversaire.
Je repense à ce que, moi, j'ai eu... Rien, Layla ne devait probablement pas s'en rappeler... ou elle n'en avait rien à faire. Au choix.
— Noooon, fais pas cette tête ! S'écrit Sting en me prenant par les épaules. C'est vrai que maman était désagréable suite au départ de papa ? Poursuit-il en penchant légèrement la tête.
Je hoche la tête.
— Si tu savais.
Sting affiche une mine triste avant de se reprendre.
— Monte avec moi !
— Hein ?
— Eh ! Intervient Natsu. Je voulais qu'elle aille avec moi !
— De quoi vous parlez ??
— Laisse-moi passer du temps avec ma sœur Natsu !
— C'est pas juste !
— Répondez-moi bon sang !
Plus tard, je comprends.
Ces deux tarés vont faire une course de voiture pour comparer la puissance de leur luxueuse voiture. Heureusement pour moi, ce n'est pas sur une route mais sur un circuit spécial.
Sting fait rugir son moteur. J'attache ma ceinture et vérifie au moins cinq fois de suite si elle est bien solide.
— T'as pas à t'en faire Lucy, lance-t-il devant mon inquiétude. Je suis un as du volant !
Il fait rugir son moteur une seconde fois.
— Les accidents ne préviennent pas. Qui m'a envoyé là ?
Natsu arrive dans sa belle voiture et s'arrête à la gauche de Sting. Ils baissent tout les deux leur vitre pour se confronter.
— Je vais gagner cette course et me venger car tu m'as volé Lucy ! Peste-t-il en faisant rugir sa voiture, lui aussi.
Sting pouffe avec un air supérieur avant de dire :
— Je ne te l'ai pas volé, j'ai tout simplement repris ma sœur de tes sales pattes ! Et puis ta voiture en jette, c'est vrai ! Mais face à Isabella elle ne fait pas le poids !
— Je ne suis pas un objet ! Pesté-je.
— C'est ce que l'on verra !
— Vous êtes sérieux ! M'écrié-je.
Sting et Natsu continue de se défier du regard puis remonte leur vitre, maintenant parés à faire la course.
Je savais que j'aurais pas dû venir.
Le feu de signalisation au dessus de la piste s'allume affichant les couleurs respectives rouge, orange et vert.
— Ça va envoyer du lourd, prépare toi Lucy ! Me dit Sting pendant que le feu affiche du rouge.
Orange...
Vert...
Le pied de Sting écrase la pédale d'accélération et les deux voitures démarrent en trombe. Je sens que je vais m'évanouir... une seconde fois. Le paysage commence à défiler lentement en accélérant petit à petit jusqu'à ce que je ne puisse plus rien distinguer à cause de la vitesse.
— Oh mon Dieu ! Tu roules à quelle vitesse ?!
— Constate par toi-même eh eh- merde ! Il m'a dépassé !
En effet, la voiture de Natsu passe progressivement à ses cotés. Sting change de vitesse et défonce une fois de plus la pédale. Je laisse mon regard dériver sur le tableau de bord et constate que l'on dépasse presque les 110 km/h.
110 km/h ! Ce sont des fous !
Ceci dit... pour une première expérience, c'est pas si effrayant que ça, surprenant est le mot. Et puis cette sensation de vitesse ! J'ai l'impression que plus rien ne peux m'arrêter, plus rien ne peut m'arrêter.
J'ai envie de sentir le vent sur mon visage alors je baisse la vitre. Le vent s'engouffre dans la voiture et balaye mes cheveux, un sourire se forme sur mon visage.
— Attends, y'a mieux ! Me dit Sting en appuyant sur un bouton.
Après avoir fait cela, le toit s'ouvre en deux – d'une manière trop stylée en plus – maintenant il y a beaucoup plus de vent et les rayons du soleil viennent directement sur nous.
— Wahou ! M'exclamé-je, comme une enfant qui découvre un jouet.
— Ça en jette, t'as vu ! Content que ça te fasse cet effet là !
Sting finit par dépasser Natsu, nous lui faisons tout les deux un petit coucou ce qui a l'effet de l'énerver. J'éclate de rire avec mon frère et il passe la ligne d'arrivée.
Les deux voitures ralentissent petit à petit jusqu'à s'arrêter. Moi, qui au départ étais pas du tout sereine, suis maintenant déçue que ce soit finit. En plus, j'ai comme l'impression d'être de retour sur la terre ferme. Nul.
— C'était trop génial ! Crié-je en levant les bras au ciel, une fois sortie de la voiture.
Sting vient me rejoindre pendant que j'arrange mes cheveux.
— Forcément ! Tu étais à bord de la meilleure voiture d'Amérique !
— Conneries ! Rage Natsu qui a le seum parce qu'il a perdu.
— Ne soit pas comme ça... Se moque Sting. Je t'avais prévenu, tu ne ferais pas le poids contre ma Isabella.
Je pouffe.
— Qu'est-ce qui te fais rire ? Demande Natsu.
— Vous deux... Et... le fait que Sting ai donné un nom à sa voiture !
Ce dernier lâche un « hmpf » et caresse sa voiture avec tendresse.
—Je voulais l'appeler, Sandra ou bien Anna au départ !
— C'est vrai que c'est mieux ! Dit Natsu avant d'éclater de rire avec moi.
— Tu rigoles, tu rigoles, nous coupe Sting. Ça n'empêche que c'est MOI qui ai gagné.
— C'était un coup pour rien, prend pas la grosse tête non plus.
Après ça, nous avons passé la journée tout les trois, ensemble. J'ai tenté de rattraper le temps perdu avec mon frère. On s'est aussi découvert plein de goût en commun lui et moi d'ailleurs ! Par exemple, notre effroyable dégout pour l'ananas, berk. Et au contraire notre adoration pour les crêpes au chocolat. Sauf que lui préfère ses crêpes enroulées alors que moi je l'ai aime pliées en triangles.
— Et c'est comme ça que j'ai eu mon premier tatouage à 15 ans. Est-ce que je le regrette ? Oui, à mort. Avoue mon frère en prenant une gorgée de son milkshake à la fraise – ouais parce qu'on s'est arrêtés au Starbucks entre temps.
Il nous montre son poignet où est dessiné un petit smiley panda.
— Ooooh mais c'est trop mignon !! M'émerveillé-je.
— PFFF ! Se retient de rire Natsu. Il a un œil de travers ton panda, tu l'as payé combien ce tatoueur non qualifié déjà ? 100 dollars, c'est ça ?
— Ah ah ah, moque toi ouais !
— Arrête, ça rend la chose plus mignonne ! J'le trouve trop kawaii ton panda, moi.
— Enfin quelqu'un pour m'apprécier à ma JUSTE valeur. On est pas frère et sœur pour rien ! Déclare Sting en me prenant dans ses bras.
Il doit être au moins vingt et une heure quand nous nous garons devant la maison de Jude – chez Sting donc. Je baille en descendant de la voiture de Natsu. On arrive devant la porte d'entrée, Sting passe son bras sur mes épaules et nous rentrons.
Nous sommes accueillis par Jude en pleine discussion mouvementée avec une femme. Quand il nous entendons rentrer, il lève la terre vers nous.
— Lucy, Sting... Murmure-t-il.
La femme a les cheveux blond coupés au carré, elle porte une simple robe à motif fleur ainsi qu'une fine chemise. Cette dernière se retourne vers nous à son tour.
— Maman ? Laissé-je échapper.
— C-C'est... maman ? Demande Sting les yeux grands ouverts.
Layla hoche doucement la tête, en souriant. Sting se réfugie dans ses bras. Je dévisage ma mère qui, on va dire, est totalement différente. C'est la première fois que je la vois habillée si simplement et puis... ses cheveux.
Je secoue la tête pendant que Sting met fin à l'étreinte.
— Qu'est-ce qu'il se passe, encore ? Est-ce que cette fois, quelqu'un aurait la gentillesse de m'expliquer la situation ? Ironisé-je en croisant les bras.
Jude fait tout pour rester en retrait. Layla soupire.
— Qu'est-ce que tu fous ici ? Continué-je à l'intention de ma mère. Vous n'étiez pas sensé être séparés, t'es pas sensé le détester ?
Je scrute son visage et est franchement surprise de constater que pour une fois il est détendu.
— Au yeux de la loi, nous sommes toujours mariés. Fait remarquer mon père.
— Oh, ferme-là Jude. Je ne me souviens pas t'avoir sonné. Tranche ma mère sans même se retourner vers lui.
Sting laisse échapper un ricanement, Jude le fusille du regard mais Layla lui sourit puis reporte son attention sur moi.
— Lucy, on doit parler.
— C'est dommage parce que moi je n'ai rien à te dire.
— Lucy, écoute ce qu'elle a à te dire, c'est sérieux. Intervient Jude.
— C'est marrant ça ! C'est pas toi qui ne voulait plus rien avoir à faire avec moi !? Éclaté-je finalement.
La tension dans la pièce grimpe d'un cran. J'en ai ma claque de ces parents irresponsables qui décident de revenir dans ma vie comme si de rien était. Qu'ils aillent se faire foutre.
— C'est pas toi qui me détestait et m'insultait à tout va ?! C'est pas toi qui rejetait la faute sur MOI !?
J'élève la voix mais elle reste calme face à moi, comme s'attendait à ce que je réagisse de cette manière.
— Tu vas pas me dire que tu t'es enfin rendue compte de tout le mal que tu m'as fait pendant toutes ces années ? N'est-ce pas ? Déclaré-je la gorge sèche.
Je sens les larmes me monter aux yeux et pas n'importe quelles larmes : des larmes de colère.
— Je... Commence Layla.
— Si tu penses que je vais te pardonner aussi facilement, tu te fourres royalement le doigt dans l'œil ! C'est valable pour toi aussi Jude ! M'emporté-je. Juste parce que vous êtes plein de remord vous essayez de réparer les choses avec moi... Je vous déteste ! Crié-je à présent hors de moi.
Sting tente de me calmer mais je lui montre clairement que ça ne fonctionnera pas. Natsu se charge de le faire à ma place.
J'essuie rapidement mes larmes d'un revers de la main. Layla prend la parole avec un ton posé que ça en devient presque énervant.
— Je peux parler ?
— Parle, vas-y, j'men fous. Dis-je d'un ton désinvolte.
Elle s'avance vers moi jusqu'à me faire face et plante ses yeux dans les miens.
— J'ai bien conscience que quoique je fasse tu m'en voudras toujours de ne pas avoir bien remplis mon rôle de mère...
— Rater ton rôle de mère, tu veux dire.
Elle ferme les yeux quelques secondes et se reprend :
— Des excuses ne serviront à rien.
— Contente que tu t'ai rentré ça dans le crâne.
— Mais je veux que tu saches, au moins, que je regrette. Je regrette d'avoir agi comme ça, je regrette tout jusqu'au départ de ton père. Je suis désolé pour tout ça, Lucy.
Les mots me restent coincés au fond de la gorge. Dans le regard de ma mère, je n'y lit que de la sincérité et un peu de tristesse. À quand remonte la dernière fois où elle a été si gentille avec moi ?
Elle saisit mon poignet, le contact est si soudain que je me laisse faire. Dans ma main, elle y glisse un trousseau de clefs. Quoi ? Je relève la tête vers elle, un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
— Tout ça, c'est à toi maintenant. Dit-elle en refermant ma main sur le trousseau de clefs. Je n'en ai plus besoin.
Toute la colère que j'avais s'est transformé en incompréhension totale.
— Voyons Lucy ! S'exclame ma mère. Tu ne reconnais pas les clefs de la maison et celle de ma voiture ?
Je fronce légèrement des sourcils.
— Pourquoi ?
— Je n'en ai plus besoin. Répond-t-elle tout naturellement.
Je ne sais plus quoi penser.
Je suis déboussolée, vraiment.
— Pourquoi tu me refiles ça !?
Là, elle détourne le regard, préférant le sol à moi. Un soupir triste passe ses lèvres.
— Quand je t'ai vue sur la terrasse de mère de Wendy, le jour d'Halloween... Je me suis rendue compte à quel point tu étais heureuse. Je me suis rendue compte que tout ce bonheur tu ne l'a obtenue qu'en t'éloignant de moi, l'objet qui te pourrissait et qui ne cessait de te tirer vers le bas. Tout ça m'a fait me rendre compte à quel point je n'ai servie à rien... (Elle se stoppe et se mord la lèvre) J'ai été totalement inutile pour toi et je le suis toujours. Je ne t'ai rien apporté de bien dans ta vie... C'est pour ça que je ne mérite pas d'y rester...
Ses yeux s'embuent, je vois enfin ma mère différemment. Elle se montre telle qu'elle est.
— Quelle genre de mère suis-je, franchement ? Peut-on même me qualifier ainsi ? (Elle lève ses yeux plein de larmes vers moi.) Polyussica m'a raconté tout ce que tu as accomplis à l'université, Lucy... je suis tellement, tellement fière de toi, tu as réussis partout là où j'ai échoué...
Elle ferme les yeux et laisse les larmes dévaler ses joues, je serre le trousseau de clefs dans ma main. J'ai un pincement au cœur. J'essaye de ne rien laisser paraître mais voir ma mère pleurer devant moi... ne peut pas me laisser indifférente.
Sans que je m'y attende, elle me prend dans ses bras.
— Tu n'as pas besoin de moi, Lucy. Je suis tellement désolé de n'être qu'un obstacle dans ta vie, je...
Elle éclate en sanglot, mon cœur se fend. Je serre ma mère dans mes bras à mon tout et laisse moi aussi des larmes dévaler mes joues. Elle continue de s'excuser plusieurs fois encore, je ferme les yeux et resserre l'étreinte. Je sais que mes actions et mes paroles sont contradictoires mais... Je m'en fous... Ça fait tellement longtemps qu'elle ne m'avait pas prise dans ses bras.
— Layla... tu ne devrais pas tarder, ton avion va bientôt partir. Nous interrompt Jude.
Layla renifle et met fin à notre étreinte.
— T-Tu t'en vas ? Pourquoi ? Où ça ?Demandé-je, plus que perplexe.
— Vois ça... comme une manière de m'excuser. Et comme je le disais tout à l'heure, je n'ai pas envie d'être un obstacle à ta nouvelle vie. (De ses deux pouces, elle essuie mes larmes alors que que les siennes inondent son visage.) Regarde comme tu as l'air si épanouis et heureuse, si tu es arrivée ici sans moi alors tu peux continuer ainsi.
En disant ça, elle se remet à pleurer. Malgré ça, un sourire orne ses lèvres.
— Tu as dû te faire tellement d'amis... Tu as même un petit ami ! Dit-elle en lançant un sourire à Natsu. Je suis heureuse pour toi, Lucy. Tellement mais tellement heureuse.
Layla dépose un long baiser sur mon front avant de me faire un énorme sourire.
— Je t'aime, ma fille. Sois heureuse, c'est tout ce que je souhaite.
— Maman... murmuré-je alors qu'elle commence à s'éloigner de moi.
Je tiens sa main, je m'accroche à elle. Je secoue la tête de gauche à droite. Elle ne peut pas faire ça. Elle ne le sait pas et peut-être moi non plus, mais j'ai besoin d'elle... même si on était en froid, je savais quand même qu'elle était là. Elle n'a pas le droit de partir.
Ma mère se défait de mon emprise, elle embrasse Sting sur le front aussi et dit à Jude de prendre soin de nous ensuite avec un dernier sourire en arrière elle s'en va en refermant la porte derrière elle.
Je plaque ma main sur ma bouche et éclate en sanglot. Natsu vient me prendre dans ses bras. Sting pleure lui aussi, mais je suis bien trop bouleversée pour le réconforter. Je serre le trousseau de clefs contre moi et me laisse aller.
Oui, elle a mal agi, elle était mauvaise, hautaine... j'en passe. Elle est ma mère. Et elle m'a toujours aimé malgré les apparences et les actions.
➿➿➿
+7000 mots wesh 🙊
Et j'ai mis qu'un seul mois pour l'écrire 😄
J'ai trouvé un fan art qui représente exactement le physique des parents de Natsu choqueyy 🙊🙊🙊
Breeffff, j'y ai mis tout mon cœur dans ce chapitre j'espère vous allez aimer 😾
Et si vous aimez pas Baaaah
yes
Bon ok j'arrête de t'embêter byyye😭
(Et si y'a des fautes c normal j'écris mes chapitres la nuit et je suis défoncée la nuit lol)
.。.:*✧18/01/2020.。.:*✧ (premier chapitre de l'année lol)
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