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Chapitre 9

En quelques secondes, Minho s’était retrouvé allongé sur le tapis, les bras au-dessus de sa tête et Chan sur lui qui lui avait retiré ses lunettes. Le châtain battit rapidement des cils avant que son camarade ne vienne l’embrasser chassant toutes ses contrariétés hors de son esprit. Il se débattit un peu histoire de libérer ses poignets pour aller passer ses bras autour des larges épaules du brun, répondant bien volontiers à ses baisers enflammés. 

- Tiens, pour ça t’arrive à te concentrer, plaisanta-t-il en posant son front contre le sien.

Minho parut surpris de sa remarque.

- Je suis concentré… 

- Maintenant oui, mais toi qui est censé me faire travailler, t’as l’air un peu dans la lune aujourd’hui.

Très honnêtement, le châtain n’avait pas envie de parler de ses problèmes, il reprit possession des lèvres de Chan, lui clouant le bec de la plus agréable manière qui soit. Cela fit sourire le brun qui n’allait absolument pas s’en plaindre même s’il était curieux de savoir ce qui contrariait à ce point son camarade. 

Minho s’arrêta soudain, soutirant un grognement mécontent à son partenaire.

- Quoi ?

- Et si ta mère nous trouvait comme ça ?

- Elle ne risque pas de nous déranger… 

- Pourquoi ?

- Elle sait qu’elle doit me laisser tranquille quand je suis avec mon petit ami, déclara Chan en allant embrasser Minho dans le cou plus pour cacher sa gêne qu’autre chose. 

Le châtain sentit ses joues se mettre à chauffer, il poussa sur les épaules de son camarade qui résista le plus possible en riant avant de céder et de finalement croiser son regard.

- Quoi ?

- Qu’est-ce que tu as dit ?

- Que ma mère n’allait pas nous déranger…

- Non, après ça.

Un large sourire vint fendre le visage de Chan qui alla presser ses lèvres contre celles de Minho dans des baisers humides et sonores.

- Mon petit ami, murmura-t-il entre deux.

Le coeur du châtain se mit à battre plus vite, ils n’avaient jamais discuté de ça, de la nature de leur relation. Ça lui faisait bizarre que Chan emploie le terme “petit ami” et en même temps ça lui faisait terriblement plaisir. Il l’aimait bien, il l’aimait tout court même peut-être mais ça il n’y avait pas encore vraiment réfléchi.

- Maintenant que tu n’as plus à te soucier de ça, reprit Chan en lui caressant les cheveux, tu sais que tu peux me dire ce que tu as sur le coeur ?

Minho pinça ses lèvres et baissa les yeux, son désormais petit ami se redressa et l’aida à faire de même, ils se retrouvèrent ainsi à genoux face à face. Le châtain récupéra ses lunettes abandonnées sur le sol et les remit sur son nez histoire de gagner un peu de temps. Son vis-à-vis commençait sérieusement à s’inquiéter, cela faisait plusieurs jours qu’il avait remarqué que son petit ami était souvent dans la lune, depuis qu’il avait discuté avec leur professeur d’histoire pour être précis…

Impatient de connaître la raison de son changement d’humeur, Chan lui prit la main et la serra dans la sienne.

- Qu’est-ce qu’il t’a dit le vieux binoclard ? C’est depuis le jour où il t’a parlé que t’as l’air bizarre.

- Rien de particulier…

- Minho… soupira le brun en caressant ses doigts, je sais faire la différence entre quand tu fais ton petit pète-cul et quand il y a quelque chose qui te contrarie…

Le châtain eut un petit rire, il jeta un coup d’oeil à Chan avant de reporter son attention sur leurs mains liées. Ils venaient à peine d’officialiser leur relation et Minho n’était pas certain de vouloir déjà tout gâcher en abordant le sujet de ses parents et professeurs qui ne voulaient plus que les deux lycéens se côtoient. Il se doutait que, comme lui, Chan n’en avait rien à faire de ce que pensaient les adultes et d’ailleurs, Minho ne comprenait pas pourquoi la conversation avec ses géniteurs le mettait dans cet état. Il avait continué à aller chez Chan et ils n’avaient rien remarqué, du moins pour le moment…

Ça l’énervait beaucoup de savoir qu’il n’avait pas le droit de passer du temps avec Chan juste à cause de ses mauvais résultats, surtout qu’ils n’étaient plus si mauvais que ça depuis que Minho lui filait un coup de main. Madame Bang en avait l’air ravi, elle n’avait de cesse de remercier Minho dès qu’elle le voyait, c’était grâce à lui que son fils faisait des efforts et ça la soulageait. Elle s’inquiétait pour son avenir, alors voir qu’il avait décidé de reprendre sa scolarité en main la soulageait.

Un index sur son front sortit Minho de ses pensées, Chan l’observait curieusement.

- Quoi ?

- Est-ce qu’on en a fini avec les devoirs ?

Le châtain haussa un sourcil.

- Oui, pourquoi ?

- Pour rien… lui répondit son vis-à-vis d’un air faussement innocent.

Il retira à nouveau les lunettes de Minho et les déposa sur la petite table basse pour ensuite lui attraper les poignets et l’attirer à lui, le faisant basculer en avant sur lui pour l’embrasser. Ils rirent lorsque l’arrière de la tête de Chan heurta le sol à travers le tapis.

- Aïe !

- T’aurais eu moins mal si on avait été sur ton lit.

Cette remarque ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, le brun se redressa sur ses coudes avant de repousser son petit ami et de l’inviter à se lever pour ensuite l’emmener sur son lit. Ils s’allongèrent à deux côte à côte sur le lit une place. La mère de Chan était dans la pièce principale mais elle ne venait jamais déranger les deux lycéens lorsqu’ils révisaient mais ça n’était pas pour autant qu’ils faisaient n’importe quoi. Du moins d’habitude…

Chan passa sa main dans les cheveux de Minho, détaillant son visage avant de s’approcher pour l’embrasser, Son petit ami entrouvrit immédiatement la bouche, laissant leur langue se retrouver et se caresser. Ils se tournèrent pour se faire face, s’enlaçant mutuellement pour être plus proches l’un de l’autre. C’était bien la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi, c’était comme s’ils exploraient ensemble des terres inconnues. 

Leurs baisers ne furent bientôt plus suffisants, ils avaient besoin de plus. Leurs corps s’étaient rapprochés et cherchaient le contact. La cuisse de Chan glissa entre celles de Minho, frôlant agréablement son entrejambe. Un gémissement lui échappa et alla s’échouer dans la bouche de son petit ami qui s’en mordit la lèvre, il remua à nouveau et le châtain fut forcé d’interrompre leur baiser. Les yeux mi-clos, il croisa ceux de Chan, grands ouverts et pétillants et il alla à son tour frotter sa cuisse entre ses jambes. Ses paupières papillonnèrent à cette agréable sensation et un échange bien plus sensuel se mit en place. 

Sans expérience ni l’un ni l’autre, ils découvraient des sensations jusque là inconnues, sentant la chaleur, le désir et le plaisir grandirent en eux. Les mains s’agrippaient là où elles le pouvaient, les langues se liaient et se déliaient parfois pour laisser la voie libre à des soupirs, des gémissements ou toute autre extériorisation sonore de leur plaisir.

C’était comme si le monde autour d’eux n’existait plus, pourtant le son de la télévision dans la pièce d’à côté avait été augmenté, signe que les deux lycéens n’étaient peut-être pas si discrets que ça…

Minho se sentit soudain venir, sans prévenir ses muscles se raidirent, il alla coller son front à celui de Chan.

- Chan… gémit-il sa voix partant dans les aigus.

Celui-ci accompagna ses mouvements en étant peut-être un peu plus rapide et il sentit à son tour la vague de plaisir l’envahir tandis qu’un grognement lui échappait. 

Le souffle court et le visage brillant de sueur, ils remuèrent encore un peu l’un contre l’autre, se serrant dans leurs bras et Chan déposa de petits baisers sur les lèvres de son petit ami avant de replacer ses cheveux en arrière pour les décoller de son front. 

Leur regard se croisa et ils rougirent, les choses s’étaient un peu précipitées, ils n’avaient pas prévu de se lâcher à ce point, du moins pas si vite. Ils n’avaient même pas pris le temps de se déshabiller ne serait-ce qu’un minimum et la moiteur dans leur pantalon d'uniformes le leur fit rapidement regretter. Minho devait encore faire la route jusqu’à chez lui après… 

- Je suis désolé… s’excusa Chan en tendant un mouchoir à son petit ami tout en en prenant un pour lui.

- Mais non c’est… 

Le châtain hésitait, est-ce qu’il pouvait vraiment répondre quelque chose comme “c’était bien” ? 

- J’ai aimé.

Il regretta aussitôt son choix lorsqu’il vit les yeux du brun s’écarquiller et ses joues et oreilles tourner au rouge vif.

- Euh, moi aussi… dit-il d’un air particulièrement gêné.

Minho rit, il s’était plutôt imaginé Chan comme quelqu’un d’assez confiant et expérimenté en matière de sexe et pourtant, il n’avait pas l’air beaucoup plus sûr de lui.

- J’avais jamais… enfin… tout seul si mais pas… hum bref… fit-il avant de se racler la gorge.

- Moi non plus… marmonna Minho en remettant sa chemise dans son pantalon.

Il s'assit sur le bord du lit et Chan vint se caler dans son dos, les bras autour de sa taille et la tête sur son épaule.

- Ma mère travaille de nuit aujourd'hui… elle ne devrait pas tarder à y aller, tu peux attendre qu'elle s'en aille avant de partir si tu veux…

Le châtain se laissa volontiers câliner et il acquiesça d'un son de gorge. Après ce qu'ils venaient de faire, il n'avait aucune envie de croiser la mère de Chan...

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