6 - La fin d'une très longue journée
Nous arrivâmes enfin chez mes parents. La maison était très jolie, avec des murs beiges et un toit de tuiles oranges. Elle était accompagnée d'un petit jardin, dans lequel ma mère avait fait pousser un potager. Je descendis du dos de Fari, qui n'allait pas pouvoir m'accompagner dans la maison. Je testais de poser mon pied droit au sol. Ma cheville me lança horriblement, me faisant grimacer, mais j'allais malheureusement devoir faire avec.
« Bon. A plus tard, Menzi.
– Ça va aller, avec ta cheville ? »
Je haussai les épaules. Je soupirai intérieurement en m'approchant de la porte en bois sombre. Je n'avais pas envie d'y aller, je préférerais même fuir, mais le plus vite ce serait passé, le mieux ce serait. Je frappai à la porte et entrai.
Je traversai l'entrée et allais dans le salon, qui était relié à la cuisine. Je pus donc voir mon père en train de préparer le dîner, et il se tourna vers toi en m'entendant entrer.
« Oh, Tina ! Tu n'avais pas décidé de rester à l'académie ? Ta première journée s'est bien passée ? J'espère que tu n'as pas causé de problème. »
Je sentais cette dernière phrase pleine de reproches et de déception, ce qui me mettait hors de moi. Mais je me contenais pour ne pas exploser.
« J'ai juste des papiers à vous faire signer. »
J'ignorai ses autres questions, posai les papiers sur la table et m'apprêtai à monter dans ma chambre pour éviter le plus possible mes parents. Ça ne coûtait rien de vérifier que je n'avais rien oublié.
« Dis donc, jeune fille, ne m'ignore pas comme ça ! Pourquoi tu n'as pas répondu ? Tu as déjà causé des problèmes, c'est ça ?
– Bien sûr que non, grognai-je en levant les yeux au plafond.
– Alors pourquoi tu ne m'as pas répondu ? Et c'est quoi cette attitude ? Comporte-toi mieux ! Rien de surprenant à ce que tu aies été suspendue avec cette attitude, en plus du reste. »
Cette remarque fit bouillir mon sang.
« Tu sais très bien que j'avais un comportement exemplaire avant ma suspension !! Criai-je.
– Tina !! Ne hausse pas le ton avec ton père ! »
Ma mère venait d'arriver dans la pièce, probablement depuis son bureau.
« Et pourquoi tu aurais été suspendue si tu avais un comportement si exemplaire ? Devons-nous te rappeler la raison pour laquelle tu as été enfermée à la maison pendant des mois ? »
Je ne répondis pas. Ça ne servait à rien de me battre avec mes parents, ils ne voulaient rien entendre de toute façon. Je quittai tant bien que mal la pièce, essayant de cacher mon boitement, mais il n'échappa aux yeux acéré de mon père.
« Et tu en es toujours à faire semblant d'avoir des problèmes de cheville ? Tout le monde sait qu'elle est guérie depuis longtemps ! Arrête de jouer cette ridicule comédie, à quoi ça sert d'essayer d'attiser la pitié des gens comme ça ?
– Signez juste les papiers. Ne vous en faites pas, je pars juste après.
– Tina !! »
Mais je m'empressai d'aller dans ma chambre, essayant d'ignorer la douleur lancinante qui traversait ma cheville, et claquai la porte derrière moi. J'entendis mes parents s'énerver, puis abandonner l'idée de me résonner. Je me laissai choir sur mon lit. J'espérais qu'il n'y aurait plus de stupides papiers à faire signer. J'avais du faire face à leur attitude pendant toute la durée de ma suspension, je ne voulais pas avoir à vivre ça un jour de plus.
Je farfouillai un peu ma chambre, puis au bout de dix minutes, retournai dans le salon. Ma mère m'attendait, mon père juste à côté en train d'assaisonner le dîner. Elle tenait les papiers, tous signés, dans une main, et me fixait d'un regard inquisiteur.
« Voilà. Mais fait attention à ce que nous ne recevions aucun message de l'académie.
– Ne vous en faites pas. »
Elle me tendit les papiers, à moitié satisfaite, et je les lui arrachai presque des mains.
« Je serais comme morte, ajoutai-je.
– Tina !! » S'énerva ma mère, n'appréciant pas cette réponse.
Mais maintenant que j'avais les papiers signés, je n'avais aucune raison de rester à écouter son sermon sur mon attitude. Je sortis de la maison en poussant un long soupir. J'avais hâte de retourner dans ma chambre à l'académie et de dormir.
Je fus surprise en voyant, à côté de Fari qui s'approcha pour m'aider à marcher, Menzi qui se trouvait là.
« Menzi ? Tu ne restais pas chez tes parents ?
– Oh, tu sais, ils sont toujours occupés. Je leur ai juste laissé mes notes, ils sauront que je suis passée. Et je me disais que t'aurais peut-être besoin d'un peu d'aide, vu ton état ! Je vais pas te laisser seule alors que t'arrives pas à marcher. Les Pokémon sont interdits dans l'académie, t'aurais fait comment pour aller jusqu'à l'infirmerie ? »
Son attitude me réchauffa le cœur. J'avais l'impression d'avoir oublié ce que ça faisait quand quelqu'un se souciait de moi.
« Merci, Menzi.
– Ah bah tiens, tu sais sourire ! Ça fait plaisir à voir !
– Je ne sourirais plus si tu fais ce genre de remarque.
– Non, le prends pas comme ça ! C'est juste que même si t'as l'air sympa, t'es super grincheuse, donc...
– Je... ne me souviendrais que de la partie où tu dis que j'ai l'air sympa.
– Mais Valentina ! Je cherchais pas à... »
Fari se baissa pour que je monte sur son dos, et je lui fis signe de rester allongée un instant.
« Tu montes ? Si on ne se dépêche pas, le réfectoire va fermer, rappelai-je.
– J'arrive ! Merci ! »
Menzi monta derrière moi et s'accrocha à mon pull pour ne pas tomber. Fari se releva, et commença à trotter en direction de Mesaledo.
« C'est quand même plus facile de monter les escaliers à dos de Pokémon, remarqua Menzi.
– Définitivement. Merci pour ton aide, Fari. Tu peux te reposer. »
La déléguée m'aida à rester debout, alors je pus rentrer ma Girafarig dans sa Rapide Ball. Puis nous passâmes la grande porte de l'académie, et Menzi m'accompagna jusqu'à l'infirmerie. Celle-ci ressemblait à n'importe quelle infirmerie, avec des murs blancs, deux lits de cette même couleur, et des étagères remplis du nécessaire médicale. L'infirmière, madame Mimosa – surnommée affectueusement Mimi par les élèves – leva la tête en nous entendant entrer. Elle avait des cheveux roses à mèches violettes, dont ceux à l'arrière étaient retenus en un chignon faisant penser à un nœuds papillons. Ses yeux étaient verts, et elle portait une blouse blanche par-dessus un pull jaune clair, ainsi qu'une jupe violette. Elle avait autour du cou un stéthoscope. En voyant à quel point je m'appuyai sur Menzi pour marcher, elle se leva et vint vers nous avec inquiétude.
« Les filles ! Que s'est-il passé ?
– Valentina a fait une chute d'une falaise, et on pense qu'elle s'est tordue la cheville, expliqua Menzi.
– Tu es tombée d'une falaise ? Vite, assied-toi, je vais t'examiner. Tu auras sûrement besoin d'aller à l'hôpital, cela dit... »
Je m'assis sur l'un des lits, et farfouillai dans ma poche pour sortir les clés de ma chambre.
« Menzi, j'ai des béquilles dans ma chambre, tu veux bien aller me les chercher ? Elles trainent par terre, je ne les ai pas encore rangées.
– Bien sûr ! Je reviens tout de suite ! »
La déléguée attrapa mes clés et partit à toute vitesse. Puis Mimosa commença à observer ma cheville. Elle fronça les sourcils.
« Ça n'a pas gonflés, rien du tout... Tu es sûre que tu t'es tordue la cheville ?
– A vrai dire, je n'ai probablement rien. Vous devriez regarder mon dossier médical.
– Ton dossier médical ? Très bien. Tu peux me rappeler ton nom ? »
Je le lui disais alors qu'elle s'asseyait à son bureau, et elle le tapa dans sa base de données. Elle me trouva rapidement, et lut avec attention ce qui était marqué.
« Je vois... Ta cheville est parfaitement soignée depuis, mais tu as quand même régulièrement des douleurs lancinantes ?
– C'est ça.
– Tu devrais quand même aller voir un médecin au cas où. Je ne vais pas pouvoir savoir s'il y a quelque chose qui n'est pas visible à l'œil nu. Mais il est plus que probable que ce soit d'origine psychologique...
– Oui, je m'en doute. Merci quand même, madame Mimosa.
– Ce n'est rien. N'hésite pas à repasser si la douleurs devient ingérable, ou si tu as d'autres problèmes, bien entendu. Veux-tu un anti-douleur ?
– S'il vous plaît, oui. »
Elle me donna un verre d'eau et une gélule, que j'avalais. Ceci fait, je me relevai tant bien que mal.
« Merci. Je vais aller attendre Menzi dehors.
– Tu es sûre ? Tu ne veux pas rester un peu pour te reposer ? Ou au moins attendre que Menzi arrive ?
– Je ne vais pas prendre de la place pour rien. »
Je sortis de l'infirmerie et me posai sur un banc proche. Je lâchai un soupir. Cette journée était vraiment catastrophique... Je voulais juste bien manger puis dormir. Rien de plus. Mais j'entendis mon téléphone sonner, ce qui me fit lâcher un grognement de mécontentement. J'espérais que c'était juste Menzi qui n'arrivait pas à trouver mes béquilles...
Je sortis mon téléphone de ma poche, et avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, il répondit tout seul à l'appel de ce numéro inconnu, ce qui me fit froncer les sourcils.
« Allô, Valentina ? Sortit une voix depuis le haut-parleur. J'ai piraté vite-fait ton téléphone pour te parler. J'espère que ça ne te dérange pas.
– Ça explique pourquoi ça a décroché tout seul, au moins. Tu veux quoi ?
– Mon nom est Cassiopée. Je sais déjà qui tu es. Tu es une dresseuse dotée d'un grand talent. Et je souhaite que tu te serves de ce talent pour m'aider à accomplir une tâche. Tu connais la Team Star, n'est-ce pas ?
– Ouais. Où tu veux en venir ?
– La Team Star est un groupe de délinquants composé d'élèves de l'académie. Ils ne respectent pas la discipline de l'école et ne font que causé des problèmes. On ne peut pas rester sans rien faire à leur égard... C'est pourquoi j'ai décidé d'agir ! Je veux démanteler leur organisation pour la réduire en poussière. Pour cela, j'ai élaboré un plan que j'appelle l'Opération Stardust ! J'ai besoin d'un associé pour cette opération, et je veux que ce soit toi.
– Moi ? Je suis honorée, mais comment est-ce que tu veux t'y prendre, au juste ? Et qu'est-ce que j'y gagne ?
– Tu seras payée, évidemment. Inutile de me répondre tout de suite. Je te recontacterai pour te parler des détails. Salut. »
Et l'appel se termina. Je retins un très, très long soupir. Ma journée était déjà pourrie, et maintenant un type avait piraté mon téléphone et pouvait probablement en faire ce qu'il voulait, puisqu'il pouvait faire en sorte de répondre à mes appels ? Génial. J'avais pas l'argent pour changer de téléphone, en plus, donc j'allais devoir faire avec un téléphone piraté.
« Ah, mademoiselle Valentina. »
Je levai les yeux vers le proviseur, que je venais de remarquer.
« Monsieur Clavel... Un problème ?
– Veuillez parler plus doucement lorsque vous téléphonez au sein de l'établissement.
– Ah, ça... Je ferais attention, la prochaine fois.
– Vous ne voudriez pas que quelqu'un entende vos conversations privées par inadvertance... Qui sait ce que des personnes mal intentionnées pourraient faire de vos informations personnelles, de nos jours...
– Vous avez raison. Vous avez besoin de quelque chose ?
– Je suis content de tomber sur vous. J'aimerais que vous passiez à mon bureau à votre pause, demain matin.
– Ça marche, j'y serais. »
Le proviseur hocha la tête et s'en alla en murmurant le nom de la Team Star. Est-ce qu'il avait entendu toute la conversation que j'avais eu avec cette fameuse Cassiopée ? Après, ça ne me dérangeait pas tant que ça que quelqu'un d'autre sache que mon téléphone avait été piraté. Mais pourquoi étais-je convoquée ? Je savais que je n'avais pas causé un seul problème... Oh, j'espérais que rien ne serait remonté à mes parents, c'était vraiment pas le moment.
Finalement, Menzi arriva avec mes béquilles. Elle me rendit mes clés, et je pus enfin me débrouiller seule pour marcher. Nous nous rendîmes au réfectoire, et Menzi se proposa pour porter ma nourriture, ce pour quoi je lui étais reconnaissante. C'était une plaie d'avoir une cheville inutilisable. Alors qu'elle s'occupait de trouver un moyen pour tout porter sans problème, je m'occupai d'aller nous trouver des places. Mais je croisai Pepper devant la table où les épices étaient disposées.
« Tiens ! Comme on s'retrouve ! Tu te souviens de moi ?
– On s'est vu il y a, quoi... une heure et demi ? Et tu m'as forcée à prendre un Pokémon que je ne voulais pas. Oui, je me souviens de toi.
– J'avoue, c'était pas très intelligent comme question, mais pas la peine de le prendre sur ce ton... Et toi, t'es Valentina ! Tu traînes avec la déléguée, pas vrai ? D'habitude, j'en ai rien à faire du bahut, mais j'ai fait l'effort de venir ce soir pour te voir. J'aurais besoin de ton aide pour une mission perso. Vu ton talent, j'pense que t'es la personne idéale pour ça ! »
Qu'est-ce que tout le monde avait avec mon soit-disant talent, aujourd'hui ? Surtout le jour où je me suis pathétiquement retrouvée face à une horde de Malosse sans pouvoir rien faire ? Ils se moquent de moi, ou quoi ? Je le fixai sans conviction.
« Quelle mission ?
– Hé hé ! Ça t'intrigue, hein ? Tu vas p'têt' pas me croire, mais j'adore faire des pique-niques. Sans me vanter, j'suis plutôt bon cuisinier. Et en ce moment, je cherche des recettes de plats équilibrés pour redonner la forme aux Pokémon. L'autre jour, j'ai trouvé un livre avec un passage qui parlait d'ingrédients qui peuvent rendre leur énergie aux Pokémon en un instant... »
En parlant de ça, il sortit un livre à la couverture écarlate striée de violet et l'ouvrit, probablement à la page où cela parlait des fameux ingrédients.
« Ils appelaient ça des Épices Secrètes ! Continua-t-il. D'après le livre, il y a cinq variétés d'épices ! Il suffit d'en consommer une pincée sous forme de poudre pour améliorer la circulation du sang et offrir un gros apport nutritionnel ! Ça booste le système immunitaire et permet même de lutter contre le vieillissement ! Ce sont des ingrédients super rares qu'on trouve qu'à Paldea ! Le problème, c'est que ces épices sont protégées par des Pokémon Dominants... Autant te dire qu'il faut s'accrocher pour les récupérer ! Les Dominants, ils ressemblent un peu à ça... »
Il tourna les pages de son livre, et montra un étrange Pokémon ressemblant vaguement à un Donphan, mais avec des défenses immenses et des griffes pouvant probablement déchiqueter n'importe qui en petit morceau. Il me parut très familier, et cela me donna des frissons. Il y avait des explications sur la page d'à côté, mais je n'eus pas le temps de les lire que Pepper referma le livre et continua.
« Enfin, j'imagine ! J'irais bien chercher les épices, mais j'suis pas très doué en combat Pokémon... Et puis, j'ai pas d'amis assez forts pour m'aider... Et pas question de demander à la déléguée... C'est pour ça que j'ai pensé à toi ! Ce serait cool si tu pouvais me donner un coup d'main !
– Je vais y réfléchir... soupirai-je.
– Super ! Pour commencer, j'vais t'envoyer les lieux où y a potentiellement un Dominants ! »
Il récupéra donc mon numéro et m'envoya les différents endroits marqués sur une carte.
« On discutera de ça plus en détail la prochaine fois. D'ici là, réfléchis bien à ma proposition ! » S'exclama Pepper avant de partir.
Est-ce que cette journée allait bientôt se finir ? Je n'en pouvais plus.
« Valentina ? Qu'est-ce que Pepper te voulait ?
– Ah, Menzi... Il me demandait mon aide pour un projet personnel. Désolée, il m'a alpaguée avant que je nous trouve une place.
– T'inquiète, je nous en ai trouvées ! Je meurs de faim !
– Moi aussi. »
J'ai plus que deux chapitres d'avance, faut vraiment que je me débloque pour écrire la suite ( ˙▿˙٥) (Sans surprise, c'est sur un combat d'arène que je bloque ;-;)
Bref ! Il semblerait que Valen n'ait pas une super relation avec ses parents, elle est passé à l'infirmerie mais étrangement sa cheville n'a rien, Callypso et Pepper lui ont chacun proposé une mission et elle doit aussi passer chez le proviseur... Valen a vécu une très longue journée ! Qu'est-ce que vous pensez de ce chapitre ? J'espère que ça vous a plu ! ヽ(*⌒▽⌒*)ノ
A la semaine prochaine ! (ノ◕ヮ◕)ノ*:・゚✧
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