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Part 74 : Never let you down

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Saint West POV
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Et ce que je vis quelques mètres plus loin me laissa sans voix.
Mon coeur s'arrêta presque de battre durant quelques secondes,
Le temps que je réalise que c'était bel et bien vrai.

La voiture avait foncé droit vers le pont,
Et avait fini dans l'eau.
Je n'en revenais pas.

Puisque nous étions toujours en ligne,
La dernière chose que j'ai pu entendre Jamilla hurler avant que ça ne coupe était :

Je t'en supplie Saint, ne me laisse pas mourir !

Ça tournait en boucle dans ma tête.
Je vous en supplie dîtes moi que c'est un putain de cauchemars,
Et que je vais me réveiller.

Sans réfléchir,
J'ai appuyé sur l'accélérateur avant de brusquement freiner sur le pont.
Mon garde du corps me regardait.
Il était assis côté passager parce que je ne voulais pas sortir seul,
On ne sait jamais.
Et puis après son appel j'ai directement contacté la police.

Lui : Monsieur ? Qu'est-ce que vous faites ?

Tout allait si vite que je n'avais pas le temps de lui répondre.
J'ai ouvert la portière puis je suis descendu.
Vu que c'est la nuit il y'a très peu d'éclairage,
Seulement je pouvais voir dans l'eau les remontés de bulles faites par la voiture.
Elle avait déjà bien coulé cela dit.
Ça fait quelques minutes déjà.

Lui : Monsieur West, si vous sautez là dedans et qu'il vous arrive quelque chose non seulement je perd mon travail, mais en plus de ça je serais un homme mort ! La police est là, ils ont sûrement prévenu les pompiers et les urgences ! Attendez.

J'en avais rien à faire de ce qu'il disait.
La seule chose à laquelle je pensais c'était Jamilla,
Et je ne voulais pas que sa vie termine comme ça.
Ce n'était pas juste.

J'ai sauté à l'eau,
Puis je me suis mis à nager.
Ça a duré de longues minutes et je commençais à fatiguer,
Mais il fallait que je la trouve putain !

Heureusement pour moi,
Au bout d'un moment j'ai aperçu les phares de la voiture.
Je suis remontée à la surface pour prendre une grande bouffée d'air,
Ensuite je suis retourné dans l'eau et j'ai nagé jusqu'à la voiture.
J'ai pu entrer par la vitre ouverte.

Ils étaient tous les deux inconscients,
Et Nate tenait Jamilla dans ses bras.
Il était blessé.

Sur le moment j'en avais rien à foutre de lui.
J'ai pris Jamilla dans mes bras pour la sortir de la voiture.
Malgré le fait que je commençais à manquer d'air je n'ai pas lâché.
J'ai puisé de toutes mes forces pour remonter à la surface avec elle,
Et j'ai réussis.

Maintenant il fallait que je trouve un moyen de sortir.
Je l'ai accroché à mon dos,
Et j'ai nagé.
Ça a duré longtemps.
Pour moi ça semblait interminable,
D'autant plus que je m'inquiétais pour son état de santé.
Je la sentais à peine respirer...

Moi : Tiens bon Jamilla, soufflais-je. Je vais te sortir de là. Je te promet.

Quand j'ai enfin pu sortir de l'eau,
Je l'ai allongé sur l'herbe et je me suis mise à faire des mouvement de pression sur son ventre pour extraire l'eau, mais elle ne réagissait pas.
Ce que je ressentais à ce moment là était indescriptible.
J'avais l'impression de perdre une partie de moi et ça me rendait fou.

Moi : Allez, m'écriais-je au bord des larmes. Régis ! S'il te plait...

Je continuais de masser,
Mais rien.
Je lui ai fait du bouche à bouche,
J'ai essayé de la mettre sur le côté,
Mais rien n'y changeait.
Je ne la sentais même plus respirer,
Et on aurait dit qu'elle n'avait plus de poult.

Moi : Pitié... implorais-je en continuant le massage cardiaque. Reviens ! Bon sang Jam ! Bats-toi ! T'es une battante t'entends ? T'as pas le droit de me laisser tomber putain !

Les urgences sont arrivés à notre niveau,
Puis ils ont directement pris le relai,
Tandis que je les regardait d'un air impuissant.
Entretemps une autre équipe de pompiers à plonger pour Nate.
C'était le cadet de mes soucis.

Tout se passait vite,
Mais dans ma tête ça allait au ralenti.
J'avais les mains moites, la gorge nouée, le coeur qui bat vite et la boule au ventre.
Toute cette inquiétude ne faisait que s'amplifier au fur et à mesure qu'elle ne réagissait pas.

Ils lui ont mit des électrochocs.
Une fois, deux fois, puis une troisième...
Sans le moindre résultat.
C'est au bout de la sixième fois qu'il y'a eu une réaction.
Elle a bougé, puis elle a entrouvert les yeux avant de toussoter à plusieurs reprises.
De l'eau sortait de sa bouche.

Un énorme sourire m'envahissait.
J'étais tellement heureux,
Si seulement vous saviez.
Je me suis donc précipité vers elle,
Tandis qu'elle peinait à se réveiller.

Moi : Merci mon Dieu, chuchotais-je intérieurement.

Il lui a fallut un moment pour tout réaliser.
Elle regarda d'abord les médecins,
Puis quand elle a posé ses yeux sur moi elle a éclaté en sanglot,
Avant de se redresser pour se réfugier dans mes bras sans dire le moindre mot.

À ce moment là j'ai senti une sensation étrange en moi,
Et je ne vous cache pas que ça m'a troublé.
Savoir que j'avais réussi à la sortir de l'eau et qu'elle était en vie me réjouissait tellement, que j'ai compris que Jamilla était beaucoup plus importante pour moi que je ne le croyais.

Moi : Tout va bien Babe, murmurais-je en lui caressant les cheveux. Tu es saine et sauve maintenant. C'est terminé.

Elle ne répondit toujours pas,
Se contentant de me serrer davantage contre elle.
Je savais qu'elle se sentait en sécurité dans mes bras,
Et pour être honnête moi aussi j'adore cette sensation.
Encore plus aujourd'hui que toutes les autres fois.

Ils ont ressorti Nate de l'eau quelques instant plus tard,
Du coup Jamilla a tourné la tête un instant.
Je pouvais la sentir trembler.
Tout allait si vite cette nuit là...
Je ne sais pas comment j'ai fais pour autant garder mon calme.

Ils ont essayé de le réanimer pendant longtemps,
Mais on ne voyait pas de résultat.
Il était très blessé lui,
Contrairement à Jamilla qui avait des petites égratignures superficielles.
Franchement avec tout ce qu'elle a vécu récemment autant dire que son corps est grave solide.

Lorsqu'ils ont mit le corps dans une housse,
J'ai compris qu'il n'y avait plus rien à faire.
Il était mort.

Jamilla a commencé à pleurer trois fois plus,
Puis elle s'est mise à paniquer et se tenir la tête.
J'avais beau essayé de la calmer c'était peine perdue.
Elle se plaignait de mot de tête,
Elle hurlait de façon hystérique...

Je l'ai donc tenu de force par les joues,
Ce qui fait qu'elle était contrainte de me regarder.

Moi : Calmes-toi, ordonnais-je d'un ton ferme.

Je ne sais pas comment ça a fonctionné,
Mais un long soupir s'échappait de ses lèvres,
Tandis qu'elle fermait les yeux un instant,
Avant de les rouvrir une minute plus tard.

Les urgences devaient l'amener à l'hôpital pour l'examiner,
Et c'était hors de question que je la laisse seule,
Donc je suis montée dans l'ambulance avec eux.
Je lui tenais la main tout du long parce que je voulais la rassurer.
Il fallait qu'elle sache que quoi qu'il se passe je serais toujours là pour elle.
Je ne la laisserais jamais tomber parce que je tiens énormément à elle.

Jamilla fit pression sur ma main pour attirer mon attention,
Ce qui me sortit de mes pensées.

Je posais mes yeux sur son magnifique visage,
Et un sourire prit place sur mes lèvres.
Même blessée, apeurée et épuisée,
C'est fou comme elle reste magnifique.
Elle a juste une beauté rare qu'il faut voir pour apprécier.
La digne fille de sa mère après tout.

Jamilla : Merci beaucoup...

Elle l'avait dit d'une voix à peine audible.
Pour toute réponse j'approchais mon visage du sien.
Je voulais lui faire un bisou sur le front,
Mais mon corps a réagit tout seul et j'ai chastement posé mes lèvres sur les siennes,
Sans même me soucier du fait qu'on n'était pas seul ou que ce n'était pas ma copine.

Elle a fermé les yeux un instant,
Et la seconde d'après je l'ai senti se raidir,
Puis elle a recommencé à se plaindre de mot de tête,
Avant de rouvrir les yeux.
Elle n'a plus dit un mot après ça et semblait gênée.

Dès notre arrivée à l'hôpital elle a été prise en charge,
Et je ne l'ai pas lâché d'une semelle.
J'ai été là quand il lui ont fait tous les soins nécessaire.
Là on l'a mit dans une chambre pour qu'elle se repose.
Elle vient tout juste de s'endormir.

Sa famille a été prévenue et ils ne devraient pas tarder à arriver.
J'ai aussi appelé ma mère pour lui dire,
Vu que je suis parti de la maison en catimini.
Elle a dit à mon garde du corps de me dire de pas bouger de là.

Jamilla semblait enfin dormir paisiblement,
Alors je me suis levé pour réajuster les oreillers derrières sa tête pour qu'elle soit plus confortable, et la couvrir un peu plus pour ne pas qu'elle ait froid.
L'hôpital nous avait donné des vêtements secs vu que les nôtres étaient trempés.

... : C'est part ici. Vous pouvez entrez.

Rihanna et Hassan entraient dans la pièce complètement paniqués.
À en juger par leurs accoutrements j'en déduis que Rihanna était à une fête,
Tandis que Hassan a surement été sorti de son sommeil.

Rihanna : Mais comment elle est sortie de la maison ? Comment elle s'est retrouvée avec lui ? Qu'est-ce qui c'est passé ?

Elle se précipitait au chevet de sa fille,
Sans pour autant la réveiller.
On voyait bien qu'elle était à la fois énervée et inquiète.
Je pense que dans une autre situation elle aurait incendié sa fille.

Je me suis mis à tout leur raconter,
Précisant aussi que Nate était mort.
Ils n'en revenaient pas de toute cette histoire.
Moi-même qui l'ait vécu je n'en reviens toujours pas.

Hassan me regardait longuement dans les yeux sans rien dire,
Puis il m'a prit par les épaules avant de me serrer dans ses bras.
Je ne m'y attendais pas sur le moment,
Car il faut dire que contrairement à Rihanna, lui je le connais à peine.

Hassan : Tu as sauvé la vie de ma fille cette nuit. Saches que je t'en serais toujours éternellement reconnaissant.

Il se détachait de moi et me tapotait l'épaule.
Pour toute réponse je lui dit que ce n'était rien,
Mais il me stoppa.

Hassan : Si tu n'avais pas été là... elle aurait fini comme lui. Tu as sauvé la vie de mon enfant.

J'acquiesçais d'un signe de tête.
Au fond il avait bien raison,
Mais c'était ce que je devais faire.
Si elle m'a appelé moi c'était pour une raison.
C'était le destin...

Rihanna : On va prendre le relai maintenant, Saint. Encore merci pour tout. Tu es un véritable ange. Tu devrais aller te reposer maintenant, il est plus de quatre heures du matin.

Elle me fit également un câlin,
Puis m'embrassa sur la joue.

Moi : Appelez-moi s'il y'a le moindre problème, ajoutais-je. Elle est un peu secouée par tout ça... mais j'appréhende un peu quand elle va se réveiller et réaliser qu'il est vraiment mort et que tout cela est vraiment arrivé. Ne soyez pas trop dur avec elle... il l'a manipulé pour qu'elle se retrouve dehors avec lui à cette heure-ci.

Hassan : On va s'en occuper. Ne t'en fais pas jeune homme. Tu veux qu'on te fasse déposer chez toi?

Moi : Non merci, dis-je. Mon chauffeur est là et ma-

... : Saint !? Merci mon Dieu tu vas bien !

Elle se précipitait vers moi.

Maman : Comment va Jamilla ? Mais qu'est-ce qui c'est passé ?

Elle a vu qu'on n'était pas seuls,
Du coup elle a parlé à Rihanna et son ex qui lui ont tout expliqué.
Après ça on a quitté la pièce.

On quitta l'hôpital par le parking sous-terrain.
Nous étions assis tous les deux à l'arrière du 4x4,
Et j'étais épuisé.
Exténué même.
Tous ces évènements, ces émotions...
Ça fait beaucoup.

Maman : Je suis fière de toi Sainty, tu le sais ça ? Même si je suis en colère que tu ai sauté toute seule dans un fleuve en plein milieu de la nuit, tu as réussi à sauver une vie aujourd'hui et c'est tout sauf rien.

Elle posait sa main sur la mienne,
Et je posais ma tête contre son épaule pour m'adosser un peu plus.

Moi : Elle avait besoin de moi et je ne pouvais pas la laisser tomber, expliquais-je simplement. Quand j'ai vu la voiture aller dans le vide j'ai eu si peur maman... s'il lui était arrivé quelque chose je crois que je ne me le saurais jamais pardonné. C'est une fille tellement géniale qui mérite mieux que toutes les crasses qui lui arrivent en ce moment.

Elle resta silencieuse un instant,
Puis m'embrassait le front.

Maman : Dis chéri... tu es sûre que Jamilla est juste une amie ? Parce que ce que tu as fait aujourd'hui... la façon dont tu as réagis... ta détermination pour la sortir de là quitte à te mettre toi-même en danger.... la manière dont tu parle d'elle... ça me fait plus penser à de l'amour. Pas toi ?

Moi : Pour tout te dire, depuis ces dernières heures je ne sais pas... avouais-je. Au départ j'étais sûre de l'aimer en amitié, mais là c'est différent. Dans l'ambulance je l'ai embrassé, pourtant c'est même pas ce que je comptais faire. Je crois que l'émotion a prit le dessus. Ce soir j'ai ressenti des trucs que je n'avais jamais ressenti avant en sa présence. Ça me laisse perplexe.

Je vous l'ai dit,
Ma mère et moi on est hyper proches et je me confie souvent à elle.
Elle donne de super bons conseils.

Maman : Non. Je crois que tu l'as embrassé parce que tu en avais envi, surtout dans un moment pareil. Quand la vie de quelqu'un est en danger on va droit au but, et c'est ce que tu as fais d'après moi.

Je soupirais.

Moi : Je ne sais pas quoi faire, m'écriais-je.

Maman : Tu dois te poser les bonnes questions et faire un choix. Soit Jamilla, soit Alexis, mais pas les deux. Ce n'est pas juste vis-à-vis d'elles et quand on respecte les femmes, on est honnêtes avec elles.

La vérité c'est que quand Jamilla m'a avoué ses sentiments,
J'étais sûre que j'aimais Alexis à ce moment là.
Mais quand elle est devenu distante et tout,
Moi je n'arrêtais pas de penser à elle.
Elle hantait mes pensées. Tout le temps.
Comme si la distance voulait me faire passer un message.

Et maintenant avec cette nuit,
Je suis encore plus embrouillé qu'au début.

Mais une chose est sûre :
J'avais sous-estimé ce que je ressentais pour Jamilla...

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