Part 71 : Amnesia
... : Hassan ! Regardes ! Elle bouge !
... : Al hamdoulillah !
... : Je crois qu'elle est en train d'ouvrir les yeux...
Après plusieurs tentatives,
Je parvenais enfin à ouvrir les yeux.
La première chose que j'ai remarqué c'est que j'était sur un lit d'hôpital.
Ma vision était assez trouble,
Je ressentais une certaine douleur au niveau de la tête.
Je me sentais étourdie aussi.
Papa : Ma chérie. Tu es enfin réveillée...
Il se précipitait vers moi sur le lit,
Et me caressait les cheveux d'un air hésitant.
Pour ma part j'étais en confusion totale.
Qu'est-ce que je fiche là ?
Papa : Comment tu te sens ?
Moi : Pas très bien, soufflais-je d'une petite voix en grimaçant.
Papa se tournait lentement vers l'arrière de la place,
Et je remarquais que tante Esmee était là aussi.
Papa : Vas appeler le médecin s'il te plait, Esmee.
Elle ressortit de la pièce,
Et mon père en profita pour se pencher vers moi.
Papa : Avant qu'ils ne reviennent, il faut que tu me dise ce qui c'est passé chérie. Il n y a que toi et moi. Comment t'es-tu retrouvée dans cet immeuble ? Est-ce que quelqu'un t'a forcé à aller là-bas?
Je fronçais les sourcils,
Totalement confuse.
Je n'en ai aucune idée.
Papa : Est-ce que c'est Mehdi qui t'a fait ça ?
Mehdi ?
Je ne comprend rien.
Moi : Qui est Mehdi ? Questionnais-je sans cacher ma confusion.
Cette fois ce fut à mon père de froncer les sourcils.
Papa : Comment ça qui est Mehdi ? Attend une minute Jamilla... est-ce que tu sais où nous sommes ?
Moi : À l'hôpital, répondis-je.
Après tout,
C'est assez évident non ?
Papa : Je faisais allusion au pays, Omri.
Moi : On est à Londres, au Royaume-Uni. Pourquoi cette question ? Pourquoi je suis ici ? J'ai eu un accident ?
Mon père semblait troublée par mes propos.
Papa : Nous ne sommes pas à Londres mon ange. On est à Los Angeles et tu te retrouves ici parce que les urgences t'ont trouvé inconsciente et blessée dans une cage d'escaliers.
Mais non c'est impossible.
On n'est pas censé emménager à LA avant au moins trois semaines.
Je le sais puisque je suis censée fêter mon anniversaire là peu après mon arrivée.
Ça n'a aucun sens.
En plus je préfère les ascenseurs,
Tout ce qui me connaissent le savent.
Moi : Est-ce que c'est une blague ? M'écriais-je, affolée.
Le médecin et un infirmier entrèrent en même temps dans la pièce,
Et ils se sont rapidement mis à m'examiner.
Papa : Docteur, je crois qu'il y'a un problème avec sa mémoire.
Le médecin me mit la lumière d'une torche pile sur les yeux,
Ce qui provoqua en moi une sorte de sensibilité à la lumière.
Docteur : Nous allons vérifier ça. Mademoiselle, comment vous appelez vous ?
Moi : Jamilla Fenty Jameel.
Docteur : Correct. Quel âge avez vous ?
Moi : Je vais avoir 21 ans.
Mon père secouait négativement la tête.
Docteur : Quel est votre dernier souvenir ?
J'essayais de réfléchir,
Mais j'avais bien trop mal à la tête pour m'en souvenir.
Moi : Je ne sais pas... mais qu'est-ce qui se passe ?
Docteur : Savez vous en quel mois nous sommes ?
Moi : Septembre ? Répondis-je assez hésitante.
Papa : Jamilla... on est en mars chérie.
J'entrouvrais les lèvres.
Mais c'est quoi ce bordel ?
Docteur : Écoutez, calmez vous. Je vais vous expliquer. Vous avez eu une chute violente qui a engendré une commotion cérébrale, c'est-à-dire un traumatisme crânien léger. Les deux impacts que vous avez reçu à la tête en sont principalement la cause. Dans certains cas les plus graves, une amnésie peut être observée. C'est ce qui se passe actuellement avec vous.
J'étais bouche bée.
J'ai oublié pratiquement six mois de ma vie.
Vous réalisez ?
Le médecin s'est mis à m'expliquer plein de choses,
Notamment le fait qu'ils avaient du me faire des points au dessus du front car j'avais été blessée, ainsi que des informations concernant ce qui allait se passer ensuite pour ma guérison etc.
Selon lui l'amnésie n'est que partielle donc elle n'est pas définitive..
Il a aussi dit que j'allais devoir faire des examens tout à l'heure,
Parce que je suis restée trois jours dans un coma artificiel.
Toute cette histoire c'est juste une dinguerie en fait !
Docteur : Nous allons vous laissez un moment, ensuite il faudra qu'elle se repose un peu.
Papa acquiesçait d'un signe de tête.
L'infirmier vérifiait le bandage autour de ma tête,
Puis sortit suivit du médecin.
Moi : Où est maman ? Interrogeais-je.
Papa : Elle est en chemin, Esmee l'a prévenu. Elle était rentrée se rafraîchir un peu.
Moi : J'étais toute seule quand c'est arrivé ?
Papa : D'après ce qu'on m'a dit tu as pris la voiture de Nadeem et tu es partie de la maison. Ensuite un peu après sept heures du matin ta mère a été prévenue que tu avais été admise d'urgence à l'hôpital dans la nuit. On a vérifié auprès de l'ambulance qui t'as amené pour savoir où ils t'avaient trouvé, et ils nous ont donné l'adresse d'un immeuble d'habitation. Apparemment un jeune homme aurait appelé pour dire que quelqu'un était blessé, mais rien de plus. C'était un numéro prépayé. On n'a aucune autre information pour l'instant.
Moi : Tout à l'heure tu as parlé d'un Mehdi, reprenais-je. C'est qui ?
Papa semblait gêné par ma question.
Embarrassé même.
Tout ça me laissait perplexe,
Parce que je voulais comprendre.
Papa : Quelqu'un qui te veut du mal, mais il n'arrivera pas à t'atteindre. On a privatisé toute l'aile de l'hôpital, et on fera tout pour que tu puisse sortir le plus vite possible.
Moi : Pourquoi il me veut du mal ? C'est qui ce gars ? Demandais-je, assez inquiète.
J'ai souvent des problèmes avec des gens de mon âge,
C'est pas nouveau.
Seulement là ça a l'air vraiment plus sérieux.
Il posait sa main sur la mienne.
Papa : Tout va bien, Jamilla. D'accord ? Ne t'en fais pas. Ta mémoire va bientôt revenir et tout rentrera dans l'ordre. Je te le promet.
Mon père a toujours su comment me rassurer,
Alors ses propos m'ont calmé un petit peu.
J'appelle ça la magie de la relation père-fille.
C'est le meilleur.
La porte s'ouvrit par la suite sur ma mère.
Elle avait l'air à la fois fatiguée, inquiète, soulagée et énervée.
Maman : Il faut reconnaitre que tu fais fort quand même... Ce sera quoi la prochaine fois ?
Elle s'adressait à moi en me fixant du coin de l'oeil,
Mais je ne comprenais pas pourquoi elle avait ce ton là,
Ni pourquoi elle semblait m'en vouloir.
J'étais juste complètement perdue.
Papa : Rih. Arrêtes. Ne commences pas à envenimer les choses, ce n'est pas le moment.
Maman comptait rétorquer je crois,
Mais mon père s'empressait d'aller vers elle.
Il lui chuchota quelque chose dans l'oreille,
Ensuite ma mère m'a de nouveau regardé.
Maman : Vraiment ? Une amnésie ?
Papa hochait la tête,
Et elle finissait par s'approcher de moi.
Il lui expliqua la situation du mieux qu'il pouvait.
Je ne sais pas pourquoi,
Mais sur le coup j'avais l'impression que mon amnésie ne dérangeait pas tant ma mère.
Pas qu'elle s'en réjouissait,
Toutefois elle paraissait comme partiellement soulagée par ça,
Comme si ça lui ôtait un poids qui commençait à trop lui peser.
Papa en revanche ça avait l'air d'être le contraire.
Je pense qu'il voulait vraiment que je puisse lui dire ce qui m'était arrivé.
Je voyais bien que ça l'embêtait beaucoup.
Malgré cela elle m'a quand même embrassé le front,
Avant de me lancer un sourire triste.
Maman : Est-ce que tu as mal quelque part ? Comment tu te sens ?
Son ton était beaucoup plus calme qu'à son arrivée,
Et je ne sais pas pourquoi,
Mais intérieurement ça me soulageait.
Je déteste quand ma mère et moi on est en froid,
Donc j'évite au maximum les embrouilles avec elle.
Moi : Étourdie. Et j'ai mal à la tête, ajoutais-je.
Papa : Les médecins disent que c'est normal au vu de la situation, mais ça devrait vite passer.
Moi : Quand est-ce que je pourrais sortir d'ici ?
Maman : Le plus vite possible. Une fois qu'ils nous assureront que tu es hors de danger, on te ramène à la maison.
Elle scruta longuement mon visage comme pour essayer de lire en moi,
Chose que je trouvais étrange,
Puis elle s'asseyait près de mon lit en me regardant dans les yeux.
Maman : Jamilla ?
Elle semblait sérieuse.
Moi : Mmh ?
Elle approchait un peu plus son visage du mien.
Maman : Tu ne te souviens vraiment de rien, où est-ce que tu fais semblant ?
Je plissais le front,
Avant d'écarquiller les yeux.
C'est quoi cette question ?
Papa : Mais enfin Rih ! Tu t'entend parler ?
Moi : Pourquoi je ferais semblant ? Fis-je remarquer d'un air déconcertée. J'ai une blessure à la tête au cas où tu ne l'aurais pas remarqué...
Maman : Quand tu avais douze ans, tu t'es cognée exprès et tu as fais semblant d'être amnésique pendant une journée pour éviter que je t'engueule pour une bêtise que tu avais faîtes. Tu pourrais très bien être en train de refaire la même chose.
Je me souviens de cette histoire,
Mais ça n'a rien à voir.
J'étais jeune et stupide.
Pourquoi ferais-je exprès d'oublier près de 7 mois de ma vie ?
Moi : Je ne fais pas semblant maman, crachais-je fermement. Je peux savoir pourquoi tu m'accuse? Pourquoi tu as l'air énervée contre moi ?
Maman : Parce que je le suis, mais là n'est pas la question.
Elle soupirait de nouveau.
Maman : Pour le moment l'essentiel c'est que tu ailles bien. D'accord ? On règlera le reste quand tu auras retrouvé la mémoire.
Ah non mais impossible d'avoir pire comme situation.
J'ai l'air d'être bien dans la merde,
Mais j'ignore pour quelles raisons.
Bravo Jamilla !
Maintenant je ne vais pas arrêter de cogiter.
Papa : Rih ? Je peux te parler deux secondes ?
Sa voix était ferme.
Maman : Bien sûre.
Ils sont allé devant la chambre,
Et je pouvais les voir à travers la porte vitrée.
Mon père avait l'air de lui faire des reproches par rapport à je ne sais quoi,
Et maman faisait de grands gestes avec ses mains.
En gros ils s'embrouillaient mais de façon civilisée.
Ils ont mit plusieurs minutes avant de revenir.
On sentait bien qu'il y'avait une petite tension entre eux.
Au fond de moi je savais que j'en étais la cause,
Sauf que je ne savais pas pourquoi.
Je vous jure c'est juste horrible comme situation.
Je veux dire...
Je suis à l'hôpital à cause d'un incident,
C'est pas comme si je l'avais fait volontairement,
D'autant plus que je n'ai aucun souvenir de ce qui est arrivé.
Plus tard dans la journée la police est venue me voir pour m'interroger.
On leur a expliqué mon état pour qu'ils sachent qu'ils ne pourraient rien en tirer,
Mais il sont dit avoir une autre technique d'interrogatoire : l'entretient cognitif.
D'après leurs dires ça se déroule en 4 étapes :
D'abord on se remet mentalement dans la situation, ensuite on essaye de se rappeler un maximum de détails mêmes s'ils semblent insignifiants ou incertains, puis on doit raconter la scène mais dans des ordres chronologiques différents, et enfin raconter l'évènement en adoptant une autre perspective afin d'éviter les faux souvenirs.
Maman : Je comprend ce que vous dîtes, mais n'est-ce pas un peu dangereux ? Elle sort à peine du coma, je ne voudrais pas qu'on empire son amnésie... Ça l'air compliqué.
Officier : C'est sans risque madame. Quoiqu'il arrive elle pourra toujours rouvrir les yeux et tout arrêter d'elle-même si la pression est trop forte. Savoir ses parents auprès d'elle la rassurera.
Papa : Tu pense que tu peux le faire Jamilla ?
J'hochais la tête.
À l'heure qu'il est tout ce qui peut me permettre de me souvenir est la bienvenue,
Donc je ne vais pas dire non du tout.
Moi : Je pense, avouais-je.
Maman : Tu es sûre ? Si tu ne te sens pas prête on peut attendre encore un peu...
Moi : C'est bon, je vais le faire.
Les deux officiers se sont assis face à moi.
Papa et maman eux étaient en retrait au fond de la pièce.
J'ai du fermer les yeux,
Puis répondre à des tas de questions.
On m'interrogeait sur des odeurs, des silhouettes, des voix, des lieux, des bruits...
Tout un tas de chose supposées m'aider à établir une chronologie temporelle et spatiale précise de l'accident. Mais c'était difficile.
J'avais des réponses à certaines réponses et pas à d'autres.
Pendant un long moment je crois que j'ai eu un black-out,
Car je ne me rappelle pas du reste de l'entretient.
Je sais juste que pendant un moment mon cerveau a dévié,
Et l'image de Nate est apparut brièvement avant de disparaitre.
Contrairement aux autres détails c'était rapide donc je n'ai pas trouvé ça important.
De ce fait je n'ai rien dit à ce propos,
Parce qu'il faut dire que c'est un sujet sensible.
On s'est séparé en très mauvais terme il y'a peu,
Et depuis mes parents le détestent autant que moi.
Si ils apprennent qu'il est encore dans ma tête ils ne vont pas aimer du tout.
De toute façon je ne sais même pas pourquoi j'ai pensé à lui en particulier.
Putain j'espère que ça ne veut pas inconsciemment dire qu'il me manque,
Parce que sinon... ça craint.
Officier : L'entretient est fini pour aujourd'hui, et c'était très bien mademoiselle. On va vous laisser un peu de temps et si d'ici là rien n'est revenu, on en fera un plus approfondi.
J'acquiesçait d'un signe de tête.
Ils sont sortis parler avec mes parents,
Avant de quitter les lieux.
En fin de journée Amani et Nadeem sont venus me voir.
Je trouvais ça dommage d'avoir un trou de mémoire,
Parce que j'ai l'impression d'avoir raté les mois les plus lit de ma vie.
Je sentais qu'Amani voulait me balancer pleins de trucs,
Mais les parents lui conseillaient de ne pas le faire pour ne pas me brusquer.
C'est bête parce que c'est ne pas savoir qui me brusque plus qu'autre chose.
Maman : Bon on va y aller et te laisser te reposer, Jamilla. Je reviendrai te voir demain.
Elle me donna un autre baiser sur le front.
Moi : D'accord.
Amani : Je peux rester dormir avec elle ?
Maman : Non, petite commère.
Amani : Mais pourquoi ?
Papa : Parce qu'Esmee reste déjà ici cette nuit, et que toi tu as école demain au cas où tu l'aurais oublié.
Maman : D'ailleurs ce n'est pas cette semaine les bulletins de notes ?
Amani toussota,
Et Nadeem riait.
Amani : Bye Jam ! À plus soeurette je t'aime !
Nadeem : Ça fait moins le malin hein...
Quoiqu'il en soit vivement que je retrouve toute ma mémoire,
Parce que je sens qu'il le faut.
Et rapidement...
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