Part 65 : Nostalgia
Ça fait trois jours que je suis enfermée chez moi.
Je n'ai envi de rien sinon me morfondre dans mon coin.
Comment j'ai pu être aussi bête putain ?
Je me suis pris le plus gros fail de ma vie.
Je pensais que tout se passerait bien,
Au fond de moi j'étais sûre que Saint me dirait que c'était réciproque.
Je me la suis bien prise dans le cul celle là,
Et plus jamais je ne mettrais dans ce genre de situation.
Ça m'aura servit de leçon.
Ce bateau m'a juste fait réaliser à quel point ma vie est merdique.
Ma mère me déteste,
Mon père n'est pas vraiment mon père et n'a plus confiance en moi,
Le garçon qui me plait m'a envoyé bouler sans aucun scrupule,
L'autre garçon à qui je pense encore m'a trompé mais j'arrive pas à le sortir de ma tête,
Une jeune fille est morte à cause de moi,
Mon père biologique est une horrible personne,
On m'a volé des ovules,
On m'a recousue contre mon gré,
Et je me sens putain de seule !
Tout ça ça fait beaucoup en peu de temps,
Et j'en peux plus.
J'en ai juste marre
Saint a essayé de me joindre des tas de fois,
Mais je ne lui répond pas.
Qu'il aille se faire foutre avec sa Alexis,
J'en ai plus rien à faire.
J'ai aussi précisé aux gardiens de ne pas le laisser entrer si jamais il vient.
Qu'il aille au diable !
La porte de ma chambre s'ouvrit,
Et je savais que c'était Amani,
Sinon on aurait cogné avant.
Moi : Qu'est-ce que tu veux ? Crachais-je en avalant une grosse cuiller de glace.
Amani : Tu vas me dire ce que t'as ? Ça fait des jours que tu te morfond et je m'inquiète pour toi Jamilla.
Je sais que c'est mignon et tout,
Mais là je n'ai juste pas la tête à ça.
Je veux qu'on me laisse tranquille,
Et j'ai envi d'être toute seule.
Moi : Je n'ai rien. Tu peux me laisser maintenant ?
Elle soupirait longuement,
Puis prit place à mes côtés sur le lit.
Amani : Jam... parles-moi s'il te plait. Je te l'ai dis, je suis grande et je peux comprendre.
Moi : T'as pas des trucs à faire ? Interrogeais-je. Va voir ton copain, tes amis... j'en sais rien mais laisse-moi tranquille.
Amani : Non je te laisses pas. C'est à propos de Saint c'est ça ? Parce que Chicago m'a dit que-
Moi : Mais vous n'avez rien d'autre à faire que parler de moi ? L'interrompis-je soudainement, d'un air agacé.
Elle écarquillait les yeux.
Amani : Mais pourquoi tu es désagréable avec moi alors que je veux juste t'aider ? Te comporter comme ça ne va pas faire en sorte que je lâche l'affaire Jam, et tu me connais assez pour ça.
Plus chiante que ma soeur ça n'existe pas.
Moi : Parce que je n'ai pas besoin de ton aide Mani, dis-je d'un ton plus calme. Je veux juste qu'on me laisse tranquille... S'il te plait.
Amani : Est-ce que tu as mangé au moins ?
Je roulais des yeux.
Non mais c'est incroyable,
Ils ne comprennent rien à rien.
Moi : J'ai un pot de glace en main, ça ne se voit pas ? Rétorquais-je.
Amani : De la glace c'est pas de la bouffe Milla. Écoutes je sais pas ce que t'as mais faut que tu te reprennes en main sister parce que d'habitude c'est sur toi que je prend exemple et depuis un moment t'es juste... différente. J'aime pas ça. T'étais bien mieux avant. On était tous bien mieux avant !
Mine de rien elle n'a pas tord.
Tout allait bien dans ma vie avant qu'on ne revienne ici,
Alors peut-être que je devrais repartir.
Amani : Tout ce qui vous arrive nous affecte aussi, mais vous ne vous en rendez pas compte ! Moi aussi ça me soule !
Quand elle a dit ça,
Je pouvais voir sur son visage qu'elle était sérieuse.
Je soupirais longuement.
Moi : Je suis désolée d'être froide mais je n'ai vraiment pas envi de discuter Amani, expliquais-je.
Amani : Tu sais quoi JamJam ? Vas y gagnes, j'abandonne. Fais ce que tu veux !
Elle sortit de ma chambre en claquant la porte.
Non mais elle est malade cette gosse,
Elle a de la chance que je sois dans un état pareille,
Sinon je lui aurais niquer sa race pour avoir claqué ma porte non mais oh.
Elle aussi elle m'a soulé là.
Je suis descendue,
J'ai pris un verre, des glaçons, du Redbull et du Don Julio au bar,
Avant de remonter avec le tout sur un plateau.
J'ai bu deux shots cul sec.
Après Amani,
Ce fut au tour de Zhuri de passer,
Probablement parce que je ne répond pas au téléphone.
Elle se servit dans mon verre et bu un shot aussi.
Pour ma part j'étais déjà à mon cinquième.
Zhuri : Saint n'arrête pas de m'appeler pour que je te le passe.
Moi : J'en ai rien à faire, Z !
Zhuri : Euh si... sinon tu ne serais pas dans cet état.
Moi : Tu es venue remuer le couteau dans la plaie ?
Zhuri : Non. Je suis venue soutenir ma meilleure amie. Mais ça ne veut pas dire que je ne dois pas te dire ce que je pense.
Je soufflais.
Comme par hasard au même moment je me suis rappelé d'un truc.
Nate m'avait passé un bout de papier avec son numéro.
Je dois le retrouver.
Zhuri : Qu'est-ce que tu cherches ?
Moi : Rien, crachais-je en tournant en rond dans la chambre.
Zhuri : Jamilla. Arrêtes.
Zhuri m'a pris le bras de force,
Et je me suis immobilisée, puis effondrée.
Je ne sais même pas pourquoi je pleure en fait,
C'est juste sorti tout seul.
Elle l'a compris et m'a consolé sans rien dire.
On est resté longtemps comme ça.
Zhuri : Ça va aller Jam... je sais que c'est dure mais c'est juste une passe.
C'est facile à dire.
Tout va bien dans sa vie à elle...
Moi : T'en sais rien Z. Arrêtes.
Zhuri : Non j'en suis sûre. Je te connais et je sais que tu t'en remets toujours.
Je décidais de ne pas répondre,
Parce que vas y flemme.
Rien de ce qu'elle dit ne m'aide à aller mieux.
À cause des larmes je me suis endormie,
Et à mon réveil Z n'était plus là.
Heureusement.
J'ai même finit par retrouver le fameux numéro.
J'étais tellement désespérée et au bout du rouleau que je n'ai pas réfléchis,
Et je l'ai appelé.
J'avais besoin de lui.
******* Phone Call *******
Moi : Allo ?
Nate : Milla ?
Moi : Est-ce qu'on peut se voir ? Du genre maintenant ?
Nate : Est-ce que ça va ? T'as une petite voix...
Moi : On peut se voir ou pas ?
Nate : Bien sûre qu'on peut se voir ma puce. Je te l'ai dis, j'aurais toujours du temps pour toi. Tu veux que je passe te prendre ?
Moi : Non. Dis-moi juste où je peux te retrouver et je viens.
Nate : Je t'envoie l'adresse par message.
Moi : Merci.
Nate : Je t'attend.
******** Call ended ********
Je savais que j'allais regretter,
Mais j'étais tellement blessée que sur le moment je m'en fichais.
Avant tous nos problèmes c'était une des personnes qui comptait le plus pour moi, et quoi qu'on dise Nate a toujours été là pour moi.
Il me comprend, et il me connait.
Je me suis donc changée,
Puis j'ai rejoins un chauffeur en bas.
Je suis assez pompette donc je ne peux pas conduire.
Chauffeur : On est arrivé mademoiselle.
Je jetais un coup d'oeil dehors.
Nous étions devant un immeuble.
J'ai dis à Nate que j'étais là donc il est descendu.
Le revoir ça m'a bien sûr fait quelque chose.
Tous les souvenirs sont remontés d'un coup.
Il ouvrait grand ses bras sans poser de question,
Et la rapidité avec laquelle je m'y suis réfugiée me surprenait moi-même.
Il passait sa main entre ma nuque et mes cheveux pour me détendre.
Il faisait ça tout le temps quand on était ensemble.
Nate : Viens, on monte.
Je n'ai pas broncher,
Et on a prit l'ascenseur jusqu'au huitième étage.
Moi : C'est ton appartement ? Interrogeais-je tandis qu'on pénétrait à l'intérieur.
Nate : Ouais. Je le loue pendant mon séjour.
Moi : Et pourquoi tu es là au juste ? Tu n'es pas censé finir tes études au Canada ?
Nate : La plupart de mes cours se font en ligne, alors je peux faire l'allée retour quand c'est vraiment nécessaire. J'ai des petites affaires à régler ici en attendant.
On s'installa dans le séjour,
Et il me proposa à boire.
Bien sûre j'ai accepté.
Je l'ai bu cul sec aussi.
Nate : Qu'est-ce que t'as Jamilla ?
Moi : J'ai pas vraiment envi d'en parler... Pour être honnête, je ne sais même pas pourquoi je t'ai appelé.
Il s'approchait lentement de moi sur le canapé.
Nate : Si tu le sais, Milla. Tu m'as appelé parce que tu avais besoin de moi. Et je suis là. Je serais toujours là.
Mine de rien il n'avait pas changé d'un poil.
Il était toujours aussi beau voir même plus costaud...
C'est claire que je n'étais pas indifférente à son charme,
Surtout avec l'effet de l'alcool.
Moi : Pourquoi tu as tout gâché ? Crachais-je. Si t'avais pas fait ça on serait encore ensemble aujourd'hui...
Nate : La plus grosse erreur de ma vie... T'as pas idée à quel point je regrette d'avoir tout fichu en l'air Milla. Tu étais mon rayon de soleil, et maintenant je suis dans l'obscurité. Depuis que je t'ai perdu, je ne suis plus moi-même.
Il me prit lentement la main.
Je le laissais faire.
Moi : Pourquoi Sana ? Pourquoi me faire ça avec une de mes amies ?
Nate : J'étais con, j'étais ivre, et j'étais sous emprise. Je suis vraiment désolé Milla. Pas un seul jour ne passe sans que je regrette cette putain de soirée. Non seulement j'ai perdu la fille que j'aime, mais en plus de ça j'ai perdu ma meilleure amie. C'était ça le plus dur. Du jour au lendemain t'as disparu de ma vie à cause de mes propres actions.
Moi : Nate ?
Nate : Oui ?
Moi : J'ai peur, avouais-je.
Nate : De quoi ?
Moi : De pas y arriver, de pas être à la hauteur... j'ai peur de ce que ma vie est en train de devenir et j'ai peur de perdre le contrôle...
Nate : Eh. Milla. Regardes-moi.
Il plaçait son doigt sous mon index,
Afin que je le regarde dans les yeux.
On va pas se mentir,
Je me perdais dans son regard.
C'était comme si je revenais des mois en arrière,
Et que rien n'avait changé entre nous.
Ça aussi ça me perturbait.
Nate : Tu ne vas pas perdre le contrôle, ok ? Ça va aller. Je suis là. Et je suis content que tu m'aie appelé.
Il collait son front au mien,
Et je fermais les yeux en sentant son souffle chaud sur ma peau.
Entre la nostalgie et l'alcool...
J'étais partagée entre fiction et réalité.
Ses lèvres ont finit par se poser sur les miennes.
Au début je ne savais pas comment réagir,
Mais ensuite j'ai répondu à son baiser.
Ça a ravivé pleins de trucs enfouis en moi.
Nate : Tu veux un autre verre ma puce ?
Pour toute réponse,
Je me contentais d'hocher la tête.
Je savais que c'était pas une bonne idée,
Mais j'en avais rien à faire.
J'avais besoin d'attention et d'affection et Nate savait m'en donner.
Lui au moins il me connait et il sait ce que je vaut.
Moi : T'aurais pas à fumer ?
Nate : J'ai du CBD, ça te va ?
Moi : Ouais. J'ai juste besoin de me vider la tête le temps d'une soirée.
Il souriait en coin.
Nate : Tu as frappé à la bonne porte, chérie. Je reviens tout de suite.
Il a ramené à fumer,
Et on s'est complètement défoncé tous les deux.
Nate : On commande à manger ?
J'haussais les épaules en guise d'indifférence,
Tout en fumant.
Nate : Tu veux rester là cette nuit ? Je pense pas que ce serait judicieux de rentrer chez toi dans cet état, surtout connaissant tes parents...
J'hochais timidement la tête,
Tandis qu'il posait lentement sa main droite sur ma cuisse nue,
Vue que je portais une robe courte.
Moi : Ça ne te dérange pas ?
Nate : Roh. C'est quoi cette question ? Of course, non. Tu peux rester autant que tu veux Milla.
Si j'avais su tout ce qui se passerait ensuite,
Je ne serais jamais venue là,
Croyez-moi.
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