Part 98 : Let it go
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Amani POV
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Nadeem, Amir, Samia, mamie et moi venions de descendre dans la salle à manger pour prendre le petit-déjeuner, et même si je n'en avais pas très envie je devais me forcer pour les petits et pour ma famille en général. Maman quand à elle avait de nouveau refusé et était enfermée dans sa chambre comme presque tous les jours maintenant. Ces dernières semaines on en a tellement bavé, vous n'avez pas idée. Nous traversons tous des moments difficiles, mais heureusement dans tout ce chaos on peut compter les uns sur les autres et c'est l'essentiel.
À table l'ambiance était vraiment très calme. Personne ne parlait, on se contentait juste de manger en silence ce qui est assez rare. Au bout de quelques minutes, les parents de mon père sont arrivés à la maison. Binti qui leur avait probablement ouvert se trouvaient à leurs côtés. J'ignorais qu'ils étaient aux Etats-Unis.
Grand-père : As-Salaam-Alaikum !
J'haussais un sourcil,
Visiblement surprise.
Nadeem : Wa-Alaikum-Salaam Jad ! Soyez la bienvenue !
Mamie : Nous ne nous attentions pas à vous voir ici après ce qui c'est passé la dernière fois.
Grand-mère : C'est justement pour cette raison que nous sommes là, Monica. Nous vous devons des excuses pour la façon dont on s'est comporté envers vous tous.
Wow.
Alors là je m'y attendais pas
Mais n'est-ce pas un peu trop tard j'ai envi de dire ?
Quoi qu'il en soit, pour une fois je vais d'abord fermer ma gueule.
Mamie : Honnêtement, je ne sais pas... vous devriez attende que ma fille descende pour en parler avec elle directement. Après tout, c'est elle que vous avez le plus humilié en reniant son enfant.
Grand-mère : Nous comprenons. Est-ce que quelqu'un pourrait lui dire que nous sommes là ?
Samia s'est levée pour le faire mais grand-mère a fait un petit truc qui ne m'a pas trop plu, à vrai dire.
Grand-mère : Tu peux y aller s'il te plait Amir ?
Amir : Oui Jidda.
Moi : Non Amir c'est bon, intervenais-je. Samia voulait y aller. Vas-y petit puce.
Elle hochait timidement la tête avant de quitter la pièce.
Nadeem : Papa sait que vous êtes là ?
Grand-mère : Oui mon chéri, on l'a eu au téléphone et il est en chemin.
Nadeem : D'accord. Surtout prenez place, on va vous servir de quoi manger et vous apporter de quoi vous lavez correctement les mains avant.
Grand-mère : Non merci mon chéri, c'est gentil. Nous avons mangé à l'hôtel avant de venir.
Ils se sont juste contentés de s'asseoir.
Grand-père : On souhaiterait également prier pour Jamilla. Ça fait un mois maintenant... Malgré toutes les horribles choses qu'on a dite, dans mon coeur elle reste ma première petite-fille. Elle est de la famille. Allah m'en est témoin aujourd'hui, je retire toutes les propos outrageux que j'ai eu à tenir à son égard et je m'en remet à lui pour son pardon.
Dès qu'il a dit ça, j'ai pas pu me contenir.
Moi : Pardon ? M'écriais-je en riant nerveusement. Donc maintenant vous voulez prier pour elle? Mais vous étiez où tout ce temps en fait ? Vous l'avez rejeté et maintenant vous voulez revenir comme une fleur juste parce que vous culpabilisez ?
Voyant que je commençais à m'énerver, mamie s'est mise à me caresser la main. Je pense qu'elle a eu peur qu'impulsive comme je suis, j'attrape un truc pour le balancer sur eux. Bien évidemment je ne ferais jamais ça. Je suis sauvage, oui, mais pas à ce point. Je tiens à ma vie et j'ai pas envi qu'on me maudisse bêtement aussi.
Nadeem : Amani, arrêtes voyons ! Tu n'as pas le droit de t'adresser à eux de cette façon et tu le sais.
Moi : Oh ! Oublies un peu la coutume et les traditions le temps d'un instant et sois réaliste ! Crachais-je, furieuse. C'est de l'hypocrisie. Elle n'a plus besoin de vos prières de toute façon ! Vous ne vouliez plus d'elle donc faut assumer vos mauvaises consciences. Ma soeur elle n'a pas besoin de vous et moi non plus !
Grand-mère : Je comprend ta frustration mon enfant, mais personne n'est parfait. Tout le monde fait des erreurs, tout ce qu'on peut faire c'est apprendre de cela et aller de l'avant en cherchant à tout réparer.
Moi : Et ça vous a prit un mois ? Fis-je remarquer. Sérieusement ?! Si au moins vous étiez venus quand c'est arrivé j'aurais mieux pris la chose, mais là c'est juste trop fake.
Binti : Amani ! Fais attention à tes propos ! Ce sont tes grand-parents je te signale.
Oh ils m'ont tous gavé.
Non mais ils se foutent de la gueule de qui aussi ? Ils viennent jouer les médecins après la mort et ils croient que je vais les accueillir à bras ouvert ? Mdr c'est mal me connaitre. Loyalty first.
Pour toute réponse je comptais tout simplement quitter la pièce sinon j'allais peter un câble, mais maman et Samia sont arrivées main dans la main au même moment et elle m'a stoppé.
Maman : Vas te rassoir ma chérie.
Elle me caressait tendrement le bras. Comme ces derniers temps elle a des cernes, le regard vide et cet air de tristesse sur son visage qui ne la quitte pas depuis. Je soufflais fortement, mais fis tout de même ce qu'elle m'avait demandé afin de ne pas l'énerver.
Papa est arrivé au même moment avec sa soeur. On leur a dit bonjour, puis les adultes sont allés parles de longues minutes dans le salon. Perso je voulais y assister mais on m'a dit non donc bon... on va attendre.
Nadeem : Franchement Amani, tu pourrais surveiller ta façon de parler des fois. C'était irrespectueux.
Moi : Et la façon dont ils ont traité ma soeur c'était quoi ? Rétorquais-je en roulant des yeux. Vas-y laisses-moi tranquille c'est mieux. J'ai pas envi de m'embrouiller avec toi, et encore moins à cause d'eux.
Je suis directement montée dans ma chambre parce que j'en pouvais plus. Samia m'a rejoins ensuite, donc je l'ai laissé s'amuser avec mes cheveux pendant que moi je parcourais des photos de Jamilla et moi dans mon telephone d'un air triste. Elle me manque tellement... je n'arrive toujours pas à réaliser que tout ça soit vraiment en train d'arriver.
Samia : Amani ?
Je me tournais vers elle.
Moi : Oui ?
Samia : Quand est-ce que Jamilla elle va rentrer à la maison ?
Je l'ai aussitôt prise dans mes bras. Elle est au courant de la situation mais pas dans les détails car elle est trop petite et elle n'a pas besoin de tout savoir.
Moi : Je ne sais pas, murmurais-je d'une petite voix.
Samia : Elle me manque, je suis triste sans ma grande soeur...
Moi : Oui, je sais ce que tu ressens
La porte de ma chambre s'est ouverte sur maman. Elle avait les yeux humides, preuve qu'elle avait pleuré juste avant.
Moi : Qu'est-ce qui c'est passé ? Interrogeais-je. Vous vous êtes disputés ?
Maman : Non. Habillez-vous, on y va tous ensemble, maintenant.
Je fronçais les sourcils.
Moi : Quoi ? Pourquoi ?
Maman : Ils sont venus prier pour leur petite-fille. et ils veulent qu'on soit tous présents donc on y va tous, un point c'est tout. Samia, Binti va t'habiller, elle t'attend dans ta chambre. Quand à toi Amani, ils ont dit de mettre une abaya et de prendre un voile également.
Elle est directement ressortie après ça. Samia est allée rejoindre Binti, tandis que moi je me dirigeais vers mon dressing en boutant. Je comprend même pas pourquoi maman accepte de les laisser faire après toutes les choses blessantes qu'ils ont dit. Je suis sûre que Jamilla ne voudrait même pas entendre parler d'eux. Ça me soule.
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Saint West POV
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North : Hey...
Je ne répondis pas, alors elle se contenta de prendre place près de moi.
Moi : J'ai envi d'être seul, expliquais-je.
North : Tu reste enfermé dans ta chambre depuis maintenant un mois, Saint. Tu ne sors que pour aller à-
Moi : J'ai pas envi de parler non plus, ajoutais-je en l'interrompant.
North : Ça c'est ton problème. À moi tu vas me parler. Je sais que c'est dure mais rien n'est-
Je la coupais de nouveau.
Moi : Tu ne peux pas comprendre alors arrêtes. Tout ça c'est de ma faute!
North : Bien sûre que non !
Moi : Si ! J'ai tout fait pour le sortir de prison et au final il a fait quoi ce fils de pute ? Il l'a planté comme un vieux lâche de merde ! Putain j'aurais jamais dû accepter !
Elle me serrait contre elle. Pendant un moment je ne répondais pas à son étreinte et je ne disais rien, puis au bout d'un moment je me suis tout simplement mis à pleurer parce que je n'en pouvais plus. Quatre putain de semaines que ma vie est devenue un veritable enfer sur terre, sans que je ne puisse rien faire pour changer quoi que ce soit.
North : Awww Sainty arrêtes, tu vas me faire pleurer aussi.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Moi : Je ne pourrais jamais me le pardonner. L'avoir sorti de prison, avoir empiré l'état de Jamilla alors que je voulais juste l'aider... j'ai tout fichu en l'air, déclarais-je entre deux sanglots.
North : Si tu ne l'avais pas trouvé et si tu ne l'avais pas amené à l'hôpital elle-
Moi : J'aurais jamais dû la toucher ce soir là ! J'aurais jamais dû retirer les putains de trucs qu'il lui avait enfoncé parce que j'ai empiré son état et c'est à cause de ça qu'on en est là ! Je voulais stopper le sang mais elle a saigné encore plus et voilà le résultat !
North : Tu ne pouvais pas savoir...
Moi : Mais j'aurais dû, m'écriais-je. Si j'avais pas fait ça elle serait avec moi là tout de suite, et Eden n'aurait pas a chercher sa maman tous les jours comme c'est le cas maintenant. T'imagine pas à quel point tout ça me hante. J'arrive pas à fermer l'oeil. Je veux qu'elle revienne et que tout redevienne comme avant.
North : Il faut garder espoir petit-frère. Pour Eden, pour Jamilla, pour toi-même... pour nous tous. D'accord ?
Je n'ai pas eu le temps de répondre, que ma mère fit irruption dans la pièce avec Eden dans les bras. J'avais la boule au ventre rien qu'à l'idée d'imaginer qu'elle puisse m'annoncer une autre mauvaise nouvelle, parce que j'en peux clairement plus. Je suis à bout les gars.
Maman : Chéri ? Hassan vient d'appeler, il veut que tu les rejoigne à l'hôpital avec Eden.
Moi : Non. Je ne veux pas qu'il la voit comme ça, crachais-je en sachant aussitôt mes larmes.
Je ne voulais pas non plus qu'il me voit pleurer.
Maman : Habilles toi et vas-y s'il te plait. Je vais préparer le petit.
North : Tu veux que je t'accompagne ?
Maman : Non, toi tu restes ici avec moi. Tu pourras te plaindre de ta grosses.
North : Ah bah si c'est ça j'espère vraiment que tu as beaucoup de temps.
D'un pas nonchalant je suis allé me changer. Je ne savais pas trop de quoi il était question, mais si c'est important autant y aller. Quand j'ai quitté la maison avec Eden, ce dernier n'était pas bavard du tout pendant le trajet contrairement à son habitude. Il somnolait presque.
Une fois sur place, j'étais tellement familier avec les lieux que je ne mis pas longtemps à retrouver la fameuse chambre dans laquelle je passe la plupart de mon temps dernièrement, si je ne suis pas avec le petit à la maison. Au départ nous étions restés chez Jamilla, mais sans elle ce n'était plus pareil donc Eden et moi sommes repartis chez ma mère.
À peine j'avais ouvert la porte, que je suis surpris de voir tout un tas de gens dans la pièce, réunis autour du lit sur lequel reposait Jamilla depuis maintenant un mois. Elle ne s'est jamais réveillée depuis ce fameux soir, et je m'en veux terriblement. Au début je pensais vraiment que le coma allait être passager, sauf que je m'étais bien trompé. Les médecins sont peu confiants. On est tous à cran, mais on essaye de rester forts et positifs pour elle.
Bizarrement, toutes les filles sauf Rihanna et sa mère étaient habillées en tenues traditionnelles arabes, tandis que les garçons eux portaient des espèces de longues robes blanches. J'étais surpris que les médecins aient laissé entrer autant de monde mais ils ont surement dû s'arranger.
En fond sonore il y'avait une légère chanson au rythme oriental qui passait, et ça m'a tout de suite filé la chaire de poule parce que même sans connaitre, je pouvais sentir que cette mélodie était importante dans leur culture. Esmee aussi était là, mais c'est le cas tout le temps vu qu'elle a personnellement insisté pour rester en permanence avec Jamilla histoire qu'elle ne soit jamais seule. Elle dort donc ici, ils lui font installer un lit tous les soirs.
Eden : Papa ? Qui ?
Il ne les a clairement pas reconnu, du coup il a commencé à s'agripper à moi jusqu'à ce que Rihanna ne se dirige vers nous. Elle l'a pris de mes bras, et ça m'inquiétait un peu de voir comment il allait réagir en reconnaissant sa mère. Il n'était pas venu avant aujourd'hui.
Rihanna m'a fait signe de refermer la porte et de les suivre, chose que je fis. Elle m'a rapidement présenté, puis ils m'ont explique qu'ils allaient pratiquer une prière en sa faveur pour que les Dieu l'aide à guérir plus rapidement, et que pour ça avoir son fils et celui qu'elle aime aiderait beaucoup. Je me suis donc prêté au jeux sans broncher.
Je posais mon regard sur Jamilla. Elle avait juste l'air de dormir comme d'habitude, et pourtant ce n'est pas le cas. C'est si long... ça me tue de l'intérieur. Je ne me suis jamais sentie aussi mal de toute ma vie. On a déjà perdu le bebe, si je la perd elle aussi... je ne pourrais pas le supporter.
Eden : Oh ! Maman !
Il commençait à s'agiter dans les bras de Rihanna qui devait l'empêcher de descendre. La mère d'Hassan est donc intervenue.
Elle : Non laisses-le aller vers elle Rihanna. Son innocence lui apportera des ondes positives.
Rihanna : Vous êtes sures ? Parce que je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
Moi : Je seconde ça, dis-je.
Elle : Faites-moi confiance. Donnes-le moi.
Elle a voulu porter Eden mais il a refusé net. Elle a donc demandé à Rihanna de poser le petit sur le lit, avant de l'allonger contre Jamilla comme si c'était normal et qu'elle n'était pas dans le coma. Je trouvais ça limite mais bon... qu'est-ce que j'en sais ? Ils doivent savoir ce qu'ils font.
Eden : Maman dodo ! Maman ? Coucou !
Elle : Mon petit Eden ? Shhht. Ta maman fait dodo, il ne faut pas que tu la reveilles. Fais dodo avec elle.
Je ne sais pas s'il a compris, mais en tout cas il a arrêté de parler. Les parents d'Hassan ont dit des tas de paroles en arabes du coup je captais rien du tout, je me contentais de copier ce que faisaient Rihanna et sa mère qui étaient probablement dans le même cas que moi. Les prières ont duré un bon moment, ils tournaient autour d'elle, lui chuchotaient des choses, allumaient de l'encens... j'avais limite du mal à suivre. Eden lui, s'était endormi sans même que je m'en rende compte.
Samia : Maman ?
Rihanna : Oui trésor ?
Samia : Regardes, le doigts de Jamilla il bouge.
Amir : Oui c'est vrai ! Je le vois moi aussi !
J'écarquillais les yeux, tandis qu'en effet on voyait l'index de sa main droite émettre des petits mouvements. Je n'en revenais pas.
Amani : Attendez... vous avez fait des incantations ou quoi ? Comment c'est possible ?
La mère d'Hassan nous a demandé de continuer à prier et c'est ce qu'on a fait. Malheureusement, son doigt avait arrête de bouger et elle ne s'était toujours pas réveillée. Je m'y attendais surement, mais j'aurais espéré un petit miracle et son mouvement m'avait donné un peu d'espoir.
J'ai fini par garder mon fils endormi dans mes bras ensuite, parce que ça me perturbait trop de le voir allongé aux côtés du corps inerte de sa mère. Les parents d'Hassan nous ont demandé de s'éloigner d'elle, tandis qu'il se mettait chacun à une extrémité du lit. Ils lui ont parle en arabe pendant une dizaine de minutes. Encore une fois je ne comprenais rien de tout ce qu'il disait, mais à la fin nous avions tous les larmes aux yeux. J'avais compris qu'ils s'excusaient certainement, et qu'ils l'imploraient de revenir parmi nous parce que sa famille et surtout son fils avaient besoin d'elle. Ils ont dit Eden, c'est ainsi que j'ai fais le lien.
Ils ont ensuite pris la petite Samia dans leur bras en lui disant que Jamilla est leur petit-fille, alors si elle est sa soeur elle l'est aussi. En gros il lui souhaitait la bienvenue dans leur famille. Je trouvais ça dommage qu'ils aient attendu ce genre de situation pour se comporter ainsi, mais mieux vaut tard que jamais non ? C'est juste triste que Jamilla ne puisse pas en profiter.
Comme je voulais partir avant qu'il ne se reveille, j'ai remercie tout le monde puis je me suis approchée d'elle afin de me pencher pour l'embrasser sur le front et lui chuchoter quelque mots dans l'oreille.
Moi : S'il te plait mon amour, bats-toi pour Eden et pour nous. Réveilles-toi, implorais-je. Nos vies n'ont aucun sens sans toi. J'ai besoin de ma moitié, et Eden de sa maman. Je sais que tu peux le faire... tu es une battante. Je t'aime de tout mon coeur et bien plus encore. Ne m'abandonne pas, je t'en prie...
Puis je suis parti.
C'est si difficile.
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