Part 94 : Compromise
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Saint West POV
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Ça fait déjà une semaine que je sais que je vais de nouveau être papa, et je n'en reviens toujours pas les gars. C'est vrai que ce n'était clairement pas prévu, mais je m'en réjouis parce qu'un enfant c'est un don de Dieu. En plus c'est avec la fille que j'aime, celle avec qui je suis en couple et la mère de mon premier enfant. Que demandez de mieux ? Je suis tout simplement comblé.
Je sais que Jamilla est très stressée par rapport à ça même si elle essaye de ne pas le montrer. Pour elle c'est précipité et je peux comprendre, seulement ce qui est fait et fait. Tout ce que je peux faire là maintenant c'est m'assurer que tout se passe bien pour elle pendant les sept mois restants. J'ai discuté personnellement avec son médecin qui m'a fait savoir que c'était une grossesse à risques, et que Jamilla devait vraiment faire attention à son état de santé et se reposer un maximum. Bien évidement, je compte y veiller au grain et à l'oeil.
Pour l'instant, personne à part elle, Majesty, Esmee et moi n'est au courant. Elle n'a pas envi que ça se sache pour le moment, et je respecte totalement sa décision. Après tout c'est elle qui est enceinte, donc c'est la moindre des choses. Je me dois de la soutenir dans la plupart de ces décisions. On se dit tout de toute façon. Et même quand je vois qu'elle se braque, je sais comment percer l'abcès. Je vous dis qu'on se complète tous les deux...
Jamilla et le petit se sont endormis devant les dessins animés, du coup j'en ai profité pour bien les couvrir, me changer et les embrasser avant de descendre. Ça va vous surprendre, mais je suis sur le point d'aller à la prison. Jordan a demandé à me voir en urgence, du coup je me suis dis que j'allais tout de même écouter ce qu'il avait à me dire. Ça ne coûte rien après tout. Je n'en ai pas parlé à Jamilla pour ne pas qu'elle s'inquiète, mais ne vous en fait pas je lui dirais ce soir en rentrant.
Appel entrant : North 🖤
J'hésitais un peu à répondre, mais je le fis quand même parce que je trouve que je l'ai assez ignoré comme ça. Même si elle me soule c'est tout de même ma soeur et elle est enceinte elle aussi donc bon...
************ Phone Call ***********
North : Hey. Enfin tu décroches à mes appels, on progresse !
Moi : Salut. Oui ?
North : Tu comptes sérieusement être froid avec moi pour le restant de tes jours ?
Moi : Ça dépend. Tu comptes t'excuser auprès de Jamilla ou pas ?
North : ...
Moi : Bien. Tu as la réponse à ta propre question. Tant que tu ne l'auras pas fait et que tu te comporteras de façon aussi immature avec elle, ne t'attends pas à ce que je me comporte normalement avec toi non plus.
North : T'es sérieux là ? J'ai dis que j'allais m'excuser... c'est bon quoi ! C'est pas comme si je n'avais pas des choses à faire aussi. Quand je trouverai le temps je le ferais, tu ne vas pas me mettre la pression non plus.
Moi : En tout cas tu sais ce que tu as à faire. Je suis assez occupé là, je dois te laisser. Prends soin de toi Nori.
********** Call Ended ***********
Au bout d'un long moment, on a fini par arriver sur les lieux. Accompagné par mon garde du corps, on est descendu de la voiture puis a traversé le poste de contrôle où des agents pénitenciers nous ont escorté jusqu'à un genre de parloir. Je connais assez bien le système carcéral maintenant à cause de ma mère qui c'est lancé dans le droit penal, du coup elle nous rabâche les oreilles nuits et jours avec ça mdr. À force ça reste gravé dans la tête écoutez.
Jordan est apparut derrière la vitre quelques temps plus tard. Un gardien a bien calé son fauteuil roulant avant de nous laisser. Je l'ai silencieusement scruté et je ne vais pas vous mentir. Sur le moment il me faisait limite de la peine. On sentait qu'il était à bout, aussi bien physiquement que mentalement. Mais après il s'est fait ça tout seul. Personne ne lui a demandé de venir tirer sur les gens à l'aveugle, ça aurait pu être bien plus grave.
Il attrapa le téléphone.
Je fis de même.
Jordan : Salut. Merci d'être venu.
Moi : Ouais salut, dis-je simplement.
Jordan : Ecoutes Saint, je suis désolé. J'ai merdé, je le reconnais et je te présente mes excuses. Mais par pitié, ne me laisse pas croupir ici. J'en peux plus. Je préfère autant mourir.
Moi : Tu as failli tuer mon garde du corps, rétorquais-je. Celui qui veille sur moi depuis que je suis en âge de marcher. Tu as tiré sur mon pote, sur moi... Tu aurais dû réfléchir à tout ça avant.
Jordan : J'étais perdu ! Jamilla et toi vous m'avez anéanti mais vous vous en rendez pas compte. Moi de base je suis pas un mec comme ça. Je suis pas taré et elle le sait. C'est elle qui m'a rendu comme ça. À cause d'elle je suis dans cet état, j'ai perdu le basket... elle m'a pris mon coeur, ma vie... tout ce que j'avais.
Moi : Arrêtes de la tenir pour responsable de tout ça. Si tu l'aimais vraiment tu aurais compris qu'elle est autant victime que toi dans cette histoire et encore... excuses-moi de ce que je vais dire, mais elle a perdu beaucoup plus que toi dans tout ça.
Jordan : Non. À l'heure d'aujourd'hui elle prétend peut-être être brisée de l'intérieur, mais Jamilla physiquement elle est intacte. Elle continue de travailler, de voir son fils, de courir, de vivre sa vie... moi non ! J'ai tout perdu ! Quand on a plus rien on pète les plombs et c'est ce qui m'est arrivé. Je regrette que ça ait pris cette ampleur, mais je ne peux pas effacer le passé. La seule chose que je peux faire c'est assumer. Mais par pitié... fais-moi sortir de là. Je sais que tu peux. Je peux être mis en résidence surveillée chez moi à New York sans droit de sortie pendant autant d'années que vous voulez, mais ici je vais mourir. Je vais me tuer.
Il avait les larmes aux yeux.
Plus il parlait, plus je voyais dans son regard que tout ce qu'il disait il le pensait vraiment. C'était pratiquement un cri de détresse qu'il lançait à mon égard, ce qui me laissait perplexe parce que je me sentais vraiment mal pour lui en fin de compte, alors que je ne devrais pas vu ce qu'il m'a fait. Mais après je reconnais que nous non plus on n'a pas vraiment été réglo en retournant la situation contre lui, même si on n'avait pas vraiment le choix.
Moi : Je... ce n'est pas aussi facile que ça, mais je vais voir ce que je peux faire. Après ça ne dépend pas que de moi, Jordan. Deux autres personnes ont été affectées par tes actes.
Jordan : Je sais. Pitié parles-leur. Ne me laissez pas ici. Je n'en peux plus... je vais en finir.
Moi : Arrêtes de dire ça stp.
Je commençais à angoisser, parce que je sais que s'il se suicide Jamilla ne supportera pas. Elle ne va pas s'en remettre. Même si on est ensemble maintenant, il est évident qu'une partie d'elle tient toujours à lui malgré tout et c'est normal vu tout ce qu'ils ont partagé. D'un autre côté je me demandais aussi s'il n'essayait pas plutôt de me manipuler, mais il semblait si sincère que j'avais du mal à ne pas prendre ce qu'il disait au sérieux. C'était encore plus alarmant.
Jordan : Mon destin est entre tes mains, Saint. Aides-moi... je t'en supplie. C'est soit vivre, soit mourir. À toi de choisir pour moi.
Merde alors.
Je me serais attendu à tout sauf ça...
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Amani POV
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Il devait être 2h du matin lorsque mon chauffeur nous a ramené à la maison Tyler et moi. Nous étions à une fête du coup là on est juste crevé. J'ai ouvert la porte d'entrée et à peine j'avais mis pied à l'intérieur que je pouvais entendre des voix qui semblaient provenir d'une des pièces du bas. J'étais surprise parce que tout le monde est censée dormir à cette heure-ci. Je reconnaissais cependant la voix de ma mère.
Moi : Montes m'attendre dans ma chambre babe, soufflais-je.
Tyler : T'es sûre ? Et si c'était des bandits ?
Je roulais des yeux.
Moi : N'importe quoi. Montes, je te rejoins. Tu connais le code d'accès non ?
Tyler : Oui t'inquiètes.
Il n'a pas bronché et il a commencé à longer les escaliers, tandis que moi je suivais attentivement les voix qui devenaient de plus en plus audibles au fur et à mesure que j'approchais. C'est dans le garde-manger que je suis tombée sur une scène des plus surprenantes. Samia était assise par terre, recroquevillée sur elle-même, avec les mains sur les oreilles en pleurant. Ma mère était penchée vers elle, tentant de la calmer. Je ne comprenais rien du tout.
Maman : Samia ? Trésor tout va bien. Calmes-toi s'il te plait.
Samia : Je veux ma mamie...
Maman : Je sais petite puce. Mais on te l'a déjà expliqué... Ta mamie est bien mieux où elle est maintenant, et nous on est là pour prendre soin de toi. Il faut que tu te détente, tu vas avoir mal à la tête sinon.
Maman essayait de la prendre dans ses bras, mais Samia la repoussait sans cesse. Elle semblait faire un genre de crise ou je ne sais pas. Et maman n'avait pas l'air surprise, au contraire, chose que je trouvais encore plus étrange.
Maman : S'il te plait Samia... calmes-toi. Je suis là.
Samia : Non laisses-moi ! Je veux mon papa...
Maman : Je sais. Je l'ai appelé et il va arriver d'une minute à l'autre.
Samia pleurait de plus en plus fort, commençant même à avoir du mal à respirer. Maman lui a alors tenu le visage de force pour lui relever la tête avant de lui mettre un inhalateur de ventoline dans la bouche, sauf que Samia se débattait en hurlant. Je n'en revenais pas.
Moi : Qu'est-ce qui se passe ? Interrogeais-je subitement en m'approchant d'elles.
Maman : Non. Amani recules chérie, tu vas lui faire peur.
Je fronçais automatiquement les sourcils.
Moi : Pourquoi ? Qu'est-ce qui lui arrive ?
Maman : Restes juste en retrait s'il te plait.
Je n'ai même pas eu le temps de répondre que j'entendis des bruits derrière moi. Quelques secondes plus tard mon père me frôlait en se precipitant vers eux, afin de prendre Samia dans ses bras. Elle s'est tout de suite arrêtée de crier pour se blottir contre lui.
Papa : Calmes-toi ma puce, ça va. Je suis là...
Il lui caressait les cheveux.
Papa : Ça a commencé il y'a combien de temps ?
Maman : Dès que je t'ai appelé donc je dirais presque une demi-heure. Je l'ai entendu crier dans son lit et je suis allée la prendre mais la crise a commencé entretemps alors je n'ai pas pu aller prendre les cachets à l'étage vu que je ne devais pas la quitter des yeux et qu'elle s'était réfugiée ici.
Papa : D'accord. Amani, tu peux monter les chercher rapidement s'il te plait ?
Maman : Ils sont dans le tiroir de la table de chevet de sa chambre.
J'hochais la tête sans poser de question, puis j'ai retiré mes talons et j'ai couru faire ce qu'on m'avait demandé. Toute cette scène m'a dessoulé de suite, ça je peux vous le dire. Je suis redescendue peu de temps après avec le paquet de medicaments que j'ai tendu à maman. Samia était plus calme, elle ne pleurait plus. La présence de mon père a l'air de beaucoup la rassurer et tant mieux, je dirais. Ils lui ont fait boire les médicaments, puis on est tous allé dans le salon.
Papa : Tu te sens mieux petite princesse ?
Samia : Oui. Pardon...
Papa : Tu n'as pas à t'excuser princesse. Ce n'est pas de ta faute. Il est très tard. Il faut que tu dormes maintenant. Tu veux bien aller dans les bras de maman pour ça ?
Elle hochait timidement la tête, et je pouvais voir dans ses yeux qu'elle tombait de fatigue la pauvre. Papa l'a mise dans les bras de ma mère qui a commencé à la bercer. Pendant ce temps là ils m'ont expliqué qu'à cause du traumatisme qu'elle avait vécu, Samia faisait souvent des petites crises de ce genre sans qu'on ne s'y attende, raison pour laquelle maman tenait à passer autant de temps avec papa en présence de Samia. C'est parce que lui sait la calmer, donc elle souhaite également en être capable au cas où elle est confrontée à ça en son absence. Apparemment seul Amir le savait vu qu'il y'a assisté plusieurs fois. Ça craint quand même...
Maman : D'ailleurs, je peux savoir où tu étais ?
Moi : À une fête. J'ai oublié de te prévenir, désolée. Mais j'en vrai vu mon âge je fais un peu ce que je veux, déclarais-je. Donc je peux me le permettre.
Maman : Pardon ?
Papa : Quand tu te lance dans ce genre d'aventures ma fille, ne comptes pas sur moi pour te défendre. Je te préviens.
Non mais quel lâche.
Moi : Je rigolais.
Maman : Je préfère ça.
Samia s'était endormie. Franchement ça m'a fait trop de peine, demain je vais lui proposer de passer la journée entre filles histoire de lui changer un peu les idées tiens ! On pourrait aller au spa, ou se faire une virée shopping avec mes copines. On verra.
Papa : Rih, tu as l'air épuisée. Je suis désolé qu'elle t'ait réveillé ma puce.
Maman : Ce n'est rien. C'est ma fille aussi après tout, il faut que je m'habitue. L'essentiel c'est qu'elle se sente bien.
Il a sourit, puis il se sont regardés dans les yeux un petit moment avant qu'il ne se penche pour lui reprendre Samia des bras. La gamine elle a 6 ans hein, mais il la traite comme si c'était un bébé. C'est mignon mais la pauvre, ça va vite la souler à la longue. Heureusement que je suis là pour l'endurcir. En plus ce n'est pas pour dire mais une soeur c'est vachement plus pratique qu'un frère.
Papa : Je vais la mettre au lit, tu devrais aller te coucher également. Ça vaut pour toi aussi Amani.
Moi : Je tiens juste à rappeler que j'ai passé l'âge qu'on m'envoie au lit, fis-je remarquer.
Maman : On verra ça quand tu auras ton propre chez toi.
Comment j'ai hâte d'ailleurs !
Ici c'est trop une dictature, j'en ai marre.
Moi : Oh et au fait... Tyler dors là cette nuit. Il est dans ma chambre, prévenais-je.
La tête de mon père mdr.
Je me retenais de rire.
Hassan : Ah bon ?
Moi : Yep !
Hassan : Non.
Maman pouffait de rire.
Moi : Comment ça non ? Reprenais-je, perplexe.
Papa : Soit il dort dans une chambre d'amis, soit je le fais raccompagner chez lui. À toi de choisir ma chérie.
Moi : Mais on va rien faire à part dormir papa.
Papa : Amani... mes oreilles s'il te plait. Je ne veux même pas savoir. Il dort dans une autre pièce sous le toit de tes parents, un point un trait.
Moi : Techniquement c'est pas ton toit mais celui de maman, ripostais-je. Et elle ça ne la derange pas.
Je me tournais vers maman en levant les bras. Même pas elle m'aide la meuf, je retiens.
Moi : Et tu ne vas rien dire ?
Maman : Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ça ne me regarde pas, c'est entre ton père et toi.
Moi : Mais Tyler a déjà dormi ici, tu pourrais au moins me soutenir.
Papa : Laisse ta mère en dehors de ça. Elle est fatiguée. D'ailleurs même je reste ici cette nuit. Je vous ai à l'oeil.
Moi : Maman ! M'écriais-je, agacée.
Maman : T'as qu'a courir et t'enfermer Amani, j'en sais rien. Je suis crevée.
Pas besoin de me le dire deux fois. Aussitôt dit aussitôt fait. J'ai dévalé les escaliers en courant jusqu'à ma chambre, et j'ai désactivé l'alarme depuis l'intérieur vu qu'il connait le code. Je sais qu'il n'osera pas venir cogner pour ne pas réveiller les autres donc j'ai aucun soucis à me faire. Non mais papa il a trop cru mdr.
Pauvre Tyler s'était endormi entretemps. Il avait pris une douche aussi. C'est vrai que j'ai mis plus de temps que prévu en bas. J'ai pris ma douche à mon tour, puis je me suis couchée à ses côtés.
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