Part 80 : No days off
Anna : Jamilla ? Est-ce que tu m'écoutes ?
Je me mis automatiquement a arrêter de tapoter mes doigts sur la table, afin de fixer l'écran de mon ordinateur sur lequel apparaissait Anna Wintour. Nous sommes en visioconférence pour parler du prochain numéro depuis une vingtaine de minutes, mais pour être honnête avec vous je suis assez distraite.
Moi : Excusez-moi, reprenais-je. Vous disiez ?
Anna : Est-ce que tu peux être à Paris dans dix jours ? On fera tout d'ici et ça te prendra moins d'une semaine. J'aurais vraiment voulu le faire à New York mais j'ai trop de travail ici et c'est ma seule option.
Moi : Je serais là, affirmais-je. Et je viendrai également avec mon fils parce que c'est important pour moi qu'il fasse partie de tout ça.
Anna : C'est une excellente idée. D'ailleurs on va te faire envoyer la liste des questions pour l'interview à l'avance et tu nous diras lesquelles tu préfères.
Moi : C'est d'accord. Faisons donc ça.
Anna : Parfait. Je crois qu'on a fait le tour alors je vais te laisser. À bientôt, ma belle.
Moi : Au revoir Anna, soufflais-je avant de raccrocher.
Je soupirais longuement.
Tout commençait à aller pour le mieux dans ma vie,
Mais voilà que Jordan refait surface et ça m'a perturbé au point où je ne sais même plus quoi penser de tout ça étant donne qu'il a occupe une grande place dans ma vie et que je ne l'ai pas totalement oublie malgré la fin catastrophique de notre relation. En plus des fleurs il m'a fait aussi envoyer d'autres trucs c'est derniers jours, sans parler des textos auxquels je ne répond pas non plus car je suis perdue. Il a été tellement dur avec moi que je n'aurais jamais cru qu'il reviendrait un jour, et encore moins comme ça...
C'est en entendant l'interphone que je sortais de mes pensées.
Il s'agissait de la sécurité qui m'annonçait qu'Anissa était là,
Vu qu'on doit aller chez mon père rencontrer cette fameuse dame.
Moi : Hey, lançais-je en ouvrant la porte.
On se fit la bise.
Anissa : Salut !
Moi : Je dois juste mettre mes chaussures et prendre mon sac, puis c'est bon. Viens on monte, dis-je en enjambant les escaliers.
Elle me suivit,
Et nous nous rendions dans ma chambre.
Je finissais de me préparer tandis qu'elle était assise sur un fauteuil.
Anissa : Tu penses que c'est une bonne idée ?
Moi : Je n'en sais rien, avouais-je. Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
Anissa : Savoir qu'on a une grand-mère en vie c'est tout sauf rien. Mais d'un côté j'appréhende un peu. L'avoir dans nos vies nous rappellera constamment toute cette histoire...
Moi : Je comprend parfaitement. On verra bien ce que ça donne sur place, déclarais-je en enfilant mon dernier talon.
Anissa : D'ailleurs j'ai bien réfléchi à ta proposition, et j'accepte de devenir ton autre assistante. Ça va m'occuper, ce qui est super parce que je m'ennuie un peu.
Moi : Yay ! M'écriais-je tout sourire. Bienvenue dans l'équipe, baby. Comme t'es de la famille je m'arrangerai à ne pas être trop dure avec toi.
Anissa : L'autre assistante m'a bien briefé sur toi haha, je ferai tout pour être à la hauteur. En plus je me suis inscrite à des cours de management en ligne, ça pourrait m'aider.
Moi : C'est super ! Tu vois ? Je t'avais dit qu'on s'en remettrait et regarde ?! C'est ce qu'on fait.
Elle souriait timidement.
Anissa : Tout ça c'est grâce à toi, Jamilla. Je ne te connais pas depuis longtemps, mais je t'admire beaucoup.
Moi : Awww... c'est adorable. Merci petite soeur.
Je la pris rapidement dans mes bras en voyant qu'elle était surprise que je l'appelle comme ça, mais c'est ce qu'elle est à mes yeux. Pas seulement ma cousine, mais aussi ma soeur. Je me sens responsable d'elle étant donne que je suis plus grande même si c'est juste de deux ans et demi.
Après ça on a quitté les lieux direction Hidden Hills.
Papa était avec Samia dans le salon, et je ne pu m'empêcher de rire en voyant qu'elle était en train de le maquiller et qu'il se laissait faire. C'est iconic car c'est la première fois que je le vois ainsi.
Moi : Je suis obligée d'immortaliser le moment, dis-je en sortant mon téléphone pour filmer.
Il se cachait aussitôt le visage.
Papa : Jamilla, arrêtes. Ne fais pas ça !
Samia : Bonjour Jamilla ! Bonjour Anissa ! Il est beau comme ça n'est-ce pas ? Ta maman m'a acheté du maquillage donc je dois apprendre pour quand je serai grande. Ton papa il m'aide à m'entrainer.
Moi : Je vois ça !
Papa attrapa une lingette pour se nettoyer un peu le visage, avant de me prendre dans ses bras et de faire de même avec Anissa qui semblait gênée.
Papa : Samia ? Petite puce, comment est-ce que tu dois m'appeler maintenant toi aussi ?
Samia : Oh oui c'est vrai. Papa, pas seulement le papa de Jamilla. Pardon. C'est parce que j'ai pas l'habitude de dire ce mot.
Papa : Je sais mon coeur, mais maintenant tu as un papa alors tu peux le dire autant que tu le souhaite toi aussi.
Samia : Oui ! C'est trop bien ! Merci mon papa !
Elle a ouvert ses petits bras pour faire un câlin à papa, qui s'empressa de lui embrasser tendrement le front. Ils sont vraiment adorables, ça me rappelle moi enfant. En plus avec son teint très mat, ses beaux yeux claires et ses cheveux ondulés, Samia passe sans soucis pour une vraie Fenty-Jameel.
Papa : Je devrais aller me laver le visage avant qu'on ne me voit dans cet état.
Moi : Sage décision. N'empêche je vais mettre ça sur internet et ça va probablement devenir viral, soufflais-je. Autant te prévenir.
Papa : Jamilla ! Non.
Trop tard.
Moi : Je t'aime aussi papounet !
Quand il a quitté la pièce, Anissa discutait un peu avec Samia jusqu'à ce que la gouvernante arrive avec une dame qui devait avoir environs la cinquantaine, voir un peu plus. Dès qu'elle a posé son regard sur nous elle a bloqué un long moment, jusqu'à ce que ses yeux ne s'humidifient soudainement. Elle plaça ensuite sa main droite sur ses lèvres.
Elle : Est-ce que l'une d'entre vous parle ou comprend l'arabe ?
Vous l'avez deviné,
Elle parle donc en arabe et non en anglais.
Anissa et moi hochions la tête,
Et je fus surprise de voir que Samia aussi.
Mais après tout c'est logique, elle a quand même vécu trois ans aux Emirats Arabes Unis avant d'aller au Mexique, puis de venir ici.
Elle : Je suis tellement heureuse de vous rencontrer, les filles. Depuis que j'ai appris votre existence pas un seul jour n'est passé sans que je ne pense à ce moment. Je suis juste énormément reconnaissante qu'Hassan ait accepté de me laisser vous voir.
Samia : Est-ce que vous être vraiment une gentille ? Mon papa dit que oui.
Son arabe est impeccable en plus,
Je suis impressionnée qu'elle n'ait pas oublié.
Elle : Je suis gentille, ma petite Samia. Je te promet que jamais je ne serai méchante avec vous. Tout ce que je veux c'est faire partie de votre vie, même un tout petit peu. Je sais que Jamilla tu as déjà un père et des grand-parents, Samia maintenant aussi... mais Anissa, Samia et toi vous êtes tout ce qui me restez sur cette terre maintenant. Je ne veux pas passer à côté de ça, même si je suis bien consciente de tout ce qu'il y'a autour. Je vous demande pardon pour ce que mes fils vous ont fait subir... j'ai tellement honte, si seulement vous saviez.
Plus je la regardais, plus je voyais à quel point elle était sincère et peinée.
Sans trop comprendre pourquoi, je me suis levée et j'ai marché en sa direction avant de la prendre dans mes bras. Elle était visiblement surprise de mon geste, mais répondit aussitôt à mon étreinte sans cesser de pleurer contre moi.
Moi : Ce n'est pas de votre faute, chuchotais-je.
Elle : Si, c'est de la mienne. Peut-être que si j'avais mieux élever mes fils ils n'auraient pas été aussi mentalement éloignés de la réalité...
Moi : Vous n'avez pas à vous sentir responsable du comportement de quelqu'un d'autre, même s'il s'agit de vos propres enfants. Écoutez. Tout ça c'est du passé maintenant, ajoutais-je en me détachant d'elle. Anissa et Samia vont bien, et moi aussi. C'est tout ce qui compte. Venez... asseyez-vous.
Elle prit place aux côtés des filles sur le canapé et je fis de même.
Elle : Je m'appelle Fatima, et j'habite à Sharjah. C'est d'ailleurs la première fois que je viens en Amérique. Je n'avais jamais pris un avion avant parce que ces appareils me font peur... mais pour vous j'ai bravé cela. Je voulais absolument vous voir. Vous êtes tellement magnifiques...
Samia : Merci madame Fatima ! Ma grande soeur Jamilla c'est la plus belle du monde parce qu'elle ressemble à la princesse Jasmine!
Je souriais légèrement,
Avant de caresser les cheveux de ma soeur.
Fatima : Oh oui... ta grande soeur est très jolie. Toi aussi, et votre cousine Anissa également. De véritables beautés.
Samia : Anissa, regarde ! T'as les mêmes yeux et le même nez que notre mamie !
Je pense que le fait que Samia ait dit le mot mamie a énormément touché Fatima, car celle si s'est remise à pleurer.
Anissa : Oui... c'est vrai. Je m'en rend compte.
On va pas se mentir,
Maintenant qu'on en parle la ressemblance est frappante.
J'aurais dû le voir dès le départ d'ailleurs.
Fatima nous a un peu raconté son histoire et son parcours. J'ai trouvé ça plutôt émouvant parce qu'elle a du renoncer à ses fils qui sombraient dans la perversité et le mépris de la femme, contrairement à la façon dont elle les avait élevé. Elle n'a pas eu d'autres enfants, et son mari est mort bien avant que Mehdi et son frère ne partent en vrille. Fatima pense même que ça a peut-être été l'élément déclencheur, car selon elle ils ont commencé à sombrer après sa mort. On a également parlé de la mère d'Anissa qui est morte il y'a des années elle aussi. Fatima la connaissait bien car elle l'avait vu grandir étant donné que c'était la fille d'une amie à elle.
Mon père nous a rejoins entretemps. On a discuté longuement tous ensemble, puis à la fin j'ai demandé aux petites ce qu'elles en pensaient. Samia était contente d'avoir pleins de nouvelles personne dans sa nouvelle famille ainsi qu'une autre mamie, et Anissa était assez septique mais finissait tout de même par avouer qu'elle voulait bien apprendre à mieux connaitre Fatima car elle sent que c'est une bonne personne qui ne demande qu'à aller de l'avant et être aimée.
C'est donc dans cette optique que nous avons dit à Fatima qu'on acceptait qu'elle fasse partie de notre vie. Pas besoin de vous dire qu'elle en était ravie. Elle remerciait sans cesse mon père d'être aussi généreux et compréhensif, et de prendre soin de nous comme il le fait. Papa en a même profité pour dire à Anissa qu'elle était de la famille et qu'elle ne devait pas se sentir à l'écart, car tout ce qui compte pour moi compte pour lui. Mon père c'est juste l'homme parfait à mes yeux, et rien ni personne ne pourra jamais changer cela. C'est mon éternel Prince charmant.
Je suis rentrée chez moi sous les coups de vingt-et-une heure après avoir dîner avec Anissa au restaurant et l'avoir déposer. On m'a immédiatement fait savoir que j'avais de la visite, et que ne fut pas ma grande surprise de voir Jordan en fauteuil roulant dans mon salon, aux côtés de son meilleur ami Dwayne.
Je fronçais immédiatement les sourcils.
Jordan : Jamilla...
Putain.
Moi qui était déjà bouleversée,
Le voir m'a mise dans tous mes états d'un coup.
Dwayne : Salut Jamilla.
J'ai pas répondu parce que j'étais trop perturbée par la situation.
Dwayne : Bon, je vais vous laisser. J'attends dehors JD.
Moi : Qu'est-ce que tu fais là ? Interrogeais-je d'une petite voix.
Jordan : Je viens me battre pour nous.
J'haussais un sourcil.
Moi : Pardon ?
Jordan : Je voulais te voir en personne. Et je veux aussi qu'on discute. S'il te plait.
Moi : Tu te fiche de moi ?
Je me mis à taper nerveusement du pied.
Jordan : Non bébé. Au contraire, je suis sérieux.
Moi : Ne m'appelles pas comme ça.
Jordan : Ma puce, je sais que je t'ai blessé dans mes propos mais j'étais en colère et sous le choc de ce qui m'arrivait, moi aussi. J'ai réagis de façon disproportionnée, c'est vrai, mais je réalise que j'ai eu tord. Tu me manques. J'arrive pas à vivre sans toi, surtout dans cet état. Tout de toi me manque mon coeur. Je t'aime tellement que j'arrive pas à passer à autre chose parce que tu es la femme de ma vie. Je m'en rend compte de jour en jour et putain, comment je regrette d'avoir dis ce que j'ai dis.
Moi : Tu as dis que j'étais morte à tes yeux, Jordan. Tu as dis tellement de choses que je ne comprend même pas comment tu peux encore venir me voir et me dire tout ça...
Jordan : J'ai fais un erreur. On en fait tous, n'est-ce pas ? Il n'est jamais trop tard pour tout arranger, bébé. Je sais que tu m'aimes toujours. Je le vois dans ton regard.
Il est toujours aussi beau, mon Dieu...
Le revoir ne me laisse pas indifférente et ça me dépasse car ça m'embrouille.
Sentant les larmes monter sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, je me suis mise en mode survie émotionnelle.
Moi : Tu devrais t'en aller, crachais-je sèchement. J'ai pas envie de te voir, et encore moins de te parler. Ta mère et toi vous avez été claires et Dieu seul sait à quel point tu m'as fais me sentir mal, Jordan...
Jordan : Je suis désolé bébé. Tellement désolé...
Il avançait son fauteuil de moi,
Mais je reculais aussitôt.
Je ne dois pas le laisser me toucher.
Je dois être forte et ferme jusqu'au bout,
Et ne pas revenir sur mes pas.
Je me le suis promise.
Moi : Vas t-en s'il te plait, implorais-je la voix tremblante.
Jordan : Je t'aime, Jamilla. Je ne peux pas vivre sans toi... Regarde mon état. Qui voudrait de moi, maintenant ? Plus personne. Je suis dans cet état à cause de toi, la moindre des choses serait que tu te rem-
Là il m'a énervé.
Moi : Non mais tu entends ce que tu dis ? L'interrompis-je, agacée. Je t'ai supplié de ne pas me larguer et tu n'as pas hésité à me jeter comme une grosse merde! Tu réalise, ça ? Tu m'as humilié comme s'il n'avait jamais rien eu entre nous et tu pense qu'en revenant comme une fleur en te servant de ton état physique, je vais te retomber dans les bras ? Mais tu me prend pour qui au juste ?
Jordan : Regardes-moi dans les yeux et dis moi que tu ne ressens plus rien pour moi...
Moi : Hors de question ! Je veux que tu partes de chez moi.
Jordan : Tu vois ? Tu ne veux pas te l'avouer mais tu m'aimes toujours. Donnes nous une autre chance, s'il te plait. Cette fois sera la bonne.
Non mais il se fiche clairement de ma gueule là.
Moi : Tu ne veux pas partir ? Bien ! M'écriais-je. T'as qu'à rester, c'est moi qui me casse !
Je n'ai pas attendu de réponse,
Je suis sortie de la maison en furie pour grimper en voiture,
Avant de rouler jusqu'à chez Saint parce que j'avais besoin de lui plus quiconque à ce moment précis.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro