Part 65 : Emotions
Majesty : Milla ? Le chauffeur est prêt à partir. Tu as besoin d'aide ?
Ça fait deux jours qu'on est rentré à Los Angeles,
Et depuis je suis hospitalisée à domicile chez ma mère.
Mes parents ne voulaient pas trop que je sorte mais j'ai réussi à négocier pour aller voir Jordan à l'hôpital, du coup ils ont exceptionnellement accepté donc Majesty m'accompagne parce que je ne voulais pas trop y aller toute seule. Elle a dormi avec moi la nuit dernière.
Moi : Je veux bien que tu m'aides avec la perfusion s'il te plait, répondis-je en me mettant du gloss sur les lèvres. Et si tu pouvais prendre mon sac aussi, ce serait parfait.
Elle retira la poche de nutriment contenant le liquide du porte-perfusion mobile,
Parce que comme on sort je n'ai pas envi de me trimballer le tout.
Ça va m'encombrer pour rien.
Je dois encore en avoir pendant trois jours,
Ensuite j'aurais juste à me reposer normalement et prendre mes médicaments.
Comme quoi je m'en sors plutôt bien au final.
Ça aurait pu être vachement pire.
Majesty : C'est bon. On y va babe ?
J'acquiesçais d'un signe de tête après avoir enfilé mes lunettes de soleil,
Tandis que Maj et moi descendions pour pouvoir rejoindre la voiture.
C'est le chauffeur qui conduit mais mon ancien garde du corps est assis côté passager.
Pour le moment Jo est en pause.
Je sais que mon père veut le virer,
Mais maman a dit qu'elle allait arranger ça.
J'espère vraiment parce que c'est moi qui l'ai forcé à ne rien dire, ce n'était pas de sa faute. Je n'ai pas envi qu'il ait des problèmes à cause de moi alors qu'il n'a fait qu'obéir à mes ordres.
Pendant le trajet je parlais par messages avec des amis.
Ils ne sont pas tous au courant donc j'ai dû inventer un truc aux autres etc. J'avais tellement de messages et notifications que j'ai pas pu répondre à tout le monde. Je compte poster un truc bientôt mais pour l'instant j'ai besoin de calme et de repos.
À mon arrivée à l'hôpital,
On est passé par l'arrière pour que je ne sois pas vue, et ils m'ont directement amené devant la porte de la chambre de Jordan. J'avais le ventre noué parce que j'ignorais ce que j'allais voir.
Moi : Ça te dérange si j'entre toute seule ?
Majesty : Bien sûre que non.
Elle me tendit la poche que je pris en main,
Mais garda mon sac car elle savait que je n'en aurais pas spécialement besoin.
Dès que je suis entrée dans la pièce,
J'ai pu voir Lori au chevet de son fils.
Elle m'a d'ailleurs regardé de haut en bas d'un air méprisant,
Ce qui avait le don de me laisser perplexe.
Moi : Bonjour Lori, dis-je d'un ton hésitant.
Lori : Qu'est-ce que tu fais là ?
Comment ça ce que je fais là ?
Normalement mes parents leur ont tout expliqué,
Donc je suis surprise de cet accueil...
Moi : Je viens voir Jordan, répondis-je assez confuse.
Lori : Il dort. Ça ne se voit pas ?
Je fronçais les sourcils.
En effet il était en train de dormir,
Mais je m'en fiche.
J'attendrai qu'il se réveille.
Moi : Je sais que je suis en parti l'origine de tout ça et j'en suis sincèrement désolée, mais ce n'est pas une raison pour vous comporter comme ça avec moi...
Lori : Tu te fiche de moi ? Dois-je te rappeler qu'à cause de toi mon fils a une jambe en moins ? Il ne pourra plus jamais jouer au basket, se déplacer normalement ou faire du sport alors que toi tu es intacte!
J'écarquillais les yeux,
Visiblement choquée par ses propos.
On lui a amputé la jambe ?
Putain. Non...
Ça ne peut pas être vrai.
Sur le coup je me sentais encore plus mal.
J'avais envi de pleurer, mais je devais me retenir.
Jordan doit être au plus mal et je dois être forte pour lui.
Moi : Oh mon Dieu, soufflais-je en m'approchant de son lit.
Lori : Ne le touches pas ! Je ne veux pas de toi ici ! Vas t-en ! Ne me forces pas à faire intervenir la sécurité de l'hôpital, Jamilla. Sors de la vie de mon fils et ne t'approches plus jamais de lui !
Moi : Vous n'avez pas le droit de dire ça, soufflais-je d'une petite voix. J'ai jamais voulu qu'on lui fasse du mal...
Lori : Tais-toi ! Je ne veux rien entendre ! Quand je pense que je t'aimais bien... si j'avais su que tu allais gâcher la vie de mon fils je ne l'aurais jamais laissé être en couple avec toi ! Toute ta vie est sens dessus dessous et tu l'as entrainé avec toi ! Il méritait mieux que ça! Tu l'as fichu en l'air!
Je m'apprêtais à répliquer lorsque Jordan s'est réveillé à cause du bruit qu'on faisait.
Sur le moment j'ai zappé sa mère et je me suis concentrée sur lui,
Posant lentement ma main libre sur son épaule.
Moi : Hey baby...
Il a eu besoin de quelques secondes pour recouvrer ses esprits et réaliser que je me trouvais réellement en face de lui. Il semblait perplexe.
Jordan : Maman ? Tu peux nous laisser s'il te plait ?
Lori n'était pas d'accord,
Mais elle fit tout de même ce que lui demanda son fils après qu'il ait insisté.
Le fait qu'elle soit comme ça avec moi me blessait profondément.
On s'entendait si bien toutes les deux...
Moi : Je suis désolée mon coeur, commençais-je. Tellement tellement désolée... je te jure que plus jamais je ne te cacherai quoi que ce soit. Maintenant je vais être honnête sur tout et tout le temps. Je voulais seulement te protéger et éviter que tu sois mêlé à tout ça.
Les yeux rivés sur ma perfusion,
Il paraissait perdu.
Jordan : Qu'est-ce qui t'es arrivée ?
Moi : Je me suis pris un couteau de 14 cm dans le ventre mais c'est rien comparé à ce qu'ils t'ont fais, répondis-je simplement.
J'avais beau essayer de le regarder dans les yeux,
Il faisait exprès de détourner le regard.
Je savais qu'il ne voulait pas paraitre vulnérable devant moi.
Jordan : Quand est-ce que tu es rentrée ?
Moi : Avant-hier, mais je ne pouvais pas sortir avant aujourd'hui sinon je serais venue te voir plus tôt bébé. Comment tu te sens ?
Il releva lentement la couverture de sur lui,
Et je pu voir qu'en effet sa jambe droite avait été amputée.
Je n'imagine même pas ce qu'il doit éprouver sinon la souffrance physique et mental.
Jordan : Ça répond à ta question ?
Une larme roula sur ma joue.
Je ressentais plein de choses en même temps mais surtout de la peine, la gêne, la honte et la culpabilité d'être la raison pour laquelle il se trouvait actuellement dans cet état.
Il y'a encore quelques temps tout allait bien dans nos vies,
Et là c'est tout le contraire.
Même si j'ai mis un terme à tout ça les conséquences sont irréversibles.
Moi : Je sais que c'est dur mais je te promet que je passerai ma vie entière à m'occuper de toi, bébé. Je suis là... assurais-je en lui caressant le visage. Et je ne compte pas partir. Surtout pas après ça. Je t'aime pour ce que tu es, ce que tu représentes pour moi et-
Il m'interrompit net,
Sourcils froncés.
Jordan : Arrêtes.
Il retira soudainement ma main de sur lui,
Un brin agacé.
Pour ma part j'entrouvrais les lèvres.
Jordan : Ne fais pas comme si tout allait bien entre nous, Jamilla. Tu m'as envoyé bouler comme une merde et maintenant tu veux revenir telle une fleur parce que je suis dans cet état à cause de toi ?
Moi : Tu avais fouillé dans mes affaires et pris des décisions sur Samia qui ont mis sa vie en danger, Jordan. J'avais mes raisons d'être énervée à ce moment là. Écoutes bébé je sais que ces derniers temps entre nous c'était compliqué mais c'est du passé. On-
Il me coupait encore,
Tandis que je soupirais.
Jordan : Comme notre relation, Jamilla.
Hein ?
J'ai dû mal entendre.
Moi : Qu...quoi ? Balbutiais-je.
Jordan : Je sors de l'hôpital dans trois jours et je rentre à new York avec ma mère. Je préfère qu'on mette un terme à notre relation parce que ça ne mène à rien, Jamilla. C'est trop de problèmes a gérer pour moi et je n'en ai plus la force. Ma mère a raison. Être avec toi m'a fait au final plus de mal qu'autre chose.
Moi : Tu dis ça parce que tu es perturbé par ce qui t'arrive et je comprend, déclarais-je en pleurant. Mais tu n'as pas le droit de dire ça. Tout se passait bien entre nous, Jordan. On s'aimait et on se complétait...
Jordan : Ça c'est ce que je croyais. Maintenant je ne ressens plus rien que de la haine et du dégoût pour toi, Jamilla. C'est toi qui aurait dû te retrouver à ma place et non l'inverse. Je ne te le pardonnerai jamais, tu entends ? J'ai plus envi de te voir. Vas-t-en !
Je n'en revenais pas.
Pendant un moment je restais figée à le regarder,
Ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire.
Je sentais mon petit coeur se briser en mille morceaux,
Et ça faisait si mal que je refusais de croire que c'était réel.
Ses mots me touchaient énormément.
C'était comme si on me poignardait dans le coeur à plusieurs reprises,
Et que la douleur envahissait progressivement mon être tout entier.
Moi : Non... S'il te plait mon coeur ne me laisse pas tomber. Je t'aime, j'ai besoin de toi... et tu as besoin de moi.
Jordan : Casses-toi j'ai dit ! Dégages !
Il hurla si fort que je sursautai.
Sa mère ne tarda pas à entrer dans la pièce.
Moi : Jordan... pitié ne fais pas ça, implorais-je. Crois en nous, je t'en prie. Tu disais toi-même qu'ensemble on pouvait tout surmonter...
Jordan : Je croyais que tu étais l'amour de ma vie mais en réalité t'es ma pire erreur ! Comment je regrette d'avoir fait parti de ta vie... vas y fous le camps de là ! L'amour que j'avais pour toi est parti en même temps que ma jambe. T'es morte à mes yeux ! Si je pouvais me lever je t'aurais cracher dessus moi-même ! En vrai tu mérites vraiment tout ce qui t'arrive ! T'as qu'à aller te faire sauter par Saint, tiens ! Je suis sûre que vous n'attendiez que ça et que tu vas t'en donner à coeur joie vue que t'es célibataire maintenant ! Pas étonnant que ton ex se soit suicidé à cause de toi ! Tu portes malheur !
Lori : Allez ça suffit ! Pars d'ici tout de suite !
Elle m'a littéralement poussé vers la porte.
Voyant l'agitation Majesty est entrée elle aussi.
Majesty : Oh madame, calmez-vous. Toi aussi Jordan. Parlez-lui mieux que ça. Viens Jam on s'en va.
Je n'osais pas bouger.
Mon corps ne m'obéissait plus.
Elle me serra contre elle puis m'emmena dehors.
Je ne dis pas un mot et elle ne posa pas de question.
Elle m'a juste fais un câlin pendant de longues minutes,
Puis on est rentré à la maison.
J'étais tellement déboussolée que j'en tremblais.
Non seulement je n'aurais jamais imaginé me faire larguer un jour,
Mais encore moins de cette façon là.
Il a été tellement dur dans ses propos que ça m'a secoué.
Je peux comprendre qu'il m'en veuille mais à ce point ?
Wow.
Je suis blasée.
En entrant dans la maison me suis directement dirigée vers le bar,
Mais bien sûre Majesty me stoppa.
Majesty : Arrêtes ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu sais très bien que tu n'as pas le droit de boire.
Moi : Alors donnes-moi de quoi fumer, murmurais-je.
Majesty : Non plus. Tu es hospitalisée je te signale. Écoutes babe ce que tu ressens c'est normal. Je comprend. Mais il faut que tu te calmes... ce n'est pas bon pour ta santé en ce moment et tu le sais.
Je ne répondis pas.
Nadeem : Tout va bien ?
Majesty lui a simplement dit que j'étais fatiguée, donc j'en ai profité pour regagner la chambre dans la quelle je dors.
J'avais besoin d'être seule.
Après avoir fermer les volets,
J'ai remis la poche de perfusion à sa place,
J'ai mis une playlist de musique triste,
Et je me suis allongée dans le lit, dans le noir.
Cette après-midi là j'ai énormément pleuré.
J'en avais même mal à la tête à force.
⌈●●●⌉
J'ai été tiré de mon sommeil par des mouvements autour de moi.
À force de pleurer j'avais fini par m'endormir.
... : Mama ?
J'ouvris rapidement les yeux,
Eden se trouvait face à moi avec ma mère.
Il me fit un grand sourire,
Puis agita ses petits bras en ma direction.
Je me redressais aussitôt.
Eden : Coucou mama !
Les larmes ont de nouveau coulé.
Il rampa jusqu'à moi sur le lit et je le pris dans mes bras,
Embrassant tendrement son petit front.
Ma mère monta sur le lit elle aussi pour tenir le fil de la perfusion,
Histoire qu'Eden ne se mette pas à jouer avec.
Eden : Muah !
Il plaquait ses petites lèvres sur les miennes,
Puis essuya mes larmes avec ses mains,
Juste avant de me faire un adorable câlin.
Eden : Oh ! Mama bobo !
Moi : C'est rien trésor, assurais-je en l'embrassant à nouveau. Maman va bien. Et toi aussi. On va bien tous les deux. On va pouvoir être heureux maintenant...
Maman : Majesty m'a un peu raconté ce qui c'est passé. Ma pauvre chérie. S'ils avaient eu le culot de te parler comme ça devant moi... hum. Mieux vaut ne pas y penser. Je sais que c'est dure, que tu es triste et que tu veux être seule mais je me suis dit qu'Eden te remonterait surement un peu le moral. Ils sont arrivés tout à l'heure et j'ai voulu te faire la surprise donc je suis allée le chercher. Kim viendra le récupérer en rentrant peu après le dîner.
Mon fils s'adossa délicatement contre moi,
Essayant tant bien que mal d'arracher le fil des mains de ma mère.
Moi : Tout le monde dit que tout est de ma faute, soufflais-je.
Maman : Ils se trompent, et on s'en fiche. Ils n'ont aucune idée de ce que tu as enduré. Écoutes chérie, n'y pense pas pour le moment. Eden est là et je veux que vous profitiez l'un de l'autre. Saint dit qu'il avait hâte de te voir et c'est bien vrai. Il était surexcité comme une puce pendant tout le trajet. Je te montrerai les vidéos.
Elle me fit un bisou et se dirigea vers la porte.
Maman : Je vous laisse entre vous. Quand il sera parti tout à l'heure et que tu auras pris tes médicaments je reviendrai te voir et tu pourras pleurer, crier, parler ou ne pas parler pendant que je te prendrai dans mes bras. D'accord mon bébé ? Ça va aller. Maman got your back forever. Et puis de toute façon... À quoi bon avoir un copain quand tu as cet adorable petit ange pour te voler ton coeur sans jamais le briser ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro