Chapitre 1: Dure réalité.
(Chapitre réécrit et corrigé)
Je pose le liquide fumant contenu dans ma tasse à mes lèvres. Le coffee's Jo' est notre café favori, à Stéphanie et moi. C'est pour ainsi dire l'endroit où tous les adolescents de la ville se retrouvent pour déguster en toute tranquillité leur boisson favorite, seuls ou accompagnés.
Pour ma part, c'est ma meilleure amie Stéphanie qui me l'a fait découvrir. De naturel pas très sociable -voyons les choses tel qu'elles le sont-, je ne me serais jamais rendue de moi-même à un endroit aussi fréquenté que celui-ci. Et j'ai eu une sacrée chance d'avoir rencontré mon amie : sinon je n'aurais jamais eu l'occasion de goûter aux délices que sont les smoothies à la framboise que prépare Jo'.
Mais cette fois-ci, mon choix du goûter a du se porter sur un simple café au lait, en raison de la rupture de stock de framboises dont Jo' m'a fait part à mon arrivée.
Nous ne sommes que début septembre, et pourtant les aliments commencent déjà à manquer. Hier soir, c'était les yaourts de la superette du coin qui n'étaient pas présents à l'appel. Nous le savons tous, les temps sont durs, et nous n'échapperons pas non plus cette année à la famine qui envahira tout le pays dans quelques temps. Je m'étais préparée à ce problème, seulement je ne pensais pas qu'il se montrerait aussi tôt.
Cette guerre qui oppose les deux plus grosses Nations de notre planète, a des effets bien plus terribles que ses précédentes. J'ai toujours vécu dans cette époque maussade où nos adversaires nous coupent de toute denrée, puisque c'est leur Nation qui a toutes les grandes productions agricoles de la Terre. La notre a un rôle bien plus précis, celui de fabriquer tout les accessoires du quotidien, et aujourd'hui plus que jamais, les différentes armes de guerre.
On cesse d'entendre à la radio que nous sommes plus puissants que la Nation Red, et mêmes que nous la gagnions, seulement, moi je n'y crois pas. Jusqu'à la, ils trouvent toujours le moyen de se défendre face à nos nombreuses attaques, alors si cette guerre venait à durer plus encore, notre principal ennemi deviendrait la faim. Rendons-nous à l'évidence: ils sont bien plus organisés et stratèges que nous.
Une voix m'interpelle de son bon mètre 70, me sortant subitement de mes pensées, se trouvant être celle de ma seule et unique amie.
- Steph', tu m'as foutue une de ces frousse ! Je ne pensais pas que tu me rejoindrai ce soir, on est mardi, non ?
- Exact, mais mon patron m'a accordé un congé. J'ai quelque chose de super important à te dire, et cette fois-ci, je suis sûre de moi.
Stéphanie travaille à la supérette où j'ai l'habitude de faire mes courses. C'est sa seule issue si elle veut que son frère et elle ne soient pas placés en famille d'accueil. Sa mère,- que je n'ai pas connue-, est morte suite à l'accouchement compliqué de son frère, et son père est chef d'armée, donc souvent absent. Etrangement, elle adore son job. Alors si elle a voulu prendre un congé juste pour venir me voir, c'est certainement que ce qu'elle souhaite me dire n'est pas à prendre à la légère.
Je pose mon café sur le bord de la table en bois gris, et lui donne toute mon attention en croisant mes deux mains sous mon menton.
- C'est mon père, il est au courant d'une info qu'on lui a interdit de divulguer. Bien sûr ,il n'en a fait qu'à sa tête et me l'a répété. Il aurait pas du, c'est bien trop risqué avec tous ces espions qui rôdent toujours partout.
Je remarque la panique qui envahit mon amie peu à peu, et lui prends le bras pour lui transmettre mon soutien.
- Stelly, je ne sais pas si je devrai te le dire. Si je fais ça, je trahis mon père...
- Steph, si tu es venue me voir ce soir à la place de bosser, c'est que tu as déjà pris ta décision, je me trompe ?
Elle marque une courte pause, comprenant que son manque de cohérence lui aura encore une fois joué des tours.
-Ouais, ok. Mais promets moi de ne le répéter à personne. Vraiment personne ! Est-ce que j'ai ta parole, Stelly Wolne ?
- Oui, tu l'as. Maintenant, je t'écoute.
Le serveur arrive au moment même où Stéphanie allait parler, repoussant ainsi le moment où je pourrais enfin savoir ce que mon amie a de si important à me faire partager.
Je maudis le temps que met l'employé de Jo' à prendre la commande de Stéphanie. Je n'ai jamais vu ce serveur au coffee's Jo, et je préfèrerais ne jamais avoir à le revoir :sa lenteur en ferait pâlir un escargot !
- C'est noté mademoiselle, j'arrive dans cinq petites minutes avec votre chocolat chaud à la noisette.
- Mon chocolat chaud nature, corrige mon amie.
- Oh, oui bien sûr, s'excuse le rouquin.
Au final, dix petites minutes plus tard, le serveur étourdi revient accompagné d'un chocolat chaud à la noisette. Je ravale une réplique cinglante sous le regard noir de ma meilleure amie qui me voit déjà venir.
Finalement, après que le serveur ait longuement discuté du temps changeant, il nous laisse enfin tranquille, voyant bien que son monologue n'intéresse aucune de nous deux.
- Connaissant Jo', ce serveur ne fera pas une longue carrière dans son café, commente Steph'.
- Sûrement.
Le visage de la grande brune devient soudainement dur, comprenant que ma patience touche à sa fin. Son regard ne cesse de jongler entre les clients susceptibles d'écouter notre conversation. Elle triture l'emballage du sucre en poudre disposé sur la coupelle de sa tasse, puis ancre finalement son regard chocolat dans le mien, ayant pris sa décision.
- Ils vont nous envoyer à la guerre, lâche mon amie d'un tact sans pareil.
Je manque de m'étrangler avec mon café.
- Quoi ?
- Je pense qu'ils vont bientôt l'annoncer au reste du pays dans un délais proche. Je ne sais pas comment d'ailleurs, car ça m'étonnerait que des parents laissent partir leurs enfants sans riposter.
Je doute sur le fait que mon père s'opposerait à ça, en fait il doit sûrement n'en avoir rien à faire, comme il en a également rien à faire de ses quatre enfants.
Devant mon air douteux, elle se sent obligé d'ajouter.
- Je te le jure, Stelly. Sur la vie de Ourson.
C'est impossible. Tout simplement stupide. Veulent-ils en plus d'une guerre contre la Nation Red, une deuxième guerre civile ?
Si ce n'étais pas Stéphanie qui m'annonce cette nouvelle et si elle n'avait pas juré sur la tête de son ours en peluche -à qui il manque déjà une oreille-, j'aurais probablement rit au nez de cette personne.
Seulement, il s'agit de Stéphanie Rones. Et la Stéphanie que je connais ne ment jamais, encore moins si elle vous le jure sur la vie de Ourson !
D'ailleurs, j'ai toujours détesté Ourson, sans jamais oser le lui dire. Ses sourcils froncés lui donnent un regard sévère qui m'a toujours effrayé. Alors un jour, je lui ai arraché l'oreille droite, pour me venger de tout ces regards noirs non mérités qu'il me jetait sans arrêt ! J'ai fait croire à mon amie d'enfance que c'était le chat du voisin qui avait commis ce crime impardonnable, et mon mensonge a déclenché une haine brutale envers ce dernier. La vérité c'est que j'aurais plutôt du lui décoller ses sourcils, au lieu de son oreille !
Je souris niaisement au rappel de ce fâcheux souvenir, puis reviens à la réalité. Il est hors de question que je participe au massacre humain qui existe uniquement par leur faute. Si la Nation Blue veut faire la guerre à la Red, qu'ils se débrouillent tous seuls, mais qu'ils ne mettent pas en péril la vie de pauvres innocents. Soudain, Steph me tire de mes lointaines pensées :
- Faudrait qu'on parte, que nous et nos deux familles, on s'enfuit tous ensemble ! On vivrait dans la nature, éloignés de tous.
Non, si ce que tu me dis est vrai, ils vont boucler toutes les entrées et sorties de la ville.
- Tu en es sûre ?
- Certaine.
...
En sortant du coffee's Jo, nous faisons un détour par le parc. Stéphanie tenait à s'y rendre "une dernière fois" avant qu'on l'arrache de son frère parce que, m'a t-elle confié, c'est le parc où ils se rendaient quand ils voulaient s'isoler tout les deux, pour manger une glace et s'échanger leurs soucis communs. Personnellement je me moque de ce parc, surtout que depuis l'été dernier il est complètement détruit par la faute d'un civil de la Nation adverse qui l'a fait explosé. Normalement il est très déconseillé d'aller sur les lieux où il y a eu une explosion, car l'air y est contaminé. Bien entendu, aucunes de nous deux n'en tient compte.
Au final, mon amie passe une bonne demi heure à m'enseigner où se trouvaient les balançoires, leurs bancs habituels, à elle et son petit frère, et à me dire à quel point elle regrette les fleurs bleus qui commençaient à pousser début mars, lui annonçant ainsi la fin de l'hiver et le retour des beaux jours.
Je n'irai pas jusqu'à dire que quand je remets enfin un pied à l'exterieur du parc, je me sens soulagée, mais cet endroit me donne la chaire de poule. Et me dire qu'une cinquantaine de civils sont morts sur ce lieu n'arrange en rien les choses.
Nous nous séparons comme si de rien n'était, bien que nous savons l'une comme l'autre que notre destin va peut-être tourner.
Quand j'arrive enfin chez moi, je ne mets pas longtemps à comprendre que ma sœur a tenté une nouvelle fois d'user de ses talents de cuisinière... La cuisine est dans un état inimaginable ! Le pot de farine est renversé au sol, trois coquilles d'œufs sont éparpillées dans différentes zones de la cuisine, mais aucune n'est dans la poubelle ! Le plan de travail, lui, est resté propre, comme toujours, mais c'est le lavabo qui a pris à sa place. La raison: ma sœur adore cuisiner dans ce dernier, elle dit que c'est plus fun.
Mais le pire reste à venir : elle a renversé la bouteille d'huile d'olive sur le carrelage gris de la cuisine !
Je lève déjà les yeux au ciel, exaspérée, en m'imaginant tout le temps que je vais mettre à nettoyer le bazar qu'elle a mis.
- Oh, tu es rentrée! J'ai acheté toutes les boites de conserves dont nous aurons besoin cet hiver. Comme ça, c'est fait !
Et elle a pris une bonne initiative, car d'ici quelques jours les rayons de toutes les supérettes du coin seront quasiment vides. Je la remercie pour son service rendu mais ne manque pas de lui faire remarquer qu'elle vient pourtant de gaspiller une bouteille entière d'huile.
Je m'apprête à aller chercher le balais pour nettoyer le chantier causé par Fanny, mais me ravise au dernier moment en apercevant mes deux petits frères entrain de jouer avec.
- Tommy, Zack. Le balais !
- Eh ! C'est pas parce que t'es la plus grande que tu dois t'imaginer pouvoir nous donner des ordres comme ça !
Et voila qu'ils recommencent... Mes deux cadets sont tous deux jumeaux, et on peut dire qu'ils sont en pleine rébellion. On dirait qu'à chaque fois qu'on leur fait une remarque, ils se sentent immédiatement offensés. A croire qu'ils se livrent une bataille pour savoir lequel des deux sera le plus susceptible.
- Zack, passe moi ce fichu balais, dis-je blasée de son comportement enfantin.
Sérieusement, est-ce que mes deux frères ont réellement 13 ans ?
Vu leur immaturité, permettez-moi d'en douter.
- S'il te.., commence Tommy.
- S'il te plait, je souffle.
- Voilà qui est mieux, répliquent-ils en cœur.
Bien que ces deux jumeaux soient
complètement stupides, je ne connais personne sur cette planète qui prétend les détester.
Leurs sourires angéliques fait disparaître chacun de vos chagrins, même les plus gros.
- Il mange avec nous Fred ce soir ?
La bonne humeur que m'avait transmis mes deux cadets s'envole instantanément, au rappel de mon géniteur.
- Non, je ne pense pas.
- Pour changer, râle ma sœur.
Je ne la contredirai pas sur ce point, il passe plus de temps à son bureau qu'autre chose.
Avant, c'était pas comme ça. Il était le papa-poule toujours protecteur envers ces enfants, et ramenait tous les soirs une rose à ma mère, en bon homme amoureux.
Sauf que le jours de son décès, qui remonte à deux ans, mon père s'est complètement renfermé sur lui-même et a coupé les ponts avec toutes les personnes qui pourraient lui rappeler sa femme défunte.
Dont nous, dans le lot.
- Dans ce cas, on mange des pâtes au thon !
Les « pâtes au thon » est le plat préféré de Tommy, mais personne horsmis lui n'aime ça. Nous préparons donc bien des pâtes, mais à la carbonara. C'est le seul plat que ma sœur réussit, et ne nous manquons jamais de la complimenter sur ce point.
Fanny est quelqu'un d'extravertie. Elle plait beaucoup, pourtant, je remarque qu'elle n'a pas encore totalement confiance en elle.
Nos compliments lui font un baume au cœur, et nous en usons donc sans limites.
- On mange devant la télé ? Je propose gaiement.
- Ouais, hurle de vive voix mes trois cadets.
Je m'occupe de dresser la table, pendant que ce sont finalement les jumeaux qui nettoient la cuisine -ou plutôt l'évier. Pour sa part, Fanny prépare sa spécialité.
Alors que je savoure une bouchée du délicieux plat que nous a concocté notre soeur, un bruit assourdissant retentit.
- C'était quoi ça ? S'écrient mes deux petits frères en cœur.
- Une bombe, je crois.
Instinctivement, je me lève et vais enfiler mon blouson. Ma sœur m'interroge du regard, et je lui en renvoie un qui se veut rassurant.
C'est déjà le deuxième bombardement en un mois, et les paroles de mon amie me reviennent en tête. Ils vont nous envoyer à la guerre. Quelque chose cloche, et notre Nation ne compte pas nous en informer. Ça en devient une évidence.
- J'y vais, ne m'attendez pas pour finir de manger, je reviendrai tard dans la soirée.
- Stelly, rassure-moi, tu ne vas quand même pas aller là-bas ? C'est beaucoup trop dangereux !
- Il faut que je vérifie quelque chose, répondis-je tout en fuyant sa question précédente.
Avant même qu'elle puisse répliquer, je claque la porte derrière moi, ne laissant plus qu'un bruit de vent autour de moi.
Ma course effrénée me conduit rapidement à l'endroit voulu. D'où je suis, je peux voir la totalité de la capitale de notre Nation. C'est un des plus haut bâtiment de cette ville, et à mon plus grand bonheur, il est facile d'accéder à son toit si vous savez par où passer. A chaque bombardement, je me rends ici le lendemain pour observer les dégâts de mon perchoir. Mais cette fois-ci, je ne veux pas attendre toute une nuit, je veux voir de moi même les dégâts en direct de mes propres yeux, et non via des vidéos diffusées dans le pays entier. Ainsi, je vois la réalité de l'horreur de ces crimes inhumains et pas la fausse réalité à laquelle on veut nous faire croire.
Une épaisse fumée noire recouvre une partie de la ville. C'est le quartier de la boulangerie qui a été visé, j'en suis persuadé. Stratégiquement parlant, je ne comprends par leur raisonnement, pourquoi attaquer un endroit insignifiant parmi tant d'autres, alors qu'en touchant certains autres quartiers les dégâts pourrait être bien plus importants ?
Alors que par habitude, je lève les yeux au ciel, mon regard croise une lignée d'hélicoptères aux vitres rouges. Je ne les vois que quelques courtes secondes, puisqu'ils disparaissent ensuite dans le nuage noir causé par l'explosion. Soudain, un mauvais pressentiment m'envahit.
Je ne réfléchis pas une minute de plus, bien décidée à ne pas rester là sans rien faire, et m'élance vers le quartier de la mairie. J'en suis convaincue, c'est en fait celle-ci qu'ils veulent toucher. C'est dans cette direction que leurs hélicoptères se dirigeaient. Mon souffle se fait court, mes pensées sont réduites à néant. Je n'ai que pour seul objectif d'atteindre cette immense Tour au crépit bleu qui surplombe la totalité de la capitale.
Bien que je sois bientôt arrivée à mon objectif, je m'arrête brusquement: une gigantesque vague noire menace d'un coup de s'étendre sur la paroi bleu nuit de la mairie ainsi que ses alentours. S'ajoute à ça la foule de personnes prise au piège et celles ne comprenant pas ce qui se passe courant dans toutes les directions, enfin surtout vers la mienne, puisque je me trouve sur le seul morceau de la place encadrant la mairie qui n'est pas encore recouvert d'un liquide noir dégageant une forte odeur de pétrole.
Mon sang semble bouillir dans mes veines, et mon corps se fige alors qu'un nouvel hélicoptère se rapproche de la seule partie encore bleu des pavés de la place. Une marée humaine se dirige vers moi en courant, puis me dépasse, me faisant basculer dans le mouvement de foule.
Je regarde vers le ciel étoilé, où l'objet de mon malheur s'est finalement arrêté. Il va larguer des tonnes de pétroles sur moi, si je ne m'enfuie pas.
Alors que je vois déjà les portes rouges de l'hélicoptère s'ouvrir, je me sens décoller. Le bâtiment puant de la mairie s'éloigne à grande vitesse de moi, et je ne peux m'empêcher de regarder la raison grâce à laquelle je suis toujours en vie. Un garçon mesurant un bon mètre quatre-vingts, au cheveux noirs de jais, me porte par dessus ses larges épaules. C'est impressionnant à l'allure à laquelle il va, même avec une personne sur le dos, je ne peux m'empêcher de penser même si le moment n'est pas approprié.
Quelques secondes plus tard, qui au final m'ont paru durer une éternité, je me sens reposée sur une masse dure et froide qui s'avère être la route bordant la rue sur laquelle tous les rescapés de l'attaque se sont arrêtés.
Encore paralysée par la peur, je ne réussis même pas à remercier mon sauveur, mais tourne quand même difficilement ma tête pour croiser son regard d'un vert déroutant.
Lui aussi me fixe, et pendant un temps indéterminé, je me perds dans l'immensité de ses prunelles profondes... mais ses yeux me renvoient aussi le reflet de la place de la mairie en flamme : je reviens à la dure réalité qui semble me narguer.
-
Et voilà pour ce premier chapitre fraîchement réécrit, normalement, ce sera une des dernières version de ce roman. Je suis assez satisfaite du début, mais un peut moins de la fin (il faudra que je rajoute quelques trucs).
En tout cas, je préfère 100x mieux cette version du chapitre à l'ancienne, aucuns doutes là dessus !
Pour votre cas, n'hésitez pas à me faire part de votre avis en commentaires, et de voter pour ce chapitre si il vous a plut !
À la prochaine,
Lisa :)
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