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Chapitre 1 : Un passé voulu révolu

Au sein d'une nuit froide d'hivers, à l'intérieur d'un appartement chaleureusement décoré de bois, une touffe blanche soupira.

De très subtiles flocons de neige tombaient du ciel dans une descente gracieuse, tournoyant sur eux-mêmes lentement, légèrement poussés par les brises d'un vent calme.

Il était vingt-et-une heure, un milieu de soirée comme les autres, pourtant, il n'en était pas tout à fait le cas.

Dans plusieurs familles, des cocons douillets de bonheur dans lesquels le froid de la saison ne rentrait guère, les adolescents se hâtaient. Ils faisaient leurs bagages, revoyaient la liste des affaires qu'ils comptaient emmener ou vérifiaient qu'ils n'avaient rien oubliés.

C'était la vielle d'un grand jour pour eux, la dernière soirée avant le départ du lendemain matin qui les ferait voyager plusieurs dizaines d'années auparavant pendant deux jours et trois nuits.

Une sortie forte excitante en somme.

Cependant, dans cette atmosphère bonne enfant qui plaignait en Konoha, une âme pâle ne trouvait guère sa place.

Il était d'un naturel simple, joyeux et heureux pour un rien et pourtant, il n'arrivait à se réjouir de ce séjour dont il prendrait part.

Une tête blonde, fortement lumineuse de bienveillance lui avait assigné le titre de "surveillant" et "d'accompagnateur" à la sortie scolaire organisée. Seulement, si à première vu l'on croirait que c'était ce poste qui le lui revenait pas, la réalité cachait une toute autre facette. Cette dernière même qui faisait lâcher des soupirs plaintifs à un être dont la peau satinée s'accordait avec brio aux flocons.

Il n'avait aucune envie d'y aller, autant pour devoir côtoyer des enfants surexcités que pour retourner sur les traces de son passé.

Un passé voulu résolu...

Voulu...

Le choix ?

Il ne l'avait pas.

On ne lui avait pas laissé.

Il devait obéir.

Il devait y aller.

C'était un devoir.

Un de ses devoirs shinobis aussi nobles que douloureux.

Kakashi n'y voyait pas de sens, ne comprenait pas cette notion de noblesse que l'on était censé éprouver en réalisant un acte forcé.

Tuer ses ennemis et rentrer en vie ?

Les survivants étaient acclamés, peu importait le sang ruisselant des échos encore perceptibles des cris d'agonies, un spectacle macabre.

Pourquoi le fêter ? Est-ce qu'au fond, ça ne reviendrait pas à vénérer la mort en elle-même ? À la souhaiter ?

L'Hatake avait sa vision des choses, une de celles qui se distinguaient puisque différente. Une de celles qui refusait les actes banals et les cases prédéfinies par tout le monde à la fois.

Une de celles qui restait fidèle à elle-même, rien ne pouvant l'ébranler, ni l'argent ni la reconnaissance, rien.

Une épée aiguisée sous les pluies de flèches décorées d'insultes, de critiques, de moqueries. Un bout de métal tranchant, renforcés au fil des combats mais devenu si usé, si coupant que la lame fine se balançait d'un côté à l'autre.

Une épée à double tranchant. Une de celles dont Kakashi était affublé.

Un nouveau soupir empli la pièce.

Des yeux noirs, fixant jusque-là la valise à moitié faite sur le lit, se dirigèrent vers la fenêtre de la pièce.

Heureusement que le paysage splendide réussissait à apaiser l'argenté qui reprit sa tâche avec le cœur un peu plus léger.

Il ne passerait que trois jours loin de chez lui après tout, il allait bien survivre. Finissant sa valise sur ces fortes pensées, il se laissa aller dans les grands bras qui venaient de l'agripper par-derrière.

On pouvait dire que son mari tombait à pic.

Dans ce Konoha d'un blanc immaculé, deux âmes se partageaient leur amour en une étreinte simple et pourtant si chaleureuse.

Pas de mots, à bas les paroles, libre au silence qui, de sa présence fluette gardait encore un peu la clef de la cage du son près de lui.

Il ne suffit que d'une brise, troquant à la fenêtre comme un invité timide et peut-être quelque peu jaloux de cet amour vue de la neige froide du dehors, pour que la clef s'échappe et laisse les bruits s'échapper.

- "On va manger ? J'ai acheté des nouilles sur le chemin...

- Mahh... Si gentiment proposer, je ne vais pas refuser."

Une dernière étreinte, un dernier contact preuve de leur affection puissante et les deux silhouettes se décalèrent légèrement. Elles prirent doucement le chemin de la cuisine où les attendait un sac contenant leur dîner, posé sur la table.

Deux couverts furent rapidement mis et sans cérémonie, les deux amants mangèrent tranquillement entre silences apaisants et discussions plaisantes.

C'était simple, une atmosphère authentique si importante aux yeux foncés qui, ayant trop goûtés à la malice du mensonge, en étaient aux anges d'en savourer le contraire.

Laissant les mots construire des conversations, Kakashi et Tenzo se partageaient leurs vies chacun. C'était une routine lorsqu'ils se retrouvaient tel un automatisme afin de combler les vides entre chacune de leur rencontre. Brouillée par leur devoirs maladif, encrés en eux comme un poison terrifiant qui au fils du temps ne cessent de prendre plus de place.

"Vous devez montrer le bon exemple, vous devez montrer aux générations futurs de quoi vous étiez capable jusqu'à la fin"

Quelle fable grotesque.

Montrer l'exemple ? Quel exemple ? Celui d'une fierté monstrueuse de savoir résister aux appels de la mort lancés en kunais à eux ? Quel idiotie.

De quoi ils étaient capables jusqu'à la fin ? On croirait rêver. Devaient-ils mourir en héro, tués pour une cause perdue alors qu'ils avaient déjà sacrifiés toute leur jeunesse, miraculés de toutes les fois où la mort les avaient frôlés ?

Pour eux, ça sonnait comme la demande d'un sacrifice malsain, tout ça pour faire bonne figure, qu'on puisse vanter leurs mérites plus tard. Seulement, à quoi bon ? Le couple n'en voyait rien d'intéressant ni même d'essentiel comme on le leur présentez la chose pourtant.

C'était presque indécent.

Enfin, qu'à cela ne tienne, pour l'instant ils ne désiraient que relier le fils de leurs vies pour n'en former plus qu'un seul. Une soirée, c'était bien tout ce dont ils disposaient pour en profiter...

Demain, si Kakashi jouerait les gardiens, Tenzo s'amuserait à faire le garde du gardien. Qu'elle histoire encore. L'argenté retenait Naruto sur ce coup.

Certes, là où ils se rendaient, on recensait pas mal d'agissements des déserteurs mais de là à aller autant dans l'extrême pour un simple voyage... Kakashi doutait qu'il aurait maintenu cette sortie s'il avait été Hokage. Trop de risques pour trop peu de bénéfices.

Montrer ce qu'il s'était passé, l'horreur de la guerre à des jeunes pour qui on donne tout ce que l'on a afin qu'ils y échappent. N'était-ce pas encourager à la bataille en un sens, derrière ce "c'est pour les préparer si le chaos revient, c'est pour leur bien. Comme ça, jamais plus, en voyant l'affreuse réalité, ils ne provoqueront une nouvelle guerre."

Comme si. 

Kakashi comme Tenzo n'y croyaient pas une seule seconde. Ça se serrait s'il suffisait de ça pour éviter tous les malheurs.

L'enfer d'une guerre lorsqu'on ne l'a pas vécu ne nous atteint pas réellement. Certes elle peut choquer, terrifier mais jamais autant que si on l'avait vécue. En un certains sens, c'était entretenir la culture des combats que de ressasser le tout.

Kakashi soupira.

Le dîner s'était terminé rapidement, maintenant, il était l'heure de faire la vaisselle.

Tenzo avait débarrassé leurs couverts avant de partir prendre sa douche tandis que l'argenté s'occupait de laver les ustensiles utilisés. Ce point aussi était une habitude chez le couple lorsque l'un des deux membres du couple revenait de mission.

C'était leur habitude, leur quotidien, leur moment à eux seuls ou pour une fois, le devoir ne passait pas devant tout le reste.

Kakashi l'adorait.

Tenzo l'adorait.

Ils l'aimaient, ils s'aimaient. Et plus particulièrement, ils aimait être enlacés, comme à présent. Le brun derrière l'argenté, le tenant contre lui, torse à dos en un instant magique à leurs yeux.

L'Hatake posa le bol qu'il venait de terminer de laver, le plaçant sur l'égouttoir à sa droite pour clôturer la vaisselle. Après s'être rapidement séché les mains, il se tourna afin de faire face à son amant.

Un sourire, des bras pâles entourant un cou plus foncé, un masque baisé, un tablier retiré tendrement, un baiser.

Un deuxième.

Un troisième.

Une caresse.

Un regard complice.

Des rires.

Ce moment intime n'était pas pour ce soir, ils n'en avaient pas l'envie plus que ça. Ainsi, après s'être lavés les dents ensemble puis changés, le couple partit se coucher.

La tête brune sur ce torse pâle en pyjama, de tendres caresses amoureuses, des mots doux, des yeux fermés, des bras ouverts à eux d'un dénommé Morphée, les deux êtres tombèrent dans un profond sommeil espéré depuis qu'ils s'étaient quittés.

Les valises faites pour le lendemain dans un coin de leur chambre comme spectatrices et les voilà enfin complets.

L'amour restait la plus forte des armes, la plus douce des mélodies...

XX

- "Rokudaime !"

Kakashi soupira, voilà que les affaires commençaient et elle commençaient fort.

Il n'y avait pas à dire, l'argenté avait du mal avec la foule, encore plus avec une composée d'enfants turbulents.

- "Bonjour..."

Avoir l'air un minimum intéressé et de bonne humeur, il devait pouvoir le faire bien que l'envie ne soit clairement pas au rendez-vous. Ces instants de la vieille au soir lui manquaient déjà. Qu'est-ce qu'il aurait envie d'y retourner, qu'est-ce qu'ils en avaient envie d'ailleurs.

En retrait, derrière son amant et aux côtés d'un autre garde choisi pour cette mission, Tenzo n'était guère plus heureux que Kakashi à se retrouver ici. Le froid n'était pas partit, la neige non plus en fait. Ce Konoha blanc était toujours d'actualité, malheureusement moins le bienvenu qu'avant du fait qu'il bloquait les routes.

Faire bonne figure, ne pas souffler d'agacement, il devait se contenir, encore.

Pourquoi n'y allaient-ils pas à pied ? La neige n'y serait plus un problème. Mais non, ils avaient été choisi pour vanter les mérites de ce bus créé par la section technique du village. Ces vieux fous, comme aime à les appeler Kakashi.

Ils devaient partir dans ce véhicule fraichement sortit de son garage et supposé révolutionnaire pour le montrer à tout le pays du feu en profitant de leur sortie scolaire. Encore une histoire de gros sous en somme et de gloire désillusoire.

Dix minutes.

Un frisson.

Vingt minutes.

Des grelottements dû au froid.

Trente minutes.

Une main chaude venue discrètement réchauffer la sienne.

Trente-cinq minutes.

Ils pouvaient enfin partir. Leurs mains subtilement liées se lâchèrent.

Pour avoir attendu, ils avaient attendus...

Et dire qu'ils s'étaient levés à cinq heures du matin, enfin, ils étaient partis maintenant.

Kakashi et ses deux gardes, Tenzo et Rô avaient bien prit soin d'attendre assez écartés de ces enfants surexcités qui forment la génération de ce fameux Boruto. Certes qu'ils aient pour devoir de les surveiller était déjà une chose mais il était hors de question qu'ils se les coltinent plus que de besoin.

Il y avait une bonne raison sur le fait qu'eux n'avaient pas d'enfant.

Non ?

Non...

C'était de l'ironie.

Eux ne pouvaient pas en avoir.

Soit parce que la guerre les avaient rendus stériles, soit parce qu'elle leur avait prise toute leur jeunesse, les relâchant trop âgé pour ne serait-ce que tenter l'expérience.

Le cas Kakashi et Tenzo était un cas à part et pourtant similaire. Ils avaient acquis "leur retraite" bien trop tard pour ne vouloir qu'essayer d'adopter un enfant. Ils n'avaient plus la patience ni la condition physique nécessaire pour élever une jeune âme.

De plus, la guerre leur avait trop prit de proches pour qu'ils ne veuillent infliger une chose similaire à un enfant. Certes ce n'était plus d'actualité pour le moment mais ayant acquis une méfiance excusée, ils ne voulaient prendre le risque de se lancer.

Le Rokudaime et ses gardes furent les derniers à monter, vérifiant que tous les jeunes adolescents étaient bien montés avant de les rejoindre dans ce bus chauffé qui avait finalement le mérite d'exister.

Kakashi s'installa au deuxième rang, à droite du couloir sur le siège le plus près de la fenêtre. Shino vint prendre place à ses côtés après un signe de tête en accord avec le fait de l'ex-sensei de la team sept. Il fallait qu'ils discutent un peu tout le deux pour veiller à qu'ils aient eu les mêmes informations sur le déroulement de ce séjour.

Sur les places parallèles à eux, en face, Tenzo et Anko discutaient tout bas d'éventuels problèmes qu'ils pourraient rencontrer. C'était peut-être inutile comme procédé au vu du bruit assourdissant que faisait les mômes bien à l'arrière du bus. Deux lignées de sièges entiers les séparaient de leurs professeurs, sûrement pour être plus à l'aise pour faire leurs tours et bêtises.

Rô semblait y trouvait quelque chose d'attendrissant alors qu'il en profitait pour expliquer avec précision au chauffeur par où il devait passer, retournant ensuite s'asseoir juste devant Tenzo.

Ce fut à la suite de ça que la bus démarra réellement. Les toitures blanches défilants dans ce brouhaha que les pauvres adultes devraient supporter maintenant pendant plusieurs jours.

Kakashi en soupirait bien mais Shino lui parlant, ça serrait déplacé.

Le trajet fut assez interminable bien qu'il n'en laissa rien paraître. Les jeunes étaient de plus en plus excités au fur et à mesure que la destination se rapprochait au point de devenir de vraies furies. Malheureusement, les oreilles agressées depuis plusieurs heures déjà des professeurs en furent les dommages collatéraux.

Boruto était évidemment l'élément moteur de ce brouhaha incessant, le contraire de Shikadai qui semblait au moins aussi fatigué du bruit que les adultes.

Dans ce bus, chacun avait pu entendre de la même façon des remarques sur la présence du Rokudaime. Honnêtement, Kakashi mentirait en disant que les commentaires sur sa personne le mettait à l'aise. Au contraire même, il avait une horreur assez inédite à ce retrouver au centre de conversations.

D'un autre côté, il était obligé d'avouer que sous la surprise de sa présence non prévenue, il ne pouvait en être autrement.

Il lâcha finalement un long soupir, le premier durant ce voyage inconfortable. Shino venu lui apporter de l'eau, le bus ayant fait un arrêt pour permettre au chauffeur de faire une pose, rigola légèrement de l'épuisement de son aîné.

- "Naruto ne vous a pas fait de cadeau en vous envoyant ici...

- Je te le fais pas dire. répondit Kakashi, son air nonchalant au visage"

Il remercia rapidement son cadet pour la bouteille avant de s'éclipser pour la boire. Premièrement pour échapper aux regards indiscrets mais aussi pour s'enfuir de ces enfants turbulents qui courraient en tous sens.

Ils auraient vraiment mieux fait d'y aller à pied, ça les auraient calmés au moins un peu...

Assis sur une branche d'arbre, adossé au tronc, l'argenté en profita pour réétudier la carte menant à leur destination.

Les routes goudronnées n'existant pas, le trajet avait été étudié pour qu'un bus puisse passer sur de grands axes de carrioles. Seulement, il fallait dire que ce n'était guère des plus avantageux niveau discrétion.

Le véhicule étant assez haut, ils ne pouvaient se cacher sous le feuillages des arbres et devaient passer à découvert. De plus, le bus n'était encore qu'un prototype et ainsi, ils ne pouvaient rouler vite au risque d'épuiser le moteur comparable à celui du train surplombant Konoha.

C'était vraiment se compliquer la vie pour rien du point de vue de l'Hatake.

Enfin, pour rien, non. C'était pour faire de la pub, vanter les mérites des technologies de Konoha, faire bonne figure et tout ce pataquès grotesque.

Y aller à pied aurait était bien mieux, il ne se lassait pas de le répéter...

- "Ça va ?"

Une voix grave, accentuée par le masque de porcelaine recouvrant le visage de son porteur vint aux oreilles pâles.

Aucun doute, Kakashi savait que c'était Tenzo.

- "Le voyage et les gamins m'énerve déjà, soupira l'argenté alors qu'il faisait de la place pour que son amant caché puisse s'asseoir à ses côtés. Dos au tronc d'arbres, le brun souffla à son tour.

- Kakashi, commença-t-il, je ne parlais pas de ça, tu le sais bien."

Seul le silence lui répondit.

Ainsi, ça n'allait pas du tout. Tenzo l'avait évidemment prévu mais voir sa moitié allait mal ne lui plaisait guère. Ça lui était même assez insupportable.

- "Mah, reprit finalement l'Hatake pour ne pas laisser le silence dominer, on n'y restera que trois jours, ça passera vite."

Le brun n'était pas convaincu. Soixante-douze heures de tortures, non, ça ne passait pas vite du tout. Mais comme Kakashi feintait, il en fit de même et se contenta de lui donner un coup de coude réconfortant. A défaut d'un câlin ou d'un baiser dont il aurait aimé pouvoir l'affubler, c'était le mieux qu'il pouvait faire.

- "Ça va être l'heure de reprendre la route, souffla l'argenté après encore quelques minutes à profiter de l'air frais, vivement que tout cela se finisse, finit-il pour lui-même."

C'était le bruit des enfants rentrant dans le bus qui les avaient avertit du départ, d'un nouveau et du dernier qu'il y aura avant d'arriver à destination.

Le camp d'Auschwitz, Kakashi aurait aimé ne jamais plus y mettre les pieds, ne jamais plus en entendre parler tout court d'ailleurs.

Maudit Naruto.

Non.

Maudit lui-même pour garder tout pour lui.

Comment en vouloir à son ex-élève alors que ce dernier ne savait rien de la sombre vérité ? Évidemment que s'il l'avait su, il n'aurait fait subir cette torture à son aîné. Même le pire des connards aurait hésité, pas forcement longtemps mais l'aurait fait tout de même.

Kakashi soupira une dernière fois sous la main de son amant qui se posait sur son épaule avant de partir. Heureusement qu'il y avait Tenzo à ses côtés, il avouait avoir sûrement fuit dans le cas contraire.

Fuir pour Kakashi, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Après tout, l'argenté n'avait jamais fuit une mission. Ça voulait bien dire ce que ça voulait dire...

XXX

La fin du trajet se passa dans le calme. Les petites venaient apparemment de comprendre que cette sortie scolaire ne se déroulerait pas dans un parc d'attraction mais bien dans un camps pour les prisonniers de guerre.

Il fallait dire que Shino avait prit la parole pour leur expliquer tout à fait sérieusement l'histoire, bien que très brièvement, du lieu qu'ils allaient visiter. Parler subitement de tuerie de masse et d'exploitation d'êtres humains avec une touche de tortures saupoudrés d'expériences plus que douteuses, les rires avaient vite fait de déguerpir.

Kakashi les comprenait, savait bien comme c'était choquant d'apprendre que l'humain avait été capable de telles choses mais au-delà de ça, il savait ce qu'avait vécu les victimes de ce lieu. Il devait avouer d'ailleurs ne pas y être étranger, mais ça, il se garderait bien de le dire.

Profitant du semi silence que seul les chuchotements des gamins brisaient, l'argenté se laissa à admirer le paysage.

Les arbres défilaient toujours, si beaux, si majestueux alors qu'à dix minutes de là, se dressait les plus horribles des bâtiments. C'était un contraste assez phénoménale, comparable cependant à la nature de l'homme que la peur pouvait rendre si soumis et capable de monstruosités impensables.

Comme cette forêt qui cachait ce monstre, l'humain cachait son jeu aussi.

Comme cette forêt si belle cachant un diable, l'humain capable de si splendides actes masquait une toute autre facette.

Kakashi sentait son cœur accélérer au fur et à mesure que les arbres quittaient sa vision pour être remplacé par d'autres.

La camp n'était plus loin, la turbulence des enfants qui le sentaient finissait de le confirmer malheureusement.

Ce fût finalement Shino qui se leva une nouvelle fois de sa place pour indiquer aux gamins que ce voyage pédagogique ne devait pas les effrayer non plus. Le but n'était pas de les traumatiser mais simplement de leur montrer la violence des guerres pour couper les éventuelles envies de la prochaine génération à en recréer. Dans ce but, leurs guides durant ces trois prochains jours avaient prévus de quoi les amuser tout de même et leur épargneraient évidemment les détails les plus choquants. Il finit par conclure qu'à chaque visite, ils seront prévenu de ce qu'ils allaient voir et apprendre et chacun aura le droit de s'y abstenir si c'était trop pour eux. S'en suis évidemment une morale sur le fait que chacun était différent et qu'il n'y avait aucune honte à ne pas vouloir aller voir ces terribles choses.

Kakashi du se retenir de lâcher un léger rire. Il aimait décidément bien Shino. Ce dernier avait fait exprès de faire peur aux gosses durant la seconde moitié du trajet pour obtenir du silence. Maintenant qu'ils arrivaient, il pouvait les rassurer et laisser le bruit remonter.

L'Hatake aurait sûrement fait la même chose maintenant qu'il y pensait. Il avait cru mourir durant la première partie du trajet et heureusement que l'intervention du professeur avait cloué le bec de ses pipelettes sinon il se serait passé par la fenêtre. Et pas que lui conclu-t-il en voyant les regards complices de Tenzo et Rô qui pensaient sans nul doute à la même chose que lui.

Mais alors qu'il souriait doucement à ses gardes du corps et amis, les exclamations des gamins derrières les tirèrent de leur échange.

Ils n'étaient pas idiots, ils comprenaient ce que tout ça voulait dire ; ils étaient arrivés.

Effectivement, le bus venait de passer deux grandes grilles avant de s'arrêter quelques mètres plus loin. Le parking, conclu Kakashi sans oser relever les yeux de ses cuisses. Il n'était honnêtement pas sûr, pour ne pas dire pas du tout, de vouloir les relever et "admirer" le paysage environnent.

A l'inverse, les enfants ne s'en privèrent pas et seul les sourds pouvaient ne pas entendre combien ils criaient. Ça fatiguait déjà l'argenté que l'irritation gagnait peu à peu.

Tenzo avait raison, ça n'allait pas du tout et il dû user de toutes ses réserves pour ne pas faire tomber son masque nonchalant. Ça ne ferait que révéler l'être effrayés de ses propres souvenirs horribles qui remontaient, et c'était peu de le dire, qui maudissait sa présence ici.

Les soixante-douze heures de tortures commençaient réellement...

L'argenté pouvait entendre les portes du bus arrières du bus s'ouvrirent, celles-là même qui coupaient le véhicule en deux à plusieurs rangées de sièges de sa place. Il en fût honnêtement soulagé, ça empêcherait les élèves de passer devant lui. Leurs regards insistants et plein d'une admiration étrange risquait de finir de le faire sortir de ses gongs.

Pourtant, Kakashi ne perdait jamais ses moyens. Ça voulait donc dire ce que ça voulait dire.

Il entendit rapidement des exclamations des enfants, sûrement dû à une surprise ou à un accueil particulier qu'avait prévu les animateurs. Mais même savoir ce que c'était ne motiva guère l'argenté à relever son regard.

Heureusement, trop concentré sur la surveillance de ces gamins à problèmes, Shino ne remarqua pas l'inconfort de son aîné. Ce dernier en profita, prenant de silencieuses inspirations pour se calmer tandis que le regard peiné de Tenzo passait sur lui.

Pourquoi son amant devait subir ça en plus ? Ou plutôt, ça aussi ?

Mais, malheureusement ou heureusement, son Hatake avait connu pire, la preuve étant son passage dans ce camp et pas en tant que visiteur. Et puis, toujours dans un fait mitigé entre le positif et le négatif, le Rokudaime savait prendre sur soi, la preuve même était qu'il était actuellement debout, son air nonchalant au visage. Rien ne pourrait trahir la hantise en lui que ce lieu lui inspirait.

Cependant, Kakashi prit tout de même  soin de passer en dernier. De un pour se protéger encore un peu de la vision qui l'attendait mais aussi de deux, parce qu'il savait les regards qu'on allait porter sur lui en le remarquant. Ces derniers ne lui avaient jamais plu, pourtant, il n'avait jamais grondé contre. Hors, ce jour risquait d'être l'exception et il ne le voulait guère. Il devait se préparer encore un peu, profitant de ces quelques secondes restantes où il prit bien soin de ne regarder que ses pieds.

Pourtant, peut-être aurait-il du tout de même relever son regard, au moins pour anticiper ça...

À peine avait-il posé pied au sol qu'il se figea.

Deux hommes, sûrement des guides, étaient déguisés en soldats avec l'uniforme kaki allant avec l'histoire du lieu. Dans leurs mains, des répliques de fusils à parchemins explosifs en gout et pointé sur les côtés du crâne pâle.

Il ne devait pas perdre pied, il devait calmer impérativement les battements de son cœur.

Ce n'était qu'une mise en scène pour mettre les petits dans l'ambiance avec une frayeur d'arrivée pour les excitées. C'était une mise dans le bain tournée de façon comique en somme, une de celles qui plaisait énormément aux petits. Il n'y avait qu'à voir leurs sourires à tous un peu plus loin pour voir combien cette scène leur avait plu.

En y réfléchissant, c'était sûrement de là que venait tout le bruit qu'avait entendu Kakashi plus tôt.

L'Hatake ne dut penser qu'à ça fortement pour ne pas briser les bras des faux gardes l'entourant. Les sueurs froides dans son dos et ses sens brutalement décuplés sous la violence des souvenirs lui remontant ainsi que la survie entamée, son sang froid venait de sauver deux gars de fractures ou pire.

Il ne fallait pas lui faire peur comme ça, pas maintenant, pas ici, pas avec ça...

Il n'aurait sûrement fallu que d'une demie seconde de plus et l'absence de sourires des guides déguisés pour qu'il ne perde pied. L'intervention du directeur du site jouait aussi.

- "Écartez vous de lui enfin ! On ne pointe pas ainsi un ninja ! avait crié le responsable de l'entretien et de la visite du camp."

Kakashi se retenit de dire que les petits passés avant lui ainsi que les autres adultes de Konoha étaient aussi des ninjas. Mais il n'était ni d'humeur ni d'envie de parler, simplement l'idée de se remettre en mouvement le stoppait. Après tout, les bras de deux personnes n'étaient guère tout à fait épargner.

Alors que sa respiration reprenait tout doucement après cette frayeur et pas des moindres, l'Hatake releva un tantinet les yeux pour apercevoir celui qui avait parlé.

Il était un homme assez petit, assez rond aussi que de courts cheveux bruns ornaient. Ses yeux de la même teinte brillaient et reflétait la pétillante vie qu'il devait aimer mener. Pour finir son portrait, sa moustache bien taillée allait de paire avec son costume d'hommes d'affaires.

L'argenté le reconnaissait, ils n'étaient pas inconnus l'un à l'autre et cela dépassait sa renommée. En réalité, ils s'étaient connus à Konoha pour la raison même de la sortie scolaire actuelle.

Une interview d'un survivant du camp, il fallait dire que ça valait de l'or...

Se contentant d'hocher la tête encore tendu face aux excuses des aimables faux gardes, il baissa ses yeux une nouvelle fois.

Tous ce petit monde avait l'air d'être gentil, les sourires sur leurs visages confirmaient leur nature bien difficile de toute manière à cacher à un ninja expérimenté. Heureusement qu'ils l'étaient, sinon cette torture sans guides sympathiques aurait signé sa fin.

Une fois les armes gracieusement éloignées de lui, il pu reprendre un minimum contenance. Les sueurs froides dans son dos continuaient cependant de descendre tel un long frisson de peur. Sa respiration n'était guère remise non plus ; si retenue que c'était à peine si elle avait lieu.

Ça voulait dire ce que ça voulait dire.

Pourtant, malgré son état interne plutôt catastrophique, extérieurement, rien ne pouvait laisser trahir sa douleur à être ici.

Il était neutre, nonchalant comme à son habitude et comme d'habitude, puisqu'il avait été Hokage, il était bien trop fort pour ne serait-ce qu'avoir des problèmes. Personne ne chercha donc à voir s'il aller réellement bien ou si ce n'était qu'un autre masque sur son visage.

Obito aurait passé sa vie à l'énerver, il fallait le dire. Lui demander de devenir Hokage, il aurait bien pu s'abstenir sur ce point, ce n'avait pas été une fleur qu'il lui avait faite.

Kakashi était devenu le Rokudaime comme demandé mais pourtant, même en étant devenu porteur de ce rôle que certain ne visualise que comme magique, ça ne lui plaisait en rien.

Faire la courbette, recevoir des marques de respects inutiles et gênantes en permanence, crouler sous la paperasse à végéter sur un fauteuil à longueur de temps. Il n'y avait rien à cacher, Kakashi avait trouvé le temps long jusqu'à ce que Naruto prenne la relève.

Mais même maintenant, alors qu'il n'occupait plus ce rôle, on continuait de l'exaspérer avec ça. Non il n'était pas incroyable et non, s'il demandait à ce qu'on arrête avec les "sama" ce n'était pas que par modestie. Il avait quand même le droit de trouver le tout gênant ? Attirant trop l'attention alors que lui était de nature discrète, voilà ce qui lui avait sûrement paru le plus dur dans tout ça.

Kakashi s'arrêta. Il était partit trop loin dans ses pensées, dans son raisonnement. Il devait retrouver pied sur Terre. Écouter le directeur Shizori expliquer le planning du séjour devrait pouvoir l'aider à se concentrer sans trop penser.

- "Bonjour à tous, je suis le gérant de ce site, Shizori, enchantée, commença-t-il. Je serais en charge de vous faire découvrir avec l'aide de mes collègues, les spécificités de ce lieu que nous pouvons voir en fond. Son pouce pointa les bâtiments marron ternes derrière lui. J'espère que ça vous plaira."

Forcément, avec ce sourire charmant de son dû, de commerçant et d'historien Shizori eu vite fait de charmer les gamins. Ces derniers étaient excités, leurs yeux pétillants de curiosité mais d'appréhension aussi.

Si on mettait en second plan toute l'horreur ce que ce lieu évoque, c'était pour masquer le côté purement "éducatif" de cette sortie scolaire et en faire ressortir un aspect plus plaisant. Les guides du site n'étaient pas à leur première visite, ils savaient comment se débrouiller pour maintenir l'envie de découverte des troupes sans la refouler.

Après quelques exclamations excitées des adolescents, le directeur leur fit signe de se calmer.

- Je vais à présent vous présenter le planning de ces trois jours à venir si vous le voulez bien. Étant déjà l'heure du déjeuner, on va commencer par aller dans le gîte réservé pour vous où vous pourrez y déposer vos affaires et vous restaurer. Ensuite, on ira à l'intérieur du camp pour y découvrir l'entrée et apprendre comment les prisonniers arrivaient ici et ce qu'ils subissaient à l'arrivée. Ça ne devrait pas prendre plus d'une heure et demie, le reste de la journée vous sera accordé pour vous reposer. Le lendemain, on continuera la visite du site pour vous y montrer les recensement des déportés puis leurs dortoirs avant de passer pour l'après-midi au fonctionnement du camp d'extermination. Pour le dernier jour, on s'intéressera à la partie du camp dite de concentration où vous y apprendrez comment les victimes y étaient exploitées et pourquoi avant de terminer sur la visite du musée construit à côté. Plusieurs animations auront évidemment lieu pour vous divertir, le comique risquera d'être au rendez-vous je vous préviens. Il ne faudrait pas vous choquer quand même !"

Beau détournement nota Kakashi. Comme si les représentations comiques pouvaient choquer, c'était bien une référence à ce qu'ils allaient découvrir en vérité. Mais c'était bien mieux de le présenter de la sorte, ça évitait de faire peur et tourné avec ce charmant sourire, ça avait son côté amusant.

Il n'y avait pas à dire, Shizori savait y faire.

Pour ce qui était du planning même, l'argenté y trouva toute sa logique vis-à-vis du sens des visites. C'était bien pensé.

Mais alors que chacun marchait déjà en direction du gîte sur leur droite à la suite des guides, Kakashi était resté figé. Il allait devoir revisiter ce camp, ce camp qui l'avait vu souffrir, torturé, travaillé de force, pleurer, faner. Il n'en avait bien aucune envie, le fait qu'il n'y soit jamais revenu malgré une connaissance présente ici qu'il appréciait voulait tout dire.

Comme chaque survivant, il était traumatisé, s'enfermer dans une bulle était bien le seul échappatoire qui lui avait resté. Si certains avait besoin au contraire de le vivre et transmettre leur vécue pour extérioriser, Kakashi était de ceux à vouloir oublier.

Ce n'était pas pour rien qu'il n'avait jamais parlé de ce sujet à quiconque si ce n'est dans un rapport classé confidentiel et à son amant. C'était les deux seuls failles au mutisme dans lequel il s'était enfermé et ça lui allait très bien.

Il n'en parlait pas, ne le voulait pas et n'avait pas à le faire puisque personne ne le suspecterait. Pourtant, c'était ce qui lui avait coûté aujourd'hui de revenir en ce lieu.

Naruto n'en avait jamais entendu parler, n'aurait jamais même suspecté le fait et voilà que sans le savoir, il faisait vivre mille morts à un survivant qui aurait préféré oublier.

D'un mouvement lasse, découragé et impressionné par ce qu'il allait oser regarder de nouveau, il leva ses yeux vers le lointain. Là-bas, Kakashi voyait les bâtiments qui avaient été le théâtre de sa pire souffrance physique, mentale aussi sûrement. C'était bien pour ça qu'il n'en parlait jamais, il ne manquerait plus qu'il soit comparé à ce site ou pire encore, prit en pitié.

C'était son passé, ce passé voulu résolu.

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