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huit.

Ça vous fera 9 026,50 Wons, s'il vous plaît.

Tout en prenant garde de rendre au client le montant exact de la monnaie, Yoongi observe le petit garçon, là-bas, devant le rayon des jouets. Il contemple les boîtes avec une certaine perplexité, comme s'il se demandait ce qu'il faisait là.
Quand il est entré, il y a quelques minutes, il avait une liste assez conséquente entre ses doigts serrés, et Yoongi s'était dit que c'était sûrement des cadeaux à n'en plus finir que l'enfant capricieux demandait aux parents dépassés. Il ne cesse de juger, Yoongi, quand il est fatigué. Fatigué par les clients inexpressifs, les néons usés et la pluie hésitante de novembre.
Mais à présent Yoongi se dit que c'est plus que ça, qu'il y a quelque chose d'autre derrière ces cheveux en bataille et l'odeur de mandarine dans l'écharpe de l'enfant.
Parce que cet enfant, tout grand déjà et pourtant tout petit à la fois, il ressemble à ce personnage de dessin animé dont Yoongi se souvient encore aujourd'hui. C'était un personnage assez curieux, et souvent Yoongi se demande pourquoi on avait diffusé tant de tristesse dans les quelques minutes d'un court métrage enfantin.

Ce personnage, ce n'était ni une fille, ni un garçon. Pas plus qu'un homme ou bien même une femme. Mais il était malheureux. Si malheureux. Et personne ne le voyait jamais. Il passait entre les gens, comme enfermé dans un cercle aux fins introuvables, cachées dans les méandres de l'abstrait le plus total. C'était un malheur bien vicieux que celui-là, qui prenait la forme d'entités gluantes et malfaisantes, et toujours noires. Toujours, toujours noires. Elles collaient à la peau du personnage, qui n'en avait presque plus conscience tant son malheur était devenu une part de son identité à lui. Et lui était devenu une part de leur identité à elles. Comme c'était curieux, et pas si triste que cela finalement, surtout à la fin du film. Parce qu'une fois, rien qu'une fois, il avait pu traverser le monde, traverser l'Univers tout entier. Et il souriait. Un beau et grand sourire, digne du plus heureux des Hommes. Digne de-

Monsieur ?

Yoongi secoue la tête et regarde le client en face de lui, complètement perdu. Voilà qu'il s'est encore égaré. Un peu énervé contre lui-même, il tend le reçu. Et quand il dit :

Passez une bonne soirée.

Et que le client laisse aller un « Pareillement » avant de sortir de la supérette, portant ses canettes de bière tiède à bout de bras — il n'avait pas pu payer le sac en plastique, Yoongi a toujours dans sa tête un écho de cette fameuse phrase qu'il rumine depuis des jours.

Moi c'est Hoseok.

Et Yoongi se sent un peu plus triste que d'habitude, en voyant ce client tituber au loin, tout au bout de la rue.
Parce que oui, le sourire de ce personnage, devenu heureux après tant d'entités noires, toujours noires, ce personnage qui était dessiné en jaune tournesol après avoir été dessiné en blanc, toujours blanc, son sourire à lui, était digne de cet Hoseok là, que Yoongi n'avait pu qu'apercevoir entre les lames de ces volets poussiéreux.

Et pour tenter d'oublier ce manque particulièrement douloureux, Yoongi essaie d'observer la rue, qui a perdu ses débris de beauté depuis quelques temps déjà. C'est l'hiver après tout, et personne ne devrait s'y attarder plus que ça.

Yoongi renverse la tête en arrière. Il n'aurait jamais pensé que ce samedi serait si difficile à vivre.
Là-bas, tout là-haut, il y a cet insecte estival qui traîne depuis quelques mois sur le néon clignotant. Un deux trois ; un deux trois. Rythme ternaire dans la poussière.
Yoongi le regarde, absent. Le jaune sale de la lumière artificielle se reflète dans ses pupilles papillonnantes.
Cercles sans fin dans le présent aveuglant.
Il se surprend à penser à la vie d'un insecte, dans le noir éblouissant d'une supérette.
Les insectes ne connaissent pas le Vide. Ils savent qu'ils mourront un jour, dans quelques heures peut-être. Et pourtant ils continuent de vivre parmi les humains qui ne comprennent plus rien.
Yoongi ferme les yeux : la lumière l'aveugle.
Il est fatigué, Yoongi, si fatigué. Une sorte de fatigue qui ne se soigne pas par le sommeil. Une sorte de fatigue qui se soignerait plutôt en cultivant des étincelles. Mais il n'en a plus, Yoongi, d'étincelles. Du moins c'est ce qu'il croit.
Yoongi ouvre les yeux, un peu par défi, un peu par désoeuvrement aussi. Et puis il soupire. Râle absent d'une réalité trop pesante.

Si seulement... si seulement il pouvait revenir.

Monsieur ?

Encore une fois, Yoongi manque tomber de sa chaise en sursautant. Il dévisage l'enfant devant lui.
Remarquant que son vis-à-vis, impressionné, n'ose pas prendre la parole, Yoongi lance maladroitement :

Je peux t'aider ?

— Oui, s'il vous plaît.

L'enfant fait mine de regarder sa liste. Puis, mal assuré, il continue :

Est-ce que vous avez encore la dernière console de la marque, euh...

— Oui ?

— Je n'arrive pas à lire, reconnait le jeune garçon, est-ce que vous...?

Continue-t-il en tendant la liste et en indiquant le premier tiret.

Bien sûr.

Et quand Yoongi prend le bout de papier, il se rend compte que les mains infantiles tremblent. Elles tremblent tant qu'on croirait les voir lâcher à chaque instant.
Yoongi déchiffre le nom de la marque et puis se lève.

C'est normal que tu n'en aies pas trouvé, la dernière qui me reste est dans la réserve.

Il s'engage avec entrain dans une des allées — enfin un peu d'exercice — pensant que l'enfant le suivrait. Mais il n'y aucun bruit autre que le grésillement des réfrigérateurs un peu plus loin. Alors il regarde derrière lui, et voit l'enfant se tordre les mains, hésitant.
Et Yoongi se sent de plus en plus attendri par ce petit bout d'homme, sûrement parce qu'il lui rappelle comment il était lui-même à son âge. Et puis il se souvient qu'il existe deux mots qu'il aurait aimé entendre plus souvent, auparavant. Il tend donc la main, et les prononce avec une sorte d'allégresse :

Tu viens ?

L'enfant le regarde avec une gratitude non dissimulée avant de s'engager à son tour dans l'allée.

Yoongi ne sait pas combien de temps il passe à farfouiller les cartons, en toussant à chaque envolée de poussière, mais ce qu'il sait, c'est que le rire du petit garçon sonne bien plus joli que le silence pesant de ses hésitations.
Et le Vide de se remplir encore un peu plus, à mesure que Yoongi jure et que l'enfant rit, encore et toujours.
À mesure que les entités noires de l'un et de l'autre s'évaporent.

///

Tiens, la voilà.

Le petit garçon se saisit de la boîte en baissant la tête et la regarde, perplexe. Yoongi, inquiet de contempler à nouveau un tel silence, demande :

Ce n'est pas celle-là ?

— Si, c'est juste que...

Yoongi s'agenouille pour se trouver à sa hauteur.

Qu'est-ce qui ne va pas ?

La réplique fuse au beau milieu de la ballade qui passe à la radio :

Vous pensez que les autres enfants m'aimeront quand ils verront que je suis comme eux ?

— Comment ça ?

— Les autres enfants aiment tous les jeux vidéos. Mais moi, ça ne m'intéresse pas. En fait, je suis nul aux jeux vidéos. Et je me suis dit que si j'avais une console comme les autres, alors ils auraient envie de venir chez moi et de jouer avec moi. Parce que je serais comme eux. Pas vrai ?

Yoongi le dévisage. Et il voit dans les yeux de l'enfant cette peur qu'il a maintes et maintes fois connue dans la passé, une peur qui continue de le hanter.
Une peur de soi, qui une fois venue ne vous quitte pas.
Et Yoongi a peur lui aussi, parce qu'il sent bien que l'enfant aimerait être aidé, aimerait être compris. Et sûrement qu'il a senti chez Yoongi les mêmes tourments. Et sûrement que Yoongi a besoin d'aider quelqu'un s'il veut être sauvé.

Alors ce qu'il fait Yoongi, c'est qu'il saisit la boîte, cette boîte qu'il avait mis tant de temps à trouver, il la saisit des mains de l'enfant et c'est à peine s'il ne la jette pas au fond de la pièce.
Puis il prend la main de l'enfant incrédule, mais reconnaissant, si reconnaissant, parce qu'il aurait aimé le faire, rejeter cet horrible objet qui lui fait si peur parce que ses camarades ne peuvent même plus imaginer de nouvelles histoires farfelues depuis qu'ils y jouent, à ces fichues consoles. Donc il prend cette main si petite est pourtant si chaude, si tendre, et il dit, comme s'il s'agissait d'une évidence :

Qu'est-ce que tu aimes, alors ? J'ai tout ici.

Et Yoongi de sourire à cet enfant. Et l'enfant de rendre le sourire, parce que cette fois c'est vrai, cette fois ça se ressent, que l'Univers va dans le bon sens.

J'aime bien les livres. J'en ai mis quelques uns sur ma liste.

— Alors allons-y.

Ils reviennent dans l'allée principale, et même si il n'y a plus de lumières dehors le coeur de l'un et de l'autre s'illuminent. Et c'est si joli à voir, deux enfants qui se tiennent par la main et qui rayonnent si fort.

Et cette fois encore ils perdent la notion du temps, sûrement parce que l'unique horloge ne fonctionne plus mais aussi et surtout parce qu'ils sont bien. Ils sont à leur place. Et c'est tant mieux.
Et ils continuent de chercher minutieusement chaque livre, et le fait est que bien qu'ils en trouvent peu de la liste, l'enfant en découvre de nouveaux, de ceux qui n'ont pas d'étoiles sur les sites de recommandations parce qu'ils contiennent des idées que les gens ne veulent pas tolérer. Parce qu'ils sont susceptibles, les gens, et que lorsqu'un oeil perspicace les dépeint avec un peu trop de sincérité ils s'enflamment. C'est des brindilles, les gens, mais il ne faut pas leur en vouloir.
Ils en parlent longtemps, Yoongi et l'enfant. C'est même leur principal sujet de discussion.
L'enfant dit qu'il a du mal à les comprendre. Il a du mal avec leurs contradictions, leurs états d'âme, et puis leurs décisions impulsives. Mais il dit aussi qu'il faut les aimer, les humains, parce qu'ils font de leur mieux et que s'ils agissent de cette façon c'est qu'ils ont du mal à s'aimer. Malgré les apparences, ils sont si durs avec eux-mêmes. Si intolérants. Et peut-être bien que si seulement il y avait moins d'enjeux alors on s'attarderait un peu plus sur les rayons du soleil qui font briller les déboires d'hier.

Et Yoongi le regarde tenter d'expliquer l'humanité, bien installé sur le carrelage en train de farfouiller dans les cartons de livres qui n'intéressent personne, et il se dit que c'est une bien belle soirée. Parce qu'encore une fois, quelque part sur cette planète, un enfant diffuse sa sagesse dans l'esprit d'un adulte.

///

Vous savez, c'est ma maman qui m'a demandé de venir ici pour acheter cette console. Elle m'a donné le montant exact, pour que je n'achète pas autre chose. Des livres par exemple.

Et l'enfant laisse aller un rire, un rire qui pourrait s'arrêter là mais non, il continue, il retentit même, il retentit si fort qu'on n'entend plus la musique des hauts parleurs.
Un rire qui sonne tellement faux que quand Yoongi voit des larmes tomber sur les couvertures poussiéreuses il se précipite pour serrer cet enfant brisé dans ses bras.

Et les sanglots étouffés libèrent, minute après minute, ce petit coeur fatigué.
Et sûrement qu'elles libèrent aussi celui de Yoongi, qui aurait aimé pleurer de la sorte mais il ne peut pas. Il ne peut plus.
Ce n'est pas grave. Pas pour l'instant. L'enfant a tant de chagrin qu'il peut bien pleurer pour deux. Juste pour cette fois.

///

Merci, Monsieur. Pour tout.

— C'est normal.

— Pour moi c'était impensable, alors non c'est pas normal.

Yoongi sourit. Il a l'air de se faire tard alors l'enfant doit repartir.
Ils sont sur le pas de la porte. Aucun des deux n'ose prononcer une parole de plus, de peur de briser cet instant d'harmonie.

Comment tu t'appelles au fait ?

Ils avaient tant de choses à se dire que des banalités comme celles ci ne leur étaient pas venues à l'esprit.

Je m'appelle Chung-Su. Et vous ?

— Yoongi.

— Yoongi comment ?

— Min Yoongi. Mais tu peux m'appeler Yoongi tu sais.

L'enfant rit. Un vrai rire, cette fois-ci, qui, s'il était visible, reflèterait tant d'étincelles.

Très bien, monsieur Yoongi ! Je dirai à ma mère que la console n'était plus disponible.

— Fais donc ça.

Dit Yoongi en lui faisant un clin d'oeil.

L'enfant fait un geste comme pour repartir mais revient tout de suite après.

Dites, je pourrai revenir ?

— Bien sûr, tu es le bienvenu. Je ne bouge jamais, moi, tu sais où me trouver.

— Merci !

Et l'enfant court vers l'ouest. Et il ne se retourne pas, tout simplement parce qu'il ne pourrait alors plus rentrer chez lui.

Yoongi le regarde s'éloigner, un peu ému tout de même. Comme quoi, chaque instant d'obscurité ne fait que conduire à un autre éblouissant de clarté. C'est ce que ne cesse de répéter la mémé. Il faudrait d'ailleurs qu'il appelle l'hôpital pour savoir quel jour il pourrait y retourner.

Alors qu'il sort son téléphone, prêt à passer l'appel, il voit une silhouette bondissante du coin de l'oeil.

Et quand il relève la tête, il croit halluciner quand il reconnait Hoseok.

Hoseok qui avance vite en balançant les bras, Hoseok qui porte son regard devant lui, Hoseok qui sourit.

Hoseok.

Hoseok ?
Mais oui, Hoseok.
C'est bien lui.
C'est bien Hoseok.

Mais
Yoongi
Doit
Appeler
Hoseok.

Hey !

Hoseok continue d'avancer, comme si de rien d'était.

Yoongi commence à paniquer, en voyant sa silhouette s'éloigner. S'il ne lui parle pas là, maintenant, tout de suite, tous ses efforts de ces derniers jours auront été vains.
Et il refuse cette perspective.
Et c'est la première fois qu'il refuse aussi catégoriquement quelque chose de toute sa vie.
Et pourtant, il en a refusé, des choses.

Alors, quand il crie de tous ses poumons :

HOSEOK !

Et que le dénommé se retourne, surpris, Yoongi ressent une chaleur particulière le prendre au coeur.

La chaleur des étincelles.

Et Hoseok, de son côté, reconnait le garçon.
Il reconnait Yoongi.
Alors, sans vraiment s'en rendre compte, il s'avance vers lui, comme pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un rêve.

Yoongi, quant à lui, peine à retrouver son souffle.
Et il voit le visage d'Hoseok dont les néons soulignent les pommettes.
Il le voit devant lui.
Parce qu'il est revenu.
Enfin.

Tu veux bien rester m'attendre un moment ? Je prends ma veste.

Et c'est si irréel de prononcer de tels mots, c'est si étrange comme façon de commencer une rencontre fortuite.
Et pourtant, ça leur convient. À tous les deux.

Et Hoseok hoche la tête.
Et Yoongi lui en est tellement reconnaissant qu'il sourirait presque.

Quand Yoongi se précipite dans l'escalier, il y a cette chanson qui passe, qui dit que la taille des humains n'est qu'un autre diamètre pour le monde.
Mais Yoongi n'a pas le temps de s'attarder sur des paroles, comme il le fait habituellement.
Il entre en trombe dans sa chambre et même s'il ne s'agit que d'une veste à prendre il a l'impression de perdre trop de temps. Parce qu'il ne peut pas s'empêcher d'arranger ses cheveux et de mettre puis de détacher puis de remettre sa chaîne porte-bonheur.

Et quand il redescend dans la rue, il ne voit plus Hoseok. Et son coeur fait un soubresaut assez impressionnant pour un organe de son espèce.
Un sanglot est sur le point de tordre sa gorge avant qu'il ne l'aperçoive un peu plus loin, face à la clôture des voisins. Il est accroupi, et semble bien affairé. Interloqué, Yoongi s'approche doucement.

Il s'aperçoit que Hoseok est en train de donner tout son amour au chat dont Yoongi s'occupe tous les soirs, sous la forme de caresses incessantes.
Il remarque que Hoseok fait de petits bruits attendris à chaque fois que le chat miaule, de petits bruits qui ressemblent à des mimiques de personnage de cartoon, ce que Yoongi trouve particulièrement drôle. Alors il rit, un rire qui ressemble plus à un éclat de joie contenu qu'à un rire constant.
Hoseok se retourne vers lui, un peu gêné. Et pour tenter de détourner l'attention de Yoongi, il lance :

Il est à toi ?

En désignant la boule de fourrure blanche qui vient de se pelotonner contre le ventre d'Hoseok.

Non, il est aux voisins. Enfin, techniquement. Parce que vu comment je m'en occupe, c'est un peu comme si c'était le mien.

Hoseok hoche la tête.
Et puis le silence.
Yoongi ne cherche pas à le combler.
En fait, il cherche plus à encrer cette réalité dans son esprit.
Et c'est sûrement la même chose du côté d'Hoseok.

Et puis Yoongi pose cette question :

C'était toi, l'autre soir ?

Hoseok sourit. Parce qu'il n'a pas besoin de dire que c'était lui. Bien sûr que c'était lui. Ils le savent bien, tous les deux.

Et même si le silence revient, les pierres chantent. Les oiseaux chantent. Le ciel chante. Il y a comme un grand mouvement de notes dans l'air. Des notes ténues, qui résonnent dans chaque atome que forme leur Univers.

Un grand mouvement qui souffle au-dessus de leurs têtes. Le dôme céleste est plus grand, plus puissant. Il enveloppe tout sur son passage. Et la vie est plus belle. Assurément.

Et Yoongi s'accroupit aux côtés de Hoseok.

Ce n'est pas la rencontre que Yoongi avait imaginé, ça non. Mais c'est la plus belle que l'Univers pouvait leur offrir. Il le sait. Et Hoseok aussi.

Mais ce que Yoongi ne sait pas, c'est que s'il n'avait pas appelé Hoseok, ce dernier serait parti se faire du mal.
Et c'est peut-être mieux que Yoongi ne le sache pas, en fin de compte.

Personne ne pense à ce qui pourrait arriver plus tard. À ce qu'il faudrait faire après ce silence paisible. Après cette rencontre.
Parce que c'est ça le Bonheur.
Profiter du présent.
Cueillir le jour.
N'est-ce pas ?
Parce que cette nuit est si lumineuse, soudain, qu'elle n'a plus rien à envier au jour.
Et Yoongi, qui regarde Hoseok regarder le chat parce qu'autrement il ne pourrait détacher ses yeux de Yoongi, se rappelle ce vieux film qu'il avait vu une fois avec son père, et où un professeur disait à ses élèves « que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime... Quelle sera votre rime ? »
Et il se dit que si Hoseok apportait sa rime à la sienne alors il serait assurément plus apte à participer à ce prodigieux spectacle.

///

Et puis le téléphone de Yoongi vibre avec ferveur. Et quand il voit le nom du médecin de sa mémé s'afficher sur l'écran, il sent que c'est important, et il sent qu'il doit décrocher. Il lance un regard désolé à Hoseok qui lui sourit, et Yoongi remarque ses petites fossettes, et son inquiétude naissante s'amoindrit quelque peu.

Yoongi s'éloigne et dit :

Allô ?

Avec l'appréhension de quelqu'un qui s'apprête à recevoir une mauvaise nouvelle.

Monsieur Min Yoongi ? Pourrez vous rendre visite à votre grand-mère demain au plus tôt ? Il y a eu un problème.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

Et la voix de Yoongi monte dans les aigus, assez pour que Hoseok se redresse et contemple son dos.

Je préfère ne pas vous en parler au téléphone. Ce n'est rien de très grave, mais je m'inquiète tout de même pour son état. Je vais fixer un rendez-vous à neuf heures trente, comme il s'agit d'une situation exceptionnelle. Elle a besoin de quelqu'un, de vous plus que quiconque. Serez vous disponible ?

— Oui.

Souffle Yoongi.

Très bien. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée. À demain, Monsieur.

Yoongi raccroche, blafard.
Il se retourne vers Hoseok, qui se rend bien compte que quelque chose ne va pas.

Et là, soudain, plus rien ne chante. Plus rien n'est grand, plus rien n'est beau. Le rien est redevenu l'absence du tout. Il y a comme un flottement dans l'air. Comme si l'un des musiciens de l'Univers avait oublié son chevalet, le chevalet qui aurait contenu le mouvement final, le vrai, le pur, le parfait. Sûrement que ç'aurait été trop merveilleux pour leur monde à eux.

Alors quand Yoongi part brusquement, avec le seul souvenir d'un hochement de tête, Hoseok ne lui en veut pas. Parce qu'il n'est jamais trop tard, et que ça arrive qu'il soit trop tôt. Ça arrive. C'est normal. Et Hoseok porte le chaton et le dépose par delà la clôture. Et puis il s'en va, Hoseok, parce qu'il a un podcast à faire et qu'il est déjà en retard.



***

Je suis vraiment désolée que ce chapitre soit si long, mais je n'ai pas trouvé d'endroit où le couper correctement :(
Enfin, ne vous en faites pas, les prochains seront vraisemblablement plus courts ;)

Et puis je vous souhaite une très belle année, et tout le bonheur du monde, car vous le méritez, tous autant que vous en êtes. Moi j'en suis convaincue, alors pourquoi pas vous ?

Soignez vous bien, et soyez doux avec vous même.

Et comme dirait ce très cher Yoongi — le vrai cette fois : 

Ce n'est pas grave si vous n'avez pas de rêve.
Soyez juste heureux pendant cette année !
On n'a pas besoin de rêve pour être heureux.
Cette année sera plus prospère, parce que ce sera la vôtre ! :D

ps : si quelqu'un devine de quelle chanson il s'agit quand Yoongi va chercher sa veste je lui offre... mon admiration :')

Love yourself, love myself, peace.
D'accord ?
Allez j'arrête de vous embêter :')

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