HORS-SÉRIE
Bonjour à tous,
Ce texte a été écrit ce matin par mes petites mains brouillonnes. Elles ont tenté d'expliquer, du mieux qu'elles pouvaient, pourquoi j'ai "disparu." S'il vous plaît, installez-vous confortablement avant votre lecture.
A très vite !
Il est quatre heures du matin au moment où j'écris ces lignes. Je viens d'achever la préface du livre « Écrire » de Marguerite Duras et je ne peux pas ne pas écrire. J'ai pensé à prendre mon carnet vert, mais là j'écris dans mon application Notes, isolée dans mon téléphone.
Je ne sais pas si je me pardonnerai jamais d'écrire mieux sur un écran qu'en vrai. Je ne sais pas.
Ce qui est bien sur un écran c'est que ça fait moins mal d'écrire. Maintenant que je suis devant le fait accompli je le sais. Ça fait toujours mal d'écrire, mais grâce à l'écran c'est moins douloureux. Encore une fois je ne sais pas.
Le fait est que si je n'écris pas maintenant alors les phrases vont tourner dans ma tête et ça je ne peux pas le supporter. Écrire ça fait mal, mais ne pas écrire les phrases de l'esprit est fatal. Ça reste indéniable.
Si j'écris tout ça maintenant c'est parce que @minaellie m'a envoyé un message d'une beauté sans pareil et je me suis dit que je ne pouvais pas disparaître dans la nature sans laisser de trace. Surtout qu'à l'origine, mon but n'était pas de disparaître. Ça ne l'a jamais été. Ça s'est juste fait, aussi inexorablement qu'une traversée sur un chemin unique. Mais grâce à ce message je me suis rendue compte qu'il n'y a jamais de chemin unique. On peut crier à qui mieux mieux que la vie est une chienne mais personne ne peut nier qu'elle offre plusieurs chemins. Personne.
Je suis là, à vous dire que je vais tout expliquer, mais à l'heure qu'il est je ne sais toujours pas comment le formuler. En temps normal, je trouverais ça terrible. Mais là, je sais que ça va venir. Il faut juste un peu de temps.
Le fait est que, depuis la dernière publication de yakult, je suis devenue un fantôme sur Wattpad. Je ne sais pas comment l'expliquer, et c'est sûrement parce qu'il n'y a pas d'explication. Là, on peut passer à autre chose.
Je n'ai jamais été en panne d'inspiration pour cette histoire. Ça, je peux l'assurer. Je n'ai jamais songé à arrêter cette histoire en plein essor. Ça aussi, je peux l'assurer. Le jurer je ne sais pas, mais l'assurer si. Et je ne mens jamais quand j'écris.
Cette histoire c'est toute ma vie. Maintenant que je suis là je vous le dis. Et si je dois quitter Wattpad un jour, je ferai en sorte que ce sera quand cette histoire sera finie.
Le deuxième fait est que depuis cette métamorphose en ectoplasme, je ne me sentais plus à l'aise sur Wattpad. Je crois bien que c'est la seule explication tangible et décente que je peux vous donner.
Et cela provient certainement de mon complexe de l'imposteur.
Pour vous épargner une recherche Wikipédia, depuis un an voire plus maintenant, j'ai le sentiment très réaliste que je ne mérite pas ce que l'on me donne. Quand je lisais vos commentaires, je ne me sentais pas méritante. Bien au contraire même. J'avais l'impression de vous tromper, d'abuser de vous.
Si vous pensez que j'exagère, vous en avez le droit. Mais je le répète : je ne mens jamais quand j'écris.
C'est pour cela que je ne me sentais pas à ma place. Je ne sais pas comment tourner la phrase autrement, parce dans mon souvenir, ce n'est pas la place qui ne convenait pas, c'était moi. Moi je ne convenais pas. Et ça m'a fait souffrir.
Parce qu'il fut un temps où j'étais très à l'aise sur Wattpad. Je pensais - et pense toujours, avoir trouvé une mine de créativité brute, de talents merveilleux, d'Univers insoupçonnés et pourtant si merveilleux. Si merveilleux.
Quand j'écris ça j'ai les larmes aux yeux.
Pour parer à ce sentiment qui me pesait de plus en plus et qui aurait bien fini par m'écraser, j'ai voulu me trouver un nouveau talent, une nouvelle source de création qui m'aiderait à avancer, à ne plus regarder en arrière.
Ce nouveau talent, je l'ai trouvé dans le montage vidéo. Depuis huit mois je réalise ce que l'on appelle dans la communauté k-pop des « fmv » : fan made videos. Je donnerai le nom de ma chaîne à ceux qui le souhaitent, dans l'intimité des messages privés. Ou bien je mettrai le lien dans ma bio. Mais pas ici. Si je le donnais maintenant ça gâcherait tout. Ça gâcherait cette magie d'écrire tôt le matin, au sortir d'une insomnie. Ça gâcherait l'effort de mes doigts qui s'activent et de mes cernes qui se creusent, mais aussi de mon coeur qui bat. Et ça, je ne le veux pas.
Ce que je peux dire en revanche, c'est que je me suis jetée à corps perdu dans ce nouveau genre de création. Et je crois bien que ça m'a sauvée. Je ne sais pas comment le dire autrement.
J'ai compris que ça me plaisait, d'élaborer des scénarios, des plans, de créer ces même plans, de toute pièce le plus souvent, et de les voir s'animer. De donner vie à quelque chose qui était auparavant inerte.
Ce qui m'a fait comprendre que j'étais méritante, c'est de voir s'animer tout cet orchestre au préalable pensé et réfléchi par moi, et de me dire que j'étais la seule responsable de ma création. Je ne m'en étais jamais rendu compte auparavant, mais maintenant que je le dis là ça me libère. Vraiment.
Je n'ai jamais pensé à arrêter d'écrire. C'est, véritablement et assurément, impensable, au sens propre du terme. Duras propose une « maladie de l'écriture. » Mais plus loin elle dit qu'elle ne sait pas. Moi non plus je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que si on m'enlève l'écriture ça revient à m'enlever la vie. C'est aussi simple que ça.
Pour revenir à cette histoire précise, comme je l'ai dit plus haut, elle représente toute ma vie. Parce que c'est une histoire que j'ai imaginée avec un pouvoir d'aider autrui. Purement et simplement.
Et quand je lis vos formidables commentaires, je me dis que ma mission est réussie. Mais qu'elle ne peut réussir tout à fait si je n'achève pas cette histoire là où je l'ai commencée. « Commence par finir ce que tu commences ! » braillait le vieux Kamaji dans « Le Voyage de Chihiro. » Je ressens maintenant cette sentence au plus profond de mon être.
Et maintenant que j'écris tout ça, je me rends compte que je ne pourrai pas quitter Wattpad après cette histoire. Avant j'y pensais mais maintenant j'en suis sûre. J'ai plein d'autres choses à écrire, et tellement à lire. Je pense notamment aux oeuvres d'Eledonia , de CRASHEDS , de dawnduxx et de jeobyeol , qui exercent toujours une fascination sans égale sur ma personne.
Je pense aussi et surtout à AoiNoHimawari , et à son oeuvre fabuleuse qu'il faut que je continue de lire. J'en profite pour dire que si je suis ici, à vous parler dans cette histoire qui est la mienne, c'est grâce à elle. Voilà.
Pour conclure, j'aimerais que vous compreniez bien une chose : je ne vous ai jamais oubliés. À chaque heure du jour - et parfois de la nuit, quand je ne pense pas à mes personnages, je pense à vous. Vous m'avez tant donné, une infinité de merci ne serait jamais assez. Et je pèse mes mots. C'est pour cela que je me sentais imposteur, à publier irrégulièrement et à répondre toujours en retard. Au moment où j'écris ceci j'ai encore des commentaires auxquels je dois répondre. J'en suis profondément désolée. Mais maintenant que j'ose briller, et être responsable de ma propre oeuvre, j'espère pouvoir trouver les mots pour y répondre plus activement dans un futur proche. Ce n'est pas facile de trouver les mots, quand ma reconnaissance est telle qu'elle semble me dépasser moi-même.
Sachez donc que je ne reviendrai pas sur Wattpad d'un coup. Il me faudra du temps, je pense. Et de la patience. Envers moi-même surtout. Mais je reviendrai. J'ai peur de le promettre. Je préfère compter sur votre confiance.
Sachez aussi que je vous aime. De tout mon coeur. Ça paraît bateau dit comme ça, et horriblement cliché, le problème c'est que je ne sais pas comment le dire autrement.
C'est juste une vérité tellement prenante que j'en pleurerais. Si je pouvais le crier sur tous les toits de cette ville endormie je le ferais. Croyez-moi.
Merci pour tout. Et à très bientôt.
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