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deux.

Salut Hyo Jin,

Désolé de pas t'avoir écrit plus tôt. La régularité, ça a jamais été mon fort. Mais je vais faire de mon mieux à partir de maintenant. Pour toi.

Chin-Hwa a encore appelé. Lui et ma mère veulent absolument que je retourne à la fac. Je l'ai envoyé promener, comme d'habitude. Si j'y allais, je ne ferais que dormir et recommencer mes conneries. Quitte à choisir, je préfère laisser ma place à quelqu'un de motivé, quelqu'un qui veut vraiment aller loin dans la vie.

Quelqu'un qui en vaille la peine.

Ils ne supportent pas l'idée que je me plais dans cette supérette. Ça les rend vraiment dingues. Sûrement parce que moi j'ai choisi ce que je fais et pas eux. C'est dommage. Mais c'est la vie.

Ce que je me garde bien de leur dire, c'est qu'un jour, tout ça prendra fin.

Mon père me manque terriblement, dans ces moments-là. Quand j'ai quitté la fac, il m'a encouragé et m'a confié qu'il était heureux de me voir choisir ma vie. Lui n'a pas eu cette chance.

Il va bientôt falloir que je sorte les poubelles. Quand je dis sortir les poubelles, il faut comprendre nourrir le chat des voisins et discuter avec la grand-mère d'en face. Elle croit encore que son mari habite au-dessus de mon appart. Il est mort, le pauvre diable, l'année passée si je me souviens bien, mais je garde ça pour moi. Je l'aime bien cette mémé, on a à peu près les mêmes incompréhensions et les mêmes blagues salaces. C'est marrant, je préfère la compagnie des vioques à celle des "jeunes". Je mets des guillemets parce qu'ils sont tellement cons et fermés d'esprit, ils ne reflètent pas du tout la jeunesse, la vraie, celle qui a des idées plein la tête et des révolutions à mener.

Ma mémé à moi, elle va avoir quatre-vingt-quatre ans et elle est jeune. Et gare à celui qui oserait toucher un seul des cheveux de sa perruque.

Bon c'est pas tout ça mais il faut vraiment que j'y aille. À dans une heure.

///

Hyo Jin il faut que je te raconte ça. C'est la première fois depuis des lustres que le calme a été brisé dans ce petit quartier de banlieue. J'en suis encore tout retourné.

Donc je suis allé nourrir le chat des voisins comme à mon habitude. La bonne femme qui lui sert de maîtresse m'a encore une fois crié dessus. Je lui ai répliqué que si je ne le faisais pas son mignon petit matou allait crever de faim. Elle m'a fait un geste assez vulgaire – comme d'habitude – et j'ai continué mon chemin en le lui rendant très poliment.

Ensuite je suis passé chez ma mémé. Et comme d'habitude, elle a insisté pour que je boive son thé maison. On s'est assis dans la véranda et on a marmotté sur comment la vie devient de pire en pire et sur comment on va se retrouver une fois au ciel. C'est notre genre d'humour : sarcastique et satirique.

Il se faisait tard alors j'ai du la quitter. Elle
a protesté et puis, quand elle a vu que j'étais pressé, elle a baissé la tête. À chaque fois qu'elle fait ça, ça me brise littéralement. Elle a personne en dehors de moi, tu comprends ? Personne.

Avant de passer la porte je l'ai obligée à prendre ses médicaments devant moi. Elle déteste ça, les médocs. Ça la fait se sentir vulnérable. Et puis ça la fait dormir comme une souche, et je sais bien que ce qu'elle aime par dessus tout, c'est regarder le soleil levant à six heures du matin. Mais bon, il faut qu'elle les prenne, et elle le sait.

Une fois dans le jardin je l'ai entendue me crier « Passe le bonjour à mon mari de ma part ! » Si je m'étais pas retourné, elle aurait vu cette saleté de larme couler sur ma joue, et ça lui aurait fait encore plus de mal.

Je veux qu'elle aille bien. Plus que tout.

Mais bon, je m'égare. Donc je suis sorti dans la rue alors qu'elle montait dans sa chambre.

J'ai commencé à marcher en grelottant,
parce que j'avais été assez con pour prendre un pauvre T-Shirt sans rien en dessous.

Je suis passé devant plusieurs clochards. Comme d'habitude. Ils m'ont salué de la main, parce qu'ils m'aiment bien : je les défends quand la police vient fourrer son nez un peu trop loin.
Ça me fend le coeur de les voir comme ça, surtout les ados, y en a de plus en plus. Mais le truc c'est que je peux pas leur donner d'argent parce que sinon c'est moi qui finis à la rue. J'essaie de leur passer des barres chocolatées quand j'en ai sur moi.

Je m'égare encore une fois. Arrivé devant ma supérette j'ai entendu un cri. Un cri vibrant, effrayant, à te glacer le sang. Et ça, c'était pas comme d'habitude.

Je me suis figé pour tendre l'oreille. Et puis le cri s'est répété, encore et encore. Je me suis retourné. Ça venait de chez ma mémé.

Alors je me suis mis à courir le plus vite possible parce que merde elle avait sans doute une de ses crises de panique juste au moment où j'étais pas là.

Et puis je suis arrivé devant chez elle. J'ai encore une fois tendu l'oreille. J'entendais rien et ça me désespérait. Elle a jamais voulu me passer le double des clés alors tout ce que je pouvais faire c'était appeler les pompiers. Fébrilement, j'ai commencé à composer le numéro et je portais le portable à mon oreille quand un autre cri déchira l'air. J'ai tourné la tête si violemment que ça a craqué quelque part dans mon cou, mais je m'en foutais. J'ai enfoncé le téléphone dans ma poche et recommencé à courir. Ça venait d'un peu plus loin. D'un côté je me sentais soulagé parce que la mémé allait bien et d'un autre j'avais encore plus peur parce que y avait sûrement une attaque qui se déroulait en ce moment précis et moi je courais pas assez vite.

Quand j'ai débouché sur une énième rue, je me suis brusquement arrêté parce que j'en pouvais plus. Je me suis adossé à un mur pour reprendre ma respiration.

Et puis je l'ai vu.

En fait, je l'ai d'abord entendu avant de le voir. J'ai entendu « JE VOUS AIME FORT » et j'ai ouvert les yeux. Et je l'ai vu, un peu plus loin, danser sous la lumière d'un réverbère.

J'étais tellement épuisé que j'ai mis du temps avant de me rendre compte que ce que je voyais était bien un être humain.

Je me suis approché, encore pantelant. Le type était dos à moi, il criait très fort devant lui, comme pour atteindre la capitale et puis peut-être bien les étoiles aussi. Je le regardai faire, abasourdi.

Ce que j'avais pris pour un cri d'agonie était en fait un long et interminable cri d'euphorie, et puis une suite de phrases comme «VOUS ÊTES MAGNIFIQUES» et «RESTEZ EN VIE». Et le truc bizarre c'est qu'au lieu de l'arrêter parce que le mec faisait quand même un sacré boucan, je pouvais pas m'empêcher d'avoir chaud au coeur quand j'entendais tous ces mots-là.

Et puis je me suis dit qu'il allait certainement perturber le sommeil de ma mémé avec son délire et sur le coup ça m'a un peu énervé. Alors, pendant qu'il reprenait sa respiration, j'ai crié un HEY si fort que même moi j'en suis resté bouche bée parce que j'avais jamais hurlé comme ça de toute ma vie. Il a sursauté et a fait une pirouette – oui, une pirouette – avant de s'immobiliser devant moi. Il faisait une tête comme si je venais d'éclater sa bulle et qu'il avait atterri un peu trop brusquement.

On s'est regardés quelques temps. Bizarrement, il avait pas l'air énervé ni quoi, juste un peu déboussolé.

Le réverbère sous lequel on était peinait à s'allumer correctement, son visage m'était donc quasi inconnu la plupart du temps, dérobé à ma vue par l'obscurité grandissante. Mais j'ai pu remarquer qu'il avait des écouteurs et que son micro était allumé, ce qui m'a encore plus intrigué.

Et puis, juste au moment où la lumière se faisait à peu près constante dans un clic pénible, il m'a souri. Mais pas un sourire comme toi ou moi on pourrait faire, du genre « Bonjour, au revoir » et puis basta. Crois le ou non, lui souriait avec les yeux. Ils brillaient vraiment, tels des joyaux précieux enfouis trop longtemps. Foi de Yoongi, jamais au grand jamais on m'avait souri comme ça.
Et là, je l'avoue, j'ai encore senti le bout de mes oreilles s'échauffer.

Moi, je pouvais pas le lui rendre, tout simplement parce que ça faisait belle lurette que j'avais pas souri sincèrement. Mais je crois qu'il a vu que je faisais des efforts, en tout cas les commissures de mes lèvres tressautaient légèrement. Alors il a pris mes mains, doucement, comme pour pas me faire trop de mal ou trop de peur. Autant de délicatesse d'un seul coup ça m'a vraiment fait quelque chose.

Il me regardait si fort que j'ai bien cru qu'il cherchait dans les tréfonds de mon âme. Et moi je lui laissais mes mains, et puis peut-être mon coeur aussi (me demande pas pourquoi j'ai pensé ça, je n'en sais strictement rien).

Et puis, il a crié, ce qui me semblait être un chuchotement sur le moment, ce type a crié :

« MERCI D'ÊTRE EN VIE »

Et il s'est enfui, vers la ville, vers l'ombre, et vers le ciel aussi.

À peine m'étais-je remis de mes émotions que j'ai couru jusque chez moi pour tout te raconter, le coeur un peu plus vivant qu'à l'aller. Vraiment, cette histoire m'a bouleversé. Ce type est le mec le plus dingue que j'ai jamais rencontré.

Et je sais vraiment pas pourquoi, mais je crois bien que ça me plaît.

Je deviens fou ma parole...

22h16. Bonne nuit Hyo Jin. Et à demain, promis.

–20XX/09/13


***





















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