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Chapitre 19 : La Volière

Bonjour !

J'ai mis pas mal de temps à écrire ce chapitre ( plus d'un an ) et malgré la réécriture des chapitres précédents, celui-ci reste bien plus marqué par une évolution dans mon style. J'espère qu'il vous plaira tout de même.

Bonne lecture et des bisous !
Lia

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Vous savez, j'ai parfaitement conscience de l'absurdité de ma vie adolescente. En même temps, je pense être née sous l'égide d'un dieu complètement siphonné. J'avais fait des choses débiles, à mourir de ridicule, il m'était arrivé des trucs incroyables, pathétiques, plutôt sympa, j'avais rencontré des gens cons, des gens biens, des gens exceptionnels... J'avais viré les con, gardé les autres et je n'étais pas peu fière de l'existence que je menais à présent. A une chose près... le chaos qu'était ma vie sentimentale.

- Sakura passe-moi mes lunettes de soleil !

Et je continuerais à m'apitoyer plus tard. Lorsque je ne serais plus entre la vie et la mort, par exemple.

- Eh bah qu'est ce que t'attend ?
- Il fait nuit Ino...
- Ah bah oui, bien sûr ! Je vais me pointer à l'une des plus grosses soirées de l'année avec des yeux de chameau albinos ! File-moi ces lunettes, faut que je camoufle les dégâts jusqu'à ce que j'atteigne la salle de bain des deux gus !
- D'accord mais est-ce que je peux au moins avoir le temps de souscrire une assurance vie ? Pour mes pauvre parents...

Mais pourquoi je ne suis pas montée dans la voiture d'Hinata ?
Nous étions partis de chez moi pile à l'heure et Ino avait tellement œuvré pour nous rendre rayonnante qu'elle en avait sacrifié son temps de maquillage.

La nuit était tombée peu après notre départ mais j'identifiais néanmoins la clio verte pomme qui nous avait pris en filature à la sortie du périph'. A mon grand soulagement et malgré les facéties de notre conductrice nous arrivâmes en vie jusqu'à la baraque de nos deux amis. La voiture s'ébroua avant de se stopper juste devant les grilles et je fus des plus heureuse d'enfin fouler le bitume aussi crade soit-il. Derrière nous, la petite voiture qu'avait reçue la douce Hinata pour son anniversaire et l'occasion, s'arrêta également sans aucune gêne entre deux grosses berlines garées à cheval sur le trottoir.

Temari ne tarda pas à sortir de l'habitacle et je ne pu retenir un rire de hyène... mon arrêt de mort en somme.

- Prie pour qu'il n'y est aucun couteau à viande au buffet...

Je déglutis, m'étranglant avec mon pauvre ricanement plus nerveux qu'amusé. Non mais sérieusement... Fallait voir le personnage ! Je vous jure que Temari, fringuée comme une princesse mondaine, c'était assez déstabilisant.

La nuit glaciale diffusait cette odeur étrangement apaisante d'humidité et de fraîcheur, cette ambiance tranquille rappelant quelques soirées de camping sauvage inoubliable. A notre droite le gravier crissa et notre attention se porta sur Sasuke, venant à notre rencontre. Au vu de sa rapidité d'action il avait surement guetté notre arrivé depuis l'une des fenêtres du salon, en même temps, il avait l'air mort d'ennui le pauvre... Sa veste en cuir enfilée par-dessus son costume pour se protéger du froid, lui donnait un air assez cocasse et je ne parvenais pas vraiment à distinguer ce que rendait son trente et un ainsi camouflé. La lumière émanant de la maison derrière lui éclairait le jardin d'une façon toute particulière, lui octroyant une atmosphère flirtant avec le mirifique surnaturel. Il empoigna les barreaux du portail en fer pour nous ouvrir.

- Quelqu'un a vu Naruto ? Il devrait être là depuis deux heures...souffla-t-il.
- Enfin, darling, tu connais Naruto, il a dû se coincer le pied dans la cuvette en essayant de changer l'ampoule des toilettes au dernier moment.

Son attention se porta sur moi, surement prêt à me répondre du tac au tac mais il n'en fit rien et son rictus moqueur se dissipa. Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Ino m'avait dessiné une baleine au rouge à lèvre sur le front ? Vous marrez pas, ce n'est pas pour rien que ça sent le vécu...

- Bon... on rentre ? Je commence à geler, grogna Karin en resserrant une étole prune autour de ses épaules.

D'un geste il nous invita à passer et ferma la marche. Hinata, en tête de file, soutenait maladroitement Temari, perchée sur des talons qu'elle ne savait pas manier et Ino vint rapidement à sa rescousse au moment de gravir les trois marches menant au perron. Karin, elle, vint se glisser à côté de moi.

- Au moins tu auras fait un heureux... me glissa-t-elle en baladant un regard railleur sur notre hôte.

Qu'est-ce qu'elle me raconte ? C'était quand même pas pour ça qu'il... Mais pourquoi il s'est tapé un bug de l'an 3000 ? Ça ne veut rien dire comme réaction ! On aurait juste dit un putain de concombre. Je savais que me pointer ici était une mauvaise idée, surtout déguisée de la sorte, mais que voulez-vous... ? Ma raison à ses raisons que la raison de tout un chacun ignore. Et puis bon, même si je n'étais pas vraiment à mon aise dans un tel accoutrement, il fallait bien avouer que mon reflet ne m'avait jamais autant donné satisfaction.

Mes amies entrèrent rapidement dans la demeure déjà animée par quelques invités en pleine conversation et Mikoto vint bruyamment saluer les amis de son fils, un grand sourire aux lèvres. Le living resplendissait. Les portes de la salle à manger avaient été ouvertes pour agrandir l'espace de réception et chaque lampe, chaque lustre répandait sa lumière chatoyante dans la pièce aménagée. Les tapis ocre délestés de mobiliers et le parquet lustré animaient l'endroit de quelques effets dorés, des tables sur tréteaux nappé de blanc aidaient celle en bois massif de la salle à manger à supporter un buffet joliment présenté, et les fauteuils et canapés tenaient leurs positions contre les murs, aux abords des baies vitrées donnant sur le jardin. Un homme dont j'ignorais l'identité était installé au piano noir au fond de la pièce laissant une composition de Ravel créer l'atmosphère de la soirée. Je me sentis d'un coup toute petite au milieu de ce grandiose. Derrière moi la porte se referma doucement et Sasuke ne tarda pas à imposé sa présence à mes côtés. Je portais un regard curieux sur lui, il venait d'ôter sa veste et détaillait ma tenue avec la plus grande des attentions.

- Tu es magnifique.
- Merci, la magie d'Ino Yamanaka. Je te retourne le compliment, je ne t'ai jamais vu aussi classe.
- C'est vrai que je ne suis pas trop mal...
- Pas trop, non, juste ce qu'il faut pour jouer les majordomes.

Il accepta le châle et mon sac sans pour autant me quitter du regard. Je jouais à la plus maline mais il fallait dire qu'à cet instant je n'en menais pas large face à lui, à ses yeux, à son sourire. Alors que mon attention se portait subtilement sur ses lèvres notre dernier échange me revint à l'esprit. Cette soirée aurait ma peau.

- Il faut que... j'aille aux toilettes.

Sans perdre un instant, je l'abandonnais pour monter à l'étage, gravissant les marches aussi vite que me le permettais les escarpins gentiment prêté par Hinata. J'eu alors juste le temps d'entrevoir Itachi tourner dans la buanderie, me dégageant ainsi le couloir. Lucky ! J'allais pouvoir échapper à au moins un des frangins diaboliques ! Je me précipitais donc dans le corridor, faisant bien attention à être des plus rapides et discrète en passant devant la pièce maudite.

Mais j'oublie toujours une chose essentielle qui gouverne ma vie... Je suis Sakura Haruno, et Sakura Haruno dit toujours « Lucky » trop vite.

Avant même que je ne puisse me réjouir de mon passage ninja jusqu'au toilette, je fus proprement attrapée par le poignet et tiré vers la petite pièce à linge dans une exclamation de surprise. Chiotte. Déséquilibré je dû me casser deux ou trois ongles fraîchement manucurés sur le cadre de porte pour ne pas tout bonnement plonger dans les bras de mon ravisseur.

Il me toisa de haut en bas dans un sifflement appréciateur. Je l'avais déjà connu moins beauf...

- Mama... Tu es splendide !
- Je te remercie, maintenant je sais que je ressemble à un épouvantail d'habitude.
- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit jeune fille, me prévint-il avant de reprendre son petit air charmeur. Et si...

Avant même qu'il ne puisse poursuivre sa phrase une main se plaqua brusquement contre le mur entre Itachi et moi, nous surprenant tout les deux.

- Itachi... les serviettes, gronda son cadet, le regard noir.

Ils se jaugèrent un long moment... trop long moment.

- Je vais aux toilettes ! m'exclamais-je en m'échappant du centre de la dispute.

Je vous jure que j'avais supplié Ino de pouvoir emmener un accoutrement plus... plus passe partout mais elle avait vraisemblablement décidé de candidater à la place de bourricot de l'année. Elle était archi bien partie d'ailleurs. Nous n'avions que rarement l'occasion de nous mettre ainsi en valeur et le Dress code de ce soir était un vrai régale pour les yeux, quand à la réaction de nos deux ôtes, je devais bien avouer qu'elle était tout de même des plus prévisible.

Une fois à l'abri dans la salle de bain, je restais un temps incalculable devant le miroir de la salle de bain, à me demander si je ne devais pas foutre en l'air tout le travail d'Ino rien que pour dissiper la gêne qui m'habitait. D'ailleurs, en parlant du loup...

- Pousse-toi de là, trésor ! J'ai du boulot !

Je cédais la place à ma meilleure amie et me laissa choir sur le battant baissé des toilettes en soupirant tandis qu'elle marmonnait certaines choses sur un « petit abruti » qui lui avait vraisemblablement tenue la jambe trop longtemps.

- Quoi encore ? s'exclama-t-elle soudain en repérant mon air maussade.
- J'aime pas les compliments, et j'aime pas attirer l'attention.
- Tu n'es pas habitué, nuance. Dit juste merci avec un grand sourire et passe à autre chose ! Tu es belle Sakura, tu ne peux rien y changer, c'est logique que les garçons te complimente, ils ne vont pas te traiter de thon. Et puis ce n'est pas comme si c'était des inconnus en pleine rue. Profite un peu de te sentir belle. Mais ne te tais pas pour autant.
- Mais toi aussi tu es belle et personne ne te tire de force dans une buanderie pour te le faire savoir !
- Encore heureux...grimaça-t-elle. Moi c'est différent, tout le monde m'a déjà vu à mon avantage le plus poussé, pour toi, l'effet de surprise joue énormément.
- Tu vas voir que mon poing dans leur jolie gueule ça va aussi jouer l'effet de surprise...
- Sakura... Darling, laisse-moi te dire une chose qui changera considérablement la vision que tu as de ta situation. Ce soir, c'est toi qui mène la danse.

La phrase d'Ino mis un moment à trouver une consistance à mon esprit mais au final, elle sonnait juste. Superbement juste. Putain mais elle avait raison ! Cette fois j'avais les moyens de tourner la situation à mon avantage jusqu'au bout sans avoir à supporter les caprices de qui que ce soit... ce soir c'était ma chance.

- Merci Ino !
- Mais de rien ! Qu'est-ce que t'as fait à tes ongles ?! s'étrangla-t-elle soudain.
- C'est Itachi, dénonçais-je sans état d'âme.
- Je vais le tuer.

❈❈❈

J'avais attendu Ino pour sortir de la salle de bain et une fois un savon correctement passé au briseur de manucure, nous étions descendu parmi les invités. Beaucoup étaient des gens haut placé ou au porte monnaie bien remplis, les enveloppes de dons circulaient entre toute les mains sauf les plus jeunes et l'urne posée sur le piano à queue ne cessait de se remplir. J'avais repéré Tsunade en grande conversation avec un homme âgé et Mikoto Uchiwa dans un coin de la salle, mais hormis les deux femmes et le père de Sasuke, je ne connaissais aucun des adultes présents. Certains curieux venait nous voir, pour nous interroger sur notre affiliations et parfois engager une discussion plus ou moins intéressante sur le sujet qui nous concernait le plus à notre âge : les études. Et ce fut après un discours barbant sur les hautes écoles d'économies qu'Ino et moi-même pûmes enfin fuir pour retrouver Hinata, non sans mal, en même temps que Temari.

- Une remarque et je te jure que...
- Détente, le choc est passé. Avoue quand même que ça peu déstabilisé quand on te connait, l'interrompis-je.
- Je suis pas à l'aise, grogna-t-elle.
- Tu es sublime. Une seconde belle blonde aux yeux de biche, je m'en étranglerais de jalousie.
- Eh bien mesdemoiselles, vous êtes resplendissante, s'exclama une voix fluette derrière nous.

Nous nous retournâmes toutes les quatre pour aviser la demoiselle face à nous, petite brune dans l'âge ingrat et pourtant pourvu d'une poitrine dont elle semblait très fière.

- Inari... Tes parents sont au courant pour ton décolleté ?demandais-je

L'adolescente détourna le regard, visiblement gênée. Je vais prendre ça pour un non.

- Où est ton cher et tendre ?
- Ton cher et tendre ? De qui elle parle ? questionna Karin.
- Eh bien de Sasuke, je ne l'ai pas encore vu...

Oh putain oui Sasuke... ! J'avais totalement oublié ce petit mensonge. Néanmoins, j'avais accepté le deal pour une soirée, étais-je vraiment obligé de sauver les apparences cette fois ?

- J'ai loupé une saison ? renchéri Ino.
- Un repas, lui avouais-je.
- Enfin ! Je vous cherchais partout depuis... s'interrompis Neji en avisant soudain l'adolescente et son accoutrement. Inari... Je n'ai pas vu la voiture de tes parents. Ni tes parents d'ailleurs.
- Je suis venue en Taxi, ils mettaient trop de temps à se préparer.
- Ceci expliquant cela, conclu-t-il.
- Bonsoir cousine ! Est-ce que tu as montré ta robe à ta mère avant de la mettre ? lança Itachi en débarquant comme une fleur, un grand sourire aux lèvres.

Puis se fut au tour de Sasuke de nous rejoindre d'un pas pressant.

- Te voilà, j'ai enfin trouvé Naruto...

Il n'en dit pas plus, se figeant devant sa cousine, lâchant soudainement le précité qu'il traînait par la manche. Ça y'est, à lui aussi ça lui revient. Heureusement, Hinata cerna vite le malaise et confectionna rapidement une diversion qui valait ce qu'elle valait en cette situation.

- Inari va au vestibule avec Naruto, il a une surprise pour toi !
- J'ai quoi comme surprise ? s'interrogea le concerné sans comprendre.

La brune lui glissa rapidement quelques mots à l'oreille dont je ne veux aucunement connaitre la nature au vu de la tronche que tirait désormais sa moitié. La chose fut pourtant d'une efficacité redoutable puisque le blondinet embarqua Inari à sa suite dans la seconde avec un entrain suspect. Une fois les deux hors de vu, je me tournais sans tarder vers mon second meilleur ami.

- C'était pour une soirée, Sasuke, pas plus !
- Oh pitié Sakura, on ne les voit pas souvent, c'est juste pour quelques heures !
- Est-ce que l'on a une chance de piger un jour ce que vous foutez ou on abandonne ? grommela Temari.
- Sasuke a eu l'ingénieuse idée de me faire passer pour sa petite amie devant ses cousines.
- T'es un génie, j'ai envie de te frapper mais t'es un génie, émit Itachi.
- Bon dieu j'ai cru devenir cinglée, souffla la blonde, visiblement soulagée.
- Oh ça va, parce que toi dans le genre improbable... rétorquais-je.
- Bah quoi ?
- Te voir en robe c'est pas mal non plus, termina Sasuke.
- C'est vrai que c'est franchement surprenant mais vraiment ravissant, ajouta Shikamaru en surgissant derrière la jeune fille.

Et voilà la blondinette piquant le fard de sa vie. Et après elle escompte toujours nous faire croire qu'elle ne ressent rien pour ce type...

- Mais Naruto, je suis allergique aux crevettes ! Alors t'es bien gentils, mais ta boite de nouille tu te la garde !

Une boite de nouille ? C'est tout ce que ce type avait réussi à improvisé ? Offrir une boite de nouille... aux crevettes. La brune laissa donc notre ami et sa boite de nouille aux crevettes derrière elle pour s'incruster à nouveau dans le petit rassemblement que nous avions créé. Elle s'adressa alors à Itachi.

- Bon et toi, toujours personne ?
- Que veux-tu, l'élève a dépassé le maître cette fois.
- Parait que t'as loupé le coche avec une amie de ta fac. C'est ta mère qui l'a dit à la mienne.
- Pour la dernière fois, je n'avais pas l'intention de sortir avec Konan, grommela-t-il.

Mais oui mon grand, et c'est le poisson rouge qu'a becté la crème aux chocolat.

- Hinata ! s'exclama un minimoys en se jetant dans ses bras.

Notre amie manqua de tomber à la renverse, lestement rattrapé par Karin. Quel succès ! Je préfère rester dans l'ombre des projecteurs à ce compte là...

- Mon dieu, vite, Naruto, dégaine ta sucette magique, elle est aux prises avec une fillette de huit ans... lâcha la rousse.

Le jeune homme entrepris d'aller aidé sa belle à sortir des griffes de la gamine et je profitais de la distraction générale pour me tourner vers Sasuke. Il était bien mignon avec ses histoires mais je n'avais pas l'intention de passer toute la soirée à son bras pour rendre son mensonge crédible.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait ? On joue le couple chewing-gum ou je peux aller parler à mes amies toute seule ?
- J'aurais apprécié que l'on reste un peu ensemble.

Bon, allez, je pouvais bien lui accorder une dernière faveur. C'était toujours ça dont il me serait redevable une prochaine fois. D'ailleurs, ça me donnait déjà des idées !

- Ramène nous une coupe de champagne alors, que l'on profite quand même un peu de l'exceptionnelle de cette soirée.

Un regard moqueur glissa alors discrètement sur ma voisine.

- La barbe Itachi, maugréa Temari.
- J'ai rien dit !
- C'est ça qui est inquiétant, tu n'a même plus à articuler pour qu'on comprenne ce que tu penses.

❈❈❈

Je regardais ma tête dans le miroir de la grande salle de bain Uchiwa. J'étais livide, fatiguée, pathétique. A l'extérieur, les invités bavassaient sans interruption, accentuant mon mal de crâne. Jamais je n'aurais crue que cette soirée serais un tel calvaire.

- Sakura ! Tu es là ?
- Oh dieu du ciel...

Sans perdre une minute je me planquais derrière la porte de la salle d'eau pour échapper à ma tortionnaire. Inari était une véritable plaie, même Temari avait déclaré forfait. Temari ! La fille que je foutrais aisément face à un ouragan en sachant qu'elle le traverserait en jouant à la marelle ! Comment une gamine de quinze ans avait-elle pu venir à bout de la tigresse de Suna ? La petite brune entra dans la pièce et balaya rapidement l'espace du regard.

- Je te vois... lâcha-t-elle simplement, les bras croisé sur la poitrine.

Que quelqu'un l'enferme... pitié.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je me rafraîchis un moment...

Derrière la porte... Il fallait vraiment que j'arrête de prendre les jeune pour des andouilles ça en devenait ridicule. Je consentis tout de même à sortir de ma cachette et alla, pour de bon, m'asperger le visage. Un soupir de soulagement passa mes lèvres alors que l'eau dissipait un peu la sensation brûlante rongeant tous les pores de ma peau. J'allais exploser mon maquillage à en faire pleurer Ino, mais tant pis.

- Tu te sens bien ? s'enquit Inari.

Je me sentirais mieux une fois que tu te seras noyé dans la cuvette des chiottes...Pour l'instant mes préoccupation passèrent au sujet numéro deux. Nos hôtes s'étaient discrètement éclipsés pour nous refourguer la garde de l'adolescente, sauf que c'était mal connaitre une Haruno que de l'encombrer d'une tache diabolique sans s'attendre à des représailles bien sentit en retour.

- Où sont Sasuke et Itachi ?

Très bonne question crevette et je t'aiderais avec joie à trouver la réponse. Nous redescendîmes au salon toute les deux où je croisais Tsunade pour la seconde fois de la soirée.

- Tout va bien ?
- Un peu trop de monde, ça me donne des coups de chaud mais je tiens le choc.
- Tu m'alertes au moindre problème et sans hésitation, entendu ?
- Entendu.

Même à des kilomètres de chez moi je ressentais une présence maternelle pesée sur mes frêles épaules. Nonobstant, ce n'était pas si désagréable. Inari, suivit l'adulte d'un regard visiblement impressionné tandis que cette dernière s'insinuait entre les convives pour rejoindre Mikoto. Je devais avouer que glissée dans une robe de soirée et apprêté comme elle l'était, la meilleure amie de ma mère ajoutait classe et beauté au charisme qui la suivait déjà comme son ombre. Et je n'en étais pas peu fière.

- Qui est-ce ?
- Ma marraine. Elle travail avec ta tante à l'hôpital de la ville.
- Inari ! Sakura ! Vous m'avez laissée toute seule ! s'énerva une fillette en jaillissant de la foule.

Oh bon dieu, manquait plus qu'elle.

- Non, on t'as laissé avec les parents ! Tu ne pourrais pas t'accrocher à la jambe de maman comme tu le fais d'habitude ?
- Mais elle arrête pas de parler avec des vieux, je comprends rien ! Je m'ennuis !
- Allez, venez, on va débusquer la gente masculine de cette famille, lançais-je pour interrompre les plaintes de la naine.

Ce fut Kameko qui retrouva les garçons, se faufilant entre les invités comme une anguille à l'aide de sa petite taille. Après plusieurs traversées de foule, elle avait fini par leur mettre la main dessus dans l'arrière cuisine. A la vue de la petite et de son tonitruant « trouvés ! » Itachi soupira puis échangea un bref regard fatigué avec son frère et Neji. Dommage pour lui il n'était pas au bout de ses peines puisque Kameko lui sauta tout bonnement sur le dos sans hésitation. Cette fille à un sacré problème quand même...

- Emmène moi jusqu'au salon !
- Tu as des jambes il me semble, alors lâche moi.
- J'ai pas envie de marcher je veux que tu me porte !
- Kameko, je ne le répéterais pas, descend avant que je ne t'y oblige.

Dark Itachi en action mesdames et messieurs ! La jeune fille obéi de suite d'une mine boudeuse et quitta la pièce rageusement. Une enfant pourris gâté ne me surprenait pas tant que ça dans cette famille et pourtant Mikoto avait dû donner une toute autre éducation à ses deux fils. Mon regard sévère se posa à nouveau sur le trio.

- Bon et maintenant vous aller sortir de votre planque, bande de lâche !
- Encore cinq petites minutes de tranquillité, s'il te plait, je te rappelle qu'en plus des filles ont a tout les invités de nos parents à gérer, me supplia l'aîné.
- A gérer ?
- Ça fait quarante neuf fois que je répète mon parcours universitaire, mes projets d'avenirs et mes ambitions professionnelles. Et ce n'est absolument pas une exagération.
- Et dis moi... Quels sont tes projet d'avenir, tes ambitions professionnelles et ton parcours universitaire ?

Itachi me dévisagea un long moment d'un regard si perplexe et chargé d'incompréhension que je cru qu'il allait fondre en larme D'accord, peut-être était-il réellement crevé.

- Désolé j'aime bien les chiffres ronds, me justifiais-je.

Je devais bien avouer que les fils de Fugaku et Mikoto étaient particulièrement sollicités. Tout le monde semblait vouloir connaître la progéniture de leurs hôtes, sans doute pour savoir si la descendance restait sur la voie du succès qu'avait emprunté leurs parents. Je ne dirais plus jamais à quel point je préférerais être riche et célèbre. Papa reste sur tes chantiers, maman à tes formations sociales, quant à moi, je ne quitterais pas l'ombre de Tsunade de si tôt !

- Sakura, tu m'accompagne au buffet, ils ont rajouté de la quiche au saumon ! s'exclama Inari.

Mon dieu quel ventre à patte celle là ! L'image même du met que j'appréciais pourtant terriblement, me donna un haut le cœur que je peinais à camoufler. Oh bon sang, je sens que ce symptôme là va être le pire de tous...

- Tu es pâle Sakura, tu es sûr que ça va ? s'inquiéta Itachi.
- Ça ira surement beaucoup mieux si je peux passer trois minutes à distance des soeurs Speedy Gonzales.

❈❈❈

Je m'étais réfugiée au calme de la nuit fraîche, sur la terrasse de la maison. Dans l'obscurité à peine troublée par les lumières de la maisonnée, le jardin ne constituait qu'en quelques nuances sombres aux formes ombragée diverses. J'étais éreintée et une faible migraine n'avaient pas tardé à surgir, assez persistante pour me rendant nauséeuse. L'air frais me faisait du bien, trop peu pourtant et j'avais de plus en plus de mal à cacher mon état pitoyable à mes amis, beaucoup trop attentifs et soucieux. Je repensais à ma visite chez Kin et l'aveu désinhibé que je lui avais fait. Je me sentais quelque peu mal de m'être confiée à une fille que j'aimais encore moins que mes chaussettes sales alors que mes plus proches amis n'avaient pas plus conscience de mon état que des cors au pied de mon père.

Des pas résonnèrent dans mon dos, s'approchant ostensiblement de la balustrade sur laquelle je m'étais appuyée. Je reconnaîtrais la démarche nonchalante de Sasuke entre milles, ça et son silence.

- Je vais bien, j'ai juste abusé des vérines de crevettes, elles ne devaient pas être très fraîches.
- Tu n'es pas obliger d'être la warrior de tout les instants tu sais...

C'est vrai, mais je ne m'obligeais en rien. J'avais juste une sainte horreur de me sentir fragile et faiblarde. Ma personnalité était symbole d'énergie pour tout mon entourage et j'en étais fière. Le mutisme, le renfermement sur soi même, l'impression d'être une petite chose incapable du meilleur, c'était fini, plus jamais ça. Et peut-être était-ce aussi pour ça que j'avais choisi de marcher sur les traces d'une femme qui avait tout réussi avec brio.

- Où sont les autres ? demandais-je.
- Naruto fait danser Hinata, ça fait un moment que je n'ai pas vu Shikamaru et Temari, Ino discute avec mon père, Karin et Neji surveille Inari, et Itachi est retenu par tous les amis de la famille qui croisent sa route. Encore.
- Et toi non ?
- J'ai déjà fait mon grand tour.

Les pauvres... Cette soirée ne devait vraiment pas être de tout repos pour eux, un vrai calvaire, et heureusement que nous étions là pour les soutenir un peu sinon, je me demande si je n'aurais pas retrouvé deux beaux cadavres à la place de mes amis. Personnellement, je n'avais pas eu à me plaindre, malgré la fatigue et les limites qu'Inari et Kameko avaient faillit franchir. J'avais discuté avec du beau monde, rie avec mes amis, mangé des plats tout bonnement succulent et dégusté un champagne de grand cru. J'avais été complimenté plus qu'il n'en fallait pour remonter mon estime de moi des années durant et je me sentais bien moins tendu que ces derniers jours.

- Je me suis bien amusée, mais j'arrive au bout de mes résistances, je me fais vieille.
- À bientôt dix-huit ans, c'est inquiétant.
- Faut dire que je suis pas ménagée par mon entourage...

C'est vrai, je ne savais même pas par qui commencé pour faire la liste des personnes loufoques qui constituait mon groupe d'amis... Peut-être par moi, tien. Je sentis le regard insistant de Sasuke rivé sur moi. Non mais franchement, il ne pouvait pas parler, comme tout le monde ?

- Quoi ?
- Tu danses ?

Je ne m'attendais absolument pas à cette proposition... C'était plutôt mignon, mais il y avait un hic.

- Je ne sais absolument pas danser.
- Moi non plus. Tu refuserais une occasion de m'écraser les pieds ?

Il sait comment parler à une Haruno, lui...

- Tant que toi, tu n'écrases pas les miens...

Et c'est partis. Je m'étais fait embarquer par le brun dans la salle à manger, au plus près du piano qui débutait un air de Chopin propice aux seuls mouvements qui ne nous rendrait pas tout à fait ridicule : un slow. Je dansais avec Sasuke... et dire que j'avais rêvé de ce moment en dernière années de collège, à l'approche de la boom de fin d'année. Les choses étaient si différente maintenant... Qui l'aurait cru ? C'était amusant, de repartir aux origines d'une relation improbable. En y repensant je n'avais jamais accordé de danse au brun, mais une fois à Naruto, un jour où Teuchi avait lancé un twist dans son restaurant vide pour fêté l'anniversaire de son ouverture.

- A quoi tu pense ? me demanda Sasuke.
- A la dernière fois que j'ai dansée avec Naruto...
- Ce n'était pas de la danse, c'était des gesticulations.
- C'était une danse de l'oie ! rétorquais-je en mimant le dandinement d'épaule que nous avait offert notre ami se jour là.

Ses mains remontèrent rapidement de mes hanches pour se plaquer sur mes épaules et entravé mes mouvements, pourtant visiblement amusé par ma petite démonstration.

- Arrête on est pas dans un club, je vais passé pour quoi moi ?
- Tu crois que tu vas être déshérité pour quelques jeux de bassin ?

Il me lorgna comme la chose la plus étrange du monde. Je me sentais soudain revigorée, prête à faire tout et n'importe quoi. J'étais si souvent fatigué que mes regains d'énergie semblait être une cour de récréation dons je devais profiter au plus vite. Pourquoi me refréner ? Pourquoi m'empêcher, alors que ces moments seraient bientôt emporté par l'épuisement de la maladie puis enterrés par l'âge adulte ? J'étais jeune. Je pouvais encore sautiller dans la rue comme une petite fille, faire des caprices, agir comme une enfant sans que mon comportement ne pâtissent d'un autre jugement que le puérile de l'âge adolescent.

- T'as pourtant pas trois grammes dans chaque œil... me fit-il remarquer.
- Non, mais j'ai envie de profiter sans prendre en compte le reste du monde.
- Du monde, carrément ?
- J'ai beaucoup trop de stress, faut que je lâche du leste Sasuke ou je vais devenir cinglée.
- T'es déjà cinglée.

Décidément, je ne pourrais jamais rattraper ma réputation auprès de lui... Nonobstant heureusement pour moi, puisqu'elle me correspondait parfaitement. Attirée par la douce chaleur qu'il dégageait, je me plaquais un peu plus contre mon cavalier, et mon regard plongea encore un peu plus loin dans les orbes sans fond qui ne me lâchait pas. Je fondais littéralement sous cette attention au magnétisme inévitable. Encore cette odeur. Encore ce regard. Encore cette présence. Et puis ce sentiment contre lequel je luttais depuis trop longtemps. Je savais que je serais bientôt trop épuisée pour mener cette résistance de front avec le nouveau problème qui sollicitait mon énergie. Aujourd'hui, peut-être que je n'en avais déjà plus la force... Sasuke, la maladie... J'avais un combat de trop dans ma vie.

Je n'avais pas à me hisser sur la pointe des pieds, mes talons me rehaussait assez pour me permettre d'atteindre ses lèvres sans difficulté pour peu qu'il baisse un peu la tête. Et il le fit, sans attendre, comme si je lui avais demandé d'un simple geste, d'un regard, un souffle peut-être. C'était la première fois que je l'embrassais sans crainte, sans précipitation, sans appréhension. C'était la première fois que je profitais. Que je profitais de ce dernier souffle si chaud et extatique à l'approche de sa bouche, de cette douce pression si caractéristique, puis de ses caresses labiales enivrantes qui approfondissait tout baisé. Aux prises avec l'euphorie de mon audace, de l'excitation, de la ferveur, je savourais le soulagement qu'avais fait naître cette étape enfin franchis. J'en avais le tournis...

Une minute. Non. J'avais véritablement le vertige.

- Je crois que je vais me sentir mal, glissais-je en quittant ses lèvres.

Je sentis un frisson glacé me parcourir de la tête jusqu'aux mollets aspirant mes forces au passage. Mes jambes flageolèrent et c'est d'une main fébrile que je m'agrippais à la veste de mon cavalier pour ne pas m'effondrer. Si c'est ça d'embrasser un Uchiwa, c'est violent... Sasuke me soutint pour m'entraîner rapidement sur le canapé le plus proche et avant même qu'il n'est pu en placé une, ce fut ma chirurgienne privé qui déboula.

- Qu'est-ce qui se passe ? Je t'ai dis de me prévenir si ça n'allait pas !
- Ça allait ! Avant...
- Sasuke, va me chercher ta mère s'il te plait.

Sa mère ? Ah mais non ! Et puis pourquoi pas tout le personnel médicale présent à cette foutu fête tant qu'elle y était ?

- Ne t'en fat pas, elle est soumise au secret professionnel, comme moi, mais elle doit avoir quelque chose pour estomper un peu les symptômes.

Mikoto nous rejoignis bientôt et sa consœur l'entraîna un peu en retrait pour lui expliquer la situation. Je craignais un regard compatissent. Je supportais très mal d'être la pauvre petite chose que l'on plaignait. Non, je n'étais pas à plaindre, qu'ils se tournent vers la misère des défavorisés, des condamnés... Moi j'avais bien trop pour me plaindre de quoi que ce soit, même d'un cancer. Pourtant, ce fut juste un splendide sourire amical que me délivra la mère de mon meilleur ami avant de quitter la pièce. Bon d'accord, faut que j'arrête de mettre tout les chatons dans le même panier. Tsunade revint s'installer près de moi.

- Je préférerais que tu rentres.
- Pas maintenant... Sincèrement, j'ai pas envie de ruminer ça toute seule dans ma chambre.
- Monte au moins te reposer un peu. Je vais rester encore quelques heures et je te ramènerais.

Sa collègue réapparue bientôt accompagnée de son fils ainé et armée d'un verre d'eau ainsi que d'une boite de comprimés. Je n'avais jamais été très médicaments. Généralement, les gens se divise en deux groupes : ceux qui prenaient des pilules à la moindre petite migraine et ceux qui pouvait endurer une grippe carabinée pendant des jours sans toucher au moindre cachet. En tant que tête de mule professionnelle, je faisais partie de la deuxième catégorie. Mais je devais bien avouer, que cette fois-ci, le choix n'était pas si simple. J'acceptais le comprimé et l'avalait rapidement avant de manquer de m'étrangler avec mon verre d'eau. Oui... c'est aussi pour ça que je faisais partie de la seconde catégorie. J'ai une sainte horreur du goût des médicaments, même les pseudos aromatisé fraise qu'essaye toujours de refourguer les pharmaciens.

- Sasuke, tu l'emmène à l'étage ? suggéra sa mère.
- Je m'en occupe, tremblant comme tu l'es, elle irait pas bien loin. Va te calmer un peu, intervint Itachi.

Sasuke ? Tremblant ? C'était pourtant moi le shaker ambulant d'habitude... Je n'avais pas plus tôt fait de me lever qu'Itachi me souleva de terre pour me porter telle cendrillon jusqu'à son carrosse. Je lui dis quand, qu'il s'est trompé d'histoire ?

- Maintenant je peux vraiment t'appeler princesse, m'indiqua-t-il en gravissant les escaliers.
- J'attendais plus charmant comme prince...

S'il avait eu les mains libres, je crois que je m'en serais prise une derrière la tête. Itachi avait beau être le plus âgé, il n'en restait pas moins le plus susceptible. Il me déposa sur le lit de son frère, mais sitôt allongé, je me redressais sans tarder. Cette position me stressait horriblement. Le brun s'assit à mes côtés et la question que je redoutais le plus passa ses lèvres sans me laisser le temps de l'interrompre.

- Qu'est ce qui se passe Sakura ? Et ne me dis pas qu'il n'y a rien, je suis peut-être pas médecin mais je ne suis pas aveugle non plus.

Bon. Et maintenant ? Qu'est-ce que je dis ? La fraîcheur des crevettes avait-elle une chance d'être incriminée une nouvelle fois ? Une crise d'agoraphobie ? Un petit aveu cent-pour-cent honnête et véridique ?

- Il y a bien quelque chose, conclu-t-il au vu de mon silence pesant. Tu veux m'en parler ?

Je n'avais même plus besoin de parler. Ça pouvait s'avérer pratique...

- J'y arrive pas Itachi.
- Tu ne l'as dit à personne ?
- Si, plus ou moins...
- Comment ça « Plus ou moins » ?
- Shikamaru est tombé sur un papelard de l'hosto et je l'ai fais comprendre à Kin.
- Kin ? répéta-t-il, hébété.
- C'est une longue histoire.

Pas si longue mais lui faire comprendre le pourquoi du comment de mes confidences avec Kin Tsuchi, que je ne pouvait pas piffer depuis trois ans, là, ça allait prendre un moment. Peut-être même plus longtemps que trouver le courage de lui avouer ce qui ne tournais plus rond chez moi... sans qu'il ne puisse rien n'y faire.

- C'est pas dur à dire, seulement... On dit que les paroles s'envole et tu vois, là dans ma tête, elles sont à l'abri. Si je les lâche, c'est un peu comme si elles allaient s'éparpiller, je n'aurais plus de contrôle. Je ne pourrais plus... les reprendre ou les cacher.
- Je te jure que je me tiens près avec mon filet à papillons invisible pour tous les choper.

Je vous jure que ce type serait capable de lâcher une blague vaseuse à côté d'une fillette orpheline en deuil. Le tout avec un sourire des plus sincères. Comment voulez-vous que je résiste à ça ?

- J'ai un gangliogliome. Une tumeur maligne au niveau du troisième ventricule, lâchais-je subitement. Oh la vache ! ça passe beaucoup mieux avec le jargon médical...remarquais-je avec surprise.

Malgré ma surprenante aisance dans mon déballage dramatique. Je vis Itachi pâlir à une telle vitesse que ses cheveux auraient pu se décolorer sans que ça ne me paraisse suspect. Le mot « Tumeur » sans doute...

- Ça se soigne ! ajoutais-je précipitamment. Très bien. C'est une forme plutôt rare mais les pronostiques vitaux sont de cent pour cent sous chimiothérapie. Et puis, Tsunade m'a trouvé une place dans un programme de traitement expérimentale. Plus long mais moins lourds avec moins d'effets secondaires. La durée du traitement varie entre 18 et 24 mois. Et c'est à New York.
- T'es la reine de l'ascenseur émotionnel... Laisse-moi juste une seconde, que mon cœur descende de ma gorge... souffla-t-il.

Itachi eu l'air de se calmer et fixait à présent le mur en face de nous d'un regard vide, réfléchissant probablement à ce qu'impliquait tout ce que je venais de lui dire. Je ne l'avais pas ménagé fallait dire, et pourtant il avait avaler cet énorme morceaux sans heurt, sans me couvrir d'un regard épouvanté comme l'avait fait ma mère. Ma mère... sentir son inquiétude jour après jour, heure après heure peser sur mes épaules était encore plus lourd que l'idée de partir dans un pays inconnu pour entamer un traitement médicale de plusieurs mois.

- Tu vas l'annoncer aux autres ? me demanda-t-il finalement.
- Il faudra bien, je vais pas disparaître comme ça du jour au lendemain. Mais, je sais pas comment faire.

Quoi que m'envoler dans la nature pourrais me permettre de repartir à zéro, me confectionner un cercle d'amis moins atteint, plus « sortable »... Bon d'accord, je ne leur donnais pas deux minutes avant de me démasquer.

- Je sais pas, t'essaye de placer ça en douceur.
- Bonne idée tien ! Moi j'avais plutôt penser leur hurler par intermédiaire des haut-parleurs du lycée.
- Au moins, tu gardes ton humour...

Étripez-le avant que je ne le fasse, il souffrira moins.

- Je vais voir où en est Sasuke, repose toi. Enfin essaye.

Il m'abandonna à l'obscurité de la pièce, je pensais pouvoir ruminer seule sur ma situation, cette soirée à moitié gâché, mon futur, Sasuke... Devais-je aussi penser à ça ? Moi qui avais eu cette envie si libératrice de me laisser porter par le courant sans ne plus jamais me prendre la tête avec des questionnements sans réponse. Qu'est-ce qui m'empêchais de continuer à suivre cette envie ? Pour une fois... Pour une fois, rester sur la voie d'un détachement que j'avais snobé si souvent, frôlé, fuit, goutté, appréhendé...

Avortant mes réflexions, la porte de la chambre s'ouvrit subitement laissant Ino et Karin pénétrer la pièce.

- Eh bah alors ? Qu'est ce que tu nous a fait ? demanda Ino.
- Un malaise, je vous avais dis que j'étais allergique à la foule.

Les deux jeunes femmes levèrent les yeux au ciel avant de venir me rejoindre sur les draps. Derrière elle apparu bientôt Sasuke, le visage fermé, visiblement encore un peu secoué par la crise que je m'étais tapé entre ses bras.

- Ino qu'est-ce que tu fous ? m'exclamais-je alors qu'elle se mettait à me frotter la joue avec un mouchoir.
- J'arrange ton maquillage...

Effectivement, je ne m'étais pas préoccupé de l'inévitable projet d'expansion de mon khôl, ni des traces que l'humidité de ma peau avait du laisser sur mon fond teint. La blonde stoppa net son barbouillage au niveau de mes lèvres puis se pourvu d'un petit rictus moqueur. Elle reprit finalement sa tâche avant de se tourner vers mon voisin pour le darder d'un regard sans équivoque, Tant et si bien qu'il finit par s'en inquiéter.

- Quoi ?
- Tu veux aussi que j'arrange ton rouge à lèvre ?

Sasuke s'essuya précipitamment la bouche en lançant une œillade assassine à la jeune femme. Je savais bien que j'aurais du refuser le cosmétique rouge pétant que m'avait vendu Ino. Itachi pénétra d'un coup la chambre et s'arrêta net sur le pas de la porte pour aviser le monde qui squattait désormais le lit où il m'avait déposé.

- Y'a une réunion et on me prévient même pas ?
- Qu'est ce que tu fais là ? s'interrogea son frère.
- Maman demande des serviettes, expliqua-t-il en se dirigeant vers le mur du fond auquel il tambourina bruyamment. J'ai besoin de l'accès à la buanderie jeune gens !
- C'est Temari et Shikamaru qui sont là-dedans ? demanda Karin.
- Non, eux ils se comptent fleurette dans le jardin, là c'est Naruto et Hinata.

Oh... Neji peux s'inquiété maintenant. Un grincement de porte et quelques pas ne tardèrent pas à émerger du couloir, assurant à Itachi une voie désormais libre et sans risque de tomber sur un batifolage plus ou moins pudique. Surtout moins d'ailleurs. Alors que le brun retournait exécuter sa mission maternelle, ce fut une toute autre personne qui passa la porte de la chambre.

Les pommettes aussi rouge qu'un costume de père Noël, Naruto osa un pas dans la pièce sans pouvoir accrocher un seul regard tant il était gêné.

- Hey...
- Où est ta chère et tendre ? l'interrogea malicieusement Ino.
- A la salle de bain, elle devait... se remaquiller.

Se recoiffer aussi certainement, m'enfin tant qu'elle n'y allait pas pour se rhabiller... Quoi que... Peut-être bien que la relation de couple la menait vers des pâturages plus osés. Je m'adossais contre l'épaule de Sasuke qui s'était installé à ma droite et soupirais de fatigue. La soirée s'était écoulé à une vitesse irrégulière mais assez rapidement pour que tout ce qui s'y étaient déroulés me zappe toute mon énergie.

Hinata retrouva bientôt son Roméo, visiblement bien plus détendu que lui. Ils étaient mignon tout les deux à se lover l'un contre l'autre. La brune avait encore gagné en assurance, semblait épanouis et fière de montrer qu'elle avait su gagner l'estime, voir même l'amour d'un homme qu'elle pensait trop intimidant à peine quelques semaines plus tôt, et ce malgré son aisance fragile. Que lui manquait-il pour avancer maintenant ? Avait-elle encore des questions stressantes à l'esprit, comme celles qui me freinaient inéluctablement depuis des années ? Il faudrait que je lui demande. Alors voilà. Hinata, la timide, l'incertaine, la bégayante était parvenu à vaincre son plus gros malaise. Temari également. Tenten ne jouerais pas les prolongations indéfiniment, ce n'était pas son genre. Et puis il y avait moi. J'avais fais un pas sur la route que nous avait débroussaillé la brunette avec un courage exemplaire, il fallait maintenant que j'aille au bout, ou que je rebrousse chemin. Encore.

Des coups porté au cadre de porte attirèrent notre attention, interrompant Karin qui nous racontait comment elle avait dû se débarrasser d'un invité particulièrement collant. Tien ! En parlant de Temari...

- Je rentre, Shikamaru me raccompagne.

Les regards soupçonneux de mes comparses la jaugèrent et j'étais particulièrement fière d'arborer, à contrario, une certaine satisfaction mutine. A moins que ce ne fut tout simplement de la moquerie. C'était d'ailleurs ce que dû y lire la jeune femme puisqu'elle ne tarda pas à envoyer valser ma raillerie.

- C'était mignon de te voir danser avec Sasuke.

Et voilà les petits airs sarcastiques braqués sur moi. Putain mais je n'avais même pas dit un mot ! C'était quoi cette vengeance prématuré ?

- On se retrouve chez moi demain pour les préparatifs, c'est bon pour tout le monde ? demanda-t-elle finalement.

Nous hochâmes la tête de concert. De toute façon, qui aurait osé dire non à l'organisatrice en chef de nos prochaines vacances ? Surement quelqu'un qui trouvait l'hôpital bien plus intéressant qu'un chalet de montagne. Certainement pas moi du coup.

Petit à petit, tout le monde suivit l'exemple de Temari, à commencé par Ino, puis Karin, et enfin Hinata et Neji sur les genoux duquel je m'étais assoupi lorsque le bras de Sasuke avait supplié un ravitaillement sanguin de toute urgence.
Quant à moi, je m'étais endormie à une vitesse foudroyante. J'avais toujours eu tendance à trouver les lits des autres plus confortable que le miens. Comme on dit, l'herbe est toujours plus verte ailleurs. J'avoue que j'aurais bien arraché la dite herbe pour en recouvrir mon gazon à l'agonie.

Après une bonne heure de sommeil mes yeux s'ouvrirent avec difficulté distinguant petit à petit le gros pif de Naruto à quelques centimètres de mon visage. Qu'est-ce que... ?! Je fis un bond magistral en arrière dans un glapissement de surprise, quittant le lit douillet de Sasuke pour son plancher bien moins accueillant. Aïe.

- Naruto, on t'as demandé de la réveiller pas de l'assassiner, soupira Sasuke.
- C'était trop tentant...

Vraiment ? Mon poing fracassa fermement la caboche de mon meilleur ami pour toute réponse. Et je viens de me défoncer la main, mais je ne l'admettrais jamais, la tronche que je tire doit s'en charger toute seule.

- Ça aussi c'était trop tentant, grognais-je alors que mon ami geignait de douleur.
- Le docteur Senju s'en va. J'ai insisté pour te ramener mais elle n'a pas lâché l'affaire, m'informa Itachi.

Ben tien... Elle n'était pas copine comme cochon avec ma mère pour rien. Je consentis donc à sortir de ma grotte non sans m'étirer un bon coup. Au rez-de-chaussée, le piano s'était tue laissant les dernières conversations rythmer la fin de soirée. Il n'y avait plus grand monde et Tsunade ne semblait pas la seule sur le départ.

- Ça va mieux ? me demanda-t-elle.
- Quelle question... Un bon lit et je guéris de la mort elle-même.

Je saluais Itachi et ses parents, ainsi que Naruto, restant visiblement squatter chez ses hôtes. Sasuke et moi ne nous étions pas vraiment parlés depuis notre échange langoureux. Je l'avais guetté du coin de l'œil et peut-être en avait-il fait de même. Je ne voulais pas d'un « On oublis ». Pas cette fois. Je crois même ne l'avoir jamais voulu. Mais ce soir, il en était tout bonnement hors de question.

- Sasuke...

Ses yeux charbons croisèrent enfin les miens mais je ne sus pas bien si je devais y lire la même appréhension que moi ou le contraire. Bon sang Sakura, on a dit plus de prise de tête. Et si tu te fais refouler, tu n'auras qu'a lui coller une bonne grosse gifle qui l'empêchera à tout jamais d'embrasser qui que ce soit.

- T'es bon danseur, mais pour le reste... va falloir t'améliorer un peu, lâchais-je agrémenté d'un léger clin d'œil.

Oh que j'étais de mauvaise foie ! Le regard surpris du brun m'accompagna jusqu'à la porte de l'entrée et je jubilais de ma petite provocation assez tranchante, je dois l'admettre. Mais il fallait bien que l'on remette le train sur les railles. Après tout, il ne manquerait plus qu'il l'oubli...

J'ai beau avoir décidé de changer la donne, je n'en restais pas moins Sakura Haruno.  

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