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Chapitre 25

WALTER

~ Samedi 1er Janvier ~

     — Salut Walter !

     — Hé ! Little Monster...

     — Je suis pas un monstre, ronchonne Cody en déposant un bisou contre la joue de Yasmine.

     — Walter, ton char est presque terminé. Tiens, la peinture.

     Je remercie l'organisateur, récupère le seau bleu pâle et traverse le gymnase en direction d'un énorme renne de noël qui gambade à travers les nuages. Cody a tôt fait de m'abandonner pour aller jouer avec ses amis et Shay m'emboite le pas en saluant les quelques personnes qu'il connaît.

     — Super, tu es là ! s'exclame l'une des institutrices qui travaille avec ma sœur. Les maîtresses sur le projet ont pris un peu de retard, on a rattrapé comme on a pu. Il suffit juste de finir les contours.

     — On sera prêt pour la parade ? demandé-je, inquiet.

     — Aucun problème Walter ! Bonjour, sourit-elle en se penchant pour apercevoir mon employé.

     Elle remet une mèche de cheveux derrière son oreille et prend ce petit air mielleux qui indique, sans hésitation, qu'un homme alléchant à fait son apparition dans son champ de vision. Et qu'elle compte bien se mettre un casse-croûte sous la dent.

     — On ne se connaît pas, dit-elle en s'approchant, tendant la joue vers Shay.

     Fronçant les sourcils, je fixe son manège, légèrement agacé. Mon regard croise celui de Shay et ce fourbe sourit, fier de son petit effet. Il lui fait la bise et je ravale un grognement. Décidé à ne pas être spectateur de ce plan drague à deux balles, je me détourne et fais le tour du char afin d'identifier les parties qui mériteraient un dernier coup de pinceau.

     — Valentine, mais c'est Val pour les intimes...

     — Shay, répond-il.

     Je m'agenouille devant une partie, le duo à ma gauche. Même si j'aimerais les ignorer, j'entends leur babillage et je ne loupe rien du petit manège de Valentine qui tente par tous les moyens de se rendre irrésistible. Je lance un regard noir à cette femme qui rit comme une bécasse devant Shay, rejetant sans cesse ses cheveux derrière son épaule tout en palpant parfois son bras. Agacé, je fronce les sourcils et donne de furieux coups de pinceau contre la structure.

     Mais palpe-lui le biceps aussi ! Tu veux peut-être qu'il se mette torse nu, histoire de caresser ses pecs ? Ris plus fort, on t'entends pas. T'as l'air d'une gamine écervelée, ma pauvre..., songé-je.

     Le pire, c'est que Shay ne semble pas dérangé le moins du monde. Mes dents grincent pratiquement lorsqu'il me jette un regard, sourire effronté collé sur les lèvres. Mais que puis-je faire ? J'ai été clair dès le début. Et je n'ai plus quinze ans.

     Remballe ta jalousie d'enfant, Walter.

     — Au lieu de draguer, tu pourrais peut-être te mettre au boulot ?! Sinon, allez prendre un café, mais arrêtez de déranger les autres !

     Bah oui ! Propose-lui carrément de rouler une pelle à cette femme ! Vas-y, Walter. T'es con, putain. Je suis trop con.

     — C'est vrai que je ne dirais pas non à une pause, tu m'accompagnes ? sourit-elle.

     Elle, le second degré, elle capte pas..., songé-je, saoulé.

     — Merci pour la proposition, mais je vais devoir refuser, décline Shay sans perdre le sourire. Mon patron est grognon et je tiens à partir d'ici en un seul morceau. En plus, je n'ai pas encore mis la main à la pâte. Bonne pause !

     Un peu de bon sens dans ce monde !

     Il la plante là, sans même se retourner, pour venir me rejoindre devant le char. Ma mâchoire, crispée par cette jalousie ridicule, se détend aussitôt. Les yeux rivés sur la peinture que j'applique contre le bois, je sens mes lèvres s'étirer. J'ai l'impression de sourire comme un débile, et ce n'est pas qu'une impression puisque Shay en profite pour me taquiner.

     — Cache ta joie, Walter. Tout le monde a compris que t'étais jaloux.

     Malgré moi, mes joues rougissent, prennent feu, me trahissent sans une once de compassion.

     — Ne prends pas tes rêves pour la réalité, Shay. On est là pour bosser par pour draguer tout ce qu'il bouge sous tes yeux !

     — La seule chose que j'aimerais harponner, c'est le grincheux à ma droite. J'ai déjà déposé un veto, mais le secrétariat du boss m'a rabroué. Alors je me contente du plaisir des yeux.

     Je lui lance un regard blasé, un regard censé lui faire comprendre que forcer ne changera rien à notre situation. Ses lèvres s'étirent un peu plus dans le coin gauche, preuve de sa malice.

     — Shay...

     — Walter ?

     Un soupir m'échappe, je décide de tourner la tête. Mon pinceau s'écrase contre le bois, recouvre la première couche, dissimule les quelques trous, comme j'aimerais combler les fêlures de mon cœur.

     — T'as du bleu, là.

     — Où ? demandé-je en me retournant aussitôt avant de jeter un coup d'œil à ma tenue.

     — Là.

     Je sens quelque chose de rugueux sur mon nez. Quand mes yeux tombent dans ceux de Shay, je comprends qu'il m'a peinturluré le visage. Je le repousse brutalement sur le sol, il explose de rire.

     — Putain, mais t'as quel âge ?!

     — Trente-cinq ans, bébé.

     Ce surnom me coupe le souffle, me paralyse complètement. Son sourire insolent mérite une bonne paire de claques. Et peut-être deux-trois baisers.

     — Shay ! protesté-je avant de me venger en colorant son cou.

     Il pousse un cri de souris qui alerte quelques parents. Rapidement, ils retournent à leurs activités, certains gloussent. Du bout des doigts, Shay inspecte les dégâts. Il plante ses yeux dans les miens, cette fleur au cœur vert qui tire sur le gris à l'extérieur. Puis, d'un bond, il se redresse et me saute dessus, le pinceau en évidence.

     — Merde, Shay, non !!!

     — C'est mon cadeau d'au revoir, rit-il.

     Je me passerais d'un cadeau aussi sale, songé-je en tentant de l'arrêter. Il parvient à me peindre la joue, puis l'avant-bras, je crois qu'il m'en met dans les cheveux, ce bougre ! Je ne suis pas en reste, je lui rends chaque coup de pinceau dans un fouillis sans nom. On aurait pu continuer sans l'intervention de Cody qui, un peu inquiet, s'est avancé vers nous, les poings sur les hanches, sourcils froncés et les joues gonflées d'une contrariété mal contenue.

     — Tu fais quoi à papa ?!

     — Je le punis, répond Shay avec fierté.

     — Papa, y fait jamais de bêtises, d'abord !

     — Il dit quand même beaucoup de gros mots, argumente mon employé.

     Je lui pince la peau à travers son t-shirt, il couine.

     — Laisse papa tranquille, supplie Cody de ses yeux larmoyants.

     Comprenant que mon fils ne prend pas cette scène à la rigolade, Shay se redresse, campe sur mon bassin. T'as pas l'impression d'être dans une position plus que déplacée ?! En présence de mon ange et de tous ces gens ??? Allô Shay ! BOUGE DE LA !!! J'ai beau lui faire des appels de phrases à l'aide de mes yeux, Shay n'en a rien à faire. Pourtant, il n'ignore sûrement pas l'effet qu'il me fait.

     — On jouait juste, Cody. Tu veux lui mettre de la peinture sur le visage ? On peut le faire ressembler à un schtroumpf si tu veux, propose-t-il.

     — Non ! m'écrié-je, les yeux ronds et menaçants.

     Avec un sourire moqueur, il plaque sa paume contre ma bouche, m'empêche de parler et tend le pinceau à mon fils. Malheur ! Le marmot récupère l'outil du diable avec une joie friponne et s'assoit tout près de mon visage.

     — Il faut qu'il soit tout beau.

     — La maîtresse, elle dit que je suis fort en dessin.

     Shelby, je vais te faire regretter d'avoir un jour congratulé mon fils ! songé-je avec désespoir.


🎄


     Avec une serviette, je tente d'essuyer mon visage où quelques traînées de bleu persistent malgré les nombreux lavages. Un soupir dépité franchit mes lèvres. Il ne perd rien pour attendre ! Quand Shay apparaît dans le reflet du miroir, je le foudroie du regard.

     — Je vais me venger, tu le sais ça ?

     — J'attends. J'espère, rit-il.

     — T'es chiant. T'es pire qu'un môme.

     — Être adulte ne veut pas dire oublier son âme d'enfant.

     — Je te rassure, t'as pas grandi, grogné-je avec mauvaise foi.

     Il jette un coup d'œil derrière lui, entre dans la salle de bain, referme la porte dans son dos et entoure ma taille de ses bras. Mon souffle se coupe, mon cœur rate un battement - peut-être même plusieurs - et je me crispe, figé, plongé dans l'incompréhension. Ses lèvres embrassent  mon épaule. Ses yeux reviennent chercher les miens dans notre reflet. L'image que ma glace me renvoie comprime ma poitrine, je suis obligé de détourner le regard. Combien de temps s'est-il écoulé depuis que l'on m'a tenu de cette manière ? Depuis Tyler, je le sais. J'ai juste l'impression...

      — À quoi tu penses ?

     Sa question coupe mes pensées, pourtant elle ne les mets pas sur pause. Elles continuent sans moi, sans m'attendre, sans me laisser de répit. Je plie la serviette, la glisse derrière la poignée d'un tiroir tout en répondant :

     — Que tu agis en envoyant un message contradictoire.

     — C'est-à-dire ? souffle-t-il tout près de mon oreille.

     Mes paupières se ferment lorsqu'il dépose une pluie de baisers allant de mon lobe à ma carotide. Impossible de réfréner le frisson d'envie qui me submerge.

     — Tu n'as pas besoin d'explications, murmuré-je en prenant appui sur le lavabo.

     Il sourit contre ma peau, son souffle m'embrase. Je fais taire les picotements au creux de mon ventre, le désir qui me pousse à répondre devant cette tendresse non feinte.

     — Je n'ai jamais dit que tu ne me plaisais pas Walter...

     — Dans la vie, on ne peut pas simplement satisfaire son plaisir personnel. Prends en compte les sentiments, les demandes des gens.

     Il s'arrête au creux de ma clavicule, soupire et se redresse sans pour autant me lâcher. Ses yeux, pourtant si clairs, brillent d'une détermination qui me bouleverse durant quelques secondes. Il humecte ses lèvres et réplique, les mains croisées sur mon abdomen.

     — Je sais. Je sais Walter, mais on se plaît mutuellement et en l'état, c'est compliqué de simplement t'ignorer. Et puis... c'est mon dernier jour. Tu peux m'accorder une faveur ?

     Le soupçon de tristesse que j'ai cru déceler sur son visage s'envole, éclipsé par un sourire assuré. Méfiant, je fronce les sourcils et grogne :

     — Hmm ?

     Il pouffe légèrement et, délicatement, manipule mon corps afin que je sois contraint de l'observer lui, et non pas cette image réfléchie par un miroir. Ses mains sur mes hanches, au-dessus de mon t-shirt, me brûlent. Je me mords la lèvre inférieure, attendant cette demande qui semble signer la fin de notre relation.

     — Accorde-moi un baiser avant de partir.

     Rien que ça ? Je hausse les épaules comme si ce n'était rien alors que mon regard dérive sur le mur d'à côté.

     — Oui, non ? Ce n'est pas très clair.

     — Fait comme tu veux ! soupiré-je.

     Son sourire n'a rien de victorieux, il se contente d'être tendre, de ceux qui cachent mille émotions. Son pouce vient caresser ma joue, mon cœur s'emballe. Je ferme les yeux non pas pour l'inciter à m'embrasser, mais pour chasser de mon esprit la vision de Shay, d'un possible amour naissant. Parce que Shay n'est qu'une rencontre parmi tant d'autres. Il est comme ces gens présents dans une gare. Il n'est pas de ceux qui attendent, mais de ceux qui partent sans jamais se retourner. Il est un voyageur. Et il brise quelques cœurs à chaque arrêt. Sauf le mien. Parce que mes barrières sont puissantes et immenses, parce que je n'ai pas besoin d'un autre échec.

     Alors quand il pose ses lèvres sur les miennes, j'essaye de retenir la vague éprouvante qui tente de m'envoyer à la dérive. J'attendais quelque chose de passionné, de sauvage, il n'en n'est rien. Shay m'embrasse comme s'il m'embrassait pour la première fois, comme s'il me caressait doucement avec une tendresse indescriptible. Comme s'il m'aimait un peu plus que pour notre attirance physique. Dire que son baiser, cette douceur inattendue, ne m'a pas transpercé serait un mensonge. Pourtant, je ne m'y accroche pas. Je laisse cette sensation couler, me filer entre les doigts, parce que s'agripper aux absents revient à repousser les vivants. Et je n'ai pas besoin de m'attacher à un coup de vent.

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