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Chapitre 14

SHAY

~ Vendredi 23 Décembre ~

     En me réveillant hier matin, je me suis dit qu'une discussion à tête reposée avec mon boss était de mise afin d'enfin mettre cartes sur table pour éviter quelconque quiproquo. Et également, pour le conquérir ne serait-ce qu'une seule nuit même si je rêve déjà d'embrasser ses lèvres bien plus qu'un soir. Comme attendu, Walter m'a sciemment évité jusqu'au déjeuner où, forcément, le dialogue se devait d'être présent puisqu'il me donnait des ordres. Je pensais pouvoir le coincer juste après manger, mais il n'a fallu que cinq petites minutes de solitude pour le perdre de vue et patienter comme un lion en cage. Je n'ai jamais trouvé le temps aussi long que cette après-midi là.

     Lorsque le moteur de son pickup a grondé dans la rue, juste devant la grande maison, une bouffée de stress mélangée à l'excitation s'est déversée dans tout mon corps. J'avais hâte d'enfin le coincer dans une pièce pour discuter de ce baiser bien trop court à mon goût - et accessoirement le déshabiller, bien que ce ne soit que dans mes pensées -, mais lorsqu'il est entré dans la maison avec un air sombre, j'ai compris qu'il serait compliqué d'engager le dialogue. Encore plus lorsqu'il m'a jeté un regard noir ou quand il a passé le reste de la journée dans un mutisme presque alarmant, ne répondant qu'aux questions de son ange, se chargeant de me renvoyer chaque pensionnaire pour toutes demandes.

     Je peux parfaitement comprendre que nous ne voyons pas cette relation du même œil, mais je ne conçois pas et n'accepte pas qu'il passe sa mauvaise humeur sur moi. S'il ne veut rien, qu'il cesse de m'envoyer des signaux contradictoires. J'ai également un cœur, une dignité, et je ne souhaite pas être pris pour un con. D'autant plus que nous sommes adultes, une discussion et la situation serait réglée.

     De mauvaise humeur, je retourne les pancakes que je me suis cuisiné une fois ma douche prise. Walter se lève toujours tôt, mais pour une fois, il n'est nulle part. Je n'ai pas osé jeter un coup d'œil dans sa chambre. De toute façon, ce qu'il fait ne me regarde pas.

     — Ça sent bon !

     Je me retourne pour contempler Cody, affublé d'une salopette bleu sur un pull en laine blanc. Ses boucles encadrent son visage et son sourire baisse la tension de mes épaules.

     — Coucou petit monstre. Bien dormi ?

     — J'suis pas un monstre, boude-t-il en escaladant un tabouret. J'ai rêvé d'un gros lapin et il me donnait des bonbons, mais papa l'a grondé et j'ai mangé des carottes... j'aime pas les carottes et il le sait. C'est pas cool...

     Son petit discours m'arrache un rire. Je sors une seconde assiette et glisse le pancake dessus, poussant le miel dans sa direction. Ses yeux s'illuminent alors qu'il se redresse, attrapant le pot de miel qu'il presse entre ses mains.

     — Pas autant ! s'exclame Walter en lui dérobant l'objet, poussant un soupir d'exaspération.

     Il me jette un regard noir, mais je me contente de hausser les épaules en retournant à ma cuisson tandis que Cody, de ses petits yeux penauds, demande pardon. Son père souffle une seconde fois, tire un tabouret à ses côtés et passe une main dans ses boucles, songeur. Je le trouve pensif, dernièrement. Je n'ose pas prononcer le moindre mot, terminant de préparer le petit-déjeuner. Je place une assiette devant mon boss qui arque un sourcil, dubitatif, tandis que je m'installe en face d'eux pour me remplir l'estomac.

     Le petit-déjeuner se fait silencieux. Seul Cody anime l'espace en posant des questions, en mâchouillant son pancake ou en réclamant un verre de lait. J'évite cordialement Walter qui me le rend bien, de quoi m'irriter un peu plus. Cette attitude me rend grognon, je ne me reconnais pas. En tant qu'adulte responsable, je devrais simplement passer à autre chose. Pourtant, je n'y arrive pas. Ce sentiment d'injustice grandit au creux de mon estomac et grogne férocement. Je n'accepte pas qu'il ignore ce qu'il s'est passé entre nous et qu'il me punisse de cette façon.

     Il me semble que nous étions deux. Il a répondu à mes lèvres. Je ne suis pas le seul fautif.

     — Je dois commencer à préparer le repas donc je vais te déléguer pas mal de tâches aujourd'hui, dit-il sans même me regarder.

     Agacé, j'arque un sourcil tout en le dévisageant. Serait-ce trop demander de n'obtenir qu'un seul regard de sa part ? Ma langue claque toute seule contre mon palais alors que je maltraite mon pancake du bout de ma fourchette.

     — Ce n'est pas comme si je pouvais me plaindre...

     — Non, effectivement, réplique-t-il durement en plantant son regard froid dans le mien. Tu es payé pour ça après tout.

     — Il ne faudrait pas que je l'oublie, rétorqué-je avec un sourire ironique.

     On se confronte quelques minutes dans un silence de plomb avant de finalement s'ignorer royalement. Je ne comprends pas que nous soyons passés de "potentiel plan cul" à "plan assurément caduc" en l'espace d'une soirée. J'embrasse si mal que ça ?! songé-je, frustré.

     Le reste de la journée se déroule dans une ambiance bien lourde. À chaque fois que nous avons le malheur de nous croiser, il y a une tension bien moins agréable qu'à l'ordinaire qui s'installe. Il ne me regarde presque jamais dans les yeux et s'il le fait, je ne me sens pas le bienvenu. Que dire de ses ordres qui ne reçoivent que des grognements insatisfaits ? La frustration ne fait que grimper dans tout mon corps et je me sens sur le bout du fil, au bord d'une falaise, prêt à exploser. Si je ne le coince pas dans un endroit dépourvu de présence, je doute que l'abcès se crève de sitôt.

     — Shayyy ?

     Je me retourne, les mains chargées d'une bassine de linge. Cody, du haut de ses cinq ans, agrippe le tissu de mon jean qu'il tire entre ses doigts, déposant un regard plein d'espoir dans ma direction.

     — Qu'est-ce qu'il y a bonhomme ?

     — J'ai fait tomber mon doudou derrière un meuble, mais papa est pas là pour le récupérer. Tu peux m'aider ?

     À croqué ce môme, vraiment ! Sa petite bouille me donne envie de lui écraser les joues. Je dépose la bassine sur un meuble quelconque et suis le garçon qui trottine jusqu'au salon en m'indiquant, de son index, l'endroit où son lapin en peluche a disparu. Une fois le meuble poussé, je récupère le doudou que je lui rends avant de tout remettre en place.

     — Merciiiii, sourit Cody en serrant la peluche contre son cœur.

     — De rien bonhomme, dis-je en caressant ses boucles.

     Il continue de me sourire tout en me fixant silencieusement, le temps que ma main reste accrochée à ses cheveux. Je m'agenouille alors devant lui et demande :

     — Tu ne saurais pas où est passé ton père ?

     — Dans le bureau ! répond-il avec une certaine fierté. Il m'a dit de pas le déranger.

     — Ok, merci.

     J'ébouriffe une dernière fois ses cheveux, termine la tâche qui m'était assignée, et décide de pénétrer dans le bureau où Walter se mordille le pouce, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Il est d'une concentration sans failles pourtant, lorsque la porte se referme dans mon dos, il relève la tête. Aussitôt, son expression disparaît au profit d'un masque inébranlable. Je soupire.

     — On peut parler ?

     — Je suis plutôt occupé, râle-t-il en survolant son clavier du bout des doigts.

     — À faire semblant d'écrire ?

     — Shay, si ça n'a rien à voir avec le travail, je vais te demander de retourner bosser, répond-il en évitant mon regard une seconde fois.

     Mes yeux se plissent, ma langue humecte lentement mes lèvres. Se moque-t-il de moi ? À croire que je ne suis qu'un employé à ses yeux.

     — J'ai pourtant à vous parler, patron, rétorqué-je en croisant les bras, offensé.

     Il soupire profondément, se masse l'arête du nez, puis s'adosse contre son siège en imitant ma posture, sur la défensive. Ses yeux fouillent dans les miens, il pince ses lèvres.

     — Qu'y a-t-il de si urgent ?

     — Il paraîtrait que les relations au sein d'une hiérarchie sont essentielles pour un bon fonctionnement et une bonne ambiance au travail. Cependant, j'ai une plainte à déposer auprès du boss, répondé-je avec un sourire effronté.

     S'il veut la jouer "homme intouchable", je vais me contenter de l'attaquer sur tous les fronts jusqu'à obtenir une réponse. Je suis un homme têtu, et je n'abandonne pas facilement. Walter ne sait pas ce qui l'attend.

     — De quoi veux-tu parler ? souffle-t-il. Nous ne sommes que deux, ici.

     — Justement ! Nous sommes deux adultes responsables qui portons, vraisemblablement, un intérêt mutuel à l'autre. Alors j'aimerais comprendre cette soudaine animosité à mon égard, d'autant plus que je ne t'ai jamais forcé à quoi que ce soit !

     Cette fois-ci, mon agacement est palpable. Il fronce les sourcils, se mord la lèvre inférieure sans bouger. Un silence s'installe, je ne coupe pas le contact visuel. J'exige une réponse et je l'aurais. Au bout d'un moment, il pousse un soupir et se passe une main dans les cheveux.

     — Et je ne t'ai jamais rien reproché, dit-il.

     — Walter, sérieux ! grogné-je. La façon dont tu agis depuis ce matin est vraiment agaçante. Tu n'as pas aimé le baiser ? Alors tu n'aurais pas dû y répondre. Si je ne t'intéresse pas, ne me fais pas croire le contraire. Je n'ai pas besoin de subir ta fierté mal placée qui me pousse à me sentir coupable d'une chose que j'ai autant voulu que toi.

     Il secoue la tête en plissant les yeux, repousse sa chaise et se lève comme si cette position lui donnait une nouvelle vision de la situation. À moins qu'il tente de me prendre de haut.

     — Tout ne tourne pas autour de toi, Shay, assène-t-il d'une voix dure. J'ai ma propre vie et ce n'est pas un baiser de pacotille qui va me perturber toute une journée.

     Un baiser de... un baiser de quoi ?! songé-je, outré. Mon ego en prend un coup. Je ne suis pas vaniteux, ni même narcissique, mais je pense avoir tout de même une bonne expérience dans ce genre de domaine. Nommer mon baiser avec ce genre d'adjectif me vexe un minimum. J'arque un sourcil, agacé, et tapote le sol du pied.

     — Très bien. Si ce n'est pas ça, je peux savoir pourquoi tu m'évites ?

     — Je ne t'évite pas.

     — J'ai connu des menteurs plus talentueux.

     — Moi aussi.

     Son regard s'ancre dans le mien. Je plisse mes yeux et réfrène mon irritation. Je ne veux pas me défouler sur lui. Avoir une conversation commence par être prêt à écouter l'autre. Je souhaite comprendre son comportement.

     — Walter..., soufflé-je en contournant son bureau. J'ai fait quelque chose de mal ?

     — Non.

     — Alors, donne-moi une explication.

     Il soupire une nouvelle fois. Sa main retourne maltraiter sa chevelure. Durant une fugace seconde, je m'imagine un autre tableau bien plus appétissant, mais je fais immédiatement taire ma libido. J'ai d'autres choses plus importantes à régler pour le moment.

     — Je ne te dois rien, Shay. Je n'ai pas le temps pour ça.

     — Pour... ? M'estimer un minimum ? M'offrir une once de respect ?

     — Tu le prends bien trop au sérieux, lève-t-il les yeux au ciel.

     — Oui, parce que j'ai l'impression d'être un pestiféré, d'avoir fait une faute alors que tu m'as allumé.

     — Q-quoi ? Pardon ?!

     À mon tour de lever les yeux au ciel. C'est mon soupir qui résonne dans la pièce. Je secoue doucement la tête, irrité.

     — Ne fais pas l'innocent Walter. Qui a maté mon cul à chaque fois qu'il passait sous ses yeux ? Toi.

     Il ouvre la bouche, prêt à rejeter mon argument, mais se mord les lèvres, conscient d'avoir tort peu importe ce qu'il dira. Son regard dérive sur le mur à sa droite, ses bras retrouvent leur place contre son torse. Une fois de plus, il érige une barrière presque infranchissable entre nous deux.

     — Alors ?

     — Alors il n'y a rien à dire, réplique-t-il.

     — T'es sérieux ?! m'agacé-je.

     Pour une fois, il ancre son regard dans le mien avec une détermination qui pourrait faire flancher bon nombre de personnes. Sa voix s'élève dans le bureau et achève mes derniers espoirs.

     — On ne recherche pas du tout la même chose. Je ne suis qu'un de plus à tes yeux, de mon côté, je ne sais pas ce que je recherche. Je ne veux pas simplement m'envoyer en l'air, mais je ne suis pas sûr d'être prêt pour autre chose. Il y a Cody et toi... tu as beau être bandant, tu ne restes qu'une histoire sans lendemain. Excuse-moi de ne pas vouloir aller plus loin. Ce baiser était une erreur. Je m'excuse de t'avoir fait croire quelque chose que je suis malheureusement incapable d'accomplir. Maintenant, j'ai du travail à faire et toi aussi.

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