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- alors?
La voix roque du cinquantenaire semblait faire vibrer les murs en fer du laboratoire miteux dans lequel ils se terraient pour comploter.
- Alors quoi ? Tout y est comme nous l'avons laissé.
- Et du coup? Que sommes nous sensés faire? Sectionner les parties touchés ?
Ses poings s'abattent avec force sur le bureau, faisant sursauter son acolyte alors qu'il s'était levé de son siège afin de livrer un discours animé de colère :
- Et puis quoi encore? Ruiner des années de progrès? Juste par peur? Où était cette peur sur les derniers dossiers, hein? Ceux qui auraient réellement pu nous mettre dans de beaux draps, hein? Hors de question de faire demi tour.
Devant le visage tordu en une grimace d'inquiétude et de lassitude de son compagnon, l'homme aux cheveux grisâtres se rassis, lâchant un long soupir avant de laisser fleurir sur ses lippes meurtri par ses tics nerveux un sourire euphorique qui su faire froid dans le dos du plus âgé.
Ils avaient beau s'être côtoyer pendant la majorité de leurs longues vies, il n'était certainement pas complètement familier avec le comportement atypique de son partenaire de crime.
Ses pensés restaient tout autant difficiles à déchiffrer que ses humeurs. On pouvaient très bien être dans ses bonnes grâces une seconde, puis une énorme source de dégoût celles suivantes.
- oh! Imagine ça mon ami : de risée de la science à héro ! Je sens que la gloire nous attend. Après tant de temps à travailler dans l'ombre des plus grands noms, toute notre labeur porte enfin ses fruits, ça sera enfin à notre tour d'être sous le feu des projecteurs!
Face à la passion de son cadet, le barbu demeurait stoïque. Que pourrait-il bien y répondre de toutes façons ? Il était certains que voir ses efforts reconnus et récompensé était très gratifiant pour la plupart des personnes de son domaine, et pourtant, aussi difficile cela était-il à croire pour son acolyte, c'était bien loin d'être son cas.
- Et ton fils alors ?
- pas un mot. Évite toute conversation inutile avec lui, il n'a pas besoin d'en savoir tant, il est si désespéré...
- il finira par le savoir tôt-
- Tu doutes en mon plan mon ami ? Questionna-t-il durement, un sourcil levé l'air de défier le vieillard d' acquiescer.
Il secoua la tête.
- très bien. Je veux le dossier sur mon bureau demain matin.
+++
Il avait fallut un léger grincement de porte pour faire bondir Klein de son siège de ubreau afin qu'il puisse se hâter d'accueillir son colocataire.
- wow, il ne manquerai plus que tu secoue la queue, mon petit Labrador! s'exclama mitchy d'une petite voix.
- eh bien, dois je te rappeler mes talents en hélico-bite? Il n'y a pas meilleur que moi dans le domaine. Rétorqua fièrement le dit Labrador, le pouce dirigé vers son propre torse fièrement bombé.
- hm... Non pas vraiment...
- oh alors il faut que je te le remontre ?
Tout en riant aux éclats, le rosé dû lutter contre son cadet afin de l'empêcher de se déshabiller et d'échapper donc au spectacle interminable auquel il avait déjà eu droit à mainte reprises.
Et c'est après s'être querellé un petit moment qu'ils finirent par se retrouver sur le canapé, allongé l'un sur l'autre. Alors que leurs fou rires se calmaient petit à petit, que leurs muscles se détendaient et que les respirations se faisaient petit à petit régulières à nouveau, le blondinet décida de reprendre parole :
- Allé mon fils, dis à papa?
Surpris, Mitchy le dévisagea un instant.
- Quoi tu pensais que je ne m'en rendrai pas compte? Mitch mitch... un soupir s'échappa d'entre ses lèvres : quand vas-tu comprendre que pour moi cette petite tête n'a pas de secrets? T'es aussi transparent que le placard dans lequel tu te cachais plus jeune alors n'essaie surtout pas de mentir et crache le morceau.
- pff très bien très bien si tu le dis... eh bien, disons que... Mason me drague genre... De manière très directe et....
Peinant à trouver ses mots, ou plutôt à oser les faire rouler sur sa langue, il marquait d'innombrables pause, mais heureusement, son ami restait toujours très patient avec lui sans pour autant hésiter à essayer de l'aider en complètent ses phrases.
- Et laisse moi deviner ? T'as peur hein ?
Cette suggestion eût l'effet d'un tire bouchon et ce fut suffisant à l'aider à dégager ce qui le turlupinait tant.
- ouais... Ça faisait longtemps que je n'avais pas à nouveau fait face à mes complexes et... Ça à été une belle claque que je me suis prise. Je pensais réellement être plus à l'aise, dans mon corps, dans mon esprit... Dans ma vie... mais j'ai dû me rendre à l'évidence aujourd'hui que je me sens inférieure à lui à tout les niveaux, sa baraque est absolument énorme, il a tant de charisme, il a le corps d'un dieu grecque et... Ça me met terriblement mal à l'aise. Pourtant je ne le suis pas du tout quand il s'agit d'autres gens!
- eh bien... Sans vouloir te vexer... Il n'y a personne que tu côtoie qui soit aussi... Parfait... Ce mot fut difficile à prononcer pour Klein à l'égard de cet homme qu'il haïssait tant. Surtout pas les clochards que t'as l'habitude de draguer en boîte.
L'honnêteté dont il faisait toujours preuve était très appréciée, certes, mais oh qu'il savait appuyer là où ça faisait mal.
- tu m'aide pas là...
- Bah c'est vrai. Mais que t'ai-je toujours dis? Tu mérite tellement mieux et... Finalement... Ce mieux se présente enfin à toi alors... Au lieu de te dire que tu n'es pas à la hauteur, dis toi plutôt que c'est ce dont t'as toujours eu besoin et toujours mérité. La fortune ? Ce n'est pas le plus important, si il t'aime vraiment, il ne verra même pas la différence de classe, et puis, tu pourra toujours t'enrichir hein. Le charisme ça s'acquéri également et puis, moi je t'aime comme t'es, tes allure de nounours grognon font ton charme. Et le physique ? M'en parle même pas. T'es tellement sexy que j'ai envie de t'enculer dés que je te croise. Mitchy ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire. T'es tellement attachant que, en quelque jours jours seulement tu donnes envie au gens d'apprendre tout de toi, de te protèger et de te chérir, de-
Les yeux vaquant amoureusement de ses iris à ses lippes, iris qu'il semblait avoir vu changer de lueur mais avait décidé d'ignorer, Klein se redressa immédiatement en se rendant compte qu'il s'était bien trop égaré, et, après avoir toussoté afin de changer de ton, il rectifia :
- fin bref, ce que je veux dire c'est, laisse toi aimer correctement, voilà tout. Et...il est impératif de t'aimer avant tout et de faire la paix avec ton corps, ton vécu et ton esprit.
Achevant son monologue il pinça les lèvres boudeuses de son aîné entre les siennes tandis qu'il laissait sa main se balader dans sa crinière rosé.
Ainsi, ils demeurèrent silencieux, Mitchy le serrant simplement dans ses bras alors qu'il restait plongé dans ses pensés où les paroles de son meilleur ami et de sa nouvelle connaissance tournaient en boucle.
S'aimer ?
Il était sensé apprendre à s'aimer ?
Pourquoi tout le monde disait-il ça comme si c'était la chose la plus facile à faire au monde?
Il n'avait même pas l'impression de se détester ! Bon... Peut-être qu'il avait honte du peu de moyen qu'il avait mais... Ça n'avait rien à voir avec l'estime de soi? Tout comme le fait qu'il soit mécontent de ce qu'il avait fait de son corps ces dernières années ne l'était pas également!
Par contre, il était tout aussi vrai qu'il n'était pas fière de son allure. Des poignets d'amour, les vagues de graisses qui déformaient son ventre lorsqu'il s'asseyait, la peau pendant sous ses bras, les vergetures blanchâtres qui le marquerait à tout jamais, il ne pouvait que détailler chaque parcelle de son corps, notant dans son esprit chaque imperfection afin de ne jamais oublier de la camoufler, ou du moins d'essayer, sans savoir qu'en réalité, la seule personne à leur accorder autant d'importance, c'était bien lui même.
- qu'es ce qui pourrait te remonter le morale chychy, hein? Face au manque de réponse du jeune homme, Klein fit mine de réfléchir un instant, avant de proposer d'un air coquin; plan à trois?
- et avec qui? questionna-t-il, les sourcils froncés.
- notre mouche à merde préférée.
- il est de retour à la capitale ? Je pensais que -
- il s'est fait renvoyé de la fac pour vandalisme. C'est bien mérité d'ailleurs... Donc? C'est oui?
- oui. Trancha finalement le plus âgé.
Ça n'était peut-être pas la meilleure des choses à faire, il s'en doutait bien, mais ça lui importait peu. Il ne voulais plus réfléchir, il voulait être baisé à ne plus pouvoir marcher, jouir à ne plus en réfléchir.
Toutes ces histoires absurdes pouvaient bien attendre pour plus tard.
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