Chapitre 7.1
Pourquoi avais-je décidé d'aller en cours le lendemain ? Je n'en avais aucune idée. Pourtant, alors que j'avais dormi approximativement deux heures, je m'affalai près de Jackson après lui avoir adressé un petit sourire timide, appréhendant déjà le cours de philosophie de ce matin. Il parut étonné de me voir arriver si tôt. Pour une fois, je n'étais pas en retard. Ayant passé une bonne partie de la nuit à surveiller les Foxites, analyser leurs rituels et noter tous les détails nous permettant d'échafauder un plan pour notre prochaine traque, j'avais eu du mal à trouver le sommeil. Je m'étais levée avant que mon réveil ne se déclenche et que Jase puisse s'amuser à me réveiller brutalement à l'aide de mon holophone et de ma HiRadio. Mon frère avait, lui aussi, paru très surpris de me voir débarquer de si bonne heure dans la cuisine. L'entraînement du matin avait été catastrophique et j'avais dû interrompre mon programme, n'arrivant plus à suivre le rythme imposé par Jase. J'étais épuisée.
Jackson me sourit à son tour et me salua, ce qui me ramena à l'instant présent. Je m'avachis un peu plus et laissai ma tête partir en arrière tout en fermant les yeux, me laissant agréablement flotter sur mon siège. Même si fréquenter l'université me permettait de me changer les idées, il y avait des fois où je n'avais vraiment pas envie d'y aller. Mais dès que je m'absentais, mes amis s'inquiétaient et il était compliqué de toujours trouver des excuses plausibles. Et malheureusement pour moi, ils savaient que j'étais perfectionniste et assidue. Si je prétextais ne pas vouloir venir en cours parce que j'étais fatiguée, ils ne me croiraient pas une seule seconde. Mais aujourd'hui, j'aurais tellement aimé dormir plus longtemps. J'aurais grandement préféré me lever plus tard et m'entraîner toute la matinée avec mon frère pour perfectionner mes techniques de combat. J'aurais passé ma journée en pyjama à me faire bichonner par Glad-y et à me prélasser, sans me soucier de quoique ce soit. Plus j'y pensais, plus la perspective de prendre une journée pour moi à ne rien faire me semblait alléchante. La vie estudiantine m'amusait, mais elle m'épuisait aussi. Et j'avais grandement besoin d'évacuer tout le stress et la frustration qui s'accumulaient en moi depuis que la BPP nous avait confié la mission concernant le Teria. Je me redressai et soupirai. Pour l'heure, je n'avais pas vraiment le choix. J'étais là, alors autant paraître un minimum attentive.
Ce fut donc en bonne élève que je sortis mon bloc de cours électronique et mon stylet mâchouillé de toute part. Je jetai ensuite mon sac à dos par terre et me laissai bercer par mon siège qui oscillait doucement au-dessus du sol tout en pensant à la nuit dernière. Nos heures d'observation avaient été longues et ennuyeuses, mais fructueuses. Jase et moi avions appris que les Foxites sortaient toutes les heures et formaient un cercle sur le lac pour vouer leurs cultes ésotériques. S'était ensuivi une suite de phénomènes que je ne pourrais décrire tant cela m'avait paru magnifique. Magnifiquement étrange. Les Foxites semblaient communiquer avec quelque chose, quelque chose qui devait se trouver quelque part dans l'Univers. Ou bien, comme le pensait mon frère, quelque chose qui allait bientôt détruire notre planète et qui se tenait en orbite autour de la Terre. Toutefois, je restais sceptique face à sa supposition. Cela m'étonnerait qu'une menace si importante puisse peser sur notre planète sans que la BPP, voire la NASA, n'en soit déjà informée. Pour moi, les habitants de la planète F vouaient simplement leurs cultes sans pour autant préparer quelque chose de diabolique.
Contrairement à Jase, j'avais été plus fascinée que terrifiée par leurs rassemblements périodiques. Leur façon de se déplacer à la surface de l'eau, leurs pieds nus frôlant délicatement l'eau bleutée, ce chant mélodieux, cette aura de lumière impressionnante qui se dégageait d'eux, cette énergie grandissante... Rien qu'en y repensant, j'avais des frissons. Je ne les avais pas correctement distingués de loin, leur longue veste marron cachant leur corps d'un bleu pâle étonnant. J'aurais tout donné pour m'approcher de plus près afin de mieux les observer. Mais je me serais mise inutilement en danger. Je m'étais donc contentée de rester assise sur mon siège bien au chaud aux côtés de mon frère.
Alors que j'étais à nouveau perdue dans mes pensées, Jackson me demanda si j'allais bien, me ramenant à la réalité, et je me contentai de lui sourire gentiment. Je n'étais pas d'humeur à m'efforcer d'être sociable aujourd'hui. Mes cernes et ma mine blafarde en témoignaient. Jackson dut le comprendre, car il me laissa tranquille. Je suivis alors le cours sans vraiment écouter ce que le professeur expliquait. Kant, Schopenhauer... Tous ces gens ne m'intéressaient pas le moins du monde.
Mes pensées dérivèrent alors vers la traque d'hier soir. Je soupirai, prise au piège face à un étrange malaise. Je ne savais à nouveau pas quoi penser. Ces Foxites avaient l'air si inoffensifs. Et ce qu'ils dégageaient était tellement beau. Pourquoi devrions-nous les tuer s'ils ne représentaient pas un réel danger pour la Terre ? Bien que l'hypothèse de Jase soit plausible, je ne pensais pas que les Foxites communiquaient avec quelqu'un ou quelque chose hier soir. Sinon, la BPP aurait depuis longtemps signalé un objet non identifié ou une communication douteuse entre la Terre et un récepteur inconnu. Pour moi, les extraterrestres que j'avais vus hier vivaient simplement leur religion. Nous ne pouvions pas les condamner pour cela, si ? Je commençais de plus en plus à douter de la NASA et, plus particulièrement, de la Brigade des Phénomènes Paranormaux. Comment pouvions-nous tuer des êtres dont nous ignorions presque tout ? Je secouai la tête et mis mes doutes de côté. Les Foxites avaient tenté de détruire notre planète quelques années plus tôt. Mais c'était du passé. Devions-nous tenir les nouvelles générations responsables de la folie des anciennes ? Notre histoire nous avait démontré à maintes reprises qu'il ne fallait pas penser ainsi.
« Hé Lili ! m'interpella une voix familière. Tu n'aurais pas envie de participer à la conversation ? J'ai l'impression de parler à un mur. »
Je tournai la tête vers mon camarade de philosophie, Jesse et Grace se trouvant plus loin dans la salle, et le dévisageai. J'étais tellement fatiguée et tellement perdue dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué que Jackson était en train de me parler. Je lui souris faiblement et hochai la tête tout en me couchant confortablement sur la petite table en apesanteur qui me servait de banc. Le professeur avait signalé qu'il faisait une pause de quinze minutes. J'en profitai pour me mettre à l'aise.
« Un mur qui a des cernes, précisa Jackson.
— Je t'interdis de juger aussi durement mon état déplorable, marmonnai-je en lui lançant un regard noir et en le frappant doucement. »
Il se massa l'épaule, feignant une atroce douleur. Heureusement que je n'y avais pas mis toute ma force. Sinon, il serait déjà à terre en train de hurler. Cela m'aurait bien fait rire, mais les Chasseurs ne pouvaient pas exhiber leurs forces devant les humains.
Je vis mon reflet dans l'écran de mon bloc de cours et tressaillis : même la couche de correcteur intelligent que m'avait appliquée rapidement Jesse ce matin en me voyant sortir de ma vieille voiture ne cachait pas les énormes poches noires qui pesaient sous mes yeux.
« Bon, après, j'ai clairement une mine affreuse, tu as raison, déclarai-je en haussant les épaules. Manque de sommeil.
— Tu as envie d'en parler ? me demanda-t-il d'une mine inquiète. Et c'est quoi cette affreuse mitaine sur ta main ? Tu te prends pour Michael Jackson ou quoi ? Dans tous les cas, c'est une grande faute de goût, ma chère, ajouta-t-il en tentant d'imiter Jesse lorsqu'elle critiquait nos tenues. »
Je ne pus m'empêcher de rire en regardant ma main gantée. J'avais l'air ridicule. Mais, à moins que je ne veuille montrer ma Marque à tout le monde, je n'avais pas le choix. J'avais passé une heure à tenter de cacher le magnifique « X » calligraphié sur le dos de ma main à l'aide de fond de teint et de peinture pour corps, mais cela n'avait absolument pas fonctionné. Jase m'avait alors apporté cette mitaine affreuse, m'expliquant que c'était le seul moyen de cacher correctement mon nouveau dessin. Étant à court de solution, j'avais accepté.
« Non, ne t'inquiète pas. Ce sont de simples insomnies, déclarai-je en me concentrant à nouveau sur son visage. Et mon style vestimentaire ne te regarde pas. J'aime bien Michael Jackson, même si c'est une relique de nos jours. »
Je soupirai en jouant avec mes doigts, appréciant le contact du cuir noir sur ma peau. J'aurais aimé lui dire la vérité. J'aurais aimé lui expliquer que c'était pour cacher mon nouveau symbole. Mais je ne pouvais pas. Jackson n'était qu'un simple humain, après tout. Puis, de toute façon, je ne serai bientôt plus obligée de porter cette mitaine affreuse. Jase avait commandé une fausse peau réutilisable adhérant parfaitement à ma main. Je n'avais pas totalement saisi le fonctionnement de cette nouvelle technologie et n'avais pas spécialement chercher à comprendre. Tant que ça masquait ma Marque, ça m'était égal. Jase avait tenté de m'en expliquer le processus complexe, mais j'avais uniquement retenu que cette membrane serait invisible et qu'elle resterait bien en place, ce qui me suffisait largement comme explication.
« Bref, dis-je, me ramenant à la réalité et m'asseyant correctement sur mon siège, tu disais ?
— Oui, fais ce que tu veux pour... ça, répondit-il, en désignant ma mitaine. Donc, je disais. Marion et moi, on s'est finalement embrassé après la soirée de vendredi, celle que tu as encore ratée d'ailleurs, et après elle m'a plaquée contre le... »
J'arrêtai de l'écouter. Je n'avais pas besoin de savoir ce que faisait Jackson avec ces filles en soirée. Je pestai mentalement. Pour une raison qui m'échappait, à chaque fois que j'étais seule avec Jackson, il passait son temps à me raconter ses exploits sexuels ouvertement. En plus de me gêner affreusement, le sujet m'embarrassait étant donné que je n'avais aucune expérience dans ce domaine et que je ne pouvais pas réellement donner mon opinion là-dessus. Je me contentais donc de ponctuer son récit de « oh » et de « ah, ouais » et de hocher la tête en signe d'assentiment. Je fermai les yeux, posai ma tête sur l'épaule de Jackson et fit abstraction de sa voix, lasse d'écouter ses histoires de cœur. Rapidement, mon esprit divagua et je me remémorai les événements de la veille :
L'eau qui se colorait en un jaune éclatant avec quelques touches de bleu turquoise. Une lumière qui traversait le ciel nuageux pour se connecter à ce cercle d'eau maintenant en lévitation. Les Foxites qui parlaient dans une langue mélodieuse. Une explosion de lumière. Le groupe qui glissait silencieusement sur l'eau. De longs manteaux bruns à capuche. Des chants.
Un coup porté sur mon bureau me réveilla en sursaut. Face à moi, l'horrible visage de mon professeur de philosophie. Je le fixai, ahurie. Il semblait plus qu'en colère. Je retins ma respiration et m'enfonçai dans mon siège. Son regard était terrifiant. Je jetai des coups d'œil autour de moi, cherchant désespérément de l'aide que je ne trouvai pas. Malheureusement pour moi, aujourd'hui, peu d'élèves était présents. Quand c'était le cas, ce professeur gras et vicieux prenait un malin plaisir à embêter ses étudiants. Je déglutis difficilement, m'essuyai le coin de la bouche et m'assis correctement sur mon siège.
« Mon cours est si ennuyeux que cela pour que vous vous endormiez, Mademoiselle Clark ? me demanda mon professeur en fronçant les sourcils. Vous êtes dans une salle de cours, pas dans votre lit. Les bancs sont faits pour déposer vos tablettes, pas votre corps. Nous sommes lundi matin. Vous devriez être en forme, continua-t-il, fier de sa tirade. Ou est-ce parce que la jeunesse d'aujourd'hui se permet de sortir le dimanche soir, maintenant ? N'avez-vous donc aucune envie de réussir dans la vie ? Vu vos résultats aux précédents examens, je connais déjà la réponse... »
Quelques étudiants ricanèrent face à mon air ahuri. Je jetai un coup d'œil à Jackson qui me regardait d'un air désolé. Je n'aurais pas son soutien sur ce coup-là. Et je ne lui en voulais pas. Tout le monde savait que ce professeur cotait ses examens à la tête du client. Et contrairement à moi, Jackson avait vraiment besoin de réussir ce cours. Je pris donc sur moi et balbutiai quelques excuses. Mais cela ne parut pas suffisant. Mon professeur de philosophie était sur sa lancée et jubilait à l'idée de m'humilier.
« Vous êtes virée de mon cours, Mademoiselle Clark. Sortez, maintenant ! Pourquoi prenez-vous la peine de venir apprendre les éléments de votre futur métier si vous n'écoutez pas ? Retournez donc chez vous. Je n'ai pas besoin de la présence d'une larve amorphe dans cette salle... »
Il avait élevé la voix et j'avais sursauté à chaque phrase qu'il avait prononcée. Il m'avait complètement lapidée... J'avais été sa proie du jour et il m'avait croquée sans pitié. Morte de honte, je rangeai en vitesse mes affaires et me dirigeai vers la porte. C'était la première fois que je me faisais renvoyer d'un cours. Les joues en feu, je baissai la tête et marmonnai un vague « au revoir ». Mais alors que je m'apprêtais à sortir de la salle, ses paroles violentes me revinrent en mémoire et je me crispai. Il n'avait aucunement le droit de m'insulter de la sorte. J'étais une Chasseuse, bon sang. Je n'allais pas m'écraser face à lui. Ce n'était pas parce que ce vieux vicelard avait envie de hurler sa haine sur quelqu'un que je devais la subir. La colère monta en moi et, avant de sortir, je me retournai et lui dis :
« Oui, vous avez raison, Monsieur, commençai-je sous son regard dubitatif. Votre cours est complètement ennuyeux et soporifique. Toutes les personnes présentes dans cette salle vous le confirmeront, et même votre femme serait d'accord avec moi si vous le lui demandiez. Et oui, vous avez encore raison. Les jeunes sortent le dimanche, et le lundi, et le mardi, et tous les autres jours de la semaine aussi. Il faut vous mettre à jour, mon vieux ! m'exclamai-je, furieuse. »
Le pauvre semblait choqué par mes propos et ne savait plus où se mettre. Quelques ricanements de la part d'autres étudiants flottaient dans l'air.
« Et pour ce qui est de mon avenir, Monsieur, ce n'est clairement pas votre cours inutile qui va me mener quelque part. Sur ce, je vous souhaite une belle et agréable journée. »
Je sortis et claquai la porte vitrée aussi fort que possible. J'entendis des rires s'élever dans la salle et le professeur essayer d'instaurer le calme en bégayant. Je souris, fière de moi, et marchai à reculons, tout en fixant la porte. Jackson leva discrètement son pouce en l'air en mordant ses lèvres pour éviter d'exploser de rire. Je me retournai pour me diriger vers la sortie de la fac lorsque je percutai un mur. Il faudrait que j'apprenne à regarder où je marche. Mais soudain, ce mur se mit à rire. Et à ma connaissance, les murs ne rigolaient pas souvent. Je levai les yeux et croisai ceux de Kaden. Il me tint par les épaules pour décoller ma tête de son torse et un sourire ravageur se dessina sur ses lèvres, me faisant rougir.
« Je ne suis pas contre ta manière de me dire bonjour, j'aime bien. Mais je pense que ton nez en paie les conséquences, déclara-t-il en tapotant doucement celui-ci. »
Je portai la main à ce dernier et remarquai que je saignais. Ce jeune homme était décidément très musclé. Un tas d'images de lui torse nu défila sous mes yeux. Je secouai la tête et cherchai vite un mouchoir pour éponger le peu de sang qui coulait sur ma peau. Je marmonnai un vague « pardon » tout en grommelant dans ma barbe. Quelle journée ! Je regardai à nouveau Kaden avant d'exploser de rire. Nous rîmes en cœur et nous nous dirigeâmes vers la sortie. Je venais de me faire virer d'un cours, à la fac, ce qui était clairement la honte. Puis, j'avais remballé mon professeur avant de foncer encore une fois dans Kaden. Cette journée commençait incroyablement mal. Ou bien. Tout dépendait du point de vue.
« Tu n'as pas cours ? lui demandai-je, ne sachant pas quoi dire pour briser le silence.
— Si. Mais je n'avais pas vraiment envie d'y aller, c'est tout. Et toi, si j'ai bien compris la situation, comment peux-tu te faire virer d'un cours à l'université ? me demanda-t-il en haussant un sourcil, ayant entendu ma réplique sarcastique adressée à mon professeur de philosophie. C'est au lycée que ça arrive, ajouta-t-il.
— Non ! Enfin, oui... dis-je en me dandinant sur place, mal à l'aise. C'est le seul cours que j'ai avec ce prof odieux. Et il est assommant. On est toujours très peu dans la salle. En plus, c'est notre option complémentaire de cette année. On est une vingtaine maximum. Le prof se permet alors de faire des remarques à chaque étudiant, comme si nous étions encore des enfants. »
Je ris doucement et Kaden passa naturellement un bras derrière mon épaule. Son contact me rassura et je profitai de sa chaleur pour m'apaiser.
« De plus, le prof de philo n'a pas semblé apprécier le fait que j'utilise Jackson comme coussin, ajoutai-je en souriant. Et dire qu'il n'a rien osé me dire, celui-là... Je bavais littéralement sur son bras, à moitié affalée sur mon banc ! dis-je en explosant de rire. »
Alors que j'étais prise d'un fou rire, je me rendis compte que Kaden s'était arrêté. Il se trouvait à quelques pas derrière moi. Ses poings étaient serrés et sa mâchoire contractée. Il jeta des coups d'œil à gauche et à droite. Ses muscles semblaient bandés, prêts à répliquer. Je m'approchai de lui pour lui demander ce qui n'allait pas, mais il changea subitement de comportement et me sourit.
« Je voulais aller au Repaire, m'annonça-t-il, changeant complètement de sujet.
— Euh... Le-le Repaire ? balbutiai-je, ayant du mal à le suivre. Eh bien oui, très bien, vas-y. »
Kaden me regarda étrangement. J'ouvris la bouche et m'exclamai, me sentant stupide :
« Aaah, c'est comme ça que tu appelles le bâtiment que tu rénoves avec quelques-uns de tes amis ?
— Oui, répondit-il en me souriant de manière craquante. Tu veux venir ? »
Je jetai un œil à mes vêtements, analysant la situation. Je portais mes éternelles bottes noires et un vieux jeans de la même couleur. Un t-shirt simple ultra long caché en dessous d'un vieux sweat violet trop grand ainsi qu'une mitaine pour cacher ma Marque couronnaient le tout. Je haussai les épaules et souris. Je pouvais clairement risquer de salir mes vêtements si je devais peindre ou construire des meubles. En y réfléchissant, je me demandais bien comment j'avais pu me rendre à l'université habillée de la sorte... Je faisais d'habitude plus attention à ce que je portais. J'acceptai l'invitation de Kaden et celui-ci passa à nouveau son bras derrière mes épaules. Je profitai de notre proximité pour respirer son odeur de terre chaude et de cannelle.
Nous nous dirigeâmes donc vers la station pour attendre le SkyTrain qui se rendait près du « Repaire », comme l'appelait Kaden. Durant le trajet, je lui racontai plus en détails la scène avec mon professeur de philosophie, même s'il avait entendu le plus gros de la conversation. Il riait. Cette situation était clairement ridicule. Mais je surpris également une lueur étrange dans ses beaux yeux noisette. Il semblait ennuyé par ma proximité avec Jackson. Était-il jaloux ? Je mis cette question ridicule de côté. C'était impossible, voyons. Tout au long du trajet, nous rîmes énormément et les personnes âgées qui se trouvaient dans le même compartiment que nous semblaient amusées par notre conversation.
Une fois arrivés au Repaire, je laissai tomber mon sac de cours sur le divan vintage du grand salon au ciel étoilé et me retournai, les bras vers le ciel.
« On commence par quoi ? »
----------------------------------
Voici la première partie du chapitre 7.
--> Que pensez-vous de la relation entre Jackson et Lili ?
--> Que préparent donc les Foxites ?
--> Aimez-vous le comportement rebelle de notre chère protagoniste ?
--> Lili est-elle en train de tomber dans les filets du ténébreux Kaden ?
***
Votez, commentez, partagez !
N'hésitez pas à vous abonner ;) !
LosUnivers
Publié le 15 novembre 2017 / Modifié le 19 août 2021
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro