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Chapitre 2.2

Je regardai l'heure sur l'horloge laser murale. Dix heures vingt. Je sortis du bureau, refermai la paroi coulissante et me précipitai vers les escaliers. Cela ne servait à rien que je reste enfermée entre ces quatre murs, à me torturer l'esprit pendant des heures. J'avais épluché un nombre incalculable de fois tous les dossiers dont nous disposions et je n'avais trouvé aucune information supplémentaire.

Je déambulai dans les couloirs discrètement. J'avais plus de chance de trouver des indices sur le terrain. J'en étais persuadée. Rester ici ne m'amènera à rien.

J'empoignai alors mon sac de cours négligemment jeté dans un coin du hall d'entrée et m'apprêtai à sortir de la maison lorsqu'une main ferme me retint le bras. Je sursautai, aux aguets, mais me calmai vite lorsque je rencontrai deux grands yeux bleus.

« Tu vas où comme ça ? me demanda Jase d'un air suspicieux. »

Je déglutis difficilement. Il avait les traits tirés et semblait très fatigué. Les cernes qui pendaient sous ses yeux étaient effrayants. Et j'étais à peu près certaine d'avoir la même tête.

« À l'université... répondis-je négligemment, comme si c'était une évidence. J'ai cours, tu te souviens ? »

Je me mordis la langue face à mon mensonge. Enfin, mon semi-mensonge. J'avais effectivement cours. Mais ça, je m'en moquais. La vérité était que je voulais enquêter sur le terrain. Cela me semblait être la seule solution possible pour avancer sur cette mission. Mais si j'avouais cela à mon frère, j'aurais droit à un « non » catégorique de sa part. Il ne me laisserait jamais sortir seule, prétendant être une humaine des plus normales.

« Lili... On en a déjà parlé, dit-il en secouant la tête. Tu devais mener une mission il y a trois mois et intégrer cette faculté. Mais, maintenant, tu n'es plus obligée d'y aller. Cette vie ne t'appartient pas. Je sais que c'est important pour toi, rajouta-t-il face à ma mine renfrognée, que ça te permet de te changer les idées et de vivre une vie normale. Mais là, il ne vaut mieux pas que tu sortes. Le Teria sait peut-être qui nous sommes. Et je ne veux pas te retrouver dans une ruelle sombre à moitié éventrée comme ça a été le cas de cette pauvre femme que nous avons retrouvée l'autre jour. »

Il se tut un instant, me cherchant du regard. Sa main moite tenait toujours fermement mon bras. Je le regardai dans les yeux et respirai profondément.

« Je sais. Et tu as entièrement raison, avouai-je. Ce serait mieux pour moi de rester ici. »

Jase me lâcha, soulagé.

« Mais il faut que j'y aille, ajoutai-je. »

Mon frère me regarda durement.

« J'ai travaillé toute la nuit. Je ne trouve rien. Tu ne trouves rien, et Glad-y non plus. Ça ne sert à rien de rester ici. Comme tu l'as dit, j'ai besoin de me changer les idées. Même si cette vie ne m'appartient pas, dis-je en reprenant ses mots, j'ai envie d'être normale pour une fois, tu comprends ? Et je pourrais peut-être trouver quelque chose d'intéressant. »

Je croisai les bras sur ma poitrine, toisant Jase du regard. Je savais que son intention n'était pas mauvaise. Il voulait me protéger.

Un long silence s'installa au cours duquel lui et moi pesions le pour et le contre. Je me mettais inutilement en danger en allant à l'université. C'était certain. Comme l'avait dit Jase, tout cela n'était qu'une couverture fictive que nous avions créée pour mener à bien une mission quelques mois plus tôt. J'avais été inscrite sous un faux nom, dans une faculté lambda, et j'avais fréquenté les cours, non pas par intérêt, mais pour chasser des extraterrestres. Mais d'un autre côté, j'étais l'un des meilleurs Chasseurs des États-Unis et je savais me défendre, même si je doutais que je puisse faire le poids contre un Teria sans aucune arme spécifique. Là-bas, je serai vulnérable. Cependant, en mon for intérieur, j'étais persuadée que le Teria ne me ferait pas de mal si je ne lui en faisais pas non plus.

Jase ferma les yeux et plaqua une main sur son visage, frottant ses yeux las. Il semblait réellement fatigué et, l'espace d'une seconde, j'eus envie de rester auprès de lui pour m'assurer qu'il se reposerait bien. Il avait assez joué son rôle de grand-frère protecteur et je savais que si je sortais dehors, seule, pour continuer notre mission, il se ferait un sang d'encre pour moi. Je devais lui épargner ça. Mais je devais aussi en savoir plus sur ce qu'il se passait actuellement. Il y avait trop de confusions et d'incohérences dans cette histoire et j'étais déterminée à trouver ce que la BPP nous cachait. Puis, j'étais surtout curieuse de voir l'extraterrestre en question de mes propres yeux.

Il passa une main dans ses cheveux blonds mi-longs et soupira. Je lui assurai que je ne courais aucun risque et que cela ne servait à rien que je reste ici à attendre. Nous savions lui comme moi que les aliens les plus dangereux étaient pour la plupart nocturnes. Je n'allais donc pas tomber sur une réelle menace en plein jour, excepté pour ce fameux Teria dont on ne savait rien, mais je me retins de le lui dire.

Je campai sur mes positions. J'avais besoin d'y aller. Mais, surtout, j'en avais envie. Je n'osais pas encore me l'avouer, mais en allant à l'université pour cette mission, j'avais enfin rencontré des personnes normales. Ça me plaisait de ne plus penser à ma vie de dingue pendant quelques instants. Ça me faisait du bien d'oublier toutes ses histoires de Chasseurs et d'extraterrestres pendant au moins quelques heures.

« Tu sais, j'ai démantelé plusieurs réseaux extraterrestres grâce à cette couverture, rajoutai-je pour le persuader de me laisser partir. Je pourrais apporter des infos supplémentaires. Et puis... »

Je laissai ma phrase en suspens. Pouvais-je vraiment lui avouer qu'aller à l'université signifiait bien plus pour moi ? Que je n'y allais plus uniquement pour mener à bien mes missions mais également pour m'évader quelques heures ? J'hésitai quelques instants. Jase me toisa, attendant la fin de ma phrase. Mais je ne dis rien. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais vulnérable. Car pour la première fois de ma vie, je m'étais fait des amis. Et pour rien au monde, je ne les abandonnerais. Je n'en pouvais plus de cette vie secrète et solitaire. Là-bas, j'étais quelqu'un d'autre. Je n'étais plus uniquement une Chasseuse. J'étais une personne normale, qui vivait une vie normale, et qui avait des amis normaux. Et même si ça ne durait que quelques heures, ça me faisait du bien. J'avais besoin de respirer car cette mission me rendait dingue.

Jase croisa également ses bras sur son torse et me fixa durement. Je pouvais voir le combat intérieur qui se jouait dans ses yeux. Après quelques secondes interminables, le regard de Jase s'adoucit et ses traits se détendirent.

« N'oublie pas : ne montre ta Marque à personne. Tu connais les conséquences. Et garde le collier sur toi, d'accord ? Il te permettra de détecter les présences non-humaines et tu seras mieux protégée.

— Je sais. »

J'attrapai mon sac, heureuse de pouvoir m'enfuir quelques heures et de mettre de côté tous mes impératifs et priorités. Avant de sortir, je me retournai et regardai mon frère, un grand sourire sur les lèvres.

« Merci. »

Je partis de la maison en souriant. Je sortis les clés de ma voiture et démarrai en trombe vers l'Université du Wisconsin. J'allais encore être en retard...

Après avoir tourné en rond dans le parking du campus pendant une bonne dizaine de minutes, je trouvai finalement une place pour ma petite voiture. Elle était moche, décalée et sur le point de rendre l'âme. Mais je l'aimais bien. En soit, j'aurais pu venir avec la Hummer noire dernier cri que la Brigade des Phénomènes Paranormaux nous avait fournie pour nos missions. Mais cela aurait paru suspect. Cette voiture était bien trop chère pour qu'une jeune étudiante banale se la paie. Surtout quand on voyait l'intérieur entièrement équipé des dernières technologies. Alors, je préférais grandement ma petite épave à quatre roues des années 2130.

Une fois le moteur éteint, je pris mon sac à dos posé négligemment sur le siège passager et sortis de ma voiture en courant, mais je fis rapidement demi-tour en jurant, ayant oublié de passer mon badge devant la portière pour verrouiller la voiture. Cette antiquité n'avait même pas de fermeture de portes automatique... Notre Hummer, elle, se verrouillait systématiquement lorsque Jase ou moi n'étions plus à proximité. Je ris en courant à nouveau vers le bâtiment principal. Il m'arrivait parfois d'oublier que ma carcasse roulante n'était plus toute jeune.

Je passai les portes de ma faculté et, après avoir jeté quelques coups d'œil aux alentours, je m'élançai dans les couloirs à grande vitesse. Je croisai les doigts pour qu'aucun étudiant ne traine dans les parages, car il aurait ensuite été compliqué d'expliquer comment je pouvais courir aussi vite. Et oui, il y avait des avantages à être Chasseuse, dont le fait que nos capacités physiques étaient bien plus développées que les humains lambdas.

J'arrivai finalement dans le couloir où se trouvait l'amphithéâtre pour mon cours de ce matin. J'observai ma montre. J'avais environ dix minutes de retard. Je soupirai. Mon professeur de philosophie ne se gênera pas pour m'humilier lorsque je passerai la porte. Il détestait les étudiants en retard. Surtout le lundi matin. Je me dépêchai, pestant contre Jase et son côté surprotecteur. S'il ne m'avait pas arrêtée avant de partir, j'aurais été à l'heure. J'imaginais déjà ce que mon professeur de philosophie se plairait à me dire. Et je déglutis difficilement. J'avais beau être une Chasseuse, je n'en restais pas moins timide. Je détestais attirer l'attention sur moi. Je savais d'avance que je ne supporterais pas les remarques désobligeantes de mon professeur de philosophie. J'étais pourtant ridicule en ayant peur de lui alors que je pouvais le tuer sans même lever le petit doigt. J'étais une Chasseuse, bon sang !

Je m'encourageai mentalement. Certes, je n'aimais pas attirer l'attention sur moi, ni être en retard, même si je l'étais toujours, mais je pouvais y arriver. Je n'allais pas me laisser marcher sur les pieds par un homme chauve à la mine patibulaire.

Je regardai les numéros de porte défiler à mesure que j'avançais. 132, 133, 134... 135 ! Un petit coup d'œil à ma montre me confirma que j'étais toujours dans le quart d'heure académique, cette petite fenêtre de battement où le retard était toléré. Je n'étais donc pas vraiment en retard.

Ragaillardie, je m'apprêtai à pousser la porte de l'amphithéâtre lorsqu'un élève me fonça droit dessus en sortant d'une démarche déterminée. Je jurai. Pourquoi quelqu'un quittait-il la pièce alors que le cours venait à peine de commencer ? Et puis, il aurait pu faire attention. Depuis quand sortait-on d'une pièce comme un boulet de canon ? Je me tins le nez en grimaçant. Ce mec me l'avait presque cassé. Ce n'était pas humain d'avoir un torse aussi dur... Je cherchai un mouchoir dans ma poche pour essuyer le fin filet de sang qui coulait de mes narines, sans même lever les yeux vers celui qui m'avait littéralement bourré dedans sans ménagement.

Très vite, le flux s'arrêta et je daignai enfin lever les yeux vers celui qui m'avait foncé dedans, prête à lui dire ma façon de penser. Je n'étais pas méchante d'ordinaire, mais avec lui, j'userais volontiers de mon sarcasme. Il n'était quand même pas compliqué de regarder devant soi et d'éviter de se prendre pour un camion bélier. Cependant, lorsque je croisai son magnifique regard noisette, toute ma colère se dissipa. Je le dévisageai, confuse. Ses cheveux marron étaient ébouriffés et un petit sourire narquois semblait figé sur son visage. Une vague de chaleur se répandit dans mon bas ventre et mes joues devinrent rouge pivoine sans que je comprenne pourquoi. Jamais un garçon ne m'avait fait perdre tous mes moyens.

Je rangeai mon mouchoir d'une main tremblante dans ma poche et remis une de mes mèches blondes et rebelles derrière mon oreille. Son regard me brûlait et je me sentais totalement déstabilisée. J'avais chaud, beaucoup trop chaud. Est-ce que quelqu'un avait allumé le chauffage ici ? Je posai une main sur le haut de ma poitrine, à la base de mon cou, et soufflai un bon coup. Ma peau était brûlante...

L'homme au torse bien trop musclé et aux yeux déstabilisants me tendit la main et me dit simplement de sa voix rauque et chaude :

« Salut, beauté. Je m'appelle Kaden. »

Je serrai la main qu'il me tendit et la trouvai douce, mais puissante à la fois. Sa répartie était complètement naze. Et puis, il ne s'était même pas excusé. En temps normal, je ne l'aurais même pas regardé et je me serais contentée de le contourner. Mais manifestement, ce Kaden me faisait perdre tous mes moyens.

Je ne savais plus où me mettre ni où regarder. Ni même quoi répondre à ça ! Que devais-je faire ? Lui crier dessus ? Probablement. Lui serrer la main et lui sourire ? Certainement pas. Pourtant, c'était ce que je fis.

Les secondes me parurent interminables, ma petite main serrée dans la sienne. Je souris timidement et lâchai finalement sa main à contrecœur. Pourquoi diable avais-je envie de me jeter dans les bras de ce malotru mal poli ? Je n'en avais aucune idée... Il n'y avait manifestement pas que mon nez qui était touché. Mon cerveau semblait également endommagé.

Je maugréai. Si j'étais restée chez moi, concentrée sur le Teria, rien de tout cela ne serait jamais arrivé. Pourtant, une envie irrépressible me poussait à enlacer Kaden. Enlacer un inconnu ? Mais que m'arrivait-il ?

Je suis une Chasseuse.

Je répétai cette phrase dans ma tête pour convaincre ma partie timide de ne pas se retrouver dans tous ses états pour un simple garçon banal. Un très beau garçon banal qui, au vu de la douleur que je ressentais à mon nez, devait avoir un physique très avantageux. Et puis, son t-shirt moulait ses bras à la perfection. Je passai une main sur ma bouche pour être sûre de ne pas y laisser couler un filet de bave. Il sourit face à mon geste incertain. Pourquoi avais-je la fâcheuse impression que des centaines de regards m'analysaient ?

Le dénommé Kaden secoua sa main devant mes yeux. Son sourire radieux et carnassier me coupa le souffle et je me mis à imaginer ce que sa bouche pourrait bien faire... Des miracles, sans aucun doute. Je secouai la tête. Bon sang, à quoi venais-je de penser ? J'écarquillai les yeux et entendis Kaden rire. J'avais la fâcheuse impression qu'il savait ce qui se tramait derrière ma tête. Je le fusillai du regard et tentai de reprendre contenance. Kaden, qui n'avait toujours pas bougé, semblait se délecter de la situation. Ses lèvres bougèrent, mais je n'entendis pas ce qu'il me dit.

« Eh oh ! dit-il en passant sa main à plusieurs reprises devant mes yeux. Il y a quelqu'un là-dedans ? »

Apparemment, non. Mon cerveau était parti en vacances. Je clignai plusieurs fois des yeux pour me remettre les idées en place.

« Euh... Je... bégayai-je.

— Tu ?

— Lili. Je m'appelle Lili, dis-je d'une voix hésitante, ne sachant pas quoi dire d'autre. Avec deux « i » et pas deux « e », ajoutai-je précipitamment, car mes parents voulaient choisir un prénom français. Mais ça, tu t'en fous sûrement donc je vais te laisser et rentrer dans l'amphithéâtre si tu le veux bien. À plus ! »

Je me précipitai dans l'amphithéâtre sans un regard en arrière, bien que je fusse prête à parier que Kaden devait me fixer d'un air amusé. Je montai les escaliers en courant pour m'affaler près de ma meilleure amie. Soulagée, je respirai calmement. Ce fut alors que je remarquai que je n'avais pas poussé la porte de l'amphithéâtre. Et aux dernières nouvelles, je ne savais pas encore passer à travers les murs, bien que ça aurait été utile. Une seule explication logique : la porte était donc ouverte.

Le silence pesant me fit relever la tête et je me rendis compte que toute l'assemblée me dévisageait, même le professeur. C'est en croisant son regard perçant que je remarquai qu'il ne m'avait fait aucune remarque acerbe. J'avalai difficilement ma salive et me cachai comme je le pouvais en m'enfonçant dans mon siège qui flottait en suspension dans les airs grâce à un champ magnétique. Encore un peu et ma chaise en lévitation toucherait le sol tant je tâchais de me faire toute petite. Les étudiants continuaient de me fixer et le fameux garçon qui m'avait foncé dedans me regardait avec un énorme sourire. La lueur que je voyais briller dans ses yeux m'intriguait. Il semblait réellement s'amuser de la situation. Alors que, moi, je trouvais tout cela absolument catastrophique !

Tous les étudiants avaient une mine abasourdie et la bouche grande ouverte, même mes amis. Moi qui n'aimais pas être au centre de l'attention, c'était raté. Le professeur sortit finalement de sa torpeur et ordonna au fameux Kaden de fermer la porte. Ce dernier partit en m'adressant un clin d'œil et le professeur reprit vite son cours d'une voix morne. Les étudiants se retournèrent alors, mais l'ambiance restait pesante.

Je me concentrai sur ma tablette et fis mine de prendre des notes à l'aide de mon petit stylet. La vitre s'illuminait et les images que le professeur faisait défiler passaient sur mon écran. Je n'osais pas bouger et je cachais mon expression troublée derrière mes longs cheveux blonds. Je n'arrivais toujours pas à croire ce qu'il venait de se passer...

Un raclement de gorge me fit tourner la tête vers la droite. Jesse, ma meilleure amie, me regardait avec de grands yeux et une pointe de malice que je lui connaissais bien. Je lui rendis un regard interrogateur, faisant mine de ne rien comprendre, et elle me souffla à l'oreille :

« C'était quoi, ça ?

— Quoi quoi ? lui répondis-je, perdue et tremblante.

— Tout le monde a entendu votre conversation. Je dis bien tout le monde ! dit-elle en faisant de grands mouvements, ce qui attira l'attention du professeur. »

J'attrapai ses bras pour qu'elle cesse de gesticuler. J'avais eu ma dose de regards intrigués pour la journée.

« En même temps, la porte était ouverte, murmura Grace, ma seconde amie, en haussant les épaules. »

J'attrapai ma tête et la secouai.

« Pourquoi est-ce que ça devait m'arriver à moi ? murmurai-je plus pour moi-même qu'autre chose. »

J'aurais aimé que quelqu'un me donne une pelle pour que je puisse m'enterrer. Ou que quelqu'un invente la machine à remonter le temps pour que j'efface ce passage de ma vie. Je mourais littéralement de honte. J'avais perdu tous mes moyens face à ces magnifiques yeux noisette et ce sourire enjôleur. Je n'étais pourtant pas une fille facile qui courrait après les garçons populaires et sexy, mais une Chasseuse digne de ce nom et dotée d'une grande intelligence. Cet idiot de Kaden n'aurait dû me faire ni chaud ni froid. Des tonnes d'émotions m'assaillirent. J'étais en colère contre moi-même, confuse, mais aussi... excitée ?

Grace se pencha en avant, pour mieux me voir et me chuchota :

« Ne t'inquiète pas. C'était in-cro-ya-ble !

— Ça, c'est sûr ! assura Jesse en tortillant une mèche de ses cheveux bruns parfaitement lisses autour de son doigt. »

Elles pouffaient toutes les deux de rire devant mon air perdu. Que Jesse réagisse ainsi, je m'y attendais. Elle était une vraie hystérique et beaucoup trop superficielle. Mais Grace... C'était la fille la plus timorée que je connaissais ! J'avais moi-même un caractère parfois timide mais, lorsque j'étais en mission, j'étais sûre de moi. Rien ne me faisait peur et personne n'arrivait à me déstabiliser. À part ce fameux Kaden...

Jackson, un garçon de notre bande, se retourna et me lança un clin d'œil.

« Si j'étais gay, je sauterais littéralement sur ce gars ! »

Je le regardai, surprise par ses propos et choquée par son franc-parler.

« Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ici ? chuchotai-je, encore plus perdue face aux mines hilares de mes amis. »

Une boule commençait à se former dans ma gorge et ma respiration s'accéléra. Je savais que je m'étais emmêlée les pinceaux face à ce garçon et que tout l'amphithéâtre avait dû me trouver ridicule, mais leurs réactions excessives me troublaient. Qu'avais-je encore fait ?

« Salut, beauté. Je m'appelle Kaden, dit Jesse en imitant la voix du dit garçon et en faisant ricaner Jackson et Grace au passage.

— Et ben quoi ? demandai-je sur un ton brusque, en ayant plus qu'assez de leurs sourires moqueurs. C'était sûrement sa manière de s'excuser. Une manière nulle et inefficace, certes...

— Ce mec ne parle à personne, Lili ! À part aux pom-pom girls lorsqu'il a besoin de tirer un coup, s'exclama Jesse, crûment. À croire que tu n'as jamais été dans ce campus... »

J'avalai difficilement ma salive. Savaient-ils que... Non, comment pouvaient-ils savoir que je ne fréquentais cette université que depuis cette fameuse mission, il y avait trois mois de cela ? Jesse avait dû dire cela de manière ironique. Du moins, je l'espérais. Je regardai si mon bras était bien caché et soupirai de soulagement. Personne n'avait vu ma Marque, ce signe distinctif chez les Chasseurs. Je tâtonnai ma veste en cuir tout en remerciant le ciel d'avoir inventé les manches longues.

« Il a littéralement flashé sur toi ! enchaîna Jesse en chuchotant.

— N'importe quoi ! rétorquai-je mal à l'aise en essayant de cacher mes joues qui commençaient à rosir. »

Mon embarras était de plus en plus grand et un horrible nœud me nouait l'estomac. Quel était ce sentiment horrible que je ressentais ?

« Oh si ! Et je peux te dire que jamais, ô grand jamais, je ne l'ai vu aborder une fille comme ça, poursuivit Jackson. D'habitude, c'est plutôt un truc du style : « Hé la pom-pom girl ! Ça te dirait que je te saute derrière les tribunes ? », dit-il en élevant la voix de manière peu discrète.

— Jackson ! »

Je ne m'étais pas rendue compte que je venais de crier dans tout l'amphithéâtre. Le professeur me lança un regard noir et je m'enfonçai encore plus dans mon siège. Il me sortit enfin la remarque acerbe à laquelle je m'attendais depuis le début du cours, puis continua son discours en juxtaposant devant lui d'un geste rageur les différentes images sur lesquelles il travaillait. Je frappai gentiment Jackson qui se trouvait sur le siège devant moi et ce dernier se retourna non sans regarder étrangement son voisin de droite. Ce type avait un problème. Et manifestement, mes amies aussi vu qu'elles n'arrêtaient pas de glousser inutilement.

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Voilà la seconde partie du chapitre 2 :-) !

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LosUnivers

Publié le 24 septembre 2017 / Modifié le 15 juillet 2021

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