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Chapitre 12.1

« Attends. Arrête de parler, juste un instant. S'il te plaît, le suppliai-je en me massant les tempes. »

Kaden afficha une mine renfrognée et croisa ses bras musclés sur son torse avant de s'appuyer contre le mur. Je me levai du divan rétro et fis les cent pas. J'avais reçu beaucoup trop d'informations depuis mon réveil et mon cerveau paraissait à deux doigts d'exploser. Encore un mot de plus et je me frappais la tête sur le mur avant de pleurer toutes les larmes de mon corps et de m'enfermer dans une grotte pour l'éternité.

Kaden suivit tous mes mouvements du regard. Lui aussi avait l'air au bout du rouleau. Cela faisait une demi-heure qu'il me rabâchait les oreilles avec ses histoires d'aliens. Et je n'y comprenais pratiquement rien. Tout me semblait si complexe, si... irréel ? La BPP ne nous avait transmis que le tiers de tous ces savoirs et cela faisait beaucoup à digérer pour moi. Pas mal d'informations se contredisaient avec ce que la Brigade des Phénomènes Paranormaux nous avait appris et je n'arrivais plus à discerner le vrai du faux. Et puis, Jase m'avait déjà assez perturbée comme ça avec le résumé de ces cinq derniers jours. J'étais en train de saturer. J'avais beaucoup d'affection pour Kaden. Mais il s'obstinait à vouloir m'expliquer toute l'histoire de son peuple en seulement quelques minutes. Ce n'était pas faisable. Mon cerveau surchauffait et je n'arrivais plus à retenir une seule information, ni même à rester concentrée lorsqu'il enchainait plus de trois mots.

J'allai donc me chercher un énième verre d'eau pour me rafraîchir et me rassis sur le divan disposé au centre du plus grand salon du Repaire. Les néons et les lampes suspendues au plafond étaient éteints pour laisser entrer la lumière du jour par les grandes fenêtres qui se trouvaient sur le mur du fond. Il semblait faire plutôt doux pour une journée de février. Je posai mes coudes sur mes genoux et regardai Kaden qui se trouvait toujours appuyé sur un des murs de manière nonchalante. Il me fixait intensément, me faisant rougir. Je soufflai un bon coup pour me vider l'esprit et lui demandai de bien vouloir me réexpliquer toute cette histoire de lien, car c'était bien la chose qui me perturbait le plus dans cette histoire. Kaden baissa la tête et soupira. Je comprenais tout à fait son agacement. Cela devait au moins faire trois fois qu'il me l'expliquait et je n'assimilais toujours rien. Mais mon pauvre cerveau peinait à rassembler correctement les pièces du puzzle de ces cinq derniers jours. J'avais donc besoin qu'il fasse un peu preuve d'indulgence.

Me massant les tempes, je récapitulai mentalement ce que j'étais certaine de savoir et de comprendre. Kaden était intervenu lors de notre mission, tuant certains Foxites. Il avait ensuite aidé mon frère et l'avait soigné. Ses plaies étaient tellement mineures qu'elles s'étaient refermées immédiatement. Lorsque Kaden utilisait son don de guérison pour des blessures superficielles, le blessé ne courait aucun risque. Mais ça avait été différent pour moi. Mon frère et lui avaient tenté de me réanimer, mais j'étais déjà... J'étais déjà pratiquement morte. Kaden m'avait alors transféré une partie de son énergie, de sa vie. J'avais dès lors directement sombré dans un coma réparateur, les changements que subissaient mon corps et mon ADN étant trop douloureux pour que je puisse rester éveillée. Mon organisme se battait en quelque sorte contre ce corps étranger et avait fini par l'accepter. Ainsi, mon ADN avait muté. Je n'étais plus tout à fait humaine, plus tout à fait Chasseuse, mais pas totalement alien non plus. Je semblais être un doux mélange des trois.

Si je rajoutais à tout cela les informations que Jase m'avaient transmises un peu plus tôt, cela faisait cinq jours que nous n'avions plus donné de nouvelles à la BPP et nous devions nous présenter aujourd'hui à Monsieur Reichd pour expliquer ce silence radio. Sans oublier que mes parents avaient été assassinés par d'autres Chasseurs parce qu'ils savaient que tous les aliens ne devaient pas être éliminés, ce qui était un détail non négligeable. À présent, je haïssais la BPP.

Prise de vertige, j'eus besoin de m'allonger. Trop d'informations, tue l'information. Je décidai de me coucher sur le divan et posai mes mains sur mes yeux tout en soupirant. J'avais l'impression de ne faire que ça ces derniers temps : soupirer. Avant tout ça, je ne m'étais jamais posée trop de questions sur les intentions de la BPP. Ils nous avaient appris à tuer les aliens. Nous ne devions pas chercher plus loin. Les extraterrestres étaient des menaces qu'il fallait éliminer. Point. Nous, les Chasseurs, avions pour devoir de protéger la Terre de toute intrusion. Mais depuis que j'avais découvert les véritables intentions de la BPP suite à mon entrevue avec Monsieur Reichd quelques mois plus tôt, je m'étais remise en question. Et maintenant, j'étais convaincue qu'il fallait mettre un terme à tout ça. La BPP n'apportait rien de bon à l'Univers.

« Tu allais mourir, reprit Kaden, interrompant mes pensées. Je n'avais pas d'autres choix. Je ne pouvais pas te laisser partir, Lili. Ça me paraissait impensable. »

Je hochai la tête, déglutissant lentement, et soupirai encore une fois. Il devait sûrement en avoir assez de me répéter sans cesse la même chose et de me regarder me lamenter sur ce divan. À voir sa mine fermée et épuisée, il semblait effectivement avoir dépassé ses limites. Je pouvais d'ailleurs légèrement sentir son exaspération à travers notre lien. Mais je percevais également un sentiment plus fort. De l'amour ?

« Et je t'en suis infiniment reconnaissante, Kaden, dis-je en me levant et en prenant ses mains dans les miennes une fois que je fus devant lui. »

Il était plus grand que moi et je dus lever la tête pour le regarder dans les yeux. Je caressai sa joue recouverte d'une barbe de trois jours et lui souris affectueusement.

« J'ai compris cette partie-là. J'ai juste du mal avec ton histoire. Ça fait beaucoup d'informations pour moi, tu sais ? continuai-je en posant naturellement ma tête sur son torse musclé. »

Il caressa mes boucles blondes et je sentis son souffle se mêler au mien. J'aimais notre proximité.

« D'accord, je t'expliquerai tout sur ma forme originelle et mes pouvoirs un peu plus tard, concéda-t-il. »

Sa forme originelle... Je frissonnai à cette pensée. J'avais du mal à réaliser que ce magnifique corps n'était qu'une simple enveloppe, cachant sa véritable apparence. Il était évident qu'un physique aussi attrayant n'était pas naturel.

« On va devoir s'entrainer, toi et moi. Mais ça aussi, ce sera pour plus tard, ajouta-t-il quand il vit ma mine déconfite. Tu dois d'abord comprendre l'origine et le fonctionnement du lien. Sans quoi tu pourrais te mettre en danger. Nous mettre tous en danger, en fait. »

— Merci, soupirai-je, appréciant sa tolérance. Mais je n'arrive pas bien à saisir ce concept de lien. Étions-nous déjà liés avant ou était-ce une simple impression ? Fais-je partie de toi ? Suis-je toujours moi ou bien suis-je toi ? »

Kaden sourit et se retint de rire. Il ne devait pas comprendre grand-chose à mes interrogations.

« Tu ne peux pas me donner un morceau de ta vie, c'est impossible, déclarai-je, sûre de moi. Je suis toujours Lili Clark et tu m'as juste soignée. »

Je m'étais détachée de lui et je marchais, me dégourdissant les jambes. Il ne pouvait pas m'insuffler une partie de sa vie. Ce n'était pas concevable. Avec toute la bonne volonté du monde, je n'arrivais pas à visualiser ce processus. Aucun être ne pouvait céder son énergie dans un autre corps. La science était claire : chacun son ADN. Les transferts de code génétique d'un être à l'autre pour le ressusciter... Ça n'avait tout bonnement aucun sens. Mais comment expliquer que j'étais maintenant liée à lui et que je possédais une partie de ses pouvoirs ?

« Ce n'est pas impossible. Pas pour nous, ajouta-t-il. Et c'est même plutôt interdit. Les Terias considèrent que cela engendre trop de problèmes, surtout si la personne que nous soignons n'est pas de la même espèce. Ce processus a même plus de chance de tuer le blessé que de le sauver. Mais, enfin, il n'y a pas vraiment de code « humain – Teria », tu vois ? Cette pratique est juste déconseillée. On l'évite, c'est comme ça. C'est pour ça que je ne l'avais jamais fait jusqu'ici.

— Attends, l'interrompis-je brusquement. Si tu n'avais jamais fait ça auparavant, cela veut dire que les autres personnes présentes ici ne sont pas des Terias ? Je veux dire... Bien entendu, j'avais compris que ce bâtiment ne servait pas réellement aux sans-abris et que c'était un refuge d'extra... »

Kaden plissa les yeux, comme pour m'interdire de prononcer ce mot. Depuis mon réveil, j'avais remarqué que les appellations que nous utilisions à la BPP étaient perçues comme très péjoratives.

« Un refuge de Terias. De Terias, répétai-je pour m'excuser.

— Effectivement, c'est un refuge. Mais il y a plein d'autres espèces ici comme les Ruids, les Laimes, les...

— Les quoi ? le coupai-je. Les Laimes ? »

Je fronçai les sourcils et me rassis sur le canapé moelleux. Et moi qui pensais que la BPP savait de quoi elle parlait lorsqu'elle nous enseignait l'histoire de l'Univers. En réalité, ils ne connaissaient même pas la nature de la moitié des extraterrestres qui vivaient ici, sur notre planète ! Kaden s'assit près de moi et regarda à travers les vitres qui donnaient sur l'extérieur. Sa proximité me rassura, mais me perturbait en même temps. Automatiquement, une myriade d'émotions s'éleva en moi et je rougis. Il faudrait que j'apprenne à contrôler tout ça...

Je décidai de briser le silence et de reprendre notre conversation :

« Écoute, laisse tomber. Tu m'expliqueras ça plus tard aussi. Ton histoire n'est pas le plus important pour l'instant, dis-je, sans me rendre compte que mes paroles pouvaient être blessantes. »

J'étais découragée. Mon ignorance me rendait honteuse et je n'étais pas capable d'entendre une information de plus. Soudain, une vague de tristesse et de déception m'envahit. Je hoquetai de surprise, comprenant rapidement que ce n'était pas mes sentiments, mais ceux de Kaden. J'avais encore du mal à m'habituer à ce lien qui nous unissait. Je tentai de repousser ses émotions, en vain. C'était impossible. D'un point de vue plus ou moins scientifique, on pouvait considérer que mon ADN avait muté en rencontrant le sien. Il était capable de ressentir mes émotions, d'entendre mes pensées, de savoir où je me trouvais, comme si j'étais lui – ce que j'étais, vu que je possédais maintenant une part de lui en moi. Cette pensée m'intrigua. Avait-il un quelconque pouvoir sur moi ou étais-je pleinement consciente de mes choix ? Étions-nous simplement connectés ou pouvait-il me contrôler ?

Un flot de sentiments me submergea à nouveau et je me retrouvai clouée sur place. Il se dégageait une telle puissance de notre lien... Je devais absolument apprendre à le contrôler si je ne voulais pas en subir les conséquences. Pourtant, cela ne me dérangeait pas d'être liée à lui de cette façon. Entendre ses pensées, ressentir ses sentiments... Depuis le début, je semblais attirée par lui. Donc je m'y faisais. Mais il ne fallait pas que ses émotions m'affectent autant. Sinon, je ne m'en sortirais jamais.

Je me rappelai soudainement que Kaden m'avait affirmé que je ne pouvais ni lire dans ses pensées, ni ressentir ses sentiments parce qu'il les contrôlait. Mais pourtant, à cet instant, j'étais capable de lire en lui comme dans un livre ouvert.

« Intéressant, pensai-je. »

Son histoire semblait être un point sensible, ce qui titilla ma curiosité. Mais les émotions que je ressentais semblaient si fortes que je n'osai pas lui demander quoique ce soit. Je répétai dans ma tête que j'étais désolée, espérant qu'il l'entende. Je sentis sa solitude comme si elle était mienne. Je comprenais son ressenti sans pour autant connaître son origine. Ce lien semblait fort, et perturbant.

Je caressai délicatement son dos et posai une main sur son épaule. Je cherchai Kaden des yeux, mais remarquai que son regard était perdu dans le vide. Sa solitude me rongeait de l'intérieur et il fallait à tout prix qu'il reprenne le contrôle de ses sentiments. Je sentais, sans trop savoir comment, qu'il était le seul de son espèce ici. Et cela le blessait. Je posai ma main sur son avant-bras et plaçai délicatement ma tête sur son épaule. Peut-être que ma proximité le ramènerait à la réalité ? Peut-être pouvais-je tirer avantage de ce lien pour l'aider, comme il m'avait aidée sur les rives de ce lac ?

D'abord crispé, il se détendit peu à peu et entrelaça ses doigts aux miens. La sensation de nos mains qui se croisent me rappela ma seconde visite au Repaire. Je me souvins de notre baiser. Mon premier baiser. Je me rendis compte que je ne lui en voulais plus d'avoir caché sa véritable nature. Après tout, j'en avais fait de même. S'il savait qui j'étais depuis le début, qu'il ne m'avait pas éliminée et qu'il avait transgressé toutes sortes de règles pour me sauver, c'était qu'il tenait à moi. Je me sentis soudainement plus sereine. Sa solitude ne m'affectait plus autant et j'étais à nouveau maître de mes émotions. La respiration de Kaden se fit plus douce et sa main vint caresser mes cheveux. J'avais besoin d'être près de lui, de le toucher. Je ne savais pas exactement d'où me venait ce besoin viscéral d'être à ses côtés. Je soupçonnais notre lien d'y être pour quelque chose, mais n'en étais pas convaincue pour autant. Ma Marque avait montré des symboles en rapport avec Kaden bien avant cette histoire de lien farfelu et je me sentais déjà attirée par lui alors qu'il ne m'avait pas encore soignée. Il était tout à fait probable que ce soit mes propres sentiments qui me dictaient ma conduite et non ce qui nous unissait. Je semblais maître de moi-même.

« En te soignant, reprit Kaden d'un air distrait, ne revenant pas sur mes mots blessants, je t'ai donné une partie de moi. Et qui dit partie de moi dit...

— Pouvoirs, le coupai-je pour terminer sa phrase. »

Il acquiesça, se détacha et tourna sa tête vers moi pour me regarder dans les yeux. Son contact me manqua immédiatement, mais ses doigts pressaient toujours les miens, ce qui me réconforta.

« Tu commences à comprendre le concept de télépathie. Mes pensées, mes sentiments... Mais il y a encore plein d'autres changements qui s'opèrent en toi. Par exemple, tes sens sont plus développés. »

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir. Certes, je me souvenais de cette sensation que j'avais eue à mon réveil. Tout paraissait plus fort, plus net, plus sensible. Mais j'étais une Chasseuse et j'émergeais du coma. Rien de surprenant jusque-là, donc. Pourtant, Kaden m'indiqua un panneau qui se trouvait sur le mur situé à plusieurs mètres du divan pour me prouver ses dires. Je pouvais le lire. Aisément. Mais c'était normal, non ? J'estimai la distance. Il y avait plusieurs mètres et la police d'écriture semblait petite.

« Ton frère serait incapable de déchiffrer un seul mot de ce panneau. Tes sens sont exacerbés. Si tu te concentres sur les sons et les odeurs qui t'entourent, tu comprendras de quoi je parle. »

Je fis ce qu'il me dit et remarquai que, en me concentrant, je pouvais percevoir la conversation qui se déroulait dans la pièce d'à côté. Deux filles semblaient se demander quelle était la tenue la plus appropriée et pratique pour travailler tout en étant à la fois présentable. Je ris. Je ne faisais pas particulièrement attention à ce que je portais et cela me fit sourire d'entendre que des filles puissent se poser ce genre de questions.

Je jetai un coup d'œil à Kaden, étonnée par mes propres capacités. Un sourire s'étira doucement sur son visage et il prit mes mains dans les siennes pour en caresser le creux de mes poignets de ses pouces.

« Oui, c'est ça, dit-il, ayant sûrement lu dans mes pensées. Tu y arrives facilement. Maintenant, je ne sais pas jusqu'où va l'étendue de tes pouvoirs. Mais vu ma puissance, ils devraient être élevés. »

Je tiquai sur sa dernière phrase. Non, mais je rêve. Mais vu ma puissance. Je ne pus m'empêcher de m'esclaffer face à son manque de modestie. J'en profitai pour explorer un peu plus loin mes nouvelles capacités et lui adressai un petit « Frimeur » par la pensée. Il rit à son tour, signe qu'il avait entendu ma remarque. J'étais plutôt fière de moi, mais rougis face au regard charmeur qu'il me lança. Je me levai précipitamment et mis le plus de distance possible entre nous. Il fallait que je pense à autre chose avant que je devienne rouge pivoine.

« Et ce lien ? demandai-je pour changer de sujet. Comment fonctionne-t-il ? Ne me dis pas que c'est une histoire de « si je meurs, tu meurs aussi ». La lecture n'est pas ma plus grande passion, mais j'en sais assez que pour connaître les grands clichés de la littérature fantastique. »

Il rit à ma remarque et s'allongea de tout son long sur le divan. Il croisa ses bras derrière sa tête, ce qui souleva un peu son t-shirt, me laissant apercevoir son ventre parfaitement plat. Mes yeux ne purent s'empêcher de fixer son bas-ventre ainsi découvert. Kaden paraissait tout en muscles. Pas une seule trace de graisse ne parcourait son corps. J'espérais secrètement avoir hérité de cet avantage. Si ma cellulite pouvait quitter mes cuisses, ça m'arrangerait. J'avais beau être une Chasseuse, je possédais avant tout un corps de femme. Les heures passées à m'entrainer ne suffisaient pas à venir à bout de cette petite couche de gras qui enrobait délicatement mon corps. Cette pensée me fit rougir de plus belle et je détournai le regard de sa peau légèrement halée. Kaden sembla avoir remarqué mon trouble, mais eut la gentillesse de ne rien dire.

« Non, ce n'est pas une histoire de « si je meurs, tu meurs aussi », répondit-il. C'est juste que, pour te soigner, je devais bien te transférer de l'énergie vu que tu n'en avais plus assez pour survivre, dit-il tristement. Je t'ai alors donné la mienne car je suis capable de transférer mon essence, si tu préfères ce terme-là. »

Je hochai la tête et l'incitai à continuer. Le ton de la conversation se faisait plus léger et cela m'aidait à mieux assimiler les informations.

« Toutefois, maintenant que tu es à moitié-moi, vu que tu possèdes mon essence, précisa-t-il, je peux te soigner et te transférer de l'énergie sans faire le moindre effort. C'est comme si j'avais divisé mon âme en deux et que je t'en avais donné une partie, ce qui me rend un peu plus faible. C'est pour ça que nous sommes liés. Alors oui, si je meurs, tu le ressentiras à travers notre lien. Mais tu n'en mourras pas. Tu es un être à part entière. Tu n'es pas dépendante de moi. Tu comprends maintenant pourquoi ce n'est pas conseillé de diviser son énergie tous les jours.

— À force, tu n'en aurais plus assez pour maintenir ton propre corps en vie, murmurai-je. »

Il acquiesça, une lueur de malice teintant ses yeux noisette. Je croisai les bras sur ma poitrine et m'appuyai sur le mur couvert de néons. Je commençais à mieux comprendre ce qu'il se passait. Je souris. Ce qu'il m'avait dit me rassurait. J'étais un être à part entière. J'étais libre de mes choix. Il ne m'utilisait pas.

« Par contre, ajouta-t-il, interrompant encore une fois le fil de mes pensées, si tu meurs, je ne pourrai plus rien faire pour toi. Si je voulais te sauver, je devrais te transférer une trop grande partie de mon énergie. Et j'en mourrais aussi.

— Je serais en vie, mais tu ne le serais plus, dis-je, pensive. Dis-moi, commençai-je en changeant totalement de sujet, en quoi rime exactement ce truc qui nous lie ? Tu ne me commandes pas, si ? demandai-je pour confirmer mes suppositions. »

Il rit et secoua négativement la tête. Je soupirai, rassurée. J'avais toujours le contrôle de mon propre corps. Cela confirma ce que j'avais pensé plus tôt. Mais, d'un autre côté, cela me perturbait. Si je possédais une part de lui, il était forcément une part de moi. Comment savoir si de ce fait, il n'altérait pas ma façon de voir les choses ? Kaden attrapa ma main pour que je me concentre sur lui.

« Je ne te contrôle pas, si c'est cela qui t'inquiète. Tu es libre de penser ce que tu veux et de faire ce que tu veux. Je ne peux rien t'ordonner. Mais en même temps, je ne sais pas trop, m'avoua-t-il. On ne soigne pas souvent les siens. Enfin, pas à ce point-là. Nous pouvons guérir sans transférer notre énergie. Mais là, tu étais à deux doigts de mourir.

— Merci de me le rappeler, rétorquai-je en frissonnant.

— Je n'insinue pas par là que tu es faible, précisa-t-il. Je disais juste cela pour t'expliquer que je n'avais pas eu le choix. Je devais te transférer mon énergie. Je ne l'avais jamais fait auparavant et je ne connais personne qui l'ait fait avant moi. J'ai déjà lu des livres qui expliquaient la procédure et les conséquences, mais je ne l'ai jamais expérimenté moi-même. Tout ce que je te dis est théorique. Et pour ce qui est des Foxites, tu ne dois pas t'en vouloir. Ils avaient trouvé un moyen de modifier leur ADN pour être plus forts, un peu comme vous, les Chasseurs. Vous n'aviez aucune chance, ton frère et toi. C'est tout à fait normal que tu te sois retrouvée dans cette situation. »

Je le regardai, reconnaissante. Il comprenait ce que je ressentais. Évidemment, le lien lui permettait de décrypter mes sentiments, mais il semblait percevoir parfaitement ce que j'éprouvais : une sensation d'échec. J'avais raté ma mission. Si Kaden ne m'avait pas aidée, mon frère et moi y serions restés. Or, se faire battre par des aliens était peu gratifiant pour des Chasseurs. Je repensai au plan de Jase. Ce n'était pas une si mauvaise idée de se présenter à la BPP, finalement. L'échec était une honte pour nous. La Brigade, bien qu'elle puisse avoir quelques soupçons, devait sûrement penser que nous nous étions reclus après avoir pris une grosse raclée.

J'observai à nouveau Kaden et me plongeai dans ses yeux noisette. J'y remarquai une petite touche dorée qui encerclait ses iris. Son visage était viril, mais ses traits doux. J'avais envie de toucher sa joue, de sentir à nouveau ses lèvres charnues sur les miennes. J'avais beau détester son comportement de crâneur et ses blagues dérangeantes, je l'aimais bien. Jase avait raison : j'étais amoureuse de lui.

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Voici la fin du chapitre 12. J'espère que cette conversation entre Kaden et Lili vous a permis de mieux comprendre ce qu'il s'est passé. J'espère aussi ne pas vous avoir donné trop d'informations.

> Lili et Kaden vont-ils enfin se mettre ensemble ?

> Que pensez-vous des nouvelles aptitudes de Lili ?

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LosUnivers

Publié le 10 janvier 2018 / Modifié le 10 septembre 2021

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