Welcome to Wonderland !
Jour 7 : Mercredi 28 Novembre.
Au petit matin, ou devrais-je dire vers midi, je me suis réveillée en sursaut. Je ne savais plus où j'étais, et, complètement affolée, je suis tombée de mon matelas, emmenant dans ma chute la totalité de mes draps. Réveil sympa en soi.
Quand j'ai repris un tant soit peu mes esprits, et que mes neurones se sont alignés en rang, j'ai réussi à me rappeler de qui j'étais, et ce que je fichais les fesses au sol. J'ai grogné, charmant oui, et me suis relevée avec un peu de dignité.
Benh, crois-le ou non, mais je ne me souviens pas de m'être endormie hier ...
Je viens de relire la dernière page que j'ai écrite, la veille, et, je ne comprends rien à mes dernières lignes. C'est quoi cette histoire de chaudron et de Severus qui me prend dans ses bras ? Puis, je n'ai pas peur du noir, c'est quoi ces âneries ? Je n'avais pas bu pourtant, à moins que si, et que je ne m'en souvienne pas. Non, impossible, où aurais-je trouvé de l'alcool ici, dans une école ? Peut-être que la potion de Pompom a eu un effet secondaire, et que j'y ai mal réagi ? Je ne sais pas si c'est possible d'ailleurs ... Il faut que j'en aie le cœur net, je vais aller lui demander, après une petite douche.
-O-
Bon sang, je me séchais les cheveux, et un constat m'a frappé de plein fouet, j'ai dormi ! Bon Dieu, j'ai dormi d'une traite jusqu'à maintenant. J'ai posé un lapin à Rogue !
....
Je le sens mal, très mal ....
-O-
Bon, il n'y a pas d'effets secondaires à la potion, Pomfresh a été formelle...
Quand je lui ai expliqué ce qu'il s'était passé, elle en a juste déduit que j'étais épuisée et que mon corps a protesté. Pour ce qui est de mon délire écrit, elle a supposé, avec un certain amusement (bravo le professionnalisme), que je devais déjà rêver, et que c'est pour cette raison que j'ai écrit n'importe quoi. Je ne suis pas convaincue, j'ai fait mine que cette explication me convenait, mais dans le fond, je sais très bien que ce n'est pas si simple. Il doit y avoir une explication "logique", j'en suis certaine, mais comment la trouver ?
J'ai demandé un "mot" à l'infirmière, pour excuser mon absence lors de mon cours de la veille (avec celui qui va me passer un savon ce soir). Elle s'est exécuté avec gentillesse, ou compassion, connaissant le spécimen qui me sert d'alibi dans cette école. Elle m'a presque ordonné de tout de même prendre ma potion de sommeil ce soir, vaut mieux recharger mes batteries au maximum selon elle. Je suis encore étonnée qu'elle m'ait parlé de cette façon si ... Moldue, mais je suppose que ce n'est qu'un détail sans importance.
Le repas de midi est fini depuis plus de trente minutes. Je vais ressortir la carte, et chercher les cuisines, mon estomac crie au meurtre étant donné que je n'ai pas mangé depuis avant-hier. Il faut décidément, que je commence à suivre les directives de l'infirmière.
-O-
Les Elfes de maison, je crois que je pourrais parler d'eux durant des heures. Comment des êtres si petits, peuvent faire autant de choses si rapidement ?! C'est effarant !
Quand je suis arrivée aux cuisines, j'ai été accueillie par un remue-ménage pas possible. Les casseroles volaient (littéralement) au-dessus de moi, et allaient se poser sans délicatesse sur les différents plans de travail. Des couverts propres, et secs, tout juste sortis d'une vaisselle magique, allaient se ranger dans les tiroirs, et l'on entendait résonner le cliquetis de métal alors qu'ils s'entrechoquaient entre eux. Des volutes de fumée sortaient de grandes marmites, qui laissaient mijoter le futur repas des élèves. J'entendais les coups de hachoir tomber sans retenue sur les planches de bois, la viande découpée allait ensuite griller dans d'énormes poêles, qui amenaient jusqu'à mes narines, une douce odeur malmenant mes entrailles tiraillées par la faim. Quand un plat était cuit et fin prêt à être servi, il allait se poser sur une assiette de lui-même, et patientait sereinement. Je ne sais pas comment font les Elfes pour garder ces plats chauds et "frais" durant des heures, mais c'est fascinant à voir.
La pièce en elle-même est fascinante, gigantesque est le mot approprié. Trois longues tables en métal prenaient la grande majorité de la place, elles trônaient au centre de la cuisine, et m'invitaient à venir y dérober une assiette fumante. Tout autour, des réfrigérateurs, des cuisinières, des fours, des plans de travail, ainsi que des éviers. Tout était agencé de façon, à rendre la tâche des Elfes plus facile. Comme une usine à la chaîne, tout ici était fais pour gagner en efficacité et rapidité. Les créatures s'agitaient dans tous les sens, elles couraient tellement vite, que j'avais l'impression qu'elles transplanaient à tout-va. Des oreilles frétillantes dans tous les sens, envoyaient des sorts en des claquements de doigts. Aucun mot n'était prononcé, aucun sort formulé. Je crois me souvenir qu'Harry utilisera des sorts informulés dans quelques années, je ne sais plus trop quand, ni quoi, mais il me semble qu'il en sera capable, alors que ce n'est pas donné à tous les sorciers de le faire. Selon ce que j'en sais ...
Une bulle de savon vint éclater sur mon nez, et me fit cligner des yeux sous la surprise. Je me raclais tout doucement la gorge, gênée de déranger tout ce petit monde, qui travaillait durement.
Le minuscule bruit qui sortit de ma gorge eut comme effet, de faire retourner la dizaine de têtes d'Elfes vers moi d'un seul mouvement. Comme si j'avais hurlé, plutôt que chuchoter, ils avaient leurs oreilles baissées, et leurs traits étaient devenus presque apeurés. Avais-je fait une bêtise ? J'avais cette impression idiote, qu'ils pensaient que j'allais les sermonner. J'ai tenté un léger sourire encourageant, mais aucun changement notoire chez la petite troupe. Prenant mon courage à deux mains, j'ai, d'une voix timide, demandé s'il était possible d'avoir un petit quelque chose à manger, car (je me sentais obligée de préciser) je n'avais pas pu assister au dîner de midi.
Ma demande eut l'effet d'une bombe dans cette immense pièce, les Elfes commencèrent à se chamailler, pour savoir qui aurait "l'immense plaisir" de me contenter. Ça en aurait presque été mignon, si cela n'était pas si triste de voir ces êtres, chercher de la reconnaissance de cette façon. Finalement, je reconnus le gagnant, l'Elfe qui m'avait servi, à mon arrivée, se matérialisa devant moi, et dans un soubresaut d'oreilles attendit. Je tournais la tête dans tous les sens, les autres créatures avaient repris leur travail, comme si rien ne s'était passé, je revenais à mon Elfe attitré qui, toujours aussi patiemment, attendait, mais quoi ? Je dansais sur un pied, sur l'autre, en me demandant ce qu'il me voulait, quand mon intelligence (Humpf) refit surface.
" Heu, un sandwich jambon fromage, avec un verre de jus de citrouille (quand on commence avec ça on ne s'arrête plus !) s'il te plaît ?"
Il courut jusqu'au frigo, et en sortit tout ce dont il avait besoin pour me préparer mon casse-croûte. À peine trente secondes plus tard, il me faisait signe de prendre place à une chaise, nouvellement apparue, pour commencer à manger. Je m'exécutais, en regardant avec amour le contenu de mon assiette.
"Merci beaucoup"
Il sourit tellement fort, suite à ma marque de politesse, que je craignais que la peau de ses joues ne se distende pour toujours. Il me laissa seule à mon orgasme gustatif, et sautilla (je te jure) gaiement vers un artichaut, qui ne demandait qu'à être coupé en morceaux. Finalement, quand j'eus fini, je n'eus même pas le temps de reposer ma serviette, qu'il revînt me débarrasser. Ils ont une alarme interne ou quoi ?
"Merci encore."
Je regardais ses yeux pétillants me fixer, il penchait la tête sur la gauche, semblant m'étudier à la loupe. Légèrement mal à l'aise, je replaçais ma cape correctement sur ma taille.
"Kwincy est heureux d'avoir servi la demoiselle venue d'ailleurs".
Je le regardais, interloquée. Comment Diable savait-il cela ? J'allais lui poser la question, quand je me rappelais que Dobby aussi, savait beaucoup de choses.
Cela doit être propre à cette "race", ils doivent avoir un certain don, pour voir au-delà de la personne, ou quelque chose du genre.
Je décidais, enfin, de quitter ce lieu, pour retourner dans ma chambre, avant de me stopper net sur le pas de la porte.
"Kwincy, tu ... Hum, par le plus grand des hasards, saurais-tu comment je peux faire, pour retourner dans mon monde ?"
Il sembla réfléchir sérieusement à ma question, du moins, je crois, difficile de distinguer une expression sur le visage d'un Elfe, quand il ne bouge pas d'un pouce, ou ne crie pas ce qu'il pense, de façon hystérique. Il se grattait l'oreille de ses petits ongles acérés, avant d'avoir (apparemment) une illumination.
"La demoiselle, doit le convaincre qu'elle n'est pas nécessaire, la demoiselle, doit changer celui qui est seul."
Alors là, cette réponse est digne d'une de celles de Sibylle Trelawney ... Je comprends mieux pourquoi, Hermione n'aimait pas cette femme. Comment voulez-vous comprendre quelque chose à ce charabia ...
"Heu, merci, mais tu peux être plus précis?"
Il battit des oreilles et me sourit, avant de gambader vers le fond de la salle, pour disparaître dans une autre pièce. Je pris ça pour un non, et soupirais de frustration en sortant, finalement, des cuisines.
-O-
Assise depuis deux heures sur le sol froid de ma chambre, je ne fais que soupirer. Impossible de faire sortir un sort de ma baguette ! J'ai beau répéter en boucle "Wingardium Léviosa" avec un mouvement du poignet, ma plume refuse de s'envoler. Je crois que je pourrais écrire une thèse sur la frustration.
Quand je suis revenue chez moi, je ne savais pas quoi faire. Toujours aussi fatiguée, j'ai remis à plus tard un passage à la bibliothèque. Étant donné que je n'ai pas de nouvelles de Dumbledore, je ne peux toujours pas commencer à travailler sur mon projet, c'est donc pleine d'espoir, que j'ai tenté de régler mon souci d'absence de magie pour, plus tard, ensorceler les achats que le directeur doit faire pour moi.
Mais rien, toujours rien.
Tellement énervée, j'ai repoussé ma baguette du bout du pied, pour l'éloigner le plus loin possible de moi. Depuis, je reste là, abattue, et les fesses endolories. L'arrière de ma nuque repose sur le mur, j'ai la tête en vrac.
Si seulement, mon "Aura" voulait bien m'aider un peu, et se remettre en place.
Je fixe ma plume, presque sans cligner des yeux. Dire que j'ai rêvé, tant de fois, d'être une sorcière, et je suis là, à Poudlard. Je devrais être folle de joie, profiter à fond de cette chance, mais non, je suis "malade", perdue, et incapable de faire un sort des plus basiques. Un sort que les élèves ici, étudient en première année, quand même ...
Je ne suis même pas honteuse, c'est pas comme si je n'essayais pas, ou n'avais pas envie de réussir.
Je regarde les plumes de mon regretté coussin, qui gisent, encore, sur le sol. Heureusement, j'en ai un deuxième pour dormir. Blasée, je fais un vague mouvement de la main à l'intention de celles-ci, quelle importance de toute façon.
Et là, quelle surprise de les voir s'élever dans les airs. J'en ai presque reculé contre le mur, enfin si cela est possible, étant donné que je suis pratiquement scotché à lui, et j'ai la bouche tellement ouverte, qu'on doit pouvoir voir l'intérieur de mon estomac. Alors là, il faut qu'on m'explique !
-O-
Tellement abasourdie, par ce qu'il venait de se passer, c'est presque en dévalant les escaliers, que j'ai terminé ma course folle devant la classe de Minerva. J'étais tellement euphorique, ébahie et apeurée à la fois, que j'en oubliais mes bonnes manières, et entrais dans avoir frappé à la porte.
Note à moi-même : ne pas oublier que, si je n'ai pas cours, les autres élèves, si.
Une vingtaine de paires d'yeux me fixaient, ce qui ne me mettait pas à l'aise, du tout. Suffoquant, telle une vache venant de courir après un train, je cherchais le moyen d'excuser mon irruption, totalement impolie, dans la classe. Je regardais dans tous les sens, cherchant une issue, quand la voix de la directrice des Gryffondors se fit entendre.
"Miss ? Je peux vous aider ?"
Je reprenais un peu de contenance, et avançais vers l'enseignante en chuchotant un "oui" totalement incertain. Je passais à côté de Drago Malefoy qui, comme à son habitude, me fixait sous ses boucles blondes, et ne lui accordais pas un seul regard, pas aujourd'hui coco.
Arrivée à la hauteur de McGonagall, je me raclais légèrement la gorge, tout en cherchant à retrouver un peu de salive, tant j'étais assoiffée. Je grimaçais face à elle, et lui soufflais dans un murmure, que j'étais désolée d'avoir oublié qu'elle donnait cours en cet instant. Elle semblait se battre en duel avec l'agacement et l'amusement, heureusement, c'est calmement qu'elle m'encouragea à parler. Mais avant de me laisser faire, elle ordonna d'une voix sèche et sévère, aux élèves de continuer à travailler. Tous obéir et retournèrent à leurs parchemins.
"J'ai fait voler des plumes dans ma chambre"
Elle souleva un sourcil sceptique.
Oui, j'avoue que dit ainsi, ça parait idiot, je précisais donc, sous son regard incertain, que j'avais réussi cet exploit sans baguette, et sans formuler le moindre sort.
Cette fois-ci, son air changea totalement, et elle lissa du bout des doigts, la feuille qu'elle était occupée à lire, quelques instants plus tôt. Elle me fit signe de la suivre, je l'accompagnais donc jusqu'à l'entrée de la pièce. Fermant la porte de sa classe derrière nous, elle expira sa respiration, et me sourit (je ne m'y fais toujours pas).
" C'est encourageant Miss, cela veut dire que vous êtes sur la bonne voie".
Je lui souris en retour, avant de lui poser la question qui me brûlait les lèvres.
"Mais cette sorte de magie, les sorts informulés, si je ne fais pas erreur, ces sorts ne sont-ils pas uniquement utilisés par les sorciers plus... expérimentés ?"
Elle salua d'un signe de tête, le professeur Chourave qui passait par là, et revint à ma question.
" En effet, mais ce n'est pas ce que vous avez fais. Les sorts informulés sont, en effet, pour les sorciers plus avancés dans l'apprentissage de leur magie, mais ils nécessitent l'utilisation d'une baguette, peu importe le sort qu'ils lancent. En revanche, lancer des sorts sans baguette, et de façon "spontanée", si je puis dire, cela s'appelle de la magie brute et instinctive. Les enfants sorciers utilisent naturellement cette forme de magie, avant d'avoir conscience qu'ils sont destinés à être sorciers. Quand la raison et leur maturité leur permettent d'en comprendre les principes, ils perdent, en quelque sorte, cette capacité à faire de la magie de façon innée. Elle reste toujours présente en eux, mais se met ... en veille, et attend ensuite que l'enfant face l'acquisition d'une baguette. Celle-ci deviendra le catalyseur de cette même magie, et le seul moyen, pour n'importe quel sorcier, d'en faire usage. Je ne sais pas si je suis assez explicite, Miss ?"
Je hochais de la tête, absorbant cette ribambelle d'informations qui me fascinaient. De la magie brute et instinctive, donc.
"Combien de temps vais-je être capable d'en faire usage, avant que ma baguette ne devienne indispensable ?"
Elle fit la moue, avant de me répondre d'une voix douce.
" Cela dépend des personnes, en général les enfants acquièrent cette magie vers leurs trois, ou quatre ans, et réussissent à l'utiliser deux ou trois années de plus. Maintenant, ce n'est pas une science exacte, cela varie toujours un peu selon l'individu, et surtout en fonction de sa connaissance sur le monde magique. Certains chercheurs, affirment que les enfants de Moldus gardent plus longtemps cette capacité, car ils n'apprennent, la plupart du temps, l'existence de ce monde que peu de temps avant d'arriver dans une école sorcière. Donc, soit vous garderez cette capacité plusieurs années, ce dont je doute, étant donné que vous êtes pleinement consciente de ce qui nous entoure en cet instant, soit vous allez perdre, petit à petit, cette faculté, et avoir besoin d'une baguette. Malheureusement, je ne peux vous donner de chiffres, je ne pense pas qu'il y ait d'antécédents de ce genre, vous êtes la première personne à qui cela arrive."
Génial. Enfin, c'est un détail quand j'y pense, le principal, c'est que ma magie se réveille, et que je vais pouvoir en faire usage, de façon moins conventionnelle que les sorciers de mon âge, certes, mais je m'en fiche ! Je souris à l'enseignante qui, selon l'air ravi qu'elle arbore, se doute du bonheur qui est le mien, en ce moment. Je la remercie, et m'excuse une fois de plus de l'avoir dérangée en plein cours.
"Ne vous inquiétez pas, je ne comprends que trop bien l'enthousiasme qui a dû être le vôtre, quand c'est arrivé. J'aurais, moi aussi, couru trouver le premier sorcier que j'aurais eu sous la main, pour lui poser mille questions".
J'ai ri avec elle quelques instants, avant de la saluer et de la laisser retourner donner son cours de métamorphose. Je n'ai ensuite pas perdu de temps, et suis retournée dans ma chambre pour tenter de réitérer l'expérience. Bizarrement, j'étais tellement excitée, et craintive de ne plus réussir, que j'ai préféré déposer ces quelques lignes avant. Comment ça, je gagne du temps ?
-O-
À dix-huit heures, j'étais déjà bien installée à ma place attitrée, dans la grande salle. J'écoutais le directeur donner quelques mises en garde, aux écoles invitées dans la sienne, sur la forêt interdite. Apparemment, certains de leurs élèves, se sentaient assez vaillants pour braver les dangers de l'obscure forêt, et oubliaient que cette partie de l'enceinte était, comme son nom l'indique, interdite. Amusée, je regardais les élèves "râler" entre eux, la joue bien calée dans ma main, j'étais la réincarnation de la béatitude. Je ne faisais que repenser en boucle à mon retour dans mes appartements.
Je ne souhaitais pas en faire trop, au risque d'être déçue, j'ai donc suivi (en quelque sorte) les conseils de l'infirmière, et me suis ménagée en ne tentant, pour aujourd'hui, qu'une succession de petits sorts basiques.
Cette fois, le verrou de la porte de ma salle de bain, laissa résonner un petit "clic" quand je lui lançais un "Alohomora", signe que j'avais réussi. Je sautais sur place, complètement hystérique, et en proie à une joie démesurée. J'allais faire voler les plumes de mon coussin, pour les amener jusqu'à la poubelle, avant de me rappeler d'un sort que j'avais vu dans un des films. Je les replaçais donc sur mon lit, avec à leurs côtés la sous-taie de mon coussin complètement vide, avant de pointer de la main ces derniers, et de chantonner mentalement (je savoure merde !) un "Réparo". Les plumes rentrèrent de leur propre chef dans le tissu qui, lorsqu'il fut rempli, se recousu de lui-même, et redevint comme neuf. Je souriais bêtement, et tellement fort, depuis le début de mes exercices, que mes joues commençaient à me faire mal, mais je n'en avais cure. Je faisais ensuite léviter mon coussin vers son jumeau, à la tête de mon lit, et me laissais retomber sur ma chaise de bureau avec satisfaction.
Finalement, l'heure du repas avait sonné, et c'est pratiquement en dansant, que j'allais rejoindre la grande salle. Je crois que j'ai mangé au moins trois assiettes complètes de viande, accompagnée de purée. Faut croire que je suis à moitié ogresse. Tandis que je me servais, une deuxième fois, d'une copieuse part de gâteau aux citrons, la voix tranchante d'un certain professeur, me fit (presque) sursauter. Je me retournais donc, tout sourire, vers lui.
" Miss. Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais ici, quand on s'engage à suivre un cursus scolaire, on se rend aux cours en question."
Je levais un sourcil amusé, bien décidée à ne pas perdre ma bonne humeur à cause de lui. J'essuyais le coin de mes lèvres, avec un certain flegme (ou un air snobe, au choix), avant de lui répondre.
"Monsieur, de là d'où je viens, les professeurs sont présents, lors des cours en question. Et pour ce qui est d'hier soir, j'étais souffrante. Je vous remettrai le mot de l'infirmière, lors de notre "entretien" de ce soir. Du moins, si vous me faites l'honneur de vous y rendre, cette fois".
C'est drôle, vraiment, de voir le professeur Rogue, se battre intérieurement avec sa patience, pour ne pas m'"Avada Kedavradiser". Je tentais un coup d'œil furtif vers Dumbledore qui, comme mon instinct me le dictait, nous regardait sous ses minuscules lunettes, avec un sournois petit sourire amusé, dissimulé sous la longue barbe. Je me mordais l'intérieur de la joue, pour ne pas m'esclaffer, ce qui aurait, je crois, fait perdre tout contrôle au directeur des Serpentards.
"Vous resterez une heure de plus ce soir. Je n'ai aucun doute sur le bien que vous fera, une longue réflexion sur votre comportement. En récurant méticuleusement des chaudrons sales, évidemment."
Je lui ai souri, en chantonnant (oui encore) un "Ça roule", et retournais à mon dessert. Je l'entendis respirer profondément, avant de partir (carrément) de la grande salle.
Je crois que je l'ai énervé, haha.
-O-
À vingt heures précise, je suis arrivée dans la classe de potions, habillée de ma longue robe noire légèrement moulante, que j'avais, quelques minutes plus tôt, matérialisée de toutes pièces, grâce à un sort de couture (j'aurais cousu ça manuellement, je ressemblerais à un épouvantail, je remercie donc le sorcier, ou la sorcière, qui a inventé ce sort). J'avais eu plus de mal à métamorphoser mes chaussures vernies (maudites soient elles), mais j'avais le grand plaisir, de désormais, être chaussée d'une paire d'escarpins décents, qui me donnent quelques centimètres de plus, pour jouer au regard qui tue avec Severus Rogue.
Ce dernier, comme à son habitude, m'ordonna de rentrer, sur un ton tout à fait charmant. J'allais donc déposer mes affaires sur mon bureau habituel, lui remettais mon mot d'excuse pour la veille, et m'assis ensuite inconfortablement sur ma chaise. Il m'accorda un regard empli d'amertume, et me désigna pas moins de quinze chaudrons dégoulinants de potions, à nettoyer, avec un certain sadisme dans la voix. Nous en étions là, lui me souriait de façon narquoise, et attendait que j'ose répliquer quelque chose, et moi, je le fixais, un sourire amusé collé au visage (non, je ne suis pas maso).
"Vous allez, vous activer ? Vous avez peut-être deux heures avec moi, mais je peux très bien patienter plus longtemps, si votre travail n'est pas fini."
Je fis la moue (actrice de niveau dix) en mimant le regret, je regardais de façon théâtrale les récipients, qui attendaient que je me meurtrisse les mains, avec une pointe de défaitisme dans le regard (Oscar en vue), tandis qu'il jubilait de plus en plus d'avoir le dessus sur moi. Je pris une voix peinée de petite fille repentante, et demandais ensuite :
"Monsieur, quand ma punition sera terminée, je pourrais retourner dans ma chambre ?"
Il souleva un sourcil, agacé que je perde du temps, et que je l'empêche de se la couler douce. Il soupira, et sur un ton mielleux me répondit.
"Vous pensez peut-être, que votre présence me met en joie, et que je souhaite faire perdurer le plaisir ? Évidemment, que vous ficherez le camp juste après, loin de moi l'envie de vous voir vous rouler les pouces".
Tiens, faut croire qu'on est allé à la même école de sarcasme.
Ayant reçu la réponse que j'attendais, je me levais, et allais vers le premier chaudron, sous le regard perçant de Sevy. Je soupirais exagérément (je voudrais remercier mes parents, sans qui je ne serais pas là aujourd'hui ...), et me concentrais au maximum. Il s'agissait, désormais, de ne pas se louper. Je sentis le fourmillement caractéristique, qui survient quand je lance un sort, et prononçais la formule mentalement, en imaginant, en plus, le résultat que j'attendais. Une chaleur émana de ma poitrine, et comme à chaque fois, je sentis une onde de magie sortir de mon corps pour "éclater", et se répandre autour de moi. J'ouvrais les yeux, que j'avais fermés pour mieux m'imprégner de mon but, et inspectais le résultat. Parfait !
Je fis demi-tour, tout sourire, et allais ramasser mes affaires. Je lançais un regard vers le professeur Rogue qui, immobile fixait ses chaudrons, propres, et si éclatants, qu'on aurait pu croire qu'ils étaient neufs.
Je crois qu'il a bugué, car il ne clignait même plus des yeux. Loin de m'en soucier, je l'ai salué, et je suis repartie, au summum de l'amusement, vers la sortie.
Quand j'ai entendu un " Oh, vous" agacé (bien que le mot est faible), et que je fermais la porte de sa classe, je n'ai pas douté un seul instant que cette journée, est la meilleure que j'ai vécu à Poudlard, depuis mon arrivée.
En fait, je pense que le Choixpeau avait raison de dire, que je suis faite pour la maison Serpentard.
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