007
Jour 5 : Lundi 26 Novembre.
Ce matin, après mon petit-déjeuner, je n'avais pas franchement envie de bosser sur mon projet. Je crois que je ferai ça ce soir, pendant mon "heure de colle" avec la chauve-souris. Non, ce matin, j'avais envie de bouger, pire qu'une pile électrique, je n'arrivais pas à tenir en place. La nuit horrible que j'ai passée, n'y est pas pour rien. J'ai eu un mal fou à dormir, je crois m'être réveillée au moins à trois reprises et à chaque fois, je mettais beaucoup de temps à replonger dans les songes, car je n'étais plus fatiguée. Connaissant la marmotte qui sommeille en moi, ce fut étonnant. Si un jour je réussis à faire apparaître mon Patronus, à n'en pas douter il aura la forme de cet animal !
Je finissais de dévorer mon troisième croissant, quand je vis les nombreux élèves se disperser pour finalement disparaître de la grande salle, l'heure du début des cours avait sonnée. C'est donc nonchalamment que je me suis dirigée vers l'entrée de l'école. Que faire ?
Me rappelant ma curiosité de l'avant-veille, je me suis engloutie dans les profondeurs de l'école, bien décidée à trouver l'entrée de la maison des Serpentards.
Ma carte bien calée dans ma poche, et ma baguette coincée dans mes cheveux (à défaut d'élastique, on fait avec ce qu'on a pour s'attacher la tignasse), j'étais aux aguets. Loin de moi l'envie de croiser Rogue, voire Malefoy qui devient de plus en plus agaçant à me fixer tout le temps. J'ai salué deux tableaux (la honte), qui m'ont mise en garde sur les lieux peu accueillants pour les élèves des autres maisons. Je rasais les murs, littéralement, le dos collé aux briques humides. Aux changements de couloirs, je jetais un coup d'œil au suivant, sans être vue d'un quelconque visiteur.
Si quelqu'un m'avait croisée à cet instant, il aurait cru, à cause de mon accoutrement, que j'étais Voldychou en personne. Tapie dans l'ombre des couloirs, cachée sous ma longue cape noire, je glissais sur le carrelage tel un spectre entre les murs. Non, à dire vrai, j'avais l'air ridicule, je grinçais des dents d'appréhension, je respirais comme un bœuf - tant j'avais chaud sous ma capuche - et je ne voyais quasiment rien à cause de cette dernière. À plusieurs reprises, je faillis trébucher, car je marchais sur le bord de ma cape à cause de mes mouvements se voulant furtifs. Une belle représentation de la discrétion en soit.
Finalement, je suis arrivée devant un immense tableau. Il faisait au moins deux fois ma taille et était large de bien deux mètres. J'ai tout de suite su que c'était l'antre aux serpents. Les ornements argentés qui entouraient le cadre, étincelaient dans cette presque obscurité ambiante, une énorme torche de chaque côté de l'entrée donnait un air lugubre à l'homme qui avait la tâche de vérifier le mot de passe, avant de laisser entrer qui que ce soit. D'ailleurs, quand j'y pense, je ne sais même pas si un élève d'une maison, peut entrer dans celle d'un autre, en supposant qu'il ait le mot de passe ... Question bête et existentielle à la fois.
L'homme que je ne reconnus pas sur la toile, me toisa de toute sa hauteur, il portait un uniforme d'aristocrate qui me rappela vaguement celui du Baron Sanglant. Ses longs cheveux attachés en catogan, renforçaient mon impression que cette personne faisait partie de la haute société. Une canne à la main, et un livre dans l'autre, il me snobait en beauté, trouvant sa lecture plus intéressante que ma pauvre petite personne. Maintenant que j'étais là, je ne savais pas quoi faire. Pourquoi avais-je voulu venir ? Par curiosité certes, mais sans réel but. Du coup, je me trouvai idiote d'avoir fait tout ce cinéma pour arriver à bon port pour, au final, repartir la queue entre les jambes. Un "Vous allez déguerpir d'ici oui ?!" me fit sursauter, et c'est après avoir, avec élégance, tiré la langue au rabat-joie, que je fis demi-tour pour retourner au rez-de-chaussée.
Malheureusement, mon but se révéla plus difficile que prévu.
Dans le couloir qui me mena, presque, à l'entrée de la salle de cours de Severus, je me fis crier dessus, sans sommation, par Peeves, l'esprit frappeur de Poudlard. Connaissant le personnage, ne perdant pas de temps, je commençai à courir à grandes enjambées pour le distancer, mais ce ne fut pas aisé. Il était rapide, beaucoup trop pour ma maigre endurance. Je tournai et arpentai les couloirs les uns après les autres, de temps à autres, je me permettais un regard en arrière, mais le "fantôme" riait de son énorme bouche et restait toujours sur mes talons. Par moments, il me fallu éviter les craies qu'il me lança dans le dos, à d'autres une chute douloureuse, alors qu'il faisait voler les tapis qui décoraient le sol glissant.
Finalement, à bout de souffle, j'arrivai dans un énième couloir et entrai dans la première pièce qui se proposa à moi. Un placard que je n'inspectai pas plus longtemps, tandis que je refermai la porte derrière moi avec empressement.
Silencieuse et nerveuse à la fois, j'attendis quelques secondes avant d'oser respirer.
Peeves passa devant la porte de mon refuge de fortune avec un cri à faire dresser les cheveux sur la tête, heureusement, il ne s'arrêta pas et continua sa poursuite, pensant sans doutes que j'avais pris de l'avance et étais déjà plus loin. J'expirai mon souffle avec soulagement. Un point de côté me vrillait les côtes, aussi, je m'assis à même le sol pour me calmer et reprendre mes esprits, dans le noir le plus complet.
J'essuyai la sueur qui perlait sur mon front et rattrapai de justesse ma baguette. Elle ne tenait plus beaucoup entre mes cheveux à cause de cette course. Je triturais le bout de bois depuis une minute ou deux, quand une folle idée traversa mon esprit. D'une voix claire, et pas du tout assurée, je prononçai un Lumos, avec un petit mouvement du poignet. Rien, à part un bruit ressemblant à un feu qu'on éteint à grand renfort d'eau. Je gardai pour moi l'insulte qui me démangeait et soupirai brusquement en reposant mon dos contre ce qui me sembla être une étagère.
Tout à coup, je fus fatiguée. Les heures de sommeil qui me manquaient se rappelèrent à moi d'un seul coup, et c'est à la limite de l'épuisement que je tentai de garder les yeux ouverts. Ne trouvant pas de raison de rester là plus longuement, je me levai précautionneusement et trouvai, avec difficulté, la poignée pour sortir de cette pièce exiguë.
Ne sachant plus du tout où je me trouvais, je dictai à ma carte ma destination. Le pas lourd, je remontai à la surface et accueillai la lumière du jour avec délice. Je délogeai une araignée qui avait élu domicile sur ma cape, tandis que j'entrai dans les toilettes des filles du premier étage pour un brin de toilette.
Avec soulagement, je n'y croisais pas Mimi Geignarde. Les lieux étaient vides, c'est dans un calme complet que je me passai un peu d'eau sur le visage. Avec un claquement de langue agacé, je me fixai dans le miroir. J'avais de belles cernes sous les yeux et ma peau, d'ordinaire pale, me donnait des allures de cadavre sur pattes. Du coin de l'œil, je pouvais voir l'entrée de la chambre des secrets. Lentement, je me positionnai devant. Benh, crois-le ou non, mais murmurer des paroles quelconques en imitant un serpent ne permet pas d'ouvrir le passage, je ne dois pas avoir le "truc". Bon, à dire vrai, cela ne m'aurait pas avancé d'y arriver, je ne comptais pas descendre dans les conduits poussiéreux et poisseux de Poudlard. Cela relevait surtout du challenge, mais faut croire que ce rêve veut tout mettre en œuvre pour faire dégonfler mon égo au plus bas, car je n'arrive à rien depuis que je suis arrivée ici.
Finalement je suis retournée dans ma chambre, j'avais besoin d'une bonne sieste, mais quand je suis arrivée, et que j'ai vu qu'il n'était que dix heures, je me suis dis qu'attendre le début de l'après-midi pour la faire serait plus opportun. Du coup, faisant fi de ce que j'avais prévu pour ce soir, j'ai mis au propre mes notes de recherches. C'est tout de suite plus compréhensible ! J'ai même pu approfondir une partie du sujet, ce qui me motive un peu plus. Il faudrait que j'aille au chemin de traverse pour acheter quelque chose, pour des essais pratiques. Mais je me demande si cela ne serait pas abuser de la gentillesse du directeur que de lui demander, d'encore, m'accompagner et de me donner de l'argent ... Je verrai ça plus tard.
Cela fait cinq minutes que l'heure du dîner à sonnée. Je vais aller manger un petit bout... J'ai l'impression de ne faire que ça, manger !
-O-
Et bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que ma sieste m'a fait du bien !
Durant le repas, et surtout pendant la digestion, j'avais les yeux complètement tiraillés par la fatigue. Quand je suis sortie de table, Poliakoff est venu me parler, nous avons fait un bout de chemin ensemble vers ma chambre. Il m'a proposé d'aller, plus tard, dans le parc pour un vol en balai, mais j'ai été franche avec lui, et lui ai avoué mon vertige. Il s'est senti assez à l'aise avec moi, pour se permettre de se moquer gentiment, je ne lui en veux pas, c'était amusant et loin d'être fait par méchanceté.
Quand nous sommes arrivés devant ma porte, un petit malaise s'est installé entre nous. Je voyais bien qu'il n'avait pas envie de partir et qu'il fixait subtilement l'intérieur de mon chez-moi. Mais suis-je autorisée à y faire entrer quelqu'un ? Et quelqu'un du sexe opposé de surcroît ? J'en doute, enfin si j'étais une élève, cela ne ferait aucun doute que non. Après tout, les dortoirs des élèves ne sont pas mixtes, et un sort empêche le sexe opposé d'y faire irruption, donc, si on suit cette logique ... Mais je ne suis pas une élève ... J'allais ouvrir la bouche pour lui expliquer que je n'avais pas l'autorisation de recevoir qui que ce soit, quand la voix, désormais bien connue, de Fred-Georges a résonné dans le couloir.
- Amy, c'est ça ? Un souci ?
Heu ... Je ne sais pas pourquoi il a posé cette question, étant donné que je ne donnais pas l'impression d'être en grande détresse, mais je suppose qu'il n'a rien trouvé de mieux dans la ... précipitation ?
J'ai donc rassuré l'un des jumeaux et lui ai confirmé que c'était bien mon prénom. Il a vaguement salué Poliakoff d'un mouvement de tête, et a rapidement retrouvé sa position préférée, épaule collée au mur, les jambes et bras croisés. Ce type est d'un flegme ... Et ce sourire outrageusement surjoué, j'en roulai des yeux avec amusement.
Le Scandinave s'est apparemment senti de trop, car il m'a fait un baise main (une première pour moi), et m'a souhaité une bonne après-midi en partant. Quand il a disparu de ma vue, je me suis retournée vers la tête rousse pour enfin lui poser LA question. Il en a ri, mais je m'en fichai, il me fallait savoir. Et donc, c'est Fred.
Il a sorti un petit emballage de sa poche, et m'a proposé une friandise. Je l'ai regardé avec un sourcil levé. Ai-je l'air si idiote ?
J'ai refusé, en lui expliquant que je n'avais pas vraiment envie de me mettre à vomir dans les prochaines minutes, ou de voir mes cheveux devenir violets. Il a pouffé de rire. Bizarrement, j'ai trouvé ça adorable. La fatigue ...
- Apparemment, tu me connais bien ! Tu t'es renseignée ?
Alors lui, il ne manque pas de culot, c'est le moins que l'on puisse dire. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi franc, enjôleur et curieux à la fois, sans en rougir. Manque de bol, moi, je rougis presque sur demande, c'est donc naturellement que j'ai senti mes joues chauffer. Je pense que c'est son petit sourire en coin, et ses yeux rieurs et caressants à la fois qui en sont la cause, car en soit la question ... Non, je n'ai pas fait de recherches, par contre j'ai vu tes films ! Me mordant l'intérieur de la joue, pour m'empêcher de rire, j'imaginai sa tête si je lui répondais ça. Heureusement, j'ai (parfois) un bon self-control.
- Pas besoin, ta réputation te précède. Ton nom est presque aussi célèbre, que celui de Zonko.
Ma réponse lui a apparemment fait plaisir, car il a bombé le torse en inspectant ses ongles. Encore une fois, je me félicite d'avoir vu à tant de reprises les films. J'ai soufflé de soulagement quand il a changé de sujet pour me parler de Rogue, me plaignant de devoir travailler avec lui. On s'est tout de suite bien entendu après de nombreuses critiques envers le professeur de potions. Moi rancunière ? Penses-tu ...
Finalement, après une dizaine de minutes, il m'a fait la bise (bah, écoute, demain on tape sur les fesses), et m'a, à son tour, souhaité une bonne journée. Lui, avait cours de sortilèges dans les minutes qui suivaient. J'ai donc pu (enfin) faire ma sieste.
Une bonne et longue siestounette. Il était seize heures, quand je suis partie vers la bibliothèque pour y emprunter plusieurs livres de botanique, de potions, et de sortilèges, pour travailler ce soir. Ils sont posés sur mon bureau avec mes parchemins et mon encrier. Ce soir, Severus Rogue, tu ne me verras pas me rouler les pouces, foi de ... Oh, tiens !
-O-
Très sincèrement, je ne sais pas trop comment le prendre. Quand j'ai eu cette idée "lumineuse" d'aller embêter le directeur pour des futilités (dois-je vraiment préciser qu'elles sont inutiles en plus ?), je ne m'attendai pas à ce résultat.
Lorsque ma carte, m'a indiqué que Dumbledore était dans son bureau, je n'ai pas perdu un instant et j'ai presque couru vers ce dernier. J'ai énoncé à la statue le mot de passe que le vieil homme m'avait confié et rapidement, je m'élevai vers son repère grâce aux escaliers tournants. Quelques instants plus tard, après un "entrez" prononcé d'une voix douce et basse, je me retrouvai face au directeur de l'école. Il semblait soucieux et avait les traits tirés. Dormait-il mal aussi ?
Je bafouillai un peu. Il faut dire que ma demande était, en réalité, plus un caprice qu'autre chose, et je me trouvai audacieuse d'oser en faire la requête. C'est donc d'une voix mal assurée que je demandai au directeur, l'autorisation de me coiffer du Choixpeau pour découvrir à quelle maison j'aurais appartenu, si j'avais réellement fait partie de cette école.
Il sembla étonné de ma demande et souleva un sourcil avant de me sourire. Les quelconques soucis qui pesaient sur ses épaules un instant plus tôt, donnaient l'impression d'avoir disparu suite à ma demande qui, de toute évidence, l'amusait. C'est en fredonnant doucement un air qu'il me semblait familier, qu'il se dirigea vers la grande étagère pour se saisir du chapeau magique. Il m'invita à m'approcher et, avec un petit sourire repentant et timide, je me suis exécutée.
Benh, crois-le ou non, mon Cher Journal, mais je suis une Serpentard. MOI !
Je ne vois vraiment pas pourquoi, le Choixpeau a trouvé judicieux de me donner cette maison. Enfin, suis-je manipulatrice ou rusée ? Ai-je vraiment la prétention, de vouloir être la meilleure quelle que soit la façon d'y arriver ? Ou bien encore, d'avoir de l'ambition à ne plus savoir par quoi commencer ? ... ??? ....
...
Foutu chapeau qui voit trop clair à mon goût.
Quoi qu'il en soit, j'en ai profité. Après la surprise de l'annonce de l'autre casquette à plumes, je demandai au directeur s'il serait possible de me procurer certains objets Moldus, voire certains livres qui parlent de technologie non-sorcière. Il en fut d'autant plus étonné, apparemment, je suis la première qui lui fait une telle demande, et je ne cesse de l'étonner.
Il m'a tout de même demandé pourquoi, et au fond, je comprends qu'il se méfie. Il m'écouta attentivement lui expliquer mon projet et ... la raison de mes recherches, ce qui le fit tousser légèrement (il me cachait son amusement surtout) sous sa longue barbe. Il acquiesça et me demanda ce dont j'avais besoin, exactement. Je lui énumérai les différents objets, je n'avais pas vraiment de références de livres, mais lui expliquai de quoi je voulais qu'ils parlent, et il le nota sur un petit parchemin. Il me dit qu'il se rendrait en "ville" dans les prochains jours et tenterait de ne pas oublier. Je le remerciai mille fois avant de m'apprêter à sortir.
- Je vous souhaite de réussir Miss.
J'avais l'impression qu'il ne parlait pas seulement de mon projet, mais de bien d'autres choses quand il me dit cela.
-O-
Durant le dîner, j'ai eu le plaisir, si j'ose dire, de recevoir la visite d'un hibou à ma table. J'engloutissais une part de pudding à la vanille, quand l'oiseau est venu déposer un long et épais colis devant moi. Je le remerciai d'une petite tape sur la tête et il partit légèrement vexé après un cri strident (note à moi-même, ne plus confondre un hibou et un chien, les hiboux sont susceptibles). J'ai repoussé avec chagrin mon assiette, et j'ai entrepris d'ouvrir le paquet. Je ne te dis pas la surprise que j'ai eu d'y trouver un balai ! Les yeux ronds, je fixai le long bout de bois avec dégoût. Je cherchai ensuite dans la pièce la tête de celui qui, j'en étais certaine, m'avait envoyé ce "cadeau". Après un tour de salle, je le vis tout sourire me regarder et lever un pouce. Je lui fis une grimace en retour et du coin de l'œil, maudissait l'objet damné qui allait me donner des sueurs froides. Il y avait un petit mot dans l'emballage, il disait :
" Vaincre nos peurs nous rend plus serein, oser les affronter fait de nous des êtres accomplis. Et même si la tâche se révèle ardue, nous avons la satisfaction d'avoir essayé".
Au Diable, les dictons à la noix ! J'ai envie de faire pipi dans ma culotte tellement j'ai les foins.
Depuis que je suis rentrée dans ma chambre, et que j'ai posé l'objet du démon dans un coin, je ne peux plus m'empêcher de le fixer toutes les dix minutes. Pourquoi il m'a offert ça bon sang !? J'aurais franchement préféré une boîte de chocolats, voire un porte-clés, ou une bouillotte, mais ça .... Je sens que je vais devoir éviter Poliakoff jusqu'à nouvel ordre, car il va vouloir que je monte en selle rapidement, ça, j'en suis certaine !
Grrr... Cette journée commence à me saouler. Entre Peeves, mon échec en magie, ma fatigue qui revient par intermittences, ça, et dans plus très longtemps, mon heure avec Rogue ... J'ai hâte de retourner dormir.
-O-
Comme la première fois, j'étais à l'heure devant la porte de la salle de potions, un peu plus préparée psychologiquement toutefois. J'avais dans les bras mon chaudron, qui contenait mon encrier, ma plume, mes parchemins vierges et mes notes. Dans ma sacoche en lin noir, mes bouquins qui, tout le long du trajet, avaient pris un malin plaisir à me cogner contre la hanche. J'attendis que le grincheux me donne l'autorisation de rentrer avec impatience, que faisait-il donc ?
Je frappais encore une fois après vingt secondes. Hors de questions qu'il me dise que j'étais arrivée en retard. Au bout de deux minutes de ce même traitement, je décidai d'entrer.
La salle était vide. La cheminée, pourtant, envoyait des ondes de chaleur dans toute la pièce. Je déposai mes affaires sur le même bureau que la dernière fois et les installais ensuite de façon organisée pour me mettre au travail. J'ouvris le livre de botanique et commençai ma longue lecture.
J
e ne suis décidément pas faite pour cette matière. Les nombreuses plantes qui existent dans ce monde sont vraiment étranges, et leurs noms sont pires que ceux que donnent les Moldus aux médicaments. Le fait que je ne parle pas du tout le latin ne m'aide pas non plus. Au bout de vingt minutes d'énervement - car oui, chercher après des plantes que je ne connais pas, sans réellement savoir ce que je cherche en plus, ce n'est pas une super occupation - je décidai de passer aux potions.
Je soulignai avec application la potion d'Aiguise-Méninges, que Rogue avait préparée lors de notre première entrevue ici. Sa préparation était rapide et facile et les ingrédients se trouvaient aisément (au cas où, Severus, dans sa grande bonté me refuse l'accès à sa réserve). Je feuilletai page après page, mais aucune autre préparation n'attira mon attention. Soit elles étaient compliquées, et prenaient plusieurs jours à mijoter, soit les ingrédients étaient tellement durs à trouver, qu'il me faudrait travailler trois mois en cuisine avec les elfes de maison pour pouvoir me les faire "livrer". Je refermai le livre et soupirai d'agacement.
En effet, comme me l'avait dis le maître en potions, il n'existait aucune plante, ou potion, pour conserver magiquement un philtre ou un élixir. J'en rageai intérieurement, j'avais tellement envie de clouer le bec à cet homme.
J'en conclu qu'il ne me restait plus qu'une seule alternative : les sortilèges. Je me félicitai d'avoir déjà demandé au directeur les éléments dont j'avais besoin pour m'y atteler. Il restait tout de même un problème, et de taille : mon manque de magie. Cela allait drôlement me poser problème pour tenter d'ensorceler un objet Moldu. Je n'étais pas contre l'idée de m'entraîner des heures et des heures pour réussir à le faire, mais il fallait que le destin me donne un coup de pouce et me permette de faire plus que de la fumée blanche avec ma baguette.
Avec un froncement de sourcils, je vérifiai l'heure. Il ne restait que vingt minutes de "colle", et toujours pas de tortionnaire en vue. Je doutais fortement qu'il m'ait oubliée, donc l'hypothèse qu'il soit retenu ailleurs me sembla logique. Soupçonnant que le directeur des Serpentards ait lancé un sort, ou que sais-je d'autre, à la salle pour savoir si j'étais bien là (parano moi ?), je décidai de rester bien sagement jusqu'à la fin de l'heure. Je rangeai mes notes et ma plume dans mon chaudron, ainsi que mes livres dans ma sacoche. Si j'avais su, j'aurais prit celui de sortilèges.
Le fait que je sois seule me donna un peu plus d'audace. En me promenant dans la classe, je grimaçai de dégoût devant les nombreux récipients. Dans certains, se trouvaient des cafards séchés, dans d'autres, des herbes. Quelques uns contenaient seulement un liquide, dont la couleur variait au fil de mon inspection.
Une petite armoire, dont la hauteur ne dépassait pas mes hanches, attira mon attention. Quelques bouquins y étaient rangés. Curieuse, je lisais leur titre et en concluai que je ne trouverais rien qui ne puisse m'aider ici. Des potions, toujours des potions. Je passai devant la porte de la réserve en me forçant à ne pas l'ouvrir. Ah douce tentation.... Finalement, après un tour de salle complet, je revenai à ma place en passant aux côtés du bureau du professeur, un mot était posé dessus. Je regardai bêtement autour de moi, au cas où quelqu'un serait apparu et m'espionnait (mais non, je ne suis pas parano je te dis !), et lorgnai les quelques mots inscrits dessus.
"Tâchez de briller grâce à votre capacité à ne rien faire de répréhensible durant mon absence. Interdiction d'utiliser les chaudrons sans ma présence dans ce lieu. Demain, même heure ici."
Charmant, comme toujours.
Apparemment, je ne suis pas la seule à psychotter et à voir le mal partout, vu qu'il s'est senti obligé de donner des directives idiotes. Que j'ai suivies sans même les connaître d'ailleurs. En passant, je me trouve un peu bête de ne pas avoir été vérifier son bureau en arrivant, mais passons ... En tout cas, il n'a pas trouvé nécessaire de justifier son absence, j'adore ces personnes qui se sentent au-dessus des "lois" et ne font aucun cas des règles qu'ils ne se gênent pas à rappeler aux autres. J'avais une furieuse envie de lui écrire un petit mot en retour, mais je me suis abstenue, il ne faut pas pousser sa patience à bout non plus. Et mon côté respectueux envers mes ainés se rappelle à mon bon souvenir, en prime. Mais si demain soir, il s'amuse encore à m'agacer, je ne me gênerai pas, foi de Serp.... Tsssssss !!!
J'ai patienté comme je le pouvais les dernières minutes qu'il restait avant la fin de l'heure de "colle", et suis retournée sans encombre vers ma chambre.
Bizarrement, une petite partie de moi est déçue de ne pas avoir eu l'immense plaisir ... Hum ... de voir Severus Rogue ce soir, mais je crois que mes nerfs, eux, sont d'un tout autre avis. Quoi qu'il en soit, même si ce n'est pas une avancée colossale, j'ai pu cerner mon futur travail, et c'est plutôt positif. Demain, je retente de faire de la magie, il faut absolument que j'y arrive.
Mon petit Journal, je te souhaite une douce nuit, et te dis à demain pour de nouvelles aventures palpitantes ... Faut que j'arrête l'ironie, ça fait trop Serpentard à mon goût.
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