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8 octobre - AMPHITHEATRE



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Son sac bien amarré sur son dos, SeokJin remontait la Via della Navicella en admirant la façade des immeubles qui avaient hérités de bien des épisodes historiques. Les bâtisses fascistes nées de la deuxième Guerre Mondiale se disputaient le territoire avec les fragments de la Rome impériale, les vestiges gothiques et son épicentre baroque. La ville éternelle aux mille visages se transformait au fil des ans et des millénaires sans jamais perdre complètement ses nombreuses identités.

Arrivant au croisement de la Via Claudia et de la Via Celio Vibenna, il prit le temps de s'arrêter en amont du passage piéton pour admirer l'extérieur majestueux du Colisée. L'amphithéâtre de pierres grises surplombait la rue d'une ombre colossale en forme d'ellipse, déformée par la lumière de fin d'après-midi. Les quatre étages d'arches minérales étaient transpercés par les rayons dorés du soleil et s'évanouissaient dans une cascade de roche écroulée. Comme un puzzle ne demandant qu'à être reconstitué, le Colisée semblait avoir été découpé volontairement pour le plaisir des yeux des spectateurs et l'esprit investigateur de SeokJin.

Il se présenta à la billetterie avec une innocente excitation, impatient de découvrir ce monument emblématique de l'Italie antique.

Quelle ne fut pas sa déception lorsqu'il trouva les grilles closes et le kiosque fermé. Il avait étudié cette architecture pendant de très longues années, passionné par son histoire et avait économisé dans le but de venir jusqu'en Italie le visiter. Et voilà que l'édifice était fermé !

Dépité, il entreprit de faire le tour espérant secrètement peut-être passer à travers une barrière mal fermée. Mais le bâtiment était l'un des plus protégés de la capitale et il était évidemment absurde de penser une faille dans son plan de sécurité.

Cependant, arrivé à la moitié de l'ellipse, un homme capuché, petit et bosselé lui coupa la route, lui adressant un sourire énigmatique.

- Bonjour étranger, souhaitez-vous passer les portes de l'Histoire ?
- Pardon ?
- Je connais un moyen de visiter cet amphithéâtre orgueilleux.
- Orgueilleux ? répéta SeokJin septique.
- Souhaitez-vous passer la frontière de ses barrières et découvrir le Colisée sous les jeux et les spectacles de sa mémoire ?

SeokJin se laissa quelques secondes d'hésitation, tout ce charabia avait un air d'escroquerie mais il avait dépensé tout son argent pour venir en Italie et n'y remettrait certainement pas les pieds avant une éternité.

- Comment ? demanda l'intéressé.
- Jeune homme, il vous suffira de fermer les yeux et de boire dans un calice d'or, forgé des mains de l'artisan qui forgea autrefois le bouclier des gladiateurs.
- Où puis-je trouver un tel calice ?
- Juste ici, étranger... juste ici, répondit l'insolite personnage en sortant de sous son long manteau une coupe dorée.

En son sein flottait un liquide bleuté, aux inexplicables reflets moirés.

Peut-être était-ce une drogue, un poison, une erreur, mais SeokJin attrapa la coupe, ferma les yeux et but son contenu d'une traite.

Lorsqu'il les rouvrit, une exclamation de stupeur traversa la barrière de ses lèvres. Autour de lui les rues de pavés étaient frappées par le martèlement des sabots et les roues de chariots. Plus une voiture ne circulait, plus un feu tricolore ne dictait les flux de passage. La moitié du Colisée qu'il avait juré voir en ruines était là, fièrement édifiée dans un ovale de pierres parfaitement achevé. Il se pinça le bras, se frotta les yeux, persuadé d'être au beau milieu d'un rêve lorsqu'un homme le bouscula.

- Fuori ! Sei in mezzo alla strada! Cria ce dernier dans un Italien belliqueux en ramassant un pot de lait laissé tomber lors de l'impact.

L'homme passa son chemin et SeokJin n'en revenait pas. Il marcha, déterminé, vers l'entrée du Colisée où était regroupée une petite foule, billet à la main. Il fouilla ses poches par instinct et fut surpris d'en ressortir un billet de papier jauni.

Incroyable, se dit-il avant de présenter son ticket à l'entrée.

Autour de lui, les spectateurs portaient des lacernes ou toges multicolores. Les drapés savamment composés tombaient tantôt gracieusement tantôt grossièrement sur leurs hanches ou leurs épaules et beaucoup portait une couronne de laurier sur les cheveux. SeokJin zieuta un instant son propre accoutrement et fut stupéfait de voir qu'il était vêtu d'un attirail semblable.

Il se laissa porter par la foule jusqu'aux gradins où il s'installa entre deux Romains qui ne lui prêtèrent guère attention. Alors que les citoyens autour de lui discutaient bruyamment en attendant le début de l'événement, SeokJin prit le temps d'admirer l'architecture vivante qui prenait place sous ses yeux. Il voyait les gradins remplis, prêts à craquer, les loges impériales où étaient assis l'empereur romain et sa cour. Ce dernier portait une toge d'un rouge sanglant, écho du spectacle qui prendrait place dans cette l'arène.

Soudain la foule s'agita, poussant des cris d'encouragement ou des huées arrogantes sous les yeux le l'empereur allongé sur un fauteuil de velours. Il leva mollement la main et SeokJin entendit le son strident des lourdes grilles se lever, lâchant dans l'arène une dizaine de fauves affamés, maigres, enragés. Ceux-ci dans un concert de rugissements et de plaintes ignorées, courraient dans toutes les directions, cherchant une issue qui n'existait pas. Certains tentaient vainement de grimper les parois à l'aide de leurs griffes acérées mais demeuraient piégés dans la cuve de l'amphithéâtre.

Un conseiller de l'empereur ou simple orateur prit la parole pour annoncer sans doute le début des jeux dans une langue dont SeokJin ne comprenait rien. C'est alors que sous les acclamations du peuple, les gladiateurs foulèrent le sable chaud de l'arène, levant les armes face aux fauves qui seraient leurs proies ou leurs bourreaux. Quoiqu'il en soit, ils seraient les uns pour les autres de féroces tortionnaires.

Les gladiateurs étaient vêtus de maigres armures en métal à tête d'animaux ou de monstres, découvrant immanquablement leur torse afin de laisser une page blanche aux coups mortels qui peigneraient leur peau de blessures sanguinolentes. Armés de lances, d'épées, de tridents ou de filets, ils étaient protégés par de simples boucliers de bois ou de métal, et n'attendaient qu'un mouvement de tête de l'empereur pour entreprendre ce combat à mort.

La violence de ces jeux laissa SeokJin nauséeux.

Seul, assis sur les gradins de pierre, il observa la foule levée et criant dans le vent la mise à mort de tel ou tel combattant, célébrant la souffrance de tel ou tel animal. L'audience honorait par ses cris, le laniste, l'homme qui avait acheté, entraîné, formé les gladiateurs comme de vulgaires marchandises et SeokJin, bien que ne comprenant pas l'italien, connaissait la signification de ce mot. Lanista, signifiait boucher.

Dépossédés de leur liberté, de leur vie, et même de la douleur, les gladiateurs méprisaient la mort et la regardaient en face sans peur, mais secoués de colère et de rage. Et sur le sable rougit par le sang de tous les combattants, la décision de vie ou de mort appartenait à l'empereur qui, d'un pouce levé ou d'un pouce baissé, incarnait la voix divine.

Sous son commandement tombait des corps, devenant pâture pour me fauves, bouclier pour les survivants. À la fin des jeux, ceux encore debout, ne l'étaient que jusqu'au prochain spectacle où, de nouveau, ils offriraient leur vie aux divertissements de Rome.

Lorsque le dirigeant de toute existence, baissa le pouce, SeokJin ferma les yeux.

Les cris cessèrent, les rugissements s'éteignirent, le heurt des lames se tut et la voix de l'homme lui revint, limpide et claire.

- Comment s'est passé votre voyage en Rome antique jeune étranger ?

Les grilles étaient de nouveau fermées, les pierres effondrées, les arches abîmées. Plus un cheval ne parcourait les rues, remplacé par les voitures et les deux-roues klaxonnant.

SeokJin observa sa main où il tenait jusqu'alors son billet d'entrée au tournoi de gladiateurs, mais ses doigts ne contenaient plus que la brise et l'humidité de sa propre paume. La gorge serrée, le cœur lourd, il se retourna sans répondre à ce magicien pernicieux.

La mort avait si longtemps été un jeu dans ce théâtre orgueilleux.


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