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Je peux être la belle, et je peux être le monstre. À toi de déterminer avec qui tu as le plus de chance de survivre, qu'elle part te consumera le moins rapidement. Parce que oui, sois en sûr, les deux le feront. Je suis une chimère et tu es ma proie, mon désir, mon repas puis ce que je jette lorsque je suis repu ou lorsque je me lasse.

J'ai les yeux d'une biche, la peau de porcelaine, mais les crocs du reptile et les ailes du Phoenix. Si tu me touches du doigt, tu touches l'extase avant de te brûler.

Mais une fois tes yeux posés sur moi, il n'y a plus de retour en arrière, l'obsession devient mon deuxième prénom lorsque tu n'es plus capable de t'éloigner malgré les marques qui sertissent ton corps et les cauchemars qui emplissent tes nuits. Tu me suis, tu me regardes, tu me vois en rêve, j'habite tes pensées sans jamais les quitter et envahis l'espace de ton quotidien comme un parasite reproductible à l'infini.

La peur côtoie la fascination et tu ne peux comprendre pourquoi ton esprit s'accroche à un mirage, à une image qui jamais n'existe.

Lorsque tu parles de moi, ils ne comprennent pas, ils ne me voient pas. Je suis terrée dans les profondeurs de ton imagination, mais je prends tant de place que je t'ai convaincu d'être réelle et tangible.

Quand tu me serres dans tes bras, l'air et le vide ne sont que les échos d'un geste inutile.
Lorsque tu discutes et ris avec moi, les regards se posent sur toi comme jugeant un fou aliéné. Et quand ils te disent que je n'existe pas, une sourde colère monte en toi, parce que toi, tu me vois, tu me sens, tu me touches.

Les nuits dans un linceul de luxure et de péché, j'incarne tous tes désirs inavoués.

Regarde le miroir face à toi, je n'ai pas de reflet.
Réponds à l'ami qui te demande : quelle est cette personne qui t'envoute et te possède ?
Décris-moi comme le ferait un peintre.

Tu marmonnes et tu balbuties, le cœur prêt à exploser, tu es incapable de nommer la couleur de mes yeux, l'odeur de ma chair, le timbre de ma voix. Les doigts sur ton crayon ne parviennent pas à poser les contours de ma silhouette, ni un genre, ni un sexe, la feuille est blanche et moi, je souris, je ris, je danse et te dévore.

Cet amour névrosé est une pure invention de ton esprit gangrené.

Mon nom est Psychose. 

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