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11 octobre - DEUIL


Une question douloureuse qu'est celle du deuil n'est-ce pas ?
Un deuil ne se fait pas forcément seul, on peut toujours demander de l'aide, de la compagnie, une épaule pour pleurer.  


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Hoseok plaça comme chaque soir deux assiettes sur la table, deux verres et deux paires de baguettes tandis qu'il s'installait seul à la table, souriant à la chaise vide en face de lui.

- Bon appétit Hyung.

Il mangea son repas avec gourmandise, racontant sa journée, sans jamais perdre le sourire tendre qui arquait ses lèvres. Il parlait ainsi pendant des heures, ignorant peut-être inconsciemment le vide et le silence qui lui répondaient maintenant depuis trois mois.

Une fois le repas terminé, il débarrassait la table, préparait toujours deux bentos pour le lendemain midi puis s'installait dans le canapé et écrivait quelques heures sur un journal dont se détachait la moitié des pages.

Si en apparence, il paraissait toujours heureux et souriant, si aux yeux du monde, Hoseok semblait avoir surmonté ce tragique événement, les pages de ce journal renfermaient tout ce qu'il ne montrait jamais, tout ce qu'il ne dirait jamais.

« Tu me manques, tu me manques, tu me manques. Pas une seconde ne se passe sans que je ne pense à toi, à ton sourire, à tes bras autour de moi, à ta voix qui répondait, même aux plus insignifiantes de mes anecdotes. Comment continuer sans toi ? Comment surmonter ton absence qui creuse un trou béant, une plaie à vif dans ma poitrine et dans ma vie ? Chaque objet ici me renvoie des bribes de souvenirs, de conversations, de situations passées avec toi. Qu'attends-tu de moi ? Que je brûle chaque objet touché de tes mains ? Chaque pièce que tu as foulée ? Chaque souvenir que nous avons construit ? Dois-je effacer cette vie dont tu ne fais plus partie ? Dois-je rencontrer quelqu'un pour combler ce vide immense ? Dis-moi, je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus comment me regarder dans une glace sans éclater en sanglots, sans imaginer les matins ou toi et moi nous levions tous deux, cheveux en pagaille, face à ce même miroir. Le travail, les amis, le semblant de routine me tient debout comme un automate, mon corps semble connaitre par cœur les heures du repas, du lever, du coucher, les heures où il faut sourire, celles où il faut mimer que tout va bien. Mais ça fait trois mois que personne n'est entré dans cet appartement, trois mois que les volets de la chambre à coucher n'ont plus été ouverts. Je crains que les rayons du soleil n'effacent la silhouette de ton corps sur le matelas, ton odeur sur l'oreiller, ta présence dans les draps. Trois mois que je dors sur le canapé, incapable de passer la porte de cette salle qui nous appartenait. Reviens-moi, j'ai besoin de toi. »

Hoseok ferma son journal et le posa sur la table basse. Pas une expression ne fendait son visage, chaque sentiment était enfoui et dissimulé dans les pages de ce carnet qui buvait les larmes qu'il ne versait jamais.

Son portable se mit à vibrer annonçant sur l'écran un appel de Yoongi.

- Allo ?
- Hoseok, on est au bar, on va surement décaler en boite, tu nous rejoins ?
- J'arrive.

L'écran s'éteignit et il observa son propre reflet quelques longues secondes.
Ah... Il serait presque capable de se convaincre lui-même que tout allait bien en voyant se masque étrange.

Il prit son manteau, son portefeuille, son portable et éteignit les lumières plongeant dans l'obscurité de nid de souffrance et de souvenirs. Il ferma la porte à double tour et prit le métro bondé pour rejoindre ses amis dans le centre animé de Séoul. Il lui serait impossible de penser au milieu de toute cette agitation.
Il arriva au bar vers minuit, heure à laquelle ils décidèrent d'aller directement en boîte où Hoseok enchaîna les verres tout en chantant à tue-tête et dansant collé-serré avec ses amis ou des inconnus.

L'euphorie était une drogue sacrément efficace contre les idées noires, bien que fragile et éphémère...

Ils y restèrent jusqu'à l'aube et la fermeture et c'est Namjoon, légèrement plus sobre que le reste du groupe et habitant au plus proche de chez Hoseok, qui ramena sa carcasse complètement ivre. 

- Tes clés, tes clés Hoseok, où sont-elles ?
- Po...pooooches !

Namjoon soupira et fouilla son manteau de fond en comble pour finalement trouver les clés de l'appartement entre les mouchoirs usagés et des capsules de bières. Il les tourna dans la serrure et ouvrit la porte avant de tâtonner le mur à la recherche de l'interrupteur.

- Argh...trop lumineux... couina Hoseok en cachant son visage dans le torse de son ami.
- Hoseok tu ne m'aide pas là !

Laissant tomber leurs affaires sur le sol, Namjoon traîna tant bien que mal son ami jusqu'à la chambre à coucher et émit une petite grimace, il y régnait une odeur de renfermé. Ignorant cet insignifiant détail, il allongea Hoseok sur le lit et entreprit de lui retirer son manteau et ses chaussures.

- Non ! non ! Sur le canapé ! Le canapé ! Pas ici !
- Mais qu'est-ce que tu dis Hoseok tu es complètement saoul.
- Non ! Cria Hoseok en agrippant le t-shirt de Namjoon, les yeux subitement enflammés de larmes.
- Ok, ok j'ai compris, pardon, allons sur le canapé.

Surpris mais témoins de cet élan de panique, il ne posa aucune question et aida Hoseok à marcher jusqu'au salon où son corps s'effondra sur le canapé et s'endormit instantanément. Namjoon prévoyait de le coucher puis de rentrer chez lui mais cette soudaine démonstration de peur et de chagrin le poussa à rester un peu plus longtemps. 

Assoiffé, il gagna la cuisine pour se servir un verre d'eau et en ouvrant le frigo, il remarqua deux bentos. Sur l'égouttoir séchaient deux assiettes, deux verres et deux paires de baguettes. Dans l'entrée, il avait aussi remarqué une paire de chaussures qui n'était pas à Hoseok.

Il aurait pu penser que son ami voyait quelqu'un, mais il comprit trop vite que ce n'était pas le cas.

Dans le salon, ses yeux passèrent sur le journal posé sur la table et seul objet qui n'était pas rangé à sa place et il s'en empara. Hésitant, il prit place sur le sol à côté du canapé. Il jeta un œil à son ami endormi derrière lui et son cœur se serra, sentant qu'il s'était laissé berné par ses sourires, ses rires et sa bonne humeur.

Il ouvrit la première page et commença à lire.
Et plus il lisait, plus sa gorge se serait.
Plus il lisait, plus son cœur sembler peser le poids du plomb.

Des phrases, des textes, des mots, des gribouillages, des pages froissées, arrachées puis recollées, des dessins, des gouttes séchées, sans doute des larmes, tout se mélangeait, s'emmêlait dans un nœud de souffrance et de non-dits.
En trois mois, Hoseok avait rempli une centaine de pages. 

En tête de chaque page, il y avait inscrit la date et l'heure et Namjoon lut avec douleur le dernier mot écrit quelques minutes avant de les rejoindre pour cette nuit frivole, insouciante et inattentive. 

Tous s'étaient laissé convaincre par son attitude. Parce que ça les arrangeait bien que Hoseok ait fait son deuil, ça les arrangeait bien de ne pas avoir à s'occuper d'une dépression ou de sentiments qu'ils ne savaient pas gérer.

C'était si facile, si lâche...

- Oh Jin... murmura Namjoon au milieu du silence. Qu'as-tu fait en le laissant seul ?
- Ji...Jin...

Namjoon sursauta et fit volte face vers Hoseok qui émergeait d'un sommeil profond. Il était treize heures, le soleil était haut dans le ciel et tous deux étaient désormais bien réveillés et sobres. Ils se dévisagèrent comprenant des choses sans oser les prononcer. Hoseok vit le journal ouvert à la dernière page dans les mains de son ami et la porte de la chambre entrouverte. Il vit dans son regard de la culpabilité, du regret, de la peine, de la pitié.

Une vague irrépressible de sentiments sembla déborder de ce maigre corps qu'il tenait debout depuis trois mois et les larmes roulèrent sur ses joues sans qu'il ne puisse les retenir.

- Hoseok... souffla Namjoon en le prenant dans ses bras. Je suis désolé... je suis si désolé.

Il le laissa pleurer dans son cou pendant de longues minutes sans dire un mot.
Il était si douloureux de le voir céder ainsi, de voir cette figure souriante voler en éclats et découvrir sous le masque, le visage qui combattait seul le manque et l'absence.

Tenant toujours Hoseok serré contre lui, Namjoon prit son portable et envoya à tout leur groupe d'amis un message qu'il jugeait nécessaire :

« RDV ce soir chez Hoseok pour manger, je ne tolérerai aucun refus ni aucune excuse bidon (oui Jungkook c'est à toi que je fais référence), on a merdé, et il a besoin de nous, de nous tous, pour surmonter ça. Plus question de le laisser seul. »

Certains d'entre eux débarquèrent une trentaine de minutes plus tard, les retardataires arrivèrent inquiets en début de soirée, leurs sacs chargés de matelas gonflables, de snacks, de DVDs, de boîtes de mouchoirs, d'albums photos ou tout ce qui leur était passé par la tête pour lui remonter le moral ou bien le soutenir dans ce moment éprouvant. 


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