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10 octobre - RANDONNEE


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- Jimin ne t'éloigne pas du groupe ! Tu vas finir par te perdre !
- Oui, oui...

Je n'écoute le guide que d'une oreille. Bon sang ce qu'il est rabat-joie ! Quoi de plus amusant dans une forêt de s'aventurer dans les sous-bois pour découvrir des cascades, des grottes et des animaux sauvages ? Lui nous trimbale d'un sentier à un autre sans jamais mettre un pas en dehors de la ligne terreuse tracée entre les arbres. Et cette bande de vieux croûtons qui avancent à deux à l'heure et demandent le nom de telle ou telle plante, mais quel ennuie ! 

J'adore la randonné mais j'étais loin d'imaginer me balader avec un guide grincheux qui se prend pour mon père et un groupe de vieux décrépis. Nous longeons des parois rocheuses que je rêve d'escalader plutôt que de me contenter de me les cailler sous leurs ombres immenses qui plongent la moitié de la forêt dans une demi-obscurité. Et mes amis qui n'ont même pas voulu m'accompagner parce qu'ils avaient soi-disant « trop de travail ». 

Et bien oui, je suis le seul à la fac pendant qu'eux gâchent leur vie étudiante dans des écoles prestigieuses qui leur dévore leur temps et leur énergie. Chacun ses priorités... Ils me disent souvent que je suis un gamin et que je devrais me préoccuper de mon avenir, que je ne fais rien de constructif là où je suis. Ils ont certainement raison mais ils sont mignons à me donner des leçons ! Ils ont un métier de rêve qui les motive à se donner à fond pour réussir, je n'ai rien de tel.

Ils sont tous en couple aussi. Avec des partenaires de bonnes familles qui iront aussi loin qu'eux. Moi je suis célibataire depuis un moment maintenant... Et pourtant, sans me vanter, j'ai plutôt un physique « attrayant ». Mais les relations à deux sous ne m'intéressent pas.

Oh un renard !

Je n'en n'ai jamais vu en vrai ! Je m'élance derrière la bestiole sans y réfléchir à deux fois et en ignorant très volontairement les cris énervés de mon guide qui, je le sais, n'abandonnera pas le reste du groupe. Je cours sans vraiment voir l'animal, en vérité je veux juste m'éloigner au plus possible de cette bande ennuyeuse. Et bien évidemment, je perds le renard de vue. 

Sans surprise. 

Après tout, je ne prétends pas courir aussi vite qu'un animal ni même avoir son agilité pour passer entre les branches et éviter les nombreuses racines. C'était une idée un peu stupide. Je le reconnais lorsque je jette un coup d'œil derrière moi et ne reconnais rien. Je n'entends plus la voix grisante du guide non plus et mon portable est vidé de sa batterie depuis longtemps maintenant. Tant pis, je ne suis pas du genre à paniquer pour rien. Je n'ai qu'à marcher tout droit, je finirais bien par trouver le bout. J'ai un sac à dos avec une bouteille pleine et un paquet de biscuits, je devrais survivre. 

Et puis cette petite pointe d'adrénaline qui monte en moi n'est pas désagréable.

C'est magnifique, le soleil doit être en train de se coucher, bien derrière les falaises puisque les sous-bois prennent des reflets orangés et dorés. Nous sommes en plein mois de mai, il fait bon et les nuits ne sont pas froides, je devrais pouvoir continuer de marcher la nuit sans attraper la crève. 

Une bonne nouvelle tient!
Si je trouvais un job qui me permette de travailler dans un cadre pareil je signerais de suite ! 

Les derniers rayons de soleil irradiant chauffent la terre et ma peau à travers les épais branchages et je distingue déjà la lune qui ne va pas tarder à remplacer son congénère. Je ne me presse pas, j'aime marcher et j'aime la nuit. Les craquements de brindilles qui en feraient pleurer plus d'un ne m'effraient pas, les yeux brillants des bestioles dans la nuit me semblent plus fascinant que terrifiant et même s'il me serait donné d'entendre un hurlement de loup, je savais qu'un loup n'attaquerait jamais un humain sans une bonne raison.

Enfin... c'est ce que mon père m'a appris mais en réalité, je n'ai jamais passé la nuit au beau milieu d'une forêt.

Je fredonne l'air d'une musique dont j'ai oublié le nom pour combler le silence un peu trop entier qui m'entoure et pour essayer d'oublier que le soleil est désormais couché et que la nuit vient de tomber. Heureusement la lune est pleine et illumine assez mes pas pour ne pas me laisser dans le noir complet. Les sous-bois durant la nuit prennent une couleur lunaire presqu'enchantée et je suis presque surpris qu'il fasse si bon.

Je marche environ une heure.
Un hululement me fait sursauter et il me semble que l'obscurité s'épaissit.

Je bois une gorgée.
Et comme si le glissement de l'eau dans ma gorge avait déclenché la fureur du ciel, un éclair déchire l'abysse.
S'en suit un grondement sourd et menaçant

L'orage.

Ce n'était pas prévu ! Il faisait presque 20°C il y a à peine un quart d'heure ! La lune était claire dans le ciel et voici qu'elle se met à jouer à cache-cache derrière les nuages !
En regardant vers elle avec des yeux réprobateurs, je sens une goutte s'écraser sur ma joue et je n'ai pas le temps de l'essuyer qu'une autre, puis une autre puis toute une série viennent humidifier mon visage. Je jure au milieu du silence lorsqu'il se met à pleuvoir franchement. Ce n'est pas une simple averse mais un véritable déluge, venu de nulle part, qui s'abat sur moi.

- Et merde !

Me voilà bien ! Marcher de nuit pour trouver la sortie, oui. Marcher de nuit sous une pluie battante qui m'empêche de voir où je mets les pieds, non ! Je maudis le ciel et toute cette planète en fermant mon manteau rageusement et en essayant de me couvrir la tête de mon sac à dos bientôt détrempé.
C'est inutile, en moins de temps qu'il ne faut pour dire « abracadabra », je suis trempé jusqu'à l'os, et les branchages ne sont d'aucune utilité en matière de parapluie. C'est presque vicieux de leur part étant donné la masse de branches et de feuilles qui plies au-dessus de ma tête. 

Ma mission « trouver la sortie » se transforme en mission « trouver un abri » et plus vite que ça !

Je me mets à courir sur la terre humide qui devient boueuse et glissante et je m'étale deux fois dans la matière gluante ce qui suffit à recolorer mes vêtements. Je peste contre moi-même et contre le guide qui doit bien se marrer de me savoir sous la pluie.

Soudain deux cercles d'un gris miroitant apparaissent devant moi. Je distingue bientôt le museau du renard que je poursuivais tout à l'heure. Lui aussi est trempé mais il reste assis sur un rocher et me fixe de ses yeux aux couleurs de crépuscule.

- Hé ! Tu ne connaîtrais pas un endroit où je pourrais m'abriter par hasard ?

Je secoue la tête en me rendant compte que je parle à un renard.
Tu deviens fou mon pauvre Jimin.
Pourtant le renard semble m'attendre. Il trottine devant moi, s'arrête de temps en temps et regarde derrière lui. Comme s'il voulait s'assurer que je le suivais toujours.

- Tu m'emmènes où comme ça...? murmurais-je pour moi-même.

Inconsciemment je le suis.
Peut-être parce que c'est la seule présence rassurante que j'ai croisé dans cette forêt. Et peut-être aussi parce que je suis persuadé que même un animal par ce temps de chien, chercherait un abri. Mais il suffit d'une seconde d'inattention pour qu'il échappe à mon regard. Mon cœur se fige un instant lorsque je me rends compte que je suis de nouveau seul.Cette bestiole n'a fait que m'enfoncer d'avantage dans la forêt et a dû se planquer dans un terrier bien au sec pendant que moi je m'insulte mentalement pour avoir suivi un animal sans cervelle ! 

Mais Jimin la prochaine fois va à la BU et travaille ça changera de tes conneries !
Je bougonne contre le froid qui s'installe par bourrasques et me nargue, me pousse même vers une direction que je ne veux pas prendre.
Chaque élément semble s'être passé le mot pour me faire regretter ma journée hein ? Je soupire un grand coup lorsqu'un nouvel éclair inonde la forêt de lumière quelques millisecondes.

Cette fois mes yeux s'écarquillent. 

Devant moi se déploie un immense manoir.
Il n'a pas l'air habité, il n'y a pas de lumière et certains murs sont en ruine. Si c'est une blague elle est mauvaise... Après la pluie, le manoir hanté ?

Mais je n'ai pas le loisir de faire le difficile, il me faut un abri ou bien je mourrai de froid avant que minuit ne passe. Et pour couronner le tout, je vois le renard s'introduire dans la demeure abandonnée. Mais dans quoi est-ce que je m'embarque... ? 

Je prends mon courage à deux mains et suis l'animal à l'intérieur.

Je passe la porte de bois à moitié fracassée en écartant les planches moisies et pose enfin mes pieds sur un sol sec. Les pierres sont abîmées, parfois arrachées, la végétation a repris ses droits sur les murs et le lustre et pend dans des positions de martyres. Je déglutis bruyamment. Les fenêtres ont quelques carreaux brisés et laissent heureusement passer les rayons de lune pour éclairer un tant soit peu l'intérieur. 

Vu la hauteur du bâtiment, il doit y avoir au moins quatre étages et vu sa largeur, je n'imagine pas le nombre de pièces que renferme ce manoir. 

Je me sens minuscule et j'aimerais bien que le guide revienne sur ses pas maintenant...


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