- Mais.. Mais.. tu.. bafouillai-je, ne trouvant pas mes mots.

- Moi aussi je ne comprends pas ! Je me suis retrouvée dans la salle de jeux, d'un coup, comme ça ! dit-elle en claquant des doigts.

J'étais tellement heureux de la revoir. Elle avait l'air heureuse et pas très choquée de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Elle avait la joie de vivre, comme en début d'année.

- Jamais je n'aurais cru te revoir, Ludivine..

Je la pris dans mes bras. J'avais oublié à quel point la clarté de ses yeux était enivrant, et la couleur de ses cheveux. Elle souriait.

- Moi non plus, soupira-t-elle. Il faut qu'on y aille, il n'y en a pas que deux ici, ajouta-t-elle, regardant les deux Phrymines au sol.

- Depuis quand tu as une arme ? demandai-je, fixant son arme à feu qu'elle tenait fermement dans sa main droite.

- Je l'ai trouvée dans le bureau du directeur de l'internat, avoua-t-elle.

Je sortis de la chambre, doucement, afin de ne pas faire de bruit dans le couloir et ne pas se faire surprendre. Ludivine m'avait expliqué qu'il devait y avoir une dizaine de Phrymines. Elle en avait déjà tué 5. J'avais vraiment l'impression d'être dans un film de "survival". J'étais très terrifié, mais cette sensation de danger m'émoustillait légèrement, et m'amusa également. Certes, je pouvais y perdre la vie, mais je me plaignais tout le temps auprès de mes parents que j'en avais marre du "train-train" habituel. Cette fois-ci, j'étais bien servi.

- Attention ! s'écria Ludivine, tirant plusieurs fois avec son arme.

Je m'abaissai, craignant me prendre une balle. Un Phrymine avait fait irruption derrière moi. Je ne l'avais pas vu. J'avais été à deux doigts de me faire perforer le thorax par une lance. Le Phrymine tomba au sol, et mourut instantanément, dans un dernier gémissement. Ludivine me sourit, satisfaite d'elle.

J'avais encore mal aux côtes, mais j'essayai d'y faire abstraction.

- Tu es blessé ? m'interrogea-t-elle, apercevant que je tenais mes côtes.

- Armelle m'a éjecté contre un mur.. confiai-je, grimaçant.

Elle n'avait pas l'air très étonné, mais elle compatit.

- Aouch, au moins, elle ne t'a pas tué, finit-elle, optimiste.

- Mh..

Je repensai à Chloé, Hector et Laurine, qui eux étaient morts. Ludivine ne devait pas être au courant, mais je n'eus pas le courage de le lui annoncer. Cependant, je voulus savoir si elle avait croisé Lucas, et si elle savait où il pouvait se trouver.

- Tu as vu Lucas ?

- Non, je n'ai croisé que Benjamin, tout à l'heure, mais il a été..

Elle se coupa. Elle glapit. Je compris où elle voulait en venir, et je mis ma main sur son épaule pour montrer mon soutien. Elle força un léger sourire avant d'enjamber le corps du Phrymine et de partir au fond du couloir. Je la suivis.

********** Ellipse. **********

Pendant une demi-heure, nous avions cherché des "survivants", mais tous étaient morts. Ludivine a découvert le corps inerte de Timothée, et avait pleuré durant un bon quart d'heure. Je la comprenais. J'avais mal au cœur pour tous ces cadavres de gens qu'on croisait tous les jours, avec qui on avait déjà parlé pour la plupart.

Nous étions à la cafétéria, cachés derrière le comptoir. Ludivine essuyait ses larmes tandis que moi je scrutais l'ensemble de la pièce, vérifiant si personne ne passait par là. J'étais muni d'un couteau de boucher. Je ne savais pas m'en servir, évidemment, mais je me disais que ça pouvait peut-être me sauver la vie. Je ne voulais pas tuer, mais si c'était pour sauver ma vie, je n'hésiterais pas.

- Tu comptes vraiment faire du corps à corps ? me demanda Ludivine.

- Je n'ai pas le choix, non ? 

Elle hocha les épaules et se leva. Nous contournâmes le comptoir afin de repartir.

- Allons à la bibliothèque, dis-je.

- Pourquoi ? me demanda-t-elle.

- Lucas y est peut-être, c'est ici que nous nous sommes vus la dernière fois, confiai-je.

Elle ne protesta pas et nous partîmes à la bibliothèque. Nous enjambâmes quelques cadavres au sol, ce qui me donna des hauts le cœur. Heureusement pour moi, j'arrivais à me retenir de vomir, tandis que Ludivine avait craché légèrement en apercevant le bras d'un adolescent qui était détaché de son propre corps. C'était vraiment écœurant, mais j'essayais de ne pas y penser.

J'entrai dans la bibliothèque et aperçus directement Lucas qui était debout devant le miroir. Il essayait de regarder derrière, espérant sûrement de contacter l'autre monde.

- LUCAAAAS !! hurlai-je, accourant jusque lui.

Il se retourna et hurla mon nom dès qu'il m'aperçut. Nous nous serrâmes de toutes nos forces dans les bras.

- Aïe ! m'écriai-je.

- Qu'est ce que tu t'es fait ? demanda-t-il, arrêtant de me serrer contre lui.

- J'ai une côté cassée, je pense, grimaçai-je.

Il compatit et pris ma tête entre ses mains avant de m'embrasser. Il m'avait tellement manqué, j'avais tellement eu peur pour lui. J'aperçus soudainement son pull tâché de sang.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandai-je, fixant le sang sur son pull.

- Un de ces hommes m'a perforé.. mais, il ne m'a pas tué, répondit-il.

- Tu t'es désinfecté ?! demandai-je.

- Oui, je suis allé à l'infirmerie, me rassura-t-il. Je me suis soigné seul.

Il me regarda dans les yeux, me sourit et passa doucement ses doigts dans mes cheveux. Il aperçut Ludivine, qui nous contemplait.

- Ludivine ?! s'exclama-t-il, bouche bée.

- Je t'expliquerai.. soupirai-je.

Ludivine s'approcha de nous, et elle souriait étrangement. Elle jouait doucement avec son arme dans sa main et nous tourna doucement autour.

- Bon, maintenant que vous êtes réunis, plus la peine de me cacher, dit-elle.

Lucas et moi ne comprenions pas où elle voulait en venir. Que disait-elle ? Soudainement, elle ferma les yeux et un léger brouillard se forma autour d'elle. Lucas m'éloigna de Ludivine et nous regardâmes le nuage s'épaissir et grandir. Qu'est-ce qu'il se passait ?

Après quelques secondes, elle secoua ses bras autour d'elle afin de répandre le brouillard et le faire disparaître. Je reconnus Armelle.

- Mes p'tits choux, vous êtes si naïfs, dit-elle en lâchant un léger rictus.

Elle s'approcha de nous mais Lucas s'interposa entre elle et moi.

- Ne t'approche plus de lui ! ordonna Lucas à Armelle.

Elle pouffa de rire.

- Que c'est mignon.. Le brave chevalier qui protège son tendre prince. - Elle rit - Pathétique..

Son regard devint noir. Elle commença à lever la main, et je savais qu'elle allait encore utiliser ses "pouvoirs" contre Lucas. Je sautai sur Armelle, lui empêchant de faire quoi que ce soit et je commençai à la frapper de toutes mes forces. Je savais que frapper une fille était lâche, mais elle, c'était un vrai spécimen.

Elle s'empressa de prendre son arme et commença à le diriger vers moi. Je me débattais et pris soudainement son arme dans ma main. Nous la tenions tous les deux en même temps, mais c'était elle qui avait le doigt sur la détente. L'arme vacillait de droite à gauche. Je fus pris d'un déséquilibre et elle réussit à extraire l'arme de ma main. Elle se leva et me visa.

- Ne bouge plus, m'ordonna-t-elle.

Lucas, lui, se précipita sur Armelle et la plaqua contre le mur. Je criai son prénom, le voyant se mettre en danger en face de cette folle furieuse. Elle était capable du pire. Je sentais que cette situation allait dégénérer, je savais qu'on n'en ressortirais pas indemne.

Lucas et Armelle étaient plaqués contre le mur. L'arme se trouvait entre eux deux. Je ne savais pas qui avait l'avantage sur qui, ce qui m'inquiéta davantage. Je me relevai, afin d'apporter de l'aide à Lucas, mais c'était trop tard.

~ PAAAAAAN. ~

Le coup partit..

[Voici le chapitre 28 ! *-* J'espère que cette fin vous laissera sur votre faim ! (Jeu de mot pourri, je l'avoue..) Bon, à votre avis, qui a été touché ? Lucas et Mathéo vont-ils s'en sortir ? Laissez vos avis et impressions en commentaire. *-* Je tiens à vous annoncer que la fin de cette fiction approche à grands pas.. ;) Désolé pour ceux qui l'ont trouvé court, et j'espère que l'histoire vous aura plus quand même ! Voilà Voilà, bonne lecture aux lecteurs qui me lisent depuis le début, et merci à vous de la lire, de l'apprécier, et de soutenir dans l'écriture de cette fiction ! C'est GRACE et POUR vous que j'écris.. Merci.]