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Chapitre 2: I am a stranger


Un soir assis dans sa salle de bain il se regarda dans une glace, mais il vit un inconnu.
Ce n'était pas lui, mais un autre.
Et il se rendit compte que cela faisait des année qu'un imposteur avait pris sa place
Des années qu'il était devenu un autre
Qu'il s'était comme détaché de lui-même
Dans un folle espoir de... quoi au juste ?
Hein dans l'espoir de quoi
Car jamais vous ne pourrez vous fuir
Mais lui avait essayé
Et à force il était devenu un étranger à ses yeux.

Les monstres comme lui ne sont pas des humains.

Alors lentement l'imposteur l'avait remplacé.

Il était devenu un inconnu pour lui même.

Alors il regarda le jeune homme en face de lui et il vit un étranger.

Les monstres n'ont pas d'existence, pas d'âme.

Il essaya de comprendre quand cette imposture avait commencé. Il se souvint de ses beaux-parents, les seuls qu'il eut jamais connu.
Il se souvint de leur indifférence.
Pas un mot
Pas un geste
Rien. Rien
Pas un regard
Pas un sourire
Rien. Rien
Indifférence seulement
Il les voyait erré dans la maison pareil à des fantômes.

Il voyait son beau-père se lever, boire son café, partir au travail, rentré, mangé pareil à un pantin vide sans jamais daigner baisser les yeux sur lui, petit garçon de cinq ans qui demandait de l'attention, rien qu'un peu, juste un geste, un sourire qui aurait prouvé qu'il existait.

Au lieu de cela ces gens s'agitait, vivait sans avoir conscience de ce qu'il faisait.
Ils vivaient sans vivre
Effectuant tous les gestes du quotidien
Sans en avoir conscience
Sans savoir ce qu'ils faisaient
Comme absent d'eux-même.

Au lieu de cela ils l'ont laisser dans les bras froid de la solitude
Et il avait horriblement froid
Seul
Elle l'enferma dans ses bras

Alors il courrait autour d'eux,
Il jouait près d'eux
Seul pour qu'il le regarde
Il grimpait sur les meubles
Sautait dans les escaliers
Cassait des vases, des assiettes, des verres et ils ne s'en rendaient même pas compte
Il criait, pleurait, s'agitait, mendiait de l'amour et de l'attention
Rien qu'un regard un seul
Seulement un regard
Avidement, désespérément
Et ne récoltait
Qu'indifference pur

Aujourd'hui quinze ans plus tard il était toujours au même point de départ.

Il se souvint
Des regards vides
Dénué d'émotion
De vie
Que lui jetait ces gens
Qui en fin de compte
Étaient des inconnus
Ils avaient vécu dix huit ans ensemble
Tout trois en ne s'adressant que quelque parole
Sans rien savoir l'un de l'autre
Il se souvint
De ces années qu'ils avaient passé
Sans lui adresser le moindre mot
Il n'avait alors que 3 ans
Il s'était senti très seul
Et un gouffre si profond
S'était creusé entre eux
Jamais Il n'avait pu franchir

Ces deux êtres se côtoyaient
Depuis trente ans
Comme des âmes errantes
S'asseyant à table
Pendants des heures
Se regardant simplement
Avec des paroles inutiles
Sortant de loin en loin
Abêtit
Abruti
Par une vie morte

Dormant ensemble
Sans se voir
Se touchant
Sans se toucher

Au fil des années
A force d'abrutissent
De routine
D'une vie morne
Ils étaient devenu
Des corps vides
Mais eux ne le voyait pas
Ils avaient un bon métier
Ils gagnaient bien leur vie
Vivaient dans une belle maison
Richement décoré
Mais à force de passer dans les couloirs de voir ces meubles toujours identique
Ils ne les voyaient plus
Pour eux ils étaient très bien
Parfaitement réveillé
Très intelligent

Alors cette enfant étaient tombés
Au milieu de ce vieux couple
Qui persistait à vivre une vie
Qui n'en était pas une
Ils avaient rejeté leur haine sur lui
Ne lui parlant que pour l'insulter

L'enfant voulait qu'on l'aime
C'est tout
Mais ils avaient repoussé
Cette chose noir
Dégoûtante

Un monstre

Voilà ce qu'il était à leur yeux

Aujourd'hui devant ce miroir
Il était debout les bras serré sur son ventre
Timide
Craintif
Pareil à cette enfant mendiant de l'amour, un regard à ces gens
Qui ne s'aimant pas
Ne pouvait lui donner cette amour
Ni même la moindre attention véritable

Ils avaient des yeux pour voir
Mais ils étaient aveugle

Aimez moi
Regardez moi
Dites moi quelque chose
N'importe quoi
Délivrez moi de cette chose
Qui me ronge, me ronge
Me ronge, me ronge
Ronge
Ronge
J'ai si froid
C'est l'hiver ici
Terrible
Entêtant

Tu n'es qu'un monstre
Tu ne mérite rien

Aidez moi.
S'il vous plaît

Non

Ainsi les avait-il supplie
En vain

Il avait toujours froid
La chose était toujours là
Et le mangeait
Le mangeait
Le mangeait
Il y avait cette douleur indiscible
Il baissa les yeux
Et se contempla ainsi
Nu sans rien pour le
Protéger contre lui
Il voyait un imposteur
Un vulgaire imposteur
Rien de plus
Un type qui avait feint d'être lui
Sans l'être
Un comédien qui avait pris sa place

Les monstres n'aiment pas n'ont pas de cœur.

Il ne savait plus
Il ne savait plus
Qui était-il ?
Il fit un pas vers le miroir
Ce corps le degoutait
Tant il était laid
Difforme
Lui semblait il

Les monstres ne sont pas humain

Il n'existait pas
Il n'était rien.

Et il y avait cru.

Dépossédé de son existence propre
Il était seul dans ce désert froid
Ils l'avaient enfermé
Avec leur haine
Dans ce monde sans amour
Vide
Avec leur indifférence

Et lui avait pris ce monde comme étant le sien
Il avait bâti son existence entière
Sur un mensonge
Car c'en était bien un
Ces beaux-parents, Jean-François et Jaqueline lui avait fait croire avec leur froidure, leur indifférence qu'il n'était rien alors que c'était faux.

Il y avait toujours eu cette voix
Au fond de son coeur qui lui disait
Lui chuchotait
Qu'il était bien plus
Qu'un enfant ne peut pas être un monstre
Que c'étaient eux les monstres
Ceux qui l'insulte et le batte
Lui arrachait chaque jour un peu plus
Son âme
Qui au fil du temps s'effrite
Qu'il était un enfant gentil
Qui voulait ce que veulent tous les enfants
De l'amour et de l'attention

Mais il y avait aussi cette autre voix
Qui lui susurrait qu'ils avaient raison Qu'il était méchant
Viscéralement mauvais
Bon a rien
Si ce n'est à détruire tout ce qu'il touchait
Un monstre voilà ce qu'il était

Et lentement pareil à un poison, à un venin mortel cette voix, cruelle et vicieuse, s'était insinuée en lui et s'était faite maitresse et reine dans son coeur Et dans son esprit

Elle avait ainsi banni l'autre
Etouffant tout espoir en lui

Toute lumière

Alors la nuit, froide et sombre pareil à un puit où l'on se noie, s'était abattu sur lui et l' avait retenu prisonnier dans son sein

Et aujourd'hui il ne se reconnaissait plus
Il y avait cru
Il était devenu ce monstre
A l'école
Il tapait
Cognait
Insultait
Méprisait

Un jour pris de rage
De douleur
Il avait saisi un élève
Et l'avait cogné fort
C'était si bon
Il avait frappé
Il s'était sentit

Tout puissant
Il avait aimé ce sentiment
De pouvoir
De domination
Il n'avait que huit ans.

Il s'était sentit bien
Et il avait recherché ce sentiment
De toute puissance, cette sorte de jouissance malsaine
Dans la violence

Les monstres sont laids, leurs coeur est sombre.
Ils ne connaissent et ne comprennent que la force.

Au collège il terrorisait tout le monde
Tant il était agressif

La haine dont on l'avait abreuvé
Se retournait contre les autres
Il fallait qu'ils souffrent

Comme lui, il fallait qu'ils aient mal

Puis il avait trouvé une autre jouissance
Il avait commencé à se servir des autres, à les anéantir, à les détruire
A leur prendre leur rêves
Leur joie
Leur espoir
Tout ce qui les rendait humain
Et à les jeter
Ainsi
Nu
Comme de vulgaire déchet
Comme s'ils n'étaient rien
Pour se sentir puissant
Repus

En réalité Il les enviait
D'une noire
Jalousie

Eux ils étaient heureux
Repus
Rassasié d'amour
Ils avaient toute l'attention de leur parent
Qui leur offrait de beaux vêtements, de belles chaussures,
Des vacances dans des destinations de rêve
Ils fêtaient l'anniversaire de leur enfant eux
Ils ne l'oubliaient pas et leur offraient des cadeaux de toute sorte

Lui n'avait rien
Son coeur était devenu
De pierre, insensible, impitoyable,

Et d'une incroyable sensibilité,
Lui était affamé

Il s'était fait monstre
Il avait rendu son âme
Horrible

Il était craint et respecté
Mais pour lui
Pour ce coeur avide
Cette crainte c'était de l'amour
Et il leur faisait du mal
Pour qu'on le craigne toujours plus,

Encore et encore
Qu'on l'aime

Il dominait
Il régnait
Pareil à ces tyrans
Qui se plaisent à faire du mal à leur peuple

Il se plaisait dans toutes sorte de sport surtout ceux qui était violent où il fallait frappé et cogné les autres

Les voir s'agenouillé et le supplié de les laisser en vie

Mais ce n'était pas assez

Non il lui en fallait plus toujours plus encore et encore

Insatiable qu'il était pareil à un homme qui à goûté à des substances et qui ne peut plus y renoncé, qui n'arrive pas à arrêté et qui d'ailleurs ne le veut pas.

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