Chapitre 1:Collapse
Anna rentrait chez elle.
Par un soir printemps où dansait une petite brise fraîche.
Heureuse.
Elle avait eu son bac.
Elle passa par un raccourci.
Elle n'entendit pas les pas feutré.
Elle dansait, écouteur aux oreilles
Elle ne vit pas les deux trous bleu fixés sur elle
Elle ne vit pas ce sourire d'une blancheur lunaire et noir comme la nuit.
Elle était heureuse simplement heureuse.
Elle ne sentit qu'une main enserré fermement son poignet.
Elle n'était qu'à vingt mètres de chez elle.
C'est au milieux d'un quartier résidentielle peuplé de gens endormi à cette heure tardive que se déroula une grande tragédie. Il était vingt deux heures.
Il la jeta à terre
Elle essaya de fuir
En vain
Il la frappa
Elle tenta de se protéger
Avec ses mains
En vain
Il frappa
Il abatit ses poings sur elle
Fort très fort
Elle avait les yeux happée
Par les deux puits bleus
Comme prisonnier des saphirs
Si lumineux
Si plein de haine
Il se déchaina sur elle
Elle criait
Personne n'entendait
Les gens dormaient
Tranquillement
Au chaud chez eux
Avec leur famille
Ou assis dans leur grande maison
Devant la télévision en train
De regarder un film
En attendant d'aller se coucher
Indifférent
Ignorant de ce qui se passait
Ce fut un déferlement de violence
Il frappait
Encore et encore
Indifférent
Insensible
À la souffrance de Anna
Il déchira ses vêtements
Il déchira son sac
Il déchira tout
Détruisit tout
Pris d'une rage irrépressible
Il était heureux simplement heureux
Elle avait mal
Un douleur ineffable
Incommensurable
Elle se sentait partir
Elle qui n'avait que dix sept ans
Elle avait des rêves
Toute sa vie devant elle
Et il s'acharnait
Infatigable
Car la haine n'a pas de limite
La misère pas de fond
La violence est un gouffre sans fin dans lequel on peut toujours plonger
Plus bas
On en touchera jamais le fond
Et elle mourut ainsi. Abandonné là.
Méconnaissable
Défiguré
Demenbré
En sang
Sur un trottoir
Si près de chez elle
Si loin de ses proches
Elle était allongé
Là
Les vêtements rouge
En pièce
Le corps désarticulé
Mais toujours belle
Douloureusement belle
Avec sa lourde chevelure noir
Éparse sous elle
Pareil à un éventail
Et ses yeux marrons
Ouvert encore sur un monde
Dont elle ne ferait plus jamais partit
Qui brillaient encore
D'un doux éclat
Amer
Triste
Elle mourut seul horriblement seul
Pareil à ces créature insignifiante et pathétique
À qui jamais on accorde un regard
Mais elle tendait la main Anna
Vers ce monde
Elle avait un bras étendu là
Comme indépendant de son corps.
Mais lui riait. Heureux. Insensible
Sans pitié
Sans merci
Dépourvu d'être
Dépossédé
Car il avait fait taire l'homme en lui
Depuis longtemps déjà
Et ne ressentait plus rien
Si ce n'est cette joie malsaine
Et déplacée
Il regarda ses mains
Elles étaient rouge
Il eut un sourire carnassier
Il s'en alla
Toujours fier de son œuvre
Si tant est que ces créatures ressentent des choses
Il marchait
Titubait
Comme un soûlard
Il rentra chez lui
Ouvrit la porte
S'adossa dessus
Il éclata de rire
Pris d'un fou rire
Voyant cette appartement
Grand, spacieux, clair
Avec ses grandes baies vitrées
Ses meubles luxueux
Propre
Son immense bibliothèque
Chargé de livre relié de cuir et d'or
Son grand canapé en cuir noir
Où tout était
Parfaitement rangé
Tout était à sa place
Rien ne dépassait
Tout était parfait
Bien ordonné
Il alla dans la cuisine
Grande et de style américain
Avec des équipements dernière génération
Se servit du vin dans un verre en cristal
Puis deux
Puis trois
Il vida une bouteille
Puis deux
Puis trois
Puis cinq
Il buvait
Il riait de tous ces efforts
Qu'il faisait pour maintenir
Cette fichue propreté
De ses soins maniaques
Qui dissimulait mal
Sa pourriture intérieur
Sa laideur
Et sa haine viscéral
Sombre
Alors il buvait
Se soûlait
Et il revoyait la fille
Réentendais ses cries, ses supplications
C'était trop
Il voyait ses yeux
Pareil à deux opales
Il balança la bouteille à travers la pièce
Il en prit une autre
Ses mains tremblaient
Elle l'avait suppliée
Il brisa le comptoir
D'un coup de poing
Qui vola en éclat
Sa main s'abatit sur l'évier
Il frappait
Encore et encore
Comme sur cette fille
Dont il ne connaissait même pas le nom
Il ne savait rien d'elle
Et ça ne l'avait pas empêche de la démolir
D'anéantir tous ses espoirs
Sa vie
Ses proches
Il entendait sa voix
Son regard. Crie
Il se précipita dans le salon
Il déchira les housses
Il déchira les coussins
Il déchira littéralement les meubles
Ses yeux rouges cherchaient nerveusement quelque chose
A détruire
À briser
À anéantir
Ses mains tremblaient
Il réentendait toutes ces voix
Revoyaient tous ces regards
Suppliant
Il détruisit
Il brisa les bouteilles
Les verres
Les assiettes
Les vases
Tout
Il fallait tout briser
Tout détruire
Parce qu'il était meurtri
Qu'il souffrait
Il en pouvait plus
Il y avait trop de monde
Trop de cri
Déchirant les ténèbres
Les marquant au fer rouge
Il tomba à genoux
Il arracha ses vêtements
Ses nerfs lâchèrent
Se détraquérent
Arrêtez. Ne faites pas ça
Il se griffa les jambes
S'il vous plaît. Je vous en supplie.
Les bras
Non. Pas ça. Je te hais. Tu es un monstre.
Tu n'as rien d'humain.
Tira sur ses cheveux
À se les arracher
Il s'en prenait à lui maintenant
Il voulait sortir ces voix
De sa tête
De son être tout entier
Il voulais en finir
Priant pour que les voix cessent. Arrêtent. Lui laisse un peu de paix
Tu es méchant viscéralement méchant. Arrête. Non.
Tu n'as que ce que tu mérite.
Jamais tu ne seras aimé
De la paix. S'il vous plaît.
Il se traîna à la douche
Il tomba face contre terre
Comme le misérable que tu es.
Tu n'es rien
S'il vous plaît
Ne faites pas ça
Les voix de ses beaux-parents, de toutes ses vies que ses mains, ses mots avaient détruites se mélangeaient.
Le laissant vide, brisé, épuisé.
Misérable
Pitoyable
Et si triste
Seul
Lui qui n'avait rien demandé
C'était la fissuration
L'ecartèlement
L'effondrement
De son être
Meurtri
Par trop de coup
Qu'il s'était lui-même inflige
En frappant les autres
Il n'avait pas vu qu'il se cognait lui-même
Qu'il se faisait du mal
Car nous n'avons
Pas d'autre ennemi
Que nous-même
Qui créons
Forgeons
Avec nos actes
Nos paroles
Notre propres destin
Mais les voix revenaient
Lui refusant la paix
Qu'il implorait
Impitoyable
Comme il l'avait été
Avec cette jeune fille
Deux heures plus tôt
Animal que tu es
Pas plus
Pousse toi
Monstre.
Pourquoi monsieur ?
Il fut pris d'un violent tremblement
Des larmes de sang ruisselant sur son visage
Silencieuse
Pas un bruit
Pas un sanglot
Rien. Rien
Silence
Il se releva
Se retourna
Et c'est alors qu'il se vit
Dans la glace immense
Qui s'etalait sur un mur
Au dessus du lavabo de la salle de bain
Et ce n'était pas lui
Non
C'était un inconnu
Qui lui faisait face
Un inconnu couvert
De cicatrice
Ensanglanté
Visage défait
Aux beaux et longs cheveux soyeux qui ondulaient jusqu'à sa taille
Comme ayant absorbé la vie du visage à eux.
Un inconnu au corps taillé dans du marbre
Au milieu de sa décheance
Ses yeux bleu pareil à deux puits de lumière bleus
Subsistait
Brillait
D'une faible nitescence
Ils étalaient
Impudent
Insolent
Leur franche beauté
Dans ce visage meurtri
Reflet de ce corps brisé
Par trop d'année de souffrance
De violence
De blessure
D'indifférence
D'insensibilité
De déshumanisation.
Et il se contemplait
Il se cherchait sans arriver à se voir
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