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18. Dans la gueule du loup (partie 1)

Le hall de la Forteresse était à l'image de son aspect extérieur : immense, grandiloquent, et provoquant un sentiment d'écrasement aux âmes qui s'y aventuraient. Le sol et les murs donnaient l'impression d'être en marbre massif ; d'immenses statues, alignée contre les parois latérales de la pièce, représentaient des guerrières en armures chevauchant des pégases ; un large lustre était suspendu au milieu du plafond par une chaîne aux maillons démesurés.

Les manifestants qui s'étaient engouffrés dans l'édifice furent un instant plongés dans une sorte d'admiration mêlée de dégoût devant le luxe insolent du bâtiment : il y avait là un véritable symbole de l'oligarchie financière qui captait et centralisait l'essentiel des richesses de la Terre de Grilecques. Barne repensait à Bundir, la banlieue naine où Jasione habitait, ce quartier défiguré par la pauvreté et le déclassement : comment ces deux endroits pouvaient-ils coexister au sein de la même civilisation ? Comment ne pas voir que la richesse et l'exubérance de l'un ne pouvaient se réaliser que par la paupérisation et l'asservissement de l'autre ?

La foule investit le hall en écartant les restes du rideau de fer éclaté. En temps normal, pour accéder au reste du bâtiment, il était obligatoire de passer par une série de guichets et de traverser des portiques de sécurité. Ce jour-là n'avait rien de normal : les employés de l'accueil avaient déserté le hall. Si les portiques protestèrent lorsque des manifestants y pénétrèrent en transportant des objets métalliques, il n'y eut personne pour les arrêter.

— C'est étrange que ce hall soit complètement désert, murmura Amélise. Pourquoi nous laisseraient-ils le champ libre ? La Forteresse doit disposer d'une armée de gardes...

— Je ne doute pas que nous finirons par les croiser, dit Barne qui marchait à ses côtés. En tout cas, nous sommes entrés, c'est déjà ça. Et maintenant ?

— Eh bien, nous devons trouver à quel endroit est cachée l'Épée. Nous y sommes parvenus à la Fabrique Adabra, alors pourquoi pas ici ? Pod ?

Amélise jeta des regards à droite et à gauche pour localiser leur compagnon. Celui-ci les devançait de plusieurs mètres : il avait participé au défonçage de la porte et se trouvait dans la première ligne des manifestants.

— Pod ! l'appela Amélise.

Il se retourna et fit un signe de la main à ses camarades. Mais avant qu'il n'ait pu faire un pas dans leur direction, quelque chose se passa... quelque chose qui n'augurait rien de bon : le sol se mit à trembler et on entendit un bruit continu et sourd, comme le son d'une locomotive qui approche. Le système de défense de la Forteresse se mettait en place...

Les statues de guerrières commencèrent à se craqueler, dégageant de petits nuages de poussière. Puis, après quelques instants pendant lesquels les manifestants assistèrent impuissants à la scène, les statues explosèrent et libérèrent leurs prisonnières : des guerrières de plus de deux mètres de haut, armées de piques et montant des chevaux ailés.

— DES VALKYRIES ! s'exclama Amélise.

En quelques secondes, une nouvelle bataille éclata. Les pégases s'envolèrent : survolant la foule, les valkyries se mirent à asséner des coups de piques vers le bas. Les manifestants, quant à eux, lançaient tous les projectiles qui leurs passaient sous la main vers leurs hargneuses assaillantes.

— Pod et toi, essayez de localiser l'Épée ! lança Amélise avant de s'envoler. Plus vite nous l'aurons, meilleures seront nos chances de vaincre les saletés qui défendent la Forteresse !

En un instant, elle était partie, à nouveau dans les airs, à nouveau prête à risquer sa vie pour combattre des créatures aux pouvoirs mortels. Barne s'élança à travers la foule en se baissant pour tenter d'échapper aux assauts des valkyries. Pod était en mauvaise posture et se protégeait le visage des mains.

— Pod ! s'écria Barne en le rejoignant. Viens avec moi ! Il faut trouver l'Épée !

— Je suis un peu occupé ! dit le gnome en évitant de justesse un coup de lance.

Barne jeta un regard autour de lui. Amélise était aux prises avec l'une des valkyries et tentait de lui lancer des sorts tout en évitant de se faire transpercer. Jasione, quant à elle, était hors de vue.

— Viens !

Il attrapa Pod par le bras et se mit à courir, zigzaguant entre les combattants. Ils s'engouffrèrent dans un des deux couloirs latéraux par lesquels d'autres de leurs camarades se faufilaient pour échapper aux créatures volantes. Le couloir distribuait les différentes pièces du rez-de-chaussée et menait à plusieurs cages d'escaliers.

— Tu te souviens de ce que tu as fait à la Fabrique Adabra, avec cet ordinateur ? Tu pourrais le refaire ?

— Deviner le mot de passe ? dit Pod d'un air incrédule. J'ose espérer que les employés d'ici sont un peu moins branques... c'est quand même le siège de la Bourse Mondiale !

— Mais il _faut_ qu'on trouve l'Épée, vite !

Pod resta pensif quelques instant puis dit :

— Essayons déjà de trouver un ordinateur. Je... ATTENTION !

Pod se jeta contre Barne et le poussa sur le côté. Celui-ci tomba à la renverse et vit la lance d'une des valkyries traverser l'endroit occupé par son abdomen une demi-seconde plus tôt... et où se trouvait à présent le bras de Pod.

Il y eut un bruit de chair tranchée suivi d'un bruit sourd. Barne vit avec horreur une main tomber sur le sol : la lame avait perforé le bras droit de Pod de part en part et en avait arraché l'extrémité.

Le gnome ouvrit la bouche pour crier mais il avait le souffle coupé. Il s'écroula sur le sol en enserrant son moignon.

Barne se remit debout et s'interposa entre Pod et la valkyrie. Elle s'était posée et leur faisait face. Son apparence, monstrueuse, semblait spécialement conçue pour semer l'effroi : elle ressemblait à une géante avec des yeux sans pupille, vides et froids ; ses cheveux blancs dansaient anormalement sur ses larges épaules recouvertes d'une armure de métal ; sa monture, un pégase colossal, avait le même air féroce qu'elle.

Alors que Barne se préparait à esquiver un nouveau coup de lance tout en protégeant Pod, une aide inattendue se manifesta : Jasione, qui avait assisté à la scène de loin, avait fendu la foule pour porter secours à ses camarades. Elle était armée d'une batte de baseball – Barne n'avait aucune idée d'où et quand elle avait pu la récupérer. Sans hésiter, elle frappa de toutes ses forces les tibias du cheval ailé qui trébucha dans un hennissement de douleur.

La valkyrie roula à terre. Jasione ne lui laissa pas le temps de se relever : elle sauta sur son ventre et se mit à lui asséner des coups de batte de baseball sur le visage.

— SA... LO... P'RIE ! ENLÈVE... TES... SALES... PATTES... DE... MES... POTES !

Elle avait ponctué chaque syllabe d'un nouveau coup de batte. Bientôt, la tête de la valkyrie ne fut plus qu'un amas informe de chair et d'os, aplati et éparpillé sur le sol. Jasione poussa un dernier juron et se releva.

Barne et elle se précipitèrent sur Pod, allongé contre le mur, qui tentait de contenir l'hémorragie provoquée par sa main tranchée.

— Jasione, murmura-t-il en arrivant à esquisser un sourire malgré la douleur insupportable qui tiraillait son bras amputé, à vif. La vache... Une naine qui bousille une valkyrie _à la batte de baseball_... si j'avais su que j'verrais ça un jour...

— Ouais, si j'avais eu un flingue sous la main, ça aurait été moins salissant, dit Jasione impatiemment. Bah j'ai fait avec c'que j'avais. Comme quoi ça m'aura quand même servi à quek'chose, d'avoir appris aux mômes de la cité à jouer au baseball, tiens.

— N'empêche... j'peux mourir en paix en ayant vu ça...

— Tu vas pas crever, Pod ! s'écria Barne. Tu vas pas crever !

Il devait pourtant reconnaître que Pod était dans un sale état et perdait beaucoup de sang. Il se releva et se précipita dans le hall où la bataille faisait toujours rage. Plusieurs valkyries avaient été désarçonnées et se battaient maintenant contre des manifestants armés de barre-à-mines et d'armes contondantes de fortune.

Barne leva les yeux et scruta les airs. Où était-elle donc ?

— AMÉLISE ! hurla-t-il.

Sa voix peinait à couvrir le tumulte qui régnait. La fée l'entendit malgré tout et refit son apparition.

— Amélise ! Vite ! Pod est blessé ! Salement !

Sans poser de question, Amélise, toujours en vol, fonça vers l'embrasure où Jasione veillait encore sur Pod. Barne courut derrière elle mais avant qu'il n'ait pu les rejoindre, une autre valkyrie se posa devant lui, brandissant sa lance.

— Espèce de, commença-t-il, mais il ne termina pas sa phrase et fit une roulade sur le côté pour éviter l'assaut de la guerrière.

Il ressentit une douleur à l'épaule : il avait roulé sur un débris en pierre, un reste d'une des statues d'où étaient apparues les valkyries. Il attrapa le morceau de pierre et se mit en position d'attaque, face à son assaillante. C'était le moment de réitérer ce joli tir de pavé qu'il avait réussi à l'extérieur. Oui, mais ce tir était contre un policier en incapacité d'attaquer, pas contre une créature démoniaque comme celle-ci...

Tout à coup, une clameur s'éleva dans le hall. Barne eut à peine le temps d'en comprendre la raison : des gerbes de lumières traversaient la pièce et s'abattaient sur les valkyries. Celle qui le menaçait reçut un rayon d'un bleu très pâle et, après avoir poussé un gémissement inhumain, se retrouva prisonnière d'une épaisse couche de glace.

_Les magiciennes étaient entrées_ ! Avec le Groupe Anti-Terroriste en déroute, le bouclier anti-balles n'était sans doute plus nécessaire à l'extérieur ! Les magiciens avaient rejoint les combattants dans la Forteresse : des rayons de glace, des boules de feu, des éclairs d'énergie... tous les sorts d'attaque les plus sophistiqués et les plus puissants étaient mobilisés pour vaincre les valkyries.

Barne comprit, en voyant Carmalière accourir vers lui, que c'était iel qui avait tiré le rayon de glace qui avait neutralisé son assaillante.

— Barne ! s'écria cellui-ci. Tout va bien ?

— Moi ça ira. Par contre, Pod... Venez !

Alors que le reste de la foule achevait les valkyries, ils rejoignirent Amélise, Pod et Jasione. Le jeune gnome était encore conscient, mais à peine. Il était blanc comme un linge. Son moignon était enveloppé dans un morceau de t-shirt.

Amélise se tourna vers Carmalière.

— J'ai refermé la blessure, mais je n'ai rien pu faire pour sauver sa main, dit-elle avec tristesse. Est-ce que par hasard, tu saurais...

La magicienne hocha la tête en signe de dénégation. Jasione semblait sur le point de pleurer de rage.

— C'est pas grave, fit Pod faiblement, j'apprécie quand même le coup de main.

Il jeta un regard à ses compagnons, le regard vague, et émit un petit rire. Amélise lui a fait un sort antalgique, comprit Barne, il plane. Pourtant, le gnome semblait lucide.

— Bon, continua-t-il en se forçant à avoir l'air en forme, on va la chercher... cette putain d'Épée ? J'la porterai de la main gauche... s'il le faut. Dans tous les cas... hors de question d'avoir perdu la droite pour rien !

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