Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

15. Un atterrissage mouvementé (partie 1)

L'expression « Terre de Grilecques » désignait un immense continent aux côtes biscornues, grignoté par des bras de mer et de larges baies. Elle était divisée en provinces indépendantes et disparates en taille, richesse et puissance. Les provinces les plus riches et les plus puissantes étaient bien entendu celles de Sorrbourg, la capitale politique, et de Dordelane, la capitale économique. Un peu plus de quatre heures d'avion les séparaient.

Barne était assoupi contre un hublot sur l'aile gauche de l'appareil. À son grand soulagement, il n'y avait eu aucun accroc à l'aéroport et ils avaient pu embarquer sans rencontrer de problème. Amélise occupait le siège à côté de Barne et dormait elle aussi. Les autres étaient installés sur la même rangée, de l'autre côté de l'allée. Lorsqu'ils avaient embarqué, Barne avait pu leur raconter ce qu'il avait vu à la télévision dans le hall de l'aéroport :

— Ce n'est pas étonnant, avait sombrement répondu Carmalière. Il n'y a rien de plus jouissif pour des membres du FIF que de taper sur du gauchiste : là, ils ont l'occasion de le faire avec l'assentiment d'une partie de la population.

— Parce que vous pensez que beaucoup de gens soutiennent ce genre d'énergumène ?

— Ils ne représentent pas la majorité, mais ils existent, oui. Ne va pas t'imaginer que notre entreprise révolutionnaire est unanimement saluée : pas mal de gens sur la Terre de Grilecques ont plutôt intérêt à protéger le _statu quo_. N'oublions pas non plus ceux qui auraient tout intérêt à nous suivre mais qui sont séduits par le discours d'ordre et de sécurité du FIF. Les choses ne sont pas si simples...

À plusieurs reprises, Barne aurait pu jurer que le personnel de l'aéroport et même des visiteurs les avaient reconnus... et pourtant, aucune alerte n'avait été donnée. Carmalière souriait et Barne se demandait si le magicien avait prévu cela : que le risque qu'ils soient reconnus serait compensé par la sympathie que l'on pouvait ressentir pour eux et pour leur cause. Si le FIF avait bon nombre de partisans, comme iel l'avait expliqué, ils ne fréquentaient apparemment pas cet aéroport...

L'avion était parti à l'heure et sous un soleil éclatant. La plus grande partie du vol avait lieu au-dessus de la mer, les deux villes étant séparées par l'immense Baie d'Ultium dont les côtes avaient accueilli, jadis, le berceau de la civilisation. Très vite, les compagnons avaient sombré dans un profond sommeil : au moins, les quatre heures de vol leurs permettraient-elles de terminer leur nuit.

Ce fut la voix de l'hôtesse de l'air qui les réveilla :

— _Mesdames et messieurs_, résonnèrent les hauts-parleurs, _nous entamons notre descente vers Dordelane Nossy. Merci de bien vouloir regagner vos places et attacher vos ceintures._

Barne se frotta les paupières et ouvrit les yeux.

— Bien dormi ? lui demanda Amélise.

— Pas vraiment... mais ça fait du bien quand même.

Le temps était magnifique. Barne voyait nettement l'ombre de l'avion se découper sur le bleu de l'océan en contrebas. Le soleil de midi tapait fort et se reflétait sur les vagues en un million de petits éclats dorés.

Bientôt, ce furent à nouveau des terres émergées qui défilèrent sous l'appareil. Barne n'avait jamais mis les pieds dans la province de Dordelane et fut surpris par l'aspect aride des paysages : le climat, dans cette région du sud, était bien plus chaud et sec que dans le nord de la Terre de Grilecques, là où se trouvaient Sorrbourg et Quantar, la ville où habitait Barne.

— On pourrait presque croire que nous partons en vacances, murmura-t-il.

— Oui, et pourtant... on ne se prépare pas franchement à une partie de plaisir.

— Tu es déjà venue à Dordelane ?

— Plusieurs fois, oui. C'est une mégalopole ultramoderne, avec des boulevards immenses et des gratte-ciels à perte de vue. Rien à voir avec la cité historique de Sorrbourg... Le cœur de la ville, ici, c'est la bourse et ses kilomètres carrés de bureaux. Sans oublier les banques et les sièges sociaux des multinationales qui l'entourent.

— Le QG des forces du mal, en somme, railla Barne.

— Je n'irais pas jusque là : il y a autant de gens biens à Dordelane qu'ailleurs... mais un certain nombre de nos ennemis les plus puissants y résident, c'est certain.

— Et nous nous jetons dans la gueule du...

— Quoi ? demanda Amélise car Barne ne terminait pas sa phrase.

Il avait les yeux rivés sur l'horizon, à travers le hublot.

— Rien, j'aurais juré apercevoir...

Il plissa les yeux et pressa son visage contre le hublot. Non, ça n'est pas possible, se disait-il. Je n'ai pas pu voir ça. Ça doit être autre chose, ça ne peut pas être...

— LÀ ! s'écria-t-il en faisant se retourner plusieurs passagers. Regarde !

Sur le sol, loin devant l'ombre de l'avion, une seconde ombre de taille semblable se mouvait lentement. L'ombre était également pourvue d'ailes : elle volait, mais ça n'était pas un avion...

— Ce n'est quand même pas... murmura Amélise.

Elle jeta un regard alarmé à Barne qui le lui rendit. La réalité était trop terrifiante pour être énoncée, et pourtant il leur fallait le faire, il fallait donner l'alerte. Ils s'y résolurent au même moment et dire d'une même voix :

— UN DRAGON !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro