Chapitre 9
Bhohort était assis sagement juste à coté d'Idill. Il prit un linge, trempa dans une bassine d'eau fraiche posée non loin de lui, essora le trop d'eau, avant de le placer contre le front du jeune homme.
Il soupira. Encore une fois il avait provoqué une catastrophe sans le vouloir. Il passa une main sur son visage inquiet.
- Ne vous en faites pas, votre ami va bien, il a juste une vision plus longue que la votre.
Un pandaren se tenait dans l'entrée de la pièce où il les avait transporté, lui et Idill.
- Elles m'en veulent, je suppose... demanda Bhohort, sûr de la réponse qu'allait donné le pandaren.
- Elles se reposent pour l'instant. Mais je n'ai pas l'impression qu'elles vous en veuillent.
Le pandaren s'assit face à lui, de l'autre coté du guerrier assoupi. Il alluma négligemment une pipe qu'il venait de sortir de sa poche, et inspira plusieurs bouffées avant de les recracher dans l'air. La fumée s'éparpilla dans la chambre. Bhohort se renfrogna à la vue des volutes blanches crées par la fumée.
- Ne vous inquiétez pas, ceci n'est pas du tabac. Juste des herbes, bonne pour la santé.
Il sourit d'un air entendu, puis ausculta Idill.
- Qu'avons nous bu? demanda Bhohort, agacé par le comportement du pandaren.
- Une bière Onirique. Celle qui relève des choses à celui qui la boit. J'en brasse pour mon compte personnel, quand le tourment me prend et que je dois trouver une solution à mes problèmes, je la boit. Avez résolu votre problème? demanda le pandaren.
Bhohort bouda encore plus. Sa vision était le mélange entre sa vie passée, et présente. Il avait revu Akan, qui souriait sans rien dire, l'Ancien Lo'gosh, fort de sa prestance, et ensuite Idill, prit dans une tourmente qui le dépassait. Il l'avait pris dans ses bras, arrivant à le calmer.
Puis il s'était réveillé dans cette pièce avec sa sœur penchée sur lui, Doucenuit qui était adossée contre un mur les observer de loin, et ce pandaren, propriétaire de ce lieu à leurs cotés.
- Je ne peux pas dire que j'ai appris quoi que ce soit.
Il posa un regard sur Idill, et vint caresser ses cheveux roux entremêlés sur l'oreiller.
- En êtes vous certain? demanda le pandaren
Bhohort fronça des sourcils, réfléchissant à sa vision, quand soudain, Idill se relevait hurlant le prénom du prince
- Anduin!!!
La respiration saccadée, les yeux exorbités, il fixa le mur face à lui avant de comprendre qu'il avait dû faire un mauvais rêve.
- Idill, murmura Bhohort
le guerrier se retourna brusquement vers le chevalier, l'air perdu.
- Nous avons bu une bière magique, que nous n'aurions pas dû, informa Bhohort gêné.
- Pourquoi je ne suis pas même étonné, cracha Idill
Bhohort se replia face au ton désagréable d'Idill.
- Allons allons, ce n'est pas grave, la prochaine fois, je rangerais mieux mes affaires. Il y a tellement peu de personne qui viennent me voir, que je me suis cru à l'abri de tout incident.
Idill tourna la tête vers celui qui lui avait parlé.
- Je suis le Chroniqueur Cho, ravi de faire votre connaissance.
Le pandaren avança une patte bienveillante vers lui. Idill lui attrapa et lui serra .
- Idill Gantenor, Guerrier pour l'Alliance. Je suis navré de vous avoir déranger ainsi...
Cho leva les deux pattes, le rassurant que ce n'était rien.
- Vous êtes là et en bonne santé, c'est tout ce qui compte. Puisque vous êtes réveillé, nous devrions peut être aller rassurer ces dames bien ennuyées de votre état.
Bhohort déjà debout, proposa sa main pour que le jeune roux puisse se lever. Mais ce dernier refusa l'aide en l'ignorant complètement. Pourtant il ne se leva pas sans mal. Encore étourdi du songe, il faillit trébucher par deux fois. Idill était en colère contre Bhohort et le faisait savoir en dédaignant les gestes préventifs que pouvait avoir le chevalier en vers lui.
Ils arrivèrent dans la grande salle à manger ou les deux femmes discutèrent en chuchotant. Quand elles virent enfin le dernier réveillé, elles se levèrent et l'entourèrent de leurs bras le cajolant comme jamais.
Bhohort grogna à cette scène. Personne n'avait de considération pour lui, et cela commençait à lui peser. Il s'assit sur un des bancs de la table et se versa un verre de la bière qui était proposé sur la table. Même si celle ci ne lui ferait pas d'effet, au moins lui ferait du bien.
Alors que les filles entrainèrent Idill à venir s'assoir lui aussi. Le pandaren, qui s'était éclipsé pendant quelques minutes, revint avec une théière. Il s'installa au milieu du groupe, tout en versant quelques tasses de thé fumantes. Quand il eut fini de les servir, il leur posa cette question :
- Que me vaut cette visite jeunes gens?
Seline fut la plus rapide à répondre. Elle lui expliqua le motif de leur venue. Leur Prince s'était échoué sur cette terre et avait disparut, et les Nagerperles avaient vanté le Chroniqueur Cho de tout savoir sur la région, y compris les dernières rumeurs possibles.
- Un jeune homme blond? Perdu dans cette forêt n'est ce pas?
Cho lissait une touffe de poils qui ressemblait étrangement à une barbichette. Bhohort observait son manège, et devina de suite que le pandaren était au courant d'une quelconque information concernant le pion blanc. Pourquoi les faire mijoter alors qu'il avait la solution.
- Je pense qu'il faudrait demander au jeune Idill, répondit le pandaren presque amusé.
Le guerrier posa la tasse qu'il avait pris pour se désaltérer, surpris par les propos de Cho.
- Pourquoi moi? demanda t'il
- Parce que tu as dû voir quelque chose dans tes visions, répliqua Bhohort fatigué de l'ignorance du jeune.
- Ce n'était que des rêves, répondit Idill sur le même ton.
Tous deux, installés face à face, se lancèrent des regards méprisants.
- Des rêves qui ont leur importance, jeune humain, répondit Cho
Seline, assise à coté de lui, lui prit la main, ce qui énerva encore plus Bhohort. Sa sœur se montrait de plus en plus entreprenante envers Idill, lui montrant qu'elle était toujours en course pour conquérir le cœur du guerrier.
- Idill, Racontez nous votre songe.
Elle se mit à caresser les doigts du jeune homme avec douceur, mais contre toute attente, il se dégagea de la douçâtre emprise de la druidesse, et fixa les yeux de Bhohort. Il croisa ses doigts devant lui et raconta les brides de souvenir qu'il avait.
Un loup se transformant en roi, puis le prince s'enfuyant vers des flammes , criant qu'il fallait qu'il fallait se rendre au "val" , et Garrosh, monstrueux, voulant tout mettre à feux et à sang.
Bhohort avait l'impression que chaque phrase qu'Idill prononçait, ce dernier s'encrait un peu plus dans son regard. Si bien que le chevalier pour la première fois de sa vie, du dévié le sien sur le pandaren qui l'écoutait attentivement. Était il gêné ? Il ne voulait pas savoir, préférant ignorer ses ressentiments.
- Tout ceci est intéressant, finit par dire Cho
- Et vous ? qu'avez vous vu?
Doucenuit posait la question à Bhohort. Ce dernier se détourna complètement de la table tout en grommela qu'il n'avait rien vu d'aussi intéressant que les visions d'Idill. Il n'arrivait même pas à comprendre lui même ses visions. Elles n'étaient pas aussi explicites que celui du guerrier et surtout c'était beaucoup plus personnelles.
- Nous pourrions renouveler l'expérience, poussé plus loin les visions pour retrouver votre prince, et je pense que Idill pourrait le supporter, annonça Cho
Tous s'exclamèrent enthousiastes à cette nouvelle.
- Mais... Il me faut quelques ingrédients pour confectionner de la bière Onirique. Vous avez bu les dernières tous les deux.
Bhohort se retourna vers le Chroniqueur, qui souriait d'un air moqueur, tandis qu'Idill s'était empourpré de honte.
- Ce n'est pas si grave, mais il faut juste aller chercher certains ingrédients à l'extérieur... Mais je ne vais pas vous demander cela ce soir. La nuit est tombée, et dehors les bêtes sauvages sont réveillés. Dormez ici cette nuit, nous ferons le nécessaire demain matin. Je vais vous préparer un de mes plats préférés et nous dinerons ensemble. Vous me raconterez vos aventures, j'en suis friand !
Seline se leva en même temps que le pandaren, et le suivit jusqu'en cuisine, lui proposant son aide.
Bhohort remarqua le chagrin qu'elle portait sur son visage, surement vexé du geste du guerrier. Il sourit en coin, presque soulagé que son petit homme ait réagit de cette façon.
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