Chapitre 9
Ils étaient tous devant une splendide demeure, protégée par des enceintes qui faisait le tour de la propriété. L'entrée, de forme ronde, était ouverte à tous voyageurs qui passaient par ici et les invitait à pénétrer dans le domaine. Sur la gauche, une pagode quelque peu éloigné de la maison principale, dépassait allégrement les murs, montant fièrement vers le ciel. Un puits, dont le seau en bon état indiquait que celui qui vivait ici s'en servait régulièrement, était accolé au bâtiment principal. Et quelque pots de fleurs égayaient les premières marches menant au perron de la maison.
- Il y a quelqu'un?
La voix de Seline résonnait dans ce lieu calme et serein. Doucenuit avança prudemment, lames sorties, tout en observant autour d'elle si quelqu'un viendrait à leur encontre.
- L'endroit semble dessert, dit Bhohort qui suivait l'Elfe à quelques pas d'elle.
Il était flanqué de sa sœur, qui avait mis de coté son animosité envers lui.
- Méfions nous, nous ne connaissons pas le propriétaire de ce lieu... répliqua Doucenuit.
Idill fermait la marche. Comme ses compagnons avant lui, il avança vers cette entrée de forme ovoïdale. Dehors, les deux montures attachés à la va vite à des énormes bambous, se reposèrent enfin du long trajet qu'ils avaient effectué. Le tigre à dent de sabre s'était étiré de tout son long avant de s'allonger sur son flan, alors que le squelette de la bête étrange sur lequel Idill et Bhohort avaient voyagé, se mit à brouter de l'herbe qui tombait, non pas dans un estomac, mais dans le vide intercostales de ses cotes. Le guerrier jeta un dernier coup d'œil sur eux, avant de définitivement disparaitre derrière les murs de protection du pavillon.
Il passa en revue toute la propriété avec une certaine appréhension. Mais bien vite ses barrières de méfiance tombèrent. L'être qui vivait ici, semblait être un tantinet bordélique. Des tonneaux posés négligemment dans tout le domaine en témoigner.
Doucenuit, qui s'était avancée plus que les autres, aperçut une table près du puits. Sans rien dire elle s'approcha de plus près, et huma les différents fioles qui s'y trouvaient dessus. Idill vit de loin, les différents grimaces de son amie elfe à chaque fois qu'elle respirait le contenu de chaque flacon. Seline, quand à elle, observait de loin la pagode l'air absente.
- Hé bien... On ne peut pas dire que le pandaren qui vit ici, soit doué en dessin.... Lâcha Bhohort riant seul devant une esquisse gribouillée sur l'un des murs de l'enceinte.
-Tout le monde ne peut pas être un artiste, répliqua sa sœur, revenue de sa rêverie sur la pagode.
- Dans ce cas, tu t'abstiens... répondit son frère qui souriait encore plus de sa moquerie.
Idill préféra rejoindre Seline au centre de la propriété.
- Allons voir cette merveille d'architecture de plus près, proposa t'il à la druidesse.
Il l'invita à le suivre d'un geste de la main. Elle ne se fit pas prier, souriant à sa proposition. Le guerrier se rendit compte alors du regard porté par le Chevalier sur eux. Il se retourna vers Bhohort qui grommelait devant l'œuvre à peine peint, visiblement perturbé par l'invitation qu'il avait donné à sa sœur.
Est-il jaloux? pensa t'il
Puis, il étouffa un petit rire bref en scellant ses lèvres pour que personne ne l'entende.
Seline marcha vers la pagode, tandis que Idill lui emboita le pas.
- N'est ce pas si intriguant cette battisse? A quoi peut-elle bien servir? demanda Seline
- J'avoue ne pas avoir la réponse.
Idill se place juste à coté de la jeune femme, admirant en même temps qu'elle, la hauteur de la pagode. Alors qu'ils étaient absorbés par la beauté du bâtiment, un cri retentit juste à coté d'eux, les faisant sursauter de surprise.
Un oiseau, aux longues cannes, accourut vers eux, piaillant de fureur. Sa houppette rouge sang dressé sur sa tête, ainsi que son long bec complètement ouvert, fit reculer Seline derrière Idill, s'accrochant aux bras de celui ci.
- Il va nous manger!! Cria t'elle.
Idill rit de la réaction excessive de la jeune femme. Puis il posa une main rassurante sur celle qui se cachait derrière lui.
- Non! Je ne pense pas, au pire nous auront droit à quelques pincements de sa part, mais je doute que cet oiseau veule nous manger. Il nous attaque car nous sommes des étrangers ici.
L'oiseau continua son manège pour impressionner les deux jeune gens. Il battait des ailes, essayant de donner l'illusion d'être plus grand et plus fort qu'eux. En vain. Idill leva sa main dans sa direction et calmement il s'approcha de la bête. L'oiseau feula et recula à cette main qui voulait l'amadouer.
- N'aie crainte, je ne suis pas ton ennemi... murmura Idill vers l'oiseau.
Puis, il posa sa main sur la houppette toujours hérissée.
- Par Cenarius, soyez prudent... murmura Seline.
Mais la bête se calma instantanément au contact d'Idill. Il rangea ses ailes déployées, et ferma son bec d'un coup.
Idill passa sa main sous le gosier de l'oiseau et lui gratta le cou.
- Voilà un bel oiseau obéissant, complimenta le guerrier sous les yeux ébahis de la druidesse.
- Comment avez-vous fait? Et quelle honte de ne pas avoir réussi à entrer en contact avec lui, je ne suis pas digne d'être membre du cercle Cénarien.
- Je ne sais pas, mais cet oiseau, je l'ai vu dans ma vision. Certes il est bien plus petit, mais je suis sûr que c'est la même race.
L'oiseau caquetait maintenant joyeusement sous la main du jeune roux. Alors qu'il continuait à lui prodiguer des grattouilles, une choppe se présenta sous son nez. Idill leva les yeux vers celui qui lui apportait un breuvage.
- Tu n'as pas soif? demanda Bhohort, visiblement heureux d'avoir trouver quelque chose à boire.
L'oiseau caqueta plus fort vers le nouveau venu.
- Où avez vous trouvé cela? demanda Idill suspicieux.
- Sur une autre table que celle de Doucenuit, tu as peur que je t'empoissonne maintenant?
Idill se releva et prit la choppe donné par le chevalier. Il renifla l'odeur du breuvage avant de s'apercevoir que c'était de la bière.
- A ta santé! s'exclama Bhohort
Il cogna son verre contre celui d'Idill avant de le boire d'une seule traite. Le guerrier hésita quelques instants, pensant qu'il n'était pas poli de boire quelque chose qu'il ne lui appartenait pas. Mais la soif se faisait sentir depuis qu'ils étaient arrivés sur place, qu'il finit par poser ses lèvres sur le bord de la chopine.
La bière coula dans sa gorge lui fit un bien fou. Elle était fraiche et agréable en bouche. Une note fruitée se dégagea immédiatement au contact de sa langue, l'amenant à boire d'autres gorgées plus goulument. Il soupira de bien être, avant de sentir un arrière gout bizarre. Une saveur qu'il ne reconnaissait pas.
Puis sa vue se troubla quelque peu. Il posa son regard sur le chevalier qui était à présent assis. Il était en train de prendre sa tête dans ses mains, hurlant contre lui même. Mais les hurlements étaient silencieux dans les oreilles d'Idill. C'était irréaliste. Seline se précipita vers son frère. Elle aussi criait sans la voix stridente d'une femme apeurée.
D'un coup il se trouva nez à nez avec un énorme loup blanc. Le regard persan, Idill avait l'impression qu'il le scrutait au plus profond de son âme. Il recula de réflexe, peur de se faire dévorer. Comment un loup de cette taille là était ici. Puis le loup laissa place à un homme. Un homme dont le regard était aussi froid que les blocs de glace du Norfendre. Il le reconnut de suite à cause de son arme. Le roi de l'Alliance lui faisait face.
Alors qu'Idill voulait lui se prosterner devant lui, un personnage le traversa de part en part. Fantome? Vision? Il ne savait pas, mais celui qui se tenait devant lui, avait les cheveux d'un blond qu'il le reconnut de suite.
- Le pion blanc.
Le jeune prince ne l'entendit pas, il incanta un sort de Lumière avant de s'enfuir.
Idill entendit ses derniers mots.
- Je dois le faire, je dois aller au val!
Soudain une chaleur insupportable envahit la cour du pavillon. Idill se retourna et aperçut de grandes flammes montées dans le ciel, puis un Orc grandissant de plus en plus, hurlant des ordres à quiconque voulait l'entendre.
- Mettez à feu et à sang ce territoire! Je veux qu'il soit peint en rouge!
Idill, effrayé par cette vision d'horreur, recula de quelques pas, avant de tomber à la renverse. Il essaya de se carapater face à un Garrosh plus immense que jamais. Le monstre l'avait vu, et il plongea de toute sa hauteur vers le guerrier, qui hurlait sans fin.
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