chapitre 8 blessures
- haa...
Idill grimaça de douleur quand Bhohort cautérisa la blessure le long de son bras gauche.
- Estimes toi heureux que je sois un chevalier de la mort. Pour une fois que le froid de mon corps serve à quelque chose...
- Je ne dis pas le contraire, mais le froid devient insupportable. Et en plus j'ai l'impression que vous prenez un malin plaisir à me faire mal.
Bhohort ne répondit pas. Sa main, qui avait été au préalable débarrasser de son gant pour faciliter la cautérisation par le froid, continua d'effleurer la blessure encore quelques secondes.
- J'ai fini... Mais il faudrait peut être quelques herbes médicinales pour que la blessure ne s'infecte pas, informa le chevalier, pendant qu'Idill vérifia le soin effectué.
Alors que le chevalier remettait son gant, Idill s'approcha de lui, et rajusta le bandage se trouvant sur sa tempe qu'avait fait Seline à la va vite. Bhohort se figea un instant pendant que le guerrier serra un peu plus le pansement.
- Merci, grommela Bhohort
- Il faut prendre soin les uns des autres.
Ils entendirent le bruit d'un froissement de toile de tente. Seline en sortit fatiguée.
A l'intérieur Doucenuit y reposait.
- Comment va t'elle ? Se risqua Idill.
La Druidesse prit le temps de s'assoir pas très loin d'eux avant de répondre.
- l'hémorragie s'est arrêtée, mais sa blessure est profonde.
- Quelle chance que tu connaisses quelques sort de soin. Répondit Bhohort
- Oui, mais je n'ai pris soin que d'elle... Alors que vous aussi, vous êtes blessés.
- Il valait mieux que tu concentres toute ton énergie sur Doucenuit. Ainsi nous avons pu éviter le pire, répliqua son frère.
- Et puis votre suggestion de cautériser mon entaille par le froid était une excellente idée, continua Idill
- Heureusement que j'ai aussi des notion de médecine, et d'herboristerie. Je pourrais faire la continuité de vos soins, soupira Seline
- Il me semble qu'il me reste une blessure à cautériser... déclara Bhohort.
- NON, s'écria Idill qui fit sursauter ses deux compagnons
Le guerrier se reprit :
- Je veux dire, je n'ai pas trop blessure à me faire soigner...
Bhohort fronça ses sourcils, ne comprenant pas la réaction excessive du guerrier tandis que Seline sembla stupéfaite. Idill se mit à rire nerveusement, puis il inspira très fortement , avant de soupirer et de dire :
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien. Mademoiselle Seline, reposez vous maintenant, vous avez fait beaucoup aujourd'hui.
- Mais,
- Vous avez sauvé mon amie, c'est tout ce qui compte ....
Seline rougit à son compliment, et bégaya un "de rien" à peine audible. Idill se leva et vint lui coller un baiser sur son front, qui la fit s'empourprer encore plus qu'elle ne l'était.
Elle se leva brusquement devant lui, et dit :
- Je... Je vais veiller sur Doucenuit, si vous n'avez pas besoin de moi...
Puis elle partit en trombe dans la tente.
Idill fut soulagé qu'elle ne pose pas plus de question sur son état de santé. Il se tourna vers Bhohort, mais les yeux du chevalier était interrogatifs. Idill se mordit nerveusement la lèvre, et réfléchit rapidement à un moyen de contourner l'attention sur autre chose que lui. Il trouva :
- Comment allons nous procéder pour les tours de garde?Demanda t'il à Bhohort pour faire diversion.
- J'effectuerai la garde toute la nuit, en compagnie de piletombe. Je te rappelle que les chevaliers de la mort ne dorment pas. Il est donc aisé pour moi de la faire entièrement. Ainsi vous pourrez tous vous reposer.
- Bien dans ce cas, faisons comme vous l'avez dit. Mais avant, il faut nous restaurer, je vais chercher quelques branches pour le feu.
Bhohort commença à se relever, mais bien vite Idill le coupa dans son élan.
- Non restez ici. Je vais me débrouiller tout seul. Il vaut mieux qu'un de nous deux soit présent sur le campement.
Le chevalier arqua un de ses sourcils de surprise, avant acquiescer silencieusement.
Idill se mit à la recherche de bois à brûler. Il s'éloigna du campement jusqu'à ne plus l'apercevoir. Après avoir trouver son bonheur, il entendit le bruit qu'il avait remarqué depuis qu'ils s'étaient installés. Un bourdonnement maintenant bien distinct à ses oreilles. Il avança jusqu'à la source du bruit, et sourit. Il ne s'était pas trompé. Une rivière passait non loin d'ici.
Il marcha jusqu'au bord, et s'accroupit pour tremper sa main dedans. L'eau était fraîche, mais cela ne l'arrêterait pas. Il posa sa récolte de branches, et entreprit d'enlever tout ses vêtements. Posés bien à plat, il jeta un coup d'œil autour de lui, avant de plonger dans la rivière.
Le froid le saisit immédiatement, et le courant lava les dernières traces de l'affrontement. A l'exception d'une blessure qui s'était rouverte pendant le combat. Elle traversait son torse de part en part . Il grimaça de la voir dans cette état. Il l'inspecta, et prit soin de la nettoyer . Au passage de sa main, une douleur sourde se réveilla et il se mit à geindre .
- Depuis quand as tu cette blessure? Elle ne date pas d'aujourd'hui ... sinon ton vêtement serait déchiré à cette endroit...
Idill se figea à la voix. Il leva les yeux doucement pour se rendre compte que Bhohort, en worgen, se tenait assez près du bord pour l'observer comme bon lui semble.
De réflexe, il croisa les bras devant son torse, et montra un visage déformé par la colère.
- Je vous avais demandé de m'attendre au campement !
- Pile garde le campement. Au moindre soupçon elle m'appellera. Je me fais plus du souci pour toi... tu agissais bizarrement après le combat. Et maintenant je comprends mieux. Idill, il faut te montrer à Seline.
- Non, non . Elle ne pourra rien y faire .
Idill tourna le dos au chevalier et continua à la nettoyer.
- Idill, fais pas ta tête de mule et remonte ...
- Non, je vais m'en occuper tout seul et puis tant que vous serez là, je ne sortirais pas de la rivière.
- Même si il y une dizaine de crocodiles qui arrivent sur vous ?
- Même si il y une dizaine de crocodiles qui arrivent sur moi...
- Pour de vrai ?
- Pour de...
Idill s'arrêta net, et du coin de l'œil, il vit arriver sur lui une dizaines de narines hors de l'eau ainsi que la peau du dos rocailleuse caractéristique des crocodiles.
Il serra brusquement ses dents en voyant les bêtes se rapprocher dangereusement de lui. Il recula jusqu'à toucher le bord avec son dos.
- Ta main, Idill, lui dit le worgen
Il se retourna aussi vite qu'il le put, et attrapa la patte tendu vers lui.
Son corps fût tiré hors de l'eau en à peine quelques secondes, et il se retrouva en moins de deux plaquer contre le chevalier.
- Ne traînons pas ici... ils pourraient monter sur la berge et nous attaquer.
Sans que Idill puisse dire quoi que ce soit, Bhohort le prit dans ses bras pour le transporter au plus vite.
- Bhohort !! Mes vêtements !!
- Pas le temps ! Ils nous suivent!
Par dessus l'épaule, Idill entrevit les crocodiles monter un par un sur la berge et se diriger vers ses vêtements. Ils firent claquer leur gueule de mécontent quand ils comprirent que leur proie leur avait échappé .
- Bon sang... se plaignit le guerrier.
- Ne t'inquiètes pas nous les retrouverons plus tard. Allons dans un endroit sûr...
Alors que Bhohort se mit à courir, Idill sentit ses pattes gigantesques le cramponner fortement. Puis il réalisa enfin une chose. De suite ses joues rougirent plus que de raison, et son rythme cardiaque s'accéléra de façon exponentielle.
II était nu.
L'attaque des crocodiles l'avait complètement obnubilé, jusqu'à oublier qu'il ne portait rien sur lui. La chaleur lui monta à la tête, lui donnant presque le tournis.
Bhohort s'était il aperçu de son état ?
Il leva les yeux discrètement vers la gueule du worgen qui continuait à courir. Puis il ralentit progressivement pour s'arrêter complètement.
- Nous sommes assez loin maintenant. Attendons tranquillement qu'ils se dispersent. D'ici nous auront loisir de les observer sans qu'ils nous voient, informa Bhohort.
Ce dernier avait trouvé un point dominant la rivière et le bois environnant.
Idill ne répondit pas. Il ne bougeait plus de peur que le chevalier ne s'aperçoive de sa nudité.
- Ça va petit ?
Idill avait envi de disparaître, ou de mourir. La pudeur était un gros défaut chez lui. Et se retrouver dans une telle situation était son pire cauchemar. Il sentit les bras de Bhohort le déposer à terre. Quand ses pieds touchèrent le sol, la première chose qu'il fit, fut de s'écrouler à terre, essayant de cacher la moindre partielle de son corps à la vue du worgen.
Bhohort s'accroupit à son tour, pour le regarder droit dans les yeux.
- Qu'est que tu as?
Le ton de sa question était un brin moqueur, et Idill réalisa que le chevalier avait bien deviné sa nudité.
- Ne... Ne me regardez pas ainsi, Monsieur. Tournez vous, je...
- Me tourner ? Alors que j'ai une magnifique vue sur toi...
Idill trembla à ses mots presque susurrés. Un long grognement de satisfaction sortit de la gueule du worgen, tandis que le guerrier fermait doucement les yeux de peur. Il pouvait sentir le souffle froid du worgen sur ses épaules. Puis la truffe du lupin se blottir contre son cou. Les longues canines caressant sa peau qui frissonnait à chacun de leurs passages. Il avait l'impression que la bête allait le croquer. Et... Plus rien.
Idill rouvrit les yeux, déglutissant bruyamment, et le vit en homme.
- Je te fais peur, n'est ce pas... demanda t'il
Le guerrier baissa son regard vers le sol. Bien sur qu'il lui faisait peur, mais ce n'était la peur de la bête, non c'était bien autre chose, de plus enfoui dans son être. La peur de ses sentiments qui s'éveillaient petit à petit. Idill avait toujours admiré Bhohort pour le combattant qu'il était. Mais là, cela allait bien au delà de la simple admiration. Il secoua sa tête, essayant de se reprendre.
Soudain une main attrapa son menton pour le relever. Alors Idill fit face à un visage marqué par la tristesse.
- J'aurai tellement voulu te rencontrer plutôt, sans mes malédictions que je trimballe.
Bhohort se mit à rire à contrecœur.
Les lèvres d'Idill s'entrouvrirent pour lui répondre, mais rien ne lui venait en tête.
Bhohort profita de ce moment d'égarement pour se pencher sur Idill, et pressa ses lèvres froides contre les siennes. Une seconde? Plus? Idill avait perdu la notion du temps. Le chevalier était cette fois ci bien conscient de ce qu'il faisait. Puis le froid mordant disparut quand Bhohort descella sa bouche de celle d'Idill.
- Je vais voir si les crocodiles sont partis, reste ici...
Il se releva, et se transforma de nouveau en worgen, avant de détaler vers la rivière.
Idill resta bouche bée par ce baiser. Puis des larmes coulèrent sans raison sur ses joues encore toutes rouges de l'ardeur de Bhohort.
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