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chapitre 7

La première journée de l'expédition furent très silencieuse. Chaque membre du groupe pouvait sentir le malaise de chacun. Après quelques minutes de marche, le groupe s'organisa pour le voyage. En premier lieu, Piletombe avait été invoqué par le chevalier, pour ouvrir la marche. Prenant de l'avance sur le reste du groupe, elle était l'éclaireuse. Vint ensuite Doucenuit. Ses compétences de voleuse et d'agent du SI:7 étaient appréciables pour lire la carte et diriger le reste du groupe. Elle fut aussi promu temporairement chef de groupe, les autres n'étant pas du tout intéressé par ce rôle. Derrière elle, Idill et Seline marchèrent cote à cote. Bhohort restait en arrière pour fermer la marche.

Après quelques heures d'une allure soutenue, les plus jeunes du groupe finirent par discuter ensemble pour détendre l'atmosphère. Seline ne savant pas grand chose sur Idill. Elle profita de ce moment pour faire plus ample connaissance.

- Vous aviez donc 17 ans quand on vous a nommé lieutenant lors de l'expédition du Norfendre?

- Oui...Mais c'était une belle erreur de la part de mes supérieurs, avec le recul. Même si j'avais déjà fait des missions. Je n'avais jamais commandé de troupes de ma vie. Et une attaque d'une telle envergure tel que le portail du Courroux , cela ne s'improvise pas.

- Vous avez échoué ?

- Hélas oui, nous avions eu beaucoup de perte lors de cette bataille, notamment Bolvar Fordragon, l'un des meilleurs combattants et ancien régent d'Hurlevent .

- Je l'ai connu pour ses exploits. Et vous ? Vous avez eu sûrement très peur à ce moment...

- Oui, j'ai même failli y laisser ma vie, mais la chance ou le destin, je ne sais pas, a mis sur mon chemin votre frère.

Seline allait rouspéter mais Idill l'en empêcha en disant :

- Je sais, vous avez de la rancœur, mais moi, je le considère comme mon sauveur. Il a certes des mauvais côtés, mais au fond de lui c'est un homme bien.

Seline baissa d'un ton et répondit :

- Je le sais que trop bien, avant qu'il ne devienne un monstre, il était l'exemple à suivre. Il faut comprendre que ma mère et sa mère étaient très proches, c'était des amies d'enfance. Sa mère tomba amoureuse d'un noble,notre père... Ils se marièrent dans la foulée et peu de temps après naissait Bhohort. Quelque années après, le mur de Gilnéas fut élevé, et les Gilnéens furent coupés du monde. A ce moment là, ma mère épousa un soldat de la garde royale et tomba enceinte. Mais c'est aussi à ce moment, qu'il fut tué lors d'une attaque du fléau morts vivants.  Tout le monde a cru que mon père était de son défunt mari... Mais...

- Votre père et votre mère étaient déjà amants? s'offusqua presque Idill

- Oui... D'après ma mère, ils étaient même amants avant qu'elle ne se marie avec le soldat. Mais ce fut longtemps garder secret. Ma mère ne voulait pas faire de la peine à celle de Bhohort, surtout qu'elle avait fait beaucoup pour nous. Elle me considérait presque comme sa fille, et j'ai été élevée avec Bhohort, même si nous avions une grande différence d'âge.

- Mais comment as tu su que tu était une fille illégitime ?  demanda Idill à basse voix.

- Ce ne fut quelques mois après que Bhohort est "disparu" que ma mère m'a dit la vérité. Elle m'a tout raconté, et m'a supplié de ne rien dire à la mère de Bhohort. Car après cette écart, notre père cessa de voir petit à petit ma mère, jusqu'à la mettre de coté. Je ne sais pas pourquoi Bhohort s'est vengé sur moi. Je n'étais rien aux yeux de notre père... Peut être qu'il pensait lui faire du mal à travers moi?

Idill se retourna pour regarder si Bhohort entendait leur conversation, quand il s'aperçut que ce dernier ne les suivait plus.

- Doucenuit, arrête toi, monsieur Bhohort n'est plus là.

- La goule a aussi disparu! signala Doucenuit, qui se mit sur ses gardes.

- Qu'est que cela veut dire? demanda Seline, se rapprochant d'Idill

- Je ne sais pas... mais vous ne trouvez pas que la forêt est étrangement calme?

- ATTENTION!!!! Cria Bhohort, qui revenait vers le reste du groupe en galopant.

- Quoi? Qu'est que? demanda effrayée la druidesse.

Seline recula de plusieurs pas sur le coté, lorsqu'une de ses pattes trouva une résistance en reculant. Elle baissa son regard, et comprit alors.

- Ho non... souffla t'elle.

Elle s'était accrochée à un dispositif, une corde tendue, qui vibra au poids de son membre, et déclencha un bruit sinistre de mécanisme primaire. Elle leva les yeux, vit alors deux énormes troncs tombés du ciel.

- Idill! hurla t'elle

A son tour, Idill leva les yeux sur les deux énormes troncs . Il voulut talonner son cheval, mais resta figé, son corps ne répondant plus du tout aux demandes incessantes de son cerveau :

fuit...fuit... FUIT!!!

Il ferma les yeux, quand il sût qu'il n'aurait jamais le temps de bouger.

Je vais mourir éclaté par des troncs d'arbres, quel destin médiocre.

Un courant d'air froid, rapide, l'emporta soudainement. Il rouvrit les yeux et se retrouva dans les bras d'un worgen.

- Monsieur! s'écria Idill

- Idiot!! Tu veux te faire tuer!

Idill ferma sa bouche immédiatement à la dureté de la voix du chevalier.

- Doucenuit!  Piletombe est en train de revenir vers nous, et elle n'est pas toute seule! Il y a un groupe d'Hozens à l'avant!

Le bruit d'un corps éclatant retendit alors dans la foret. Seline se mit à bramer de peur et de dégout, puis se précipita vers Bhohort et Idill. La jument du guerrier était restée sur place, n'ayant pas appréhendée le danger. La pauvre bête reçut les coups mortels sur ses deux flancs, l'écrasant au passage. Quand les deux troncs rebondirent, l'animal tomba à terre.

- Par La Lumière... murmura Seline

- Nous n'avons pas le temps de réfléchir, Piletombe est là!

La goule avait vraisemblablement courut, et regardait tout le temps en arrière.

- Préparez vous à combattre! ordonna Doucenuit

Puis elle disparut sous les yeux de ses trois compagnons.

- En garde, guerrier! répliqua Bhohort à l'intention d'Idill

- Oui!

Il descendit des bras du worgen, et avant qu'il ne se mette en place, il attrapa rapidement la joue velu du chevalier pour y déposer un baiser.

- Merci, susurra t'il avant de dégainer sa hache.

Il fit volte face, et se concentra à l'avant. Seline s'était transformé en félin, prête à sauter sur sa proie. Elle passa à coté de son frère, et l'interpella :

- Descends de ton nuage, il n'a fait que te remercier....

Bhohort cligna des yeux plusieurs fois avant de sourire, découvrant ainsi ses canines luisantes.

- Tu es jalouse, petite sœur....

La druidesse râla :

- Aucunement.

- Pourtant je vois dans ton regard, la hargne que tu as en vers moi. Je ne suis pas né de la dernière pluie. Je vois ton petit jeu! Voyons qui sera le meilleur, qui saura impressionner notre guerrier!

A peine avait il dit cela, qu'il empoigné sa lame runique et accourut vers Piletombe. Cette dernière couina quand elle vit son maitre aller à son encontre.

- Viens, mets toi derrière moi.

La goule se faufila dans la cape du chevalier, et lâcha un bruit rauque.

- Ils sont nombreux, traduisant les grognements de sa goule.

Idill hocha de la tête, puis se rendit compte qu'ils n'étaient plus que tous les deux.

- Seline s'est camouflée, répondit le worgen à la question muette d'Idill

- Je vois...

Un hurlement bestial retentit, et d'un coup un groupe d'Hozens se présenta face à eux. Parmi eux, il y avait un géant.

- Il faut attaquer le plus grand, c'est lui qui va nous poser le plus de problème, dit Idill

- Je vais l'attirer, tu t'occuperas des autres!

- Hum!

Idill plaça ses pieds de façon à les ancrer le plus dans le sol, il souleva sa hache, et se propulsa sur les premiers Hozens tout en abattant son arme sur l'un d'entre eux. L'Hozen stoppa l'attaque avec une lance en bois, mais cette dernière céda sous la puissance du guerrier, le blessant au passage. Les autres Hozens qui s'étaient écartés à ce moment là, hurlèrent à leur tour comme pour se donner du courage. Mais deux entre eux tombèrent sans raison, tués d'un coup de dague. Idill compris que Doucenuit était en renfort.

Le géant fut attiré comme prévu par Bhohort. Le grand singe grognait tout en balançant des coups de gourdin, son arme, vers le chevalier qui l'amenait plus loin.

- C'est cela, suis moi... murmura Bhohort

Dès qu'il fut assez loin du reste du groupe, il dirigea sa lame contre son adversaire, et virevolta avec. Il donna ainsi un premier coup, hélas contré.

- Toi, croire moi idiot! Moi savoir combattre, moi te tuer ! répondit l'Hozen

- Tsss... pesta Bhohort avant de sauter en arrière pour éviter un nouveau coup de gourdin.



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