Chapitre 7
Après s'être séparé pour préparer leurs affaires respectives en vue de leur future expédition, Bhohort, Doucenuit, Seline et Idill se rassemblèrent près d'un instructeur de monte. L'Amiral leur mettait à disposition quelques chevaux qu'il avait pu importé de Hurlevent.
- Faites attention, les chevaux que nous avons amené ne sont pas très à l'aise ici. L'environnement est très escarpé, et les bruits de cette foret ont tendance à les rendre nerveux, prévint l'instructeur.
- Je ferais avec, répondit Idill tout en caressant l'encolure d'une jument que l'on venait de lui brider au préalable.
- Et vous? demanda l'instructeur tout en regardant le reste du groupe.
- J'ai mon infatigable tigre dent de sabre, répliqua Doucenuit tout en incantant sa monture.
La bête, aux longues canines aiguisés, apparut comme par magie. Elle s'étira et bailla de désintéressement. L'elfe fit un sourire en biais, gênée par le comportement de sa monture.
- Ok... et vous?
- Moi? Je suis un druide, je n'ai nul besoin d'une quelconque monture... répondit Seline
Elle se transforma en majestueux Cerf, la forme de voyage druidique.
Seul Bhohort ne répondit pas, et cherchait du regard quelque chose.
- Y a t'il des bêtes mortes non loin d'ici? demanda le chevalier à l'instructeur
- Ha heu... Il y a un cimetière d'animaux non loin d'ici, vous sortez de la forêt et vous faites quelques minutes de marche pour l'atteindre, mais pourquoi une telle question?
Bhohort tourna la tête dans la direction qu'avait indiqué l'instructeur, sans lui répondre. Doucenuit se sentit obligée de lui répondre :
- C'est un Chevalier de la mort...
Bhohort attrapa son bardât, et partit sans rien dire.
Idill qui avait fini d'attacher ses sacs sur la selle de sa jument, attrapa les rênes et le pommeau pour monter dessus. Dès qu'il fut bien installé, il fit trotter sa monture jusqu'à Bhohort qui était déjà loin devant.
- Tu n'es pas obligé de me suivre, je vais vous rejoindre dès que j'aurai ma monture...
- Je sais, mais je me sens obligé de vous suivre, monsieur,
- Tu es têtu, je t'ai déjà dit de pas m'appeler monsieur...
Idill ne pipa pas un mot, et se renfrogna. Ils avancèrent en silence pendant quelques minutes. Puis, au détour d'un bosquet, ils trouvèrent un cimetière d'animaux à ciel ouvert. Idill arrêta sa jument à l'entrée de la fosse, tandis que le chevalier se mit à farfouiller parmi les cadavres de bêtes mortes.
- ha! Je pense que cela va me correspondre, dit il en ramassant un os en particulier.
Idill fronça les sourcils.
- Petit, si tu ne veux pas être dégouter, je te conseille de m'attendre plus ...
- Non! coupa Idill
- Soit! je t'aurai prévenu,
- et arrêtez de m'appeler petit...
- Tu es quand même pas croyable, j'arrêterai quand tu arrêteras de m'appeler monsieur.
Idill fit la moue, tandis que Bhohort après avoir rit, se concentrer soudainement sur des ossements à terre.
Une longue complainte sortit alors de sa bouche, mélancolique, et certains des os se mirent à vibrer au son de sa voix. Idill fit reculer son cheval qui piaffait de peur devant l'incantation de Bhohort.
Dans des volutes vertes, certains os se rassemblèrent doucement pour former un seul et même squelette. Idill frissonna devant la scène à laquelle il était en train d'assister.
Quand l'enchevêtrement d'os fut terminé, le chevalier installa une selle et un filet dans la bouche creuse de l'équidé, puis le monta sans aucune appréhension. D'un mouvement de bassin, il fit avancer sa nouvelle monture, dépassant Idill qui était en train de se remettre de ce qu'il venait de voir.
- Ben alors petit, on bouge?
Idill secoua sa tête pour revenir à la réalité, puis à son tour, il mit au pas sa jument. Tout en regardant le squelette se mouvoir sans difficulté, il posa la question :
- L'animal souffre?
- Non, mais celle ci a souffert dans sa vie passé, je le sens. Et puis je ne suis pas méchant au point de torturer mes serviteurs de la mort.
Idill fut surpris, puis sourit. Il le savait que Bhohort n'était pas un homme mauvais. Il avait bien-sur des cicatrices encore ouvertes, des gestes très déplacés, des réactions imprévus, mais la vie n'avait pas été très tendre avec lui jusqu'ici.
- Je le savais, dit il tout haut
- Quoi?
- Que vous êtes un homme juste et bon... quand vous le voulez !
Au loin, deux silhouettes se dessinaient. Doucenuit sur son tigre et Seline les attendaient sagement. Idill fronça encore les sourcils quand il vit la druidesse et demanda à Bhohort :
- Je connais maintenant vos différents, mais s'il vous plaît mettez de côtés vos rancunes et essayons d'avancer tous ensemble, voulez vous ?
- Je ferai tout mon possible pour me tenir tranquille, mais si jamais elle ose s'approcher d'un peu trop près ce qui m'appartient, alors je risque de ne plus être aussi bon et juste comme tu l'as si bien dit...
Idill sourcilla et avant d'arriver à la hauteur des femmes, il voulut en savoir plus :
- Vous avez un objet qu'elle convoitise ? Qu'elle en est sa nature?
- Tu le sauras bien assez tôt...
Le chevalier lui fit un clin d'œil, puis il lança à voix haute :
- Alors mesdames, vous nous attentiez ?
- Cela t'a pris autant de temps pour relever un mort... critiqua Doucenuit
- Hum, ce n'est pas si simple, mademoiselle l'agent du SI: 7, tout est dans la magie que j'insuffle...
Seline laissa passer son frère, qui lui jeta à peine un coup d'œil, puis quand Idill fut à sa hauteur, elle demanda :
- Tout va bien?
- Oui, enfin j'espère... répondit Idill, perplexe aux dires du chevalier.
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