chapitre 4 Rapprochement
Idill se réveilla d'un seul coup. Fiévreux et affolé, il regarda tout autour de lui. Il n'y avait plus ni de tigre, ni d'Hozen. Il y avait juste un lit où il était allongé, une commode au fond de la pièce, où il y avait une bassine posé dessus, et une chaise où était assis un jinyu qui l'observait en silence. Quand le jinyu vit qu'Idill s'était enfin réveillé, il se leva et prit un linge blanc dans la bassine qu'il essora délicatement avant de venir le poser sur le front du jeune homme.
- Quelle joie de voir que vous êtes de retour parmi nous. Vous nous avez fait une belle frayeur vous savez...
- Shin-haï ?? Reconnut Idill
- Oui, c'est bien moi.
- Mais je ne comprends pas , Vous être libre ?
-Bien-sûr ! Grâce à vous et à votre ami... Quel courage vous avez eu d'avoir affronter kung Din. Ce tigre géant était l'un de nos pires cauchemar. Mais vous lui avait tenu tête.
-Mais... Je ne l'ai pas tué... il m'a même mordu mon bras, répondit Idill
Shin-haï hocha la tête tout en regardant le bras du guerrier.
-Nos soigneurs ont fait le nécessaire pour votre blessure. Par chance elle n'est que superficielle. Votre bras retrouvera sa fonctionnalité très rapidement.
Idill bougea son bras délicatement sans qu'il éprouve de douleur. Tout au plus un muscle le tiraillait un peu. Mais son corps émanait une chaleur inhabituelle.
- Je vois et je vous en remercie.
- Ce pendant, Il semblerait que cette blessure vous ai apporté de la fièvre que nous avons du mal à faire descendre. Un guérisseur est en train de travailler sur une potion pour vous soulager et faire disparaitre ce problème .
- Je vous fais confiance, mais il est vrai que je sens légèrement dans le flou...
Idill tourna la tête de part et d'autre, essayant d'échapper à cet état.
- Et qu'est il advenu du tigre? demanda t'il par principe.
- Mort. Nous sommes maintenant en paix, plus personne mourra sous ses crocs répondit Shin-haï
- Qui l'a tué ?
- C'est moi...
Un long frisson parcouru la colonne vertébrale du guerrier. Ce n'était pas dû à son état fiévreux , mais bien à la voix basse du worgen qui résonnait dans son corps.
Il tourna la tête en direction de l'entrée de la pièce et aperçut Bhohort se tenant dans l'encadrement de la porte. Les bras croisés, sa lame rangée dans son fourreau sur son dos, et ses yeux blanc brillant qui l'observait.
-Vous êtes... ici...
C'est tout ce que Idill put dire en le voyant.
- Et heureusement que j'étais là, sinon tu aurais été le hors d'œuvre du gros matou. Si je n'étais pas intervenu dans l'arène, tu ne serais plus là pour me parler à l heure qu'il est...
Idill se sentit nul. Comment avait il pu être aussi mauvais face à un tigre...
- Grâce à Yulon vous êtes en vie, insista Shin-haï.
- Je dirais plutôt que c'est grâce à moi qu'il est toujours en vie, répondit Bhohort tout en se rapprochant du lit où était installé Idill.
Le jeune roux soupira fortement. Il avait maintenant une nouvelle dette en vers le worgen, et cela ne lui plaisait pas franchement.
- Il semble que notre jeune ami a besoin de se reposer, laissons le un peu, dit Shin-haï interprétant le soupir comme de la fatigue.
- Hum, je préfère veiller sur lui, si cela ne vous embête pas Oracle... et puis il a besoin de savoir ce qu'il s'est passé durant son "absence".
Shin-haï grimaça à la proposition de Bhohort, mais il comprit qu'il n'avait pas vraiment son mot à dire.
- Très bien, mais ne le fatiguez pas plus qu'il ne l'est déjà. Et restez vigilant sur sa fièvre et sa blessure.
- Je le serais, grogna Bhohort.
Le jinyu jeta un dernier coup d'oeil sur Idill, puis il ferma la porte derrière lui, laissant seuls.
- Où sommes nous? Demanda Idill, prêt à tout pour qu'il n'y ai pas de silence gênant entre eux.
Le worgen se transforma en humain et attrapa la chaise pour la mettre à côté du lit.
-A Nageperle. C'est la capitale de ces hommes poissons. Une ville sur l'eau, avec de l'eau partout, des bassins partout, et... de l'eau encore partout. Bref je ne suis pas dans mon élément.
Idill eut un rire bref avant de se mettre à observer le chevalier. Il l'avait que très rarement vu en humain et d'aussi près . Ce dernier préférant sa forme lupine.
Pendant que Bhohort lui expliquait son combat et son sauvetage face au tigre Kung Din, Idill regarda les traits de son visage. Sa mâchoire carrée était traversé de part en part par une cicatrice qui allait jusqu'à lui couper le coin de sa lèvre. Une autre plus petite tranchait l'un de ses sourcil roux. L'une de ses oreilles couvertes d'anneaux en or, était à moitié arrachée, et sa bouche était entouré d'un collier de poils roux formant une petite barbiche, taillé à la va vite. Tous ses détails avaient échappé jusqu'à maintenant à Idill.
Il fallait dire aussi que Bhohort était souvent en worgen. Et les rares fois où Idill avait pu le voir en humain se comptait sur les doigts d'une main.
Inconscient, Idill avança l'une de ses mains et alla se poser sur la plus grande blessure que portait le visage du chevalier, interrompant ainsi le récit palpitant du combat contre le tigre.
Le froid émanant de Bhohort mordit légèrement les doigts d'Idill. Mais bien vite les picotements cessèrent.
- Qu'est qu'il s'est passé durant toutes ses années... Pourquoi portez vous de telles cicatrices ? Demanda Idill subjugué par celles ci.
Le chevalier grogna, avant de répondre :
- Des choses dont je ne suis pas forcément fier, et dont je ne veux pas en parler. Est ce que moi je t'en pose des questions sur ton travail effectué au sein du S.I.7? Non... alors laisses mon passé tranquille.
Bhohort se leva pour s'éloigner de la main du plus jeune. Et Idill s'en voulut d'avoir réagit ainsi. Mais c'était plus fort que lui. Il fallait qu'il le touche.
Il en avait besoin.
Il se releva avec difficulté de son lit pour s'assoir.
- Je ne voulais pas être impoli. Mais depuis que nous nous sommes revus, je sens que vous vous êtes éloigné de tout le monde. Alors...
Un grognement monta dans la chambre, l'interrompant dans sa réflexion.
- Les gens changent... J'ai changé... Je ne suis qu'un mercenaire après tout. Et de toute façon ma vie ne te concerne pas.
Idill fit une moue devant la réaction de Bhohort.
- Je ne voulais pas vous offenser, mais quand j'ai été prisonnier, j'ai réellement cru que vous étiez un autre homme, sans cœur, sans raison d'exister, sans morale... Mais visiblement je m'étais trompé, vous m'avez sauvé la vie, encore une fois...
Il se leva pour rejoindre Bhohort qui était maintenant près de la porte.
- Après tout, je me fous de ce que vous avez fait par le passé, nous formons une équipe, n'est ce pas! Notre objectif n'est pas atteint, il faut que nous retrouvions le Prince.
Il fit quelques pas en direction de Bhohort, puis soudain il s'arrêta. Sa vue se troubla si vite, que ses jambes se dérobèrent et son corps bascula en avant.
Il heurta quelque chose de dur et releva la tête pour savoir ce qu'il avait percuté. Bhohort l'avait rattrapé de justesse avant qu'il atteigne le sol.
Avant de perdre connaissance, Idill murmura à son encontre :
- Je le savais... En fait vous n'avez pas changé, d'un pouce, mon ami ...
Puis il céda à la fièvre dévorante qui s'était emparé de lui.
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