chapitre 2 Pandarie
Idill, le menton posé sur la rambarde de la canonnière Bruleciel, laissait son regard voguer au loin. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'ils étaient partis de Hurlevent et le bateau volant avançait de bon train, mais Idill s'ennuyait ferme. Il soupira, puis poussa ses deux mains contre la rambarde pour s'étirer.
Son regard fut attiré vers l'intérieur du pont. Un groupe de soldats discutèrent d'un plan à mener, assez fort pour que le guerrier entende quelques brides. Certains d'entre eux avaient eu des informations par l'Amirale Rogers.
La mystérieuse terre avait un nom : la Pandarie.
Le nom sonnait bien, mais les nouvelles qui allaient avec n'étaient pas des plus réjouissantes. La Horde avait apparemment mis un pied à terre sur ce nouveau territoire.
Idill se retourna pour mieux les écouter quand il aperçut, de l'autre coté du bateau, le chevalier de la mort, Bhohort. D'un pas rapide il traversa le pont pour prendre les escaliers menant sur la plateforme du capitaine.
Idill fronça des sourcils. Il n'avait pas eu l'occasion de reparler avec le chevalier depuis qu'il avait donné son ordre de mission. Et pour cause, Thassarian, qui était revenu dans le camps de la Lame d'Ébène, les avait "gentiment" chassé lui et Doucenuit, sans aucune réelle explication. Il n'avait même pas eu le temps d'engager plus sa conversation avec le worgen.
Doucenuit... pensa t'il
L'elfe n'était pas avec lui. A l'aube, au moment du départ de la canonnière, cette dernière fut transférée sur une autre unité, avec la Druidesse qui leur avait apporté la missive à transmettre. Une autre mission d'après les dires de Ventenuit.
Idill était parti seul, mais il avait tout de même embarqué avec Bhohort.
Cependant il ne pouvait pas dire qu'il avait eu beaucoup d'interaction avec le worgen. Celui-ci évitait tout contact avec le reste des troupes embarquées.
Cela avait chagriné Idill de voir son ancien compagnon d'armes, si taciturne, si seul.
Alors qu'il réfléchissait à un moyen de l'approcher, une voix douce et envoûtante s'adressa à lui :
- Idill Gantenor ?
Le guerrier se retourna vers celle qui avait prononcé son nom. Il leva les yeux pour regarder son interlocutrice.
Sa bouche s'ouvrit de surprise. La femme qui se tenait non loin de lui était d'une beauté sans pareil. Pourtant elle n'était pas un canon humain, c'était une draenei. Grande aux formes généreuses. Deux petites cornes dépassaient de ses cheveux argentés coupé en carré plongeant, d'où dépassaient quatre tentacules qui tombaient jusque sur ses épaules. Elle portait des habits traditionnels de prêtresse de la lumière et arborait un sourire discret. Elle se pencha en avant pour le saluer :
- C'est bien moi, répondit Idill un peu sur la défensive
- Encore une fois, la Lumière m'a indiqué la bonne personne. Il y a tellement de soldats valeureux sur ce navire, que vous trouvez sans me tromper relever du miracle. Mais le miracle s'est produit, et me voilà devant vous.
Idill porta sa main devant sa bouche. Il étouffa un rire non contrôlé qui s'apprêtait à sortir de sa gorge.
Il n'avait jamais été très proche de la Lumière, et c'était pour cette raison qu'il était devenu guerrier et non Paladin , comme la plupart de ses amis. Alors cette façon d'amener les choses comme si c'était grâce à la lumière qu'elle avait été amener jusqu'à lui, on ne lui avait jamais faite.
Il respira un grand coup pour effacer toute trace de moquerie et acquiesça
Elle joignit ses deux mains, et son sourire s'agrandit encore plus.
- l'Amirale sera fière de moi, venez ! Nous devons aller la retrouver au plus vite. Une mission de la plus haute importance nous attende !
Et elle s'empressa d'avancer vers les mêmes escalier qu'avait pris Bhohort quelques minutes avant eux.
Au fur et à mesure qu'ils montrèrent les marches, Idill découvrir que la plus part des héros étaient déjà présent sur le pont supérieur. Tous discutèrent ou se scrutèrent en attendant d'en savoir plus.
Idill vit sur le côté le chevalier de la mort, les bras croisés devant sa poitrine, attendant patiemment le retour de l'Amirale. Il dépassait la plus part des héros par sa taille alors qu'il n'était qu'en humain.
Le jeune roux se posa face à lui. Ainsi il pouvait l'observer tranquillement sans qu'il ne le voit forcément parmi la foule des champions, qu'il constata fort nombreux. Une centaine à vue de nez.
- T'as vu le type la bas ? Le grand qui dépasse tout le monde.
Idill ouvrit un peu plus ses oreilles. Un groupe de 4 humains à sa gauche, deux paladin, un prêtre et un chaman, semblaient parler de Bhohort. Le jeune roux s'approcha un peu plus près pour écouter ce qu'avait à dire l'un des paladin. Ce dernier se pencha en avant murmurant la suite de sa conversation :
- Je ne comprends pas ce qu'il fait là...
- Pourquoi ? Demanda le prêtre
- D'après ce que j'ai pu entendre de lui, c'est un mercenaire, doublé d'un meurtrier.
- T'es pas sérieux, demanda l'autre paladin.
- Si, des rumeurs rapportent des faits d'armes pas très joli joli. Une boucherie même...
- Cela m'étonne guère d'un chevalier de la mort... répliqua le chaman.
- Il paraît que là où il passe, la mort le suit de près .
Idill eut un seul coup de sang quand il entendit les médire du paladin. Alors qu'il se rapprochait du groupe bien décidée à le contredire, c'est à ce moment là que l'Amirale arriva à son tour sur la plateforme.
- Messieurs !!
Tout le monde se redressèrent et saluèrent comme un seul homme, la femme qui venait de les interpeller.
- Repos! Je pense que tout le monde est là...
Ventenuit la suivait de près. Alors que l'Amirale se plaça au centre de la plateforme, l'elfe se mit à l'écart.
- Je vous ai fait venir ici pour vous donner les dernières instructions . Aux dernières nouvelles, la Horde aurait déjà main mise sur la côte de ce nouveau continent. Votre tache sera de libérer cette côte et ainsi reprendre de droit cette terre.
- Pardonnez moi Amirale Rogers, mais sait on si il y a des autochtones sur cette terre ? Je veux dire par là, de quel droit pouvons nous nous imposer ainsi? Demanda la prêtresse qui avait amené Idill jusqu'ici.
- Un prétexte? Il n'y en a pas, tout simplement la Horde ne devrait pas s'attaquer à une terre ainsi. Si il y a autochtones, nous allons tout simplement les libérer de la dictature de Garrosh...
- Mais? et les habitants? Peut être ont il un avis différent?
- Suffit prêtresse Lyncé... L'argument de défaire la Horde sur ses terres est amplement suffisant pour y aller.
- Hé Duncan, n'est pas cette prêtresse qui est plutôt farfelue? Celle qui prône qu'une seule bannière serait un bien pour Azeroth? demanda l'un des paladins à coté d'Idill au prêtre de son groupe.
- Ouais... Elle nous fait honte à propager de tels inepties...
Idill serra les poings , essayant de respirer pour éviter tout débordement, et se reconcentra sur l'Amirale.
- Chacun d'entre vous allez être affecté dans une unité. Certains attaqueront par les airs grâce à des machines volantes qui nous ont été donné généreusement par nos alliés les gnomes.
Elle fit un léger penchant de tête en guise de remerciement vers une gnomette en couette rose et barbouillée de cambouis sur elle.
- Dès que la flottes aériennes auront dégagé le passage, tous les autres sauteront de la canonnière avec un parachute et direction la côte. Quand nous aurons repris les terres, nous vous recontacterons pour la suite des événements. Est ce bien clair?
- Oui Amirale ! Crièrent tous en cœur les héros présents.
- Bien , avant que je termine, il me faudrait deux volontaires pour...
Une quinzaine de personne avancèrent avant même que l'Amirale ne finisse.
-...une mission suicide.
Idill sourit quand il vit certains héros qui s'étaient avancés bien trop vite, se déconfirent au mot "suicide". Certains même eurent l'audace de se remettre à leur place, tout en baisant la tête de honte.
- Je suis votre homme pour cette mission.
Idill porta sa main sur son cœur quand il vit avancer le chevalier de la mort. Il poussa quelques héros qui se trouvèrent sur son chemin, avant de prendre place devant l'Amiral.
- Chevalier Bhohort, On m'a fait l'état de vos services. Un héros comme vous, sera du plus utile. Mais vous ne devez pas partir seul, il me faut quelqu'un d'autre. Qui?
La plus part des héros détournèrent le regard, ou bien reculèrent légèrement, comme des enfants dont le maitre s'apprêter à les interroger.
Bhohort baissa la tête, avec un sourire en coin. Visiblement il s'attendait à une telle réaction.
- Je pourrais y aller seul... commença t il à répondre à l'Amirale
- JE ME PORTE VOLONTAIRE!!
Tous les regards se tournèrent vers Idill. Comme un cri du cœur, il avait annoncé sa candidature. Un bras levé pour montrer qui il était. Il vit dans les yeux de Bhohort de la surprise, puis son sourire en coin devint carnassier, avant de disparaitre quand un héros intervint :
- Amirale, vous ne pouvez pas lui imposer ce... monstre!
C'était le paladin qui se trouvait à coté de lui, celui même qui avait colporté les rumeurs.
- Et pourquoi cela, paladin Rumuld ?
Il se tourna vers Idill.
- De toute évidence, ce jeune garçon ne sait pas à qui il a à faire...
- De toute évidence, vous vous méprenez sur mon age et mon expérience. De plus, j'ai déjà été en mission avec cet homme, et il m'a sauvé la vie. Croyez moi, je la remets volontiers dans ses mains...
Le Paladin eut une moue de dégout, avant de se reprendre.
- Cet homme a tué des innocents...
- Et ces actes ont été pardonnés à ce que je sache... les chevaliers de la mort, et ceux notamment de la Lame d'Ébène ont été des partenaires exemplaires, je pourrais même avancer que certaines de nos victoires ont été de leur faits! répondit Idill
Il commença à avancer vers son nouveau compagnon d'armes, avant qu'il ne soit retenu par une poigne vive.
- Non! Vous ne comprenez pas! Ce type est un meurtrier, et ce n'est pas par des faits armes de chevalier de la mort qu'il a fait ses méfaits, mais sous d'autres traits sauvages! murmura Rumuld.
Idill tira sur son bras brusquement pour se dégager de la main du paladin, puis lui lança un regard furieux, avant de continuer et de rejoindre Bhohort qui l'attendait.
- Pauvre fou... murmura encore une fois le paladin avant de se taire définitivement.
Idill était maintenant à quelques pas de Bhohort, puis il se plaça face à l'Amirale. Elle était visiblement satisfaite de ce qu'elle voyait.
- Très bien, vous ferez très certainement l'affaire, dit elle à l'attention d'Idill et de Bhohort, avant d'élever la voix :
- Vous allez être affecter maintenant dans vos groupes, allez voir Ventenuit, il vous indiquera la marche à suivre. Nous allons accoster dans moins de deux heures.
Puis elle baissa les yeux vers Idill
- Quand à vous, suivez moi, nous allons discuter dans ma cabine.
Alors qu'Idill emboita le pas derrière l'Amirale, il entendit Bhohort :
- Il a raison, tu es bien fou de me suivre...
Idill ralentit le pas, et se tourna vers Bhohort.
- Pourquoi? Vous m'avez sauvé la vie, monsieur, je vous en serais éternellement reconnaissant.
- Même en vers un meurtrier?
Le jeune guerrier entrouvrit la bouche et l'espace d'un instant, il ne sut quoi répondre, avant qu'un doigts ganté ne se glisse dessous sa mandibule pour lui refermer.
- Tu vois... Tu ne réponds rien, tu es bien comme les autres, susurra Bhohort au creux de son oreille, avant de le laisser sur place et de continuer son chemin avec l'Amirale.
Idill resta pantois quelques secondes, puis se secoua la tête pour essayer de revenir à la raison, et courut rattraper le chevalier et l'Amirale Rogers avant de disparaitre dans les cales inférieures menant a la cabine de cette dernière.
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